Le palmarès des as français
Contrairement à ce que l’on pense généralement l’Etat-Major français ne favorisait pas le système des As qu’il jugeait comme favorisant l’individualisme et parfois l’indiscipline. Les victoires étaient donc souvent attribuées avec parcimonie après un système assez compliqué d’homologation incluant jusqu’à trois témoins extérieurs aux membres de l’escadrille.
La fameuse escadrille des Cigognes -GC12 – et ses As
De gauche à droite : Chainat, Heurtaux, La Tour, Brocard, Deullin, Guynemer, Dorme
Capitaine Georges Guynemer
Des as comme Navarre, Auger et Dorme, agissant seuls et souvent très loin derrière les lignes ennemies ne cherchèrent même pas à faire homologuer la plupart de leurs victoires. Le » Père Dorme » que d’aucuns jugeaient comme le meilleur pilote français demeurait très discret sur la plupart de ses victoires. Le Service Historique de l’Armée de l’Air évoque à son égard le chiffre de vingt trois victoires officielles, de cinquante victoires non homologuées (plus probablement non suivies de demande d’homologation) dont 43 certaines.
Ce qui amène son score réel presque au niveau de celui de Fonck. Mais le » Père » Dorme n’en avait que faire, se promenant en pantalon de velours et en pull rapiécé en grommelant » qu’il allait leur faire passer le goût du pain à ces malfaisants « .
La dernière fois qu’il fut aperçu, à l’instar du Baron Rouge, ce fut par un se ses co-équipiers le Lieutenant Deullinqui le vit s’éloigner vers les lignes ennemis à la rencontre d’une patrouille ennemie qui patrouillait au dessus du Fort de la Pompelle près de Reims. Plusieurs pilotes allemands revendiquèrent immédiatement cette victoire.
Comme pour Guynemeron ne retrouva ni son corps ni son avion. Une plaque fut néanmoins apposée au fort de la Pompelle pour perpétuer son souvenir.
Pour la petite histoire von Richthofenne fut pas le premier à peindre son avion en rouge puisqu’il fut précédé par Navarredont le Nieuport rouge vif faisait le désespoir de l’Etat-Major.
Navare, » La sentinelle de Verdun « , détestait les casques et volait le plus souvent avec un bas de femme lui servant de bonnet, ce qui alimenta sa légende de coureur de jupons. Un as du bombardement, le Capitaine Happe,également une forte tête, anticlérical viscéral, surnommé » le corsaire rouge » à cause de son immense barbe rousse avait également fait peindre son Farman en rouge vif. Sa spécialité était de bombarder les regroupements allemands et particulièrement les offices religieux ce qui, à l’époque, était assez mal vu même de l’Etat Major français ! Les allemands le nommaient évidemment » le diable rouge » (Röthteuffel) et avaient mis sa tête à pris.
Maurice Happe, le « Diable Rouge », encore un précurseur français du Baron.
C’est le grand barbu qui mesurait près de deux mètres.
Ses supérieurs n’appréciaient pas trop son esprit critique et son insolence.
Souvent blâmé il fut plusieurs fois renvoyé à l’arrière dans les écoles d’instruction.
Il suffit d’entrevoir son sourire de commisération pendant une remise de médaille pour apprécier pleinement le personnage.
Il finit la guerre dans l’infanterie où il s’illustra par son courage…et sa forte tête.
Lieutenant Charles Nungesser
Une belle petite collection de médailles !
Le mécanicien Pochon surveille de près l’avion
et se méfie quelque peu des photographes…
« Pourvu qu’ils n’aillent pas y mettre le feu avec leurs torches, ces oiseaux là ! »
Nunge va s’en rouler une, indifférent à la pagaille.
De son coté Nungesser,en sus de son sinistre insigne comportant un cercueil,
une tête de mort, un chandelier et des tibias, volait avec un avion entièrement blanc comportant sur l’aile supérieure les couleurs du drapeau national.
Difficile de ne pas se faire remarquer !
Souvent blessé et brisé de partout il se faisait porter dans son avion entre deux opérations chirurgicales au grand dam des médecins et infirmières qui passaient un temps fou à le raccomoder.
Il revenait souvent à l’hôpital en brancard accompagnés de toute une bande d’amis fort émêchés puisqu’ils venaient de fêter une nouvelle victoire.
Un jour qu’il venait à l’hôpital en voiture un agent de la circulation le siffle et le traite de « planqué »
Nunge retire son manteau et laise voire sa poitrine couverte de décorations.
