Martine nous a quitté

 

 

Martine Charles le 7 septembre 2023 à Nesle Normandeuse

Martine Charles vient de nous quitter.

Elle est décédée au service de réanimation de l’hôpital d’Abbeville après avoir été admise aux urgence le 19 septembre pour une douleur ventrale. Elle a été emportée par les complications d’une péritonite foudroyante.

Martine est née le 10 mars 1953 à Montmorency, en région parisienne. Puis ses parents se sont installés à Paris. Sa maman, Yvette était comptable à la Samaritaine et son papa, Georges, travaillait comme livreur chez Nicolas, le grossiste en vins. Martine est donc devenue Parisienne et y a fait toutes ses études, jusqu’à la Faculté et une Licence en Langue Moderne. Elle est devenue éducatrice spécialisée au sein de la Ville de Paris et s’est donc chargé des enfants en difficulté. Martine a participé aux évènements de mai 1968.

A la fin des années soixante-dix, après avoir été impressionnée par une série télévisée avec David Carradine, une amie d’enfance, Dominique Durif, de retour des Etats Unis, l’a convaincue de pratiquer le Kung-Fu. Martine voulait visiter les Châteaux de la Loire et faire du cheval. Elles se sont toutes deux inscrites au cours de Georges Charles, qui était, en France, pionnier en la matière, dans le 13eme arrondissement où résidaient ses parents.

Et elle s’est passionnée d’abord pour cette pratique, puis pour l’enseignant. Elle est devenue à son tour enseignante de Kung-Fu pour les enfants et a rédigé et publié un ouvrage « Je m’initie au Kung Fu », avec comme dessinateur Patrice Vaidie, aux Editions Retz. En mai 1981 elle a rejoint Georges Charles à Sannois. Et elle l’a secondée dans les cours, stages, démonstrations, colloques.

Georges et Martine se sont, enfin, mariés le 7 septembre 2002 dans l’église de Nesle Normandeuse. Ils se sont installés à Nesle en 1998 après y avoir acheté « La Batarderie » qui fut jadis la maison d’un Maître-Verrier.

Cette année, le sept septembre, ils ont fêté leurs vingt années de mariage mais leurs quarante années de vie commune. Probablement un peu plus. Entre temps Martine s’est rapprochée de la Paroisse et a enseigné le Catéchisme aux enfants. Elle était toujours présente pour préparer cette église de Nesle qu’elle aimait tant à l’occasion des baptêmes, des communions, des mariages et des enterrements.

Elle était toujours souriante, aimable et rayonnait de joie. Elle aimait à se promener dans la nature, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige, et surtout autour des étangs avec son chien Linux qui ne comprend pas ce qui se passe.

Pour ses soixante ans, en 2013, Georges et des amis s’étaient cotisés pour lui offrir un Makila, une canne Basque, elle avait souhaité y faire graver ceci : « Le Ciel est mon chemin ».

Le chien Linux c’est son nom, Loulou c’est son prénom.

 

« Pour moi c’est un gouffre qui s’est ouvert devant mes pieds, mais j’ai décidé de tenir le choc. » Georges Charles, son époux.
Mais suivant mon principe, « lorsqu’il y a un trou il y a nécessairement une bosse ». Et je me trouve maintenant au pied d’une montagne à escalader. Et je vais le faire. Si on ne regarde pas trop en arrière on a moins le vertige. Et la mémoire elle n’est pas derrière elle est dedans. Martine pendant plus de quarante années m’a soutenu et elle est désormais en moi.

Martine chez Gérard Depreux s’initie au Gung Dao, le tir à l’arc chinois.
Tout le monde la connaît bien souriante, « pétillante » comme l’a dit Jacky Lemaitre, le Président de Opale Bunker History à Neufchâtel Hardelot.
Ici, c’est une autre Martine dont la détermination ne fait aucun doute. Elle ne rigole plus. Et fait penser à certaines guerrières Viking.
Photo et montage Frédéric Lacourt.

Martine lors d’une reconstitution historique à Neufchâtel Hardelot pour Opale Bunker History le 28 mai 2023.