Paulhac en Margeride – Stage d’été 2020
Pour la vingt et unième édition à Paulhac en Margeride notre traditionnel stage d’été au bien eu lieu.
Et a été une réussite. Notre Association IDAMCT organise des stages d’été depuis 1979. Nous avons essayé à peu près tout ce qu’il était possible. La mer, la montagne, la campagne, le nord, le sud, l’ouest, le centre, le sud ouest et même l’étranger. Et finalement, il y a une vingtaine d’années nous avons installé nos pénates dans un petit village du Gévaudan sur les flancs du Mont Mouchet, sur lequel se situe le Monument National de la Résistance, à Paulhac en Margeride. Avec la complicité de Daniel Martin, un sympathique hôtelier, qui gère l’Hôtel Restaurant « Au bon accueil », comme son nom l’indique, mais également le Gîte de groupe, qui est un gîte de montagne, et le camping à la ferme et qui propose même quelques locations, nous pouvons donc répartir nos effectifs en toute tranquillité. La confiance est réciproque. On retrouve l’ancienne formule du Judo de Jigoro Kano, le fondateur de la discipline : « JITA KYOEI » « Respect et Prospérité mutuels » mais aussi « SEIRYOKU ZENYO » « La meilleure utilisation de l’Energie ».
Cette année le stage d’Italie de juillet à Predappio Alta n’ayant pu avoir lieu suite à des mesures de confinement très contraignantes plusieurs de nos Ami(e)s Italien(ne)s, pour la plupart des enseignant(e)s sont venu(e)s nous rejoindre. Ce qui a été le prétexte à des échanges sympathiques notamment dans la confection de pizzas entièrement faites maison. Ce qui a été le prétexte pour organiser une soirée pizza. Accompagnées de Champagne pour celles et ceux qui le souhaitaient.
Soirée Pizza au Gîte de groupe.
En plus, il a fait beau, ou du moins il n’a pas plu. Les premiers jours d’août ont été très frais avec un vent du nord persistant et il a fallu sortir les vestes et les parkas. Mais sans transition est arrivé le « beau temps » caniculaire.
Malgrè l’altitude de 1250 mètres il a fait bien chaud sur le terrain de pratique où en raison des règles de sécurité chacun a du trouver sa place sous le soleil exactement. Peu d’ombre. Et donc beaucoup de chapeaux divers et variés. Mais finalement, grâce à la pratique cela a été très supportable. Et cela nous a permis, surtout, de ne pas avoir à utiliser la salle de l’école désaffectée qui, pour la première fois depuis plus de vingt ans, n’était pas à notre disposition. Nous n’épiloguerons pas en constatant toutefois qu’il y avait deux poids, deux mesures.
Concernant la pratique, au cours des deux stages, initiation et perfectionnement (on dit maintenant « master-class », c’est plus branché) nous avons pu pratiquer les principales formes de « Kai Men Shi » (« Ouvrir les Portes de le Pratique » ou « Comprendre les Règles du Jeu ») qui sont les fondements essentiels du Qigong du Tao de l’Ecole du Lingbaoming (Clarté du Joyau Ecarlate), revoir la forme complète du Yiyinfa avec les séries du Ciel (Tian) de la Terre (Ti) et de l’Etre Humain (Ren). Cette forme dite « préparatoire » a été codifiée entre le XIe et le XIIIe siècle et s’est toujours transmise oralement et gestuellement entre Maîtres et Disciples du Ling Pao Ming. D’après mes recherches et des témoignages recueillis sur place il s’agit ici d’une transmission effectuée par le fils de Guo Yunshen, Guo Yuan, vers Wang Yufang, la fille de Wang Xiangzhai, et Wang Zemin (1908 2002) . Ceux-ci allaient étudier en secret sous la direction de Guo Yuan qui leur transmit ce savoir ainsi que les formes essentielles de Tao-Yin Fa (Daoyin Qigong) et l’Alchimie Interne taoïste. Ainsi nous avons pu pratiquer « La Méditation du Calendrier de Jade des Rois de la Chine Ancienne » qui permet la « Réalisation de la Fleur d’Or ». Durant ces deux stages nous avons également pratiqué le Bâton Long du Clan Wang de Yue qui était transmis au sein de la famille de Wang Zemin dont les ancêtres étaient les « Protecteurs de Hangzhou » et dont l’un de ces ancêtres avait « recueilli et adopté » Yue Fei (Yue You Mou Wang). Dans cette « transmission familiale » existe également « Yue Fei Gulianjiang » « La Lance fondue à un crochet du Général Yue Fei » qui se pratique toujours sous sa forme originelle et sous la forme simplifiée du « Bâton de l’Interne ».