Il sort de sa voiture, prend ses béquilles et s’approche du policier en boitillant.
« Alors mon gars, combien de pertes aujourd’hui dans la police ? »
Et il fait voler le képi d’un coup de béquille magistral.
Les passants applaudissent et invitent Nunge à s’asseoir à une terrasse pour lui payer le Champagne.
Il finit sa carrière d’aviateur en tentant de traverser l’Atlantique avec son coéquipier Coli.
L’avion, l’oiseau blanc, n’atteignit pas la côte bien qu’un fermier ait assuré le voir passer juste avant qu’il ne s’écrase dans une zone marécageuse.
Des recherches furent entreprises mais on ne retrouva pas l’avion.
Guynemeravait fait peindre son » Vieux Charles » décoré de la fameuse cigogne en orange et demeurait fidèle au chiffre 2. Mais ce sont les pilotes de l’escadrille La Fayette, puis des escadrilles américaines qui rivalisèrent d’imagination dans la décoration de leurs avions. La tête de chef sioux, dont il existait plusieurs modèles, ou le chapeau claque » Hat in the Ring » demeurent leurs insignes les plus connus.
Les avions des Américains eux-mêmes étaient souvent agrémentés de damiers ou de camouflages non orthodoxes puisqu’ils transformaient parfois les Spads en zèbres, en tigres ou autres léopards. Cette mode ne dura que peu puisque l’armistice fit cesser les combats.
Brindejonc des Moulinais et son Morane Saunier parasol à casserole rouge fut l’un des premiers As de la guerre
Il était crédité de 7 victoires quand son « parasol » s’écrasa au décollage et qu’il fut tué.
Bon nombre de pilote de tous les camps finirent ainsi leur carrière avant même de pouvoir figurer au fameux « tableau ».
Les derniers grands As, tel Fonck ou Degelow profitèrent d’avions beaucoup plus surs même si ceux-ci subissaient encore des avaries techniques.
Ils accumulèrent bon nombre de victoires en assez peu de temps et finirent par passer à la postérité.
Les premiers As n’eurent pas cette chance car leurs « coucous » s’écrasaient ou prenaient feu pour un oui ou pour un non.
La qualité première d’un As était donc surtout la chance et de savoir choisir un bon mécano comme le fameux Pochon qui était chargé de l’avion de Nungesser et qui surveilait celui-ci comme la prunelle de ses yeux.
Il est probable sinon certain que bon nombre d’As potentiels se tuèrent bêtement à l’instruction lors du décollage ou de l’atterissage de coucous mal entretenus qu’ils nommaient, par dérision, des « pingouins ». Paradoxalement il fallait déjà être un As pour bénéficier des derniers modèles fabriqués et de mécaniciens compétents pour les entretenir au meilleur de leurs possibilités. Fonck était pointilleux sur son matériel et réglait très souvent lui-même le moteur avant de partir en mission puis il vérifiait le chargement des mitrailleuses.
Brindejonc des Moulinais au départ d’une « mission spéciale » emmêne un passager derrière les lignes ennemies.
Pégoud et Rolland Garros étaient les autres spécialistes de ce type de vols nécessitant habileté et courage puisqu’il fallait aller se poser en territoire ennemi avec le risque d’un re-décollage hasardeux.
Le vol s’effectuait dans un coucou, généralement un monoplace, surchargé soit en haute altitude avec le risque du manque d’oxygène qui causait des évanouissements du pilote et des avaries de moteur, soit en rase motte avec le risque permanent d’accrocher le train non escamotable au moindre obstacle.
Il va sans dire qu’il n’existait pas de parachute !
Comme il s’agissait de missions d’espionnage caractérisées le pilote, si il était pris, avait les plus grandes chances d’être fusillé sur le champ.
Et déposer le passager n’était que la première partie de la mission puisque bien souvent il fallait aller le rechercher par le même moyen.
Le nombre exact de ces « missions spéciales » demeure introuvable.
Le Capitaine Auger au commandes de son spad à l’escadrille des Cigognes
C’était un excellent pilote, un grand chasseur et un chef de premier plan mais dont le Spad se désagrégea lors d’un piqué en poursuite.
De nombreux pilotes le considéraient comme l’égal de Guynemer, la classe en plus.
Il fut, comme beaucoup de pilotes, la victime non d’un ennemi mais de son propre appareil qui se rompit en vol.
Cela incita Fonck à toujours vérifier l’état de son appareil avant de partir en mission.
