Lingzhi, champignon de longue vie
par Georges Charles

Art du Poing (Quanfa) et Art de Longue Vie (Yangsheng)

Comme pour l’Artemisia annua (armoise annuelle à fleurs jaunes), le Lingzhi, alias Ganoderma lucidum, le ganoderme lucide ou brillant, que l’on dit parfois laqué, est, pour moi, une longue histoire qui commence au milieu des années soixante dix. En 1974 j’ai eu le plaisir et l’honneur de rencontrer un Maître exceptionnel : Liao Wu Chang. Cela se passait à Taipei le capitale de Taiwan, l’ancienne Formose. Je lui avais été recommandé par le Maître Chinois Wang Zemin (1909 2002) (Tai Ming Wong de son identité française, Wong Tse Ming dans la transcription de Hong Kong) sous la direction duquel j’étudiais à Paris.

Le Maître Liao Wu Chang en 1976

Le Maître Liao Wu Chang armé de son fameux « bâton » (Gun ou Kwon) qui était en réalité une barre à mine en fer recouverte de peau de serpent et qui devait bien peser une vingtaine de kg, qu’il maniait avec dextérité dans un parc de Taipei. Sa plaisanterie favorite était de le lancer à un occidental, généralement un Américain, un peu trop confiant et qui, souvent se retrouvait sur les fesses. 

Le Maître Liao n’était pas seulement un expert réputé et reconnu de l’Art du Poing Chinois (Taizuquan de la Forme du Sud issue de Shaolin) mais il était également ce que l’on nomme euphémiquement un « herbalist » donc un herboriste spécialisé dans les fameux « champignons de longue vie » ou « champignons merveilleux ». Il se trouve qu’à l’époque j’étudiais la mycologie dans le cadre du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris et que je participais aux activités de la Société Botanique et Mycologique de France (section Ile de France) en tant que responsable actif. Je fus donc tout à fait surpris de découvrir un autre monde, celui de la pharmacopée chinoise traditionnelle et de l’utilisation dans le cadre de celle-ci de plusieurs champignons dont le fameux ganoderme, aussi nommé Reishi au Japon, mais également du Mu Xiang, alias « champignon parfumé » alias Lentinus Edodes (lentin du chêne), alias Shiitaké au Japon dont on extrait actuellement le lentinan, substance essentielle utilisée dans le cadre médical occidental des trithérapies. Mais aussi du plus modeste « champignon noir » alias « oreille de Judas » (Oryx Judae ou Oricularia Judae) qui possède quelques propriétés intéressantes dont celle de piéger le « mauvais cholestérol » dans l’intestin par le biais du bol alimentaire mucilagineux.

Mais de tous c’est évidemment le ganoderme luisant qui remporte, haut la main, la palme d’or.

Il suffit simplement d’être un peu observateur pour se rendre compte que dans les vitrines des officines chinoises il arrive loin devant le pourtant très réputé ginseng (Panax ginseng) qui, lui-même, c’est dans son nom latin passe pour une « panacée » donc un remède exceptionnel. Et qu’il peut atteindre des fortunes en fonction de sa provenance, de sa forme, de sa couleur.

pharmacie chinoise traditionnelle

Une pharmacie chinoise traditionnelle

On s’attend à y trouver quelques « Gremlins » mais nos pharmaciens asiatiques n’ont rien à envier question études à nos pharmaciens occidentaux. Et ils ont toujours soigné, et guéri, depuis des millénaires la population la plus nombreuse du monde.

Qualité et quantité

Il convient de rappeler que, concernant la pharmacopée chinoise classique, la qualité est essentielle et est un facteur primordial d’efficacité. Entre une racine « commune » de ginseng, probablement d’élevage, trempée dans du sirop de glucose afin de lui donner une belle couleur rouge-brun et dont le « Jing » (principe essentiel) est parti dans d’autre préparations, et une racine sauvage issue de Mandchourie, qui reste évidemment blanche, il y a la différence de prix entre un paquet de cigarettes et une voiture allemande de moyenne gamme. De quelques euros à quelques dizaines de milliers d’euros. Les Chinois sont-ils idiots ?. Non ils savent et font plus confiance à une tradition bi-millénaire qu’à des expérimentations sur des rats blancs de laboratoire. Il en va évidemment de même pour le Lingzhi. Entre un champignon cultivé dans un hangar sur un support qu’on n’ose même pas imaginer et un champignon sauvage ayant poussé dans la forêt du Mont Mouchet en Haute Margeride dans le Gévaudan il existe le même rapport de force. Les Chinois sont très sensibles au lieu de récolte. Juste au pied du Monument National de la Résistance cela leur parle bien. C’est la différence qu’il existe aussi entre un poulet « Label Rouge » bardé d’autant de décorations qu’un poilu de Verdun et un vrai poulet fermier lorsque vous connaissez la fermière. Il n’y a pas de comparaison. En Occident on confond allégrement quantité et qualité. Ce n’est pas parce qu’un poulet contient moins de polluants divers, de nourriture transgénique de pesticides et d’antibiotiques qu’il ressemble à un poulet « normal ». Même pour le « Bio » on n’est pas certain qu’il provienne d’une ferme avec une vraie fermière, un chien, des chats et des « poules sur un mur qui picorent du pain dur » comme le dit la comptine. Leur habitat ressemble généralement plus à un stalag comme dans « Chicken Run ».