Wang Zemin dirigeait une société d’Import-Export dont le siège se situait à Shanghaï puis après 1949 à Paris, rue Monsieur le Prince. Il était passionné d’Arts du Poing et issu d’une grande famille chinoise qui, jadis, possédait les meilleurs crus du thé Longjng (Puits du Dragon) dans les Collines du Lac de L’ouest près de Hangzhou. Mais également l’exploitation de sources célèbres – la Source du Dragon Jaune et la Source des Tigres galopants – qui fournissaient les Maîtres de Thé et les Calligraphes depuis des siècles sinon des millénaires. Très avisés ils avaient également des parts dans la fabrication des théières en terre rouge Yixing. Il avait étudié les Arts Chevaleresques au sein de sa famille et notamment les Formes de la Mante Religieuse des Sept Etoiles du Nord « Pei Qixing Tanglang ». Sa famille (Clan – Jia ou Gar) utilisait toujours les service d’un Maître d’Armes descendant de Wang Lang, le Fondateur de l’Ecole. Cette étude comprenait l’art du Poing à main nue mais également les Armes Traditionnelles : Bâton(Gun) ; Epée droite (Jian) ; Sabre courbe en feuille de saule (Dao) ; Lance (Kian) ; Hallebarde (Guandao) ; Eventail de Fer (Tie Shan) ; Cymbales (Bo)…etc. Mais il avait également souhaité se former auprès de Maître très réputés comme Wang Xiangzhai du Yiquan/Dachengquan (1885 1963). Son nom est le dernier à avoir été gravé au dos de sa tombe au Cimetière des Collines Parfumées, près de Beijing. Mais également le fameux Yip Man (Ip Man) du Wingchun (1893 1972) dont, selon l’historique de l’Ecole, il fut l’un des deux derniers disciples.
http://www.worldwingchununion.org/14/history
Désolé du peu.
Nous avons d’ailleurs pu étudier la Première Forme (Siu Nim Tao – Voie de la Petite Idée) du Wing Chun pendant ce stage et telle que Yip Man l’avait transmise à Wang Zemin qui l’avait ensuite transmise à Georges Charles. Wang Zemin entretenait également de bonnes relations avec l’ancien Patriarche du Hung Gar, le Maître Yuen Yik Kai que j’ai rencontré à Hong Kong en 1975 et qui me transmit le « Yijinjing Xisuijing » (Nettoyage Muscles-Tendons, Purification Moelle(s) Quintessence » ainsi que Wulungquan (Les Cinq Poings Dragon) qui sont deux formes appartenant à « l’interne » du Hung Gar. Nous les avons également pratiquées. C’est Yuen Yik Kai qui demanda à Chan Hon Chung de me remettre un diplôme de « Sifu of Hung Gar ». Originellement le nom de l’Ecole que je dirige « San Yiquan » représente « Trois Ecoles Externes – Wing Chun ; Hung Ga ; Tang Lang – et Une école Interne le Xingyiquan de la Branche du Hebei dont je sui officiellement en Chine le Successeur en Titre (Shengren Daoshi) de Cinquième Génération. Mes illustres prédécesseurs étant (c’est gravé dans le marbre de la stèle franco-chinoise du Mémorial du Xingyiquan à Shenzhou dans le Hebei) : Li Laoneng ; Guo Yunshen; Wang Xiangzhai ; Wang Zemin et moi même Cha Lishi dans la transcription chinoise de Georges Charles. Mais la filiation remonte en fait à Yue Fei (1103 1142).
La transmission s’effectue donc toujours en Chine mais également en France, en Italie. Avec les Enseignants que j’ai pu former en quarante six ans d’enseignement ininterrompu. Et les Stages d’Eté sont le cadre idéal pour parfaire cette transmission. En précisant qu’il existe une différence entre l’enseignement et la transmission. L’enseignant peut changer d’école, de méthode, de style tandis que celui qui transmet a la mission de respecter une lignée au travers du temps et de l’espace. Ce qui par les les temps qui courent n’est pas chose très aisée.
Sinon les choses ne changent pas trop, à part les masques !
La fameuse Bête du Gévaudan aura quand même fini par nourrir plus de monde qu’elle en aura mangé !
La Bête du Gévaudan elle-même se retrouve avec un masque à Marvejols. Connard de virus oblige. C’est à Marvejols que se trouve l’une des fameuses statues de La Bête par Auricoste. Les habitants disent que la fameuse Bête a été massacrée deux fois. La première fois par Jean Chastel, la deuxième fois, justement, par Auricoste !
Et on vous dit « A l’année prochaine ». « Si Dieu le veut et nous prête vie ! »
Georges Charles.