Une belle brochette d’As français. « Nunge » est décoré.
On reconnaît Heurtaux, deuxième à partir de la droite, soucieux et renfermé. Heutaux sera gravement blessé et démobilisé en 1917 mais continuera une belle carrière dans l’aviation civile d’après-guerre. Ce héro de l’aviation, contrairement à Fonck, choisira immédiatement la résistance pendans la seconde guerre mondiale. Chef d’un réseau actif de renseignement, le Réseau « Hector » il sera arrêté, torturé, déporté mais reviendra des camps. Il est décédé en 1985. L’As des As français, le Capitaine Fonck, toujours froid et calculateur, conservera des amitiés avec Ernst Udet et surtout Herman Göring qu’il respectait en tant que pilote de chasse. Ce fut lui, qui par l’intermédiaire de ce même Göring, organisera l’entrevue de Montoire entre Pétain et Hitler, ce qui lui fut évidemment reproché après la Libération. Mais il bénéficia d’un non-lieu en raison de ses états de service exceptionnels et en argant le fait qu’il avait agi sur ordre et non par conviction.
Il fit valoir son intervention en faveur de plusieurs résistants incarcérés auprès des autorités allemandes grâce à ses bonnes relations dans l’Etat Major de la Luftwaffe et sa participation, probablement tardive, au Réseau « Rafale ». Fonck était un personnage assez énigmatique doté d’un sang froid à toute épreuve et d’une capacité plus qu’exceptionnelle dans le tir de précision. Il était capable, et cela a été filmé, de percer une pièce de monnaie à plus de 50 mètres à la carabine. A cette distance un individu normal ne distingue plus la fameuse pièce. Et il était capable de renouveler plusieurs fois de suite cet exploit. Il pratiquait des techniques respiratoires issues du pranayama indien afin de supporter le manque d’oxygène et le froid des hautes altitudes. Puis il fondait sur sa proie et l’abatait d’une courte rafale puis filait à l’anglaise (he takes his french leave !) et remuait ciel et terre pour revendiquer sa victoire ou ses victoires malgrè, souvent, l’absence de témoins. Son opiniâtreté dans ce domaine n’avait d’égal que sa destérité au tir. Il fut le pilote qui descendit sept avions le même jour amors que la plupart eurent du mal à revendiquer une seule victoire sur toute la durée de la guerre car l’armée de l’air ne comptait pas uniquement que des As ! Il était volontiers cynique voire méprisant et n’avait donc que très peu d’amis au sein des escadrilles. Lorsqu’il apprit que Guynemer s’était fait descendre il eut cette phrase lapidaire « Etonnant que cela ne soit pas arrivé plus tôt. Il l’a bien mérité ! ». Ce qui n’était pas pour le rendre sympathique. Il était à l’opposé de l’idéal chevaleresque d’un La Tour ou de la tranquillité d’un Dorme sans parler de la fougue d’un Guynemer ou de la témérité d’un Navarre. Il était froid et calculateur donc simplement efficace. Son plamarès de 75 avions ne lui suffisait pas et il en revendiquait 125. Contrairement à Guynemer, l’Archange, il n’était pas aimé du grand public ni de la gent féminine dont il n’avait que faire. Il ne buvait pas, ne fumait pas, ne sortait pas, ne dansait pas, surveillait son alimentation, pratiquait la gymnastique suédoise et le Yoga et passait pour être quelqu’un de très ennuyeux qui, en réalité, ne s’intéressait qu’à lui et à son palmarès. Mais sur ses combats il était intarrissable. Il faut lui reconnaître le fait qu’il avoua, par la suite, avoir assassiné, c’est son terme, la plupart de ses victimes et qu’il ne leur avait laissé aucune chance. Il est décédé à Paris en 1953 d’un problème cardiaque probablement du à son activité de pilote pratiquant le piqué à haute dose. La plupart des pilotes de « Stukas » eurent, plus tard, les mêmes séquelles cardiaques et peu dépassèrent les 50 ans. René Fonck n’en demeure pas moins l’As des As français et allié dépassant Mannock de deux victoires mais demeurant avec cinq victoires (officielles !) de moins que le Baron Rouge.
Guynemer pris sur le vif avant une mission, il finit de boucler sa combinaison de vol.
Contrairement à Heurteaux il semble totalement insouscient et heureux « d’aller casser du Boche »
Sa devise « faire face » impliquait que bon nombre de ses victoires furent acquises en face à face, Guynemer attendant pour tirer que l’Allemand ait épuisé ses munitions.