De même pour le Maître Liao Wu Chang, que vient-il donc faire dans cette galère ?. Le Kung-Fu n’a rien à faire dans les champignons ! Je vois déjà le « Coucou de la réunion s’étrangler ». Le problème est que je ne suis pas un gérant de kébab mais le fondateur de ce site. Et que c’est ce même Liao Wu Chang qui m’a fait connaître ce champignon « merveilleux » et quelques autres il y a plus de quarante cinq ans. Et qu’un proverbe chinois affirme « Quand tu bois un verre d’eau, remercie la source qui te l’as permis ». Il me semblait plus que normal, sinon nécessaire de lui rendre cet hommage. Pas au « coucou » mais à Liao Wu Chang.

D’autres vont me dire « cet article est trop long et trop lourd pour mon portable ». Je le sais mais je persiste et signe. Si il vous intéresse réellement faites un petit effort. La « culture clip » ne m’intéresse pas.
C’est bête mais c’est ainsi. Question de qualité et je l’avoue aussi, de quantité.

 

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Donc je vous convie à regarder ce Maître Liao Wu Chang dans les années quatre vingt qui échange les « Etoiles croisées » avec son assistant. Les « anciens de Sanyiquan » y reconnaîtront une bonne partie de la pratique d’Externe » (Waijia) mais effectuée avec intelligence. C’est une forme de « Duishou » (Touei Shou) ou de « Chisao » mais issue de l’authentique Shaolin du Sud. Cela change un peu des « boys bands testiculants » actuels.

C’est l’époque où mon Ami, qui fut aussi mon élève, Jean Michel Goulston, me demanda conseil avant de partir à Taiwan tourner un excellent reportage « La Voie du Guerrier ». Je l’ai invité à aller, ensemble, dans la forêt de Saint Germain pour cueillir quelque beaux Lingzi et les apporter en cadeau au Maître Liao Wu Chang. Ces champignons sauvages sont rares à Taiwan à cause d’un climat subtropical ou trop montagneux. Il lui en a apporté une pleine boite à chaussures. Inutile de préciser qu’il fut très bien reçu. Le Maître Liao apparait plusieurs fois dans le reportage surtout à la fin où il s’échappe d’une prise de Jean Michel en riant et en affirmant « Moi, personne ne peut me retenir ! ».

 

Une très longue histoire !

Le Lingzhi apparait pour la première fois dans le fameux « Sheng Nong Ben Cao Jing » (compendium de médecine de Sheng Nong) qui est prétendu remonter 2800 ans avant notre ère. Même si cela semble quelque peu excessif pour nos esprits cartésiens on retrouve un texte important le concernant écrit par l’alchimiste Tao Hongjing au Ve siècle de notre ère.

Sheng Nong goute les plantesSheng Nong, le « premier herboriste » goute les plantes afin de les classer par saveurs (salé -Eau, aigre -Bois, amer-Feu, doux -Terre, piquant -Métal) et natures (froide, tiède, chaude, tempérée, fraîche)

Tao Hongjing (Dao Honjing) alchimiste du Ve siècle.

Le « Sceptre de Jade (Jouyi) qu’il tient en main est un ganoderme lucide (Ling Zhi) assez merveilleux !. On remarque les trigrammes du Yijing -Yi King I Tching = Le Livre du Changement sur sa robe de couleur écarlate (Ling). Le sceptre contient une liqueur écarlate probablement issue des travaux alchimiques de ce taoïste « Maître Céleste » (Shen Dianshi) devenu l’un des « immortels » du Panthéon chinois. Ecarlate et Merveilleux (sinon « magique » !) sont le même caractère antique.

Caractère Ling : merveilleux

Le caractère ancien Ling – Merveilleux

Ce fameux caractère classique et ancien Ling qui signifie merveilleux, extraordinaire. On