Mitrailleuses en place

 

 

 

Au sujet des tireurs embusquée, qu’on pourrait apparenter à des « snippers ». Ils sont en effet à l’affût. Il y a le soldat Sowerbretts, tireur d’élite armé d’un fusil Enfield, quatre mitrailleurs Popkin armé d’une Vickers, un anglais détaché (étrange !) le Sergent Major Franklin également armé d’une Vickers et Evans et Buie tous deux des chasseurs et des tireurs émérites armés d’une Lewis trafiquée avec collimateur.

Cela fait quand même beaucoup de monde en même temps sur un endroit normalement considéré sans le moindre intérêt !
Suivant les cartes d’Etat Major le Belvédère Sainte Colette et ses environs ne sont même pas classés en troisième ligne (ligne de repos).  Aucun de ces militaires n’aurait du se trouver là à ce moment précis. Sauf si ils participaient à une mission particulièrement importante.

On note surtout une bonne répartition des spécialités avec des militaires de diverses provenances utilisant des armes adaptée

Mitrailleuse anglaise lourde contre avion en position Mais Buie et Evans préféraient la Lewis !

Belvédaire de la position du mitrailleur BUIE

Or, le 21 avril au matin, le Commandant Beavis, commandant la 53eme batterie (qui n’aurait d’ailleurs pas du se trouver à cet endroit ce jour là mais qui y était postée récemment) donne l’ordre de changer les Vickers de Evans et Buie contre des Lewis beaucoup plus maniables et aptes à tirer dans diverses directions et sous des angles variés.

Lewis cal .303 (7,7 mm) : une arme légère, maniable, précise

Les viseurs ajusteurs sont immédiatement remplacés par un bricolage, donc prévu d’avance, constitué par une douille d’obus dans laquelle on a monté un collimateur. Ce fait est parfaitement décrit dans la revue Icare M1872 – 142 – page 53.

Reconstitution : position de tir avec une Lewis et un observateur Cette photo d’époque accrédite la version d’un tir en moyenne altitude Les faits prouvent que le tir des deux Lewis a presque été horizontal

La Lewis est une arme appréciée des aviateurs chevronnés

Encore une Lewis montée sur un Spad : une arme de pro ! Cela n’empèche pas les deux mitrailleuses lourdes. Un trio particulièrement dévastarteur…qui fut justement utilisé contre le Baron Rouge.

La Vickers n’est pas très adaptée pour le tir de précision sur un avion !

Autre coïncidence… Sachant la difficulté qu’il y a sur le terrain a faire modifier une attribution ou des armes réglementaires, on se doute que Beavis agit sur ordre.

Il existe encore un témoignage rarement cité, celui de Oliver « Boots » Lebouteiller qui participait au combat aérien dans l’escadrille 209 :  » En remontant Brown n’a pas pu voir Richthofen reprendre sa chasse derrière May, son aile droite masquant le Fokker pendant 25 secondes, le temps de virer et de monter il n’a plus rien vu, c’est au cours de ce laps de temps que May a attiré Richthofen sous le feu des Lewis…  » (revue Icare Hors série double consacré au Baron Rouge)

Etrange témoignage où il est bien question d’attirer Richthofen sous le feu des Lewis et attestant que Roy Brown avait disparu du champ de l’action. Mais « officiellement » il demeura longtemps comme  le vainqueur du Baron !
Les mitrailleurs au sol durent faire des pieds et des mains afin qu’on accepte de reconnaître, enfin, qu’ils avaient eu un rôle décisif dans cette  sombre affaire.