Lorsque Fonck, le froid calculateur au tir infaillible, apprit que Guynemenr s’était fait descendre il eut cette oraison funèbre laconique » C’est étonnant que cela ne soit pas arrivé plus tôt, il l’a bien mérité ! »
Mais en attendant Guynemer, comme le Baron Rouge, collectionnait les trophées et insistait pour savoir comment « son boche » avait été tué, insistant pour voir les blessures et, souvent, les toucher.
L’Archange, comme on le surnommait, aimait voir couler le sang boche !
Le capitaine Georges Guynemer croqué sur le vif par une de ses nombreuses admiratrices Louis Catherine Breslau en 1916 : on dirait un collégien mais les Allemands évoquaient, le concernant la « furia francese »
Georges Madon, le 4eme As français. C’est un rugbyman réputé d’avant guerre ! Excellent pilote et chasseur exceptionnel il descendit nombre de ses victimes à bout portant.
Par trois fois son Spad revint taché par le sang de l’ennemi.
Seul le tranquille « Père Dorme » qui attribuait la plupart de ses victoires à ses jeunes équipiers ramena également son spad taché du sang adverse.
Les « Trois Mousquetaires » des Cigognes avec Guynemer en D’Artagnan.
Un des nombreux crash de Guynemer qui a encore poussé sa machine à fond. Cette fois-ci il a encore eu de la chance et regarde le « Vieux Charles » en morceaux. On remarque la présence de toupes coloniales.
Jean Navarre, « La Sentinelle de Verdun » avec son Morane Saunier « parasol » peint en rouge pose devant l’Albatros qu’il a contraint a atterrir derrière nos lignes.
Cet aviateur exceptionnellement doué et fantasque mais devenu maniaco-dépressif après la mort de son frère jumeau, également pilote de chasse, eut l’idée de faire peindre son avion en rouge vermillon
Afin qu’on le reconnaisse de loin !
Idée qui fut reprise, bien plus tard, par le fameux Baron Von Richtofen.
Mais visiblement la propagande allemande fut plus efficace que la française sur ce plan là et seul le Baron Rouge et son triplan écarlate demeure dans la mémoire collective. Navarre eut plusieurs démélés avec la maréchaussée car il conduisait sa voiture de sport comme il pilotait ses avions : sans aucune retenue. Il fut même incarcéré après avoir rossé deux policieurs qui avaient entrepris de lui dresser un procès verbal. Son état dépressif, après la mort de son frère jumeau, finit par lui interdire de voler et l’obligèrent à plusieurs séjours en maison de repos.
Il se tua en 1919 lorsque son avion percuta de plein fouet le mur d’une ferme près de Villacoublay.
A l’époque on évita de parler de suicide mais il semble qu’il ait décidé de mettre fin à ses jours de cette façon spectaculaire ouiqu’il avait plusieurs fois évoqué le désir de rejoindre son frère jumeau qui lui manquait énormément.
Sans ce terrible destin il aurait probablement été le plus grand pilote de la première guerre mondiale car ses capacités étaient réellement exceptionnelles.
Jean Navarre au premier plan et son jumeau Pierre, tué en combat aérien en 1916.
Le « Père Dorme », une figure des « Cigognes » dont la tranquillité apparente dissimulait le caractère fougueux qui l’animait lors des combats.
Il n’était pas rare que son avion revienne taché du sang de l’ennemi tant il s’en était approché près.
Mais ce faisant il concédait le plus souvent ses victoires aux jeunes coéquipiers.
Le nombre de celles-ci est donc très sous évalué !
