Funérailles bien organisées

 

 

 

 

« C’est l’escadrille N° 3 qui a organisé l’enterrement du Baron, le 22 avril, nous les hommes de la 209 qui l’avaient affronté dans l’air nous étions placés à l’extérieur du cimetière de Bertangles, derrière une grande haie. De cette cérémonie nous n’avons pas aperçu grand chose ».
Lt Howard Manson 209e SQ RAF. 

Les pilotes  de la 209e escadrille de la RAF, à laquelle appartenaient pourtant  Roy Brown et « Wop » May, qui avaient engagé le combat contre le « Cirque » du Baron Rouge se retrouvaient relégués à l’extérieur du cimetière.   Où visiblement tout était parfaitement préparé pour recueillir la dépouille mortelle du Baron et ceci le lendemain matin de sa mort.
Fleurs et couronnes, banderole brodée. Il ne manquait que la famille et les amis !

La cérémonie d’enterrement est à la fois simple et grandiose avec officiers, sous officiers et soldats australiens, les Anzacs, ils ne manquaient plus qu’eux,  en grande tenue, salves d’honneur et couronnes mortuaires portant des inscriptions comme  » A notre valeureux et courageux ennemi « …

La première tombe de von Richthofen se trouvait donc située immédiatement à droite à l’entrée du cimetière de Bertangles.

Les funérailles du Baron M. von Richthofen. Escadrille australienne n°3. Présentation des armes des soldats du RFC pendant que passe le cercueil porté par six pilotes officiers. Bertangles, le 22 avril 1918 Les pilotes de l’escadrille à laquelle appartenaient May et Brown sont restés derrière les grilles du cimetière. Evan, Buie et Popkin les mitrailleurs qui ont plus que contribué à descendre le Baron n’ont pas été conviés On ne mélange pas les torchons et les servietttes.

Les Officiers anglais sur la tombe du Baron Le lendemain matin de sa disparition et en pleine zone de front les couronnes mortuaires étaient déjà prètes pour l’enterrement et tout le monde a trouvé cela tout à fait normal.  Les fleurs auraient pu provenir des jardins, mais les couronnes ? D’autant plus, souvenons nous-en, qu’on est un lundi matin ! Il devait y avoir de bon fleuristes chez les Anzacs. 

 

Une salve d’honneur et quelques « indigènes » Le respect de la forme est due pour la forme

 

Une minute de silence après le fracas des armes

 

La première tombe à droite à l’entrée du cimetière de Bertangles La Tombe du Baron Rouge a été très fleurie C’est la moindre des choses. Mais d’où proviennent ces fleurs puisqu’on est un lundi matin en pleine zone de guerre ? Probablement commandées sur Internet et livrées par Interflora ! 

Mais en 1919 le cercueil de Von Richthofen est transféré au Cimetière Militaire Allemand de Fricourt, toujours dans la Somme. En 1925 la famille Richthofen confie à son jeune frère, Bolko, la mission de faire rapatrier le cercueil en Allemagne. Après l’autorisation de la France, son cercueil passe le Rhin le 16 novembre 1925 et est acceuilli par une foule recueillie à Kehl. Le cercueil est alors conduit à l’Invalidenfriedhof, l’équivalent de nos Invalides à Berlin. Mais il se retrouve alors dans le secteur Est de l’ancienne capitale du Reich et craignant que la tombe ne soit plus entretenue le fils de Bolko, Hartman, effectue des démarches auprès des autorités de l’Allemagne de l’Est. Au printemps 1975 l’autorisation est enfin donnée pour le transfert de la sépulcture et Von Richthofen est enfin enterré à Wiesbaden dans le caveau familial aurpès de sa mère et de sa grand mère.

Ainsi le Baron Rouge aura le triste privillège d’avoir été enterré quatre fois, ce qui constitue encore un record !

La photo officielle du Baron Rouge : il est passé dans la légende

Rittmeister2Siegfried Missala, co-auteur  de la contre-enquête, devant la tombe du Rittmeister à Wiesbaden.
Il s’agit du caveau familial où a été transféré sa dépouille en 1975.