Capitaine René Fonck
Un chasseur froid et méthodique
Lieutenant Charles Nungesser
L’intrépide aux multiples blessures
Capitaine Georges Guynemer
L’Archange…qui aimait le sang boche
Palmarès
Pilotes | Victoires | Esquadrons | Date |
Capitaine René Fonck 2 ; 3 | 75 | C47 N12 SPA103 | |
Capitaine Georges Guynemer | 54 | SPA3 | 11 sept. 1917 |
Lieutenant Charles Nungesser | 45 | VB106 V116 N124 N 65 | |
Capitaine Georges Madon ; 2 | 41 | BL10 BL30 30F 44F 218 N |
|
Lieutenant Maurice Boyau ; 2 | 35 | MS12 SPA77 | 16 sept. 1918 |
Sous Lieutenant Michel Coiffard | 34 | SPA154 | 27 oct. 1918 |
Lieutenant Jean Bourjade ; 2 | 28 | SPA152 | |
Sous Lieutenant René Dorme | 23 | N3 | 25 mai 1917 |
Lieutenant Gabriel Guérin | 23 | SPA15 SPA88 | 1 août 1918 |
Sous Lieutenant Haegelen | 22 | MF 8 SPA103 SPA100 | |
Sous Lieutenant Pierre Marinovitch | 22 | N81 SPA94 SPA77 SPA3 |
|
Capitaine Alfred Heurtaux | 21 | MS26 SPA3 N38 | |
Capitaine Armand Pinsard | 20 | N26 N78 SPA3 SPA23 | |
Capitaine Alfred Deullin | 20 | MF2 N3 N73 | |
Sous Lieutenant Jacques Erlich | 19 | SPA 154 | |
Capitaine Henri Hay de Slade | 19 | SPA86 SPA159 | |
Lieutenant Bernard Barny de Romanet | 18 | N103 N37 N67 SPA3 | |
Sous Lieutenant Raoul G. Lufbery (nat. américaine) | 17 | SPA 124La Fayette Squad. 94 | 19 mai 1918 |
Lieutenant Jean Chaput | 16 | C56 C28 N59 SPA31 | 6 mai 1918 |
Capitaine Paul Argeev (nat. Russe) | 15 | ||
Lieutenant Gilbert Sardier | 15 | SPA3 SPA48 SPA77 | |
Capitaine Armand de Turenne | 15 | MS12 SPA 48 | |
Sous Lieutenant Marc Ambrogi | 14 | SPA80 SPA90 | |
Sous Lieutenant Omer Demeuldre | 13 | MF5 SPA 84 | 3 mai 1918 |
Adjudant Hector Garaud | 13 | V397 N15 SPA38 | |
Sous Lieutenant Marcel Noguès | 13 | C29 N57 N73 | |
Lieutenant David Putnam (nat. USA) | 13 | SPA94 SPA156 SPA38Squad. 139 | 12 sept. 1918 |
Sous Lieutenant Bernard Artigau | 12 | SPA 15 | |
Sous Lieutenant Franck Baylies | 12 | SPA73 SPA3 | 17 juin 1918 |
Sous Lieutenant Jean Casale | 12 | MS23 SPA38 | |
Lieutenant Gustave Daladier | 12 | N93 N92 | |
Sous Lieutenant Fernand Guyou | 12 | SPA93 SPA37 | |
Lieutenant Marcel Hugues | 12 | SPA77 SPA81 SPA91 | |
Sous Lieutenant Lucien Jailler | 12 | SPA15 | |
Capitaine Jacques de Leps | 12 | SPA81 | |
Sous Lieutenant Jean Navarre | 12 | MF8 MF12 N67 | |
Capitaine Joseph de Sevin | 12 | MF12 SPA26 SPA172 | |
Lieutenant Paul Tarascon | 12 | SPA623 SPA90 N31 N3 | |
Sous Lieutenant Robert Waddington | 12 | SPA154 N12 N67 N31 | |
Adjudant Charles Macé | 12 | SPA90 | |
Adjudant Maxime Dupré | 12 | SPA28 | |
Adjudant Armand Berthelot | 11 | V110 SPA15 | |
Sous Lieutenant Jean Bouyer | 11 | SPA49 | |
Lieutenant Benjamin Bozon Verduraz | 11 | C11 C34 N94 SPA3 | |
Sous Lieutenant William Herisson | 11 | SPA75 | |
Adjudant Maxime Lenoir | 11 | N57 SPA23 | 25 oct. 1916 |
Sous Lieutenant Ernest Maunoury | 11 | F16 C64 N80 SPA152 | |
Adjudant René Montrion | 11 | SPA48 | 28 juin 1918 |
Adjudant André Chainat | 11 | GC12 | |
Lieutenant Leon Nuville | 11 | N57 SPA172 SPA154 | |
Lieutenant Jacques Ortoli | 11 | MF8 MS38 N54 SPA31 | |
Adjudant Maurice Bizot | 10 | SPA90 | |
Adjudant Marcel Gasser | 10 | SPA87 | |
Sous Lieutenant André Herbelin | 11 | SPA102 SPA 81 | |
Capitaine Auguste Lahoulle | 10 | MS23 N31 SPA154 | |
Adjudant Jean Pezon | 10 | N90 SPA80 | |
Sous Lieutenant Charles Quette | 10 | C64 MS38 SPA62 | |
Adjudant Laurent Ruamps | 10 | SPA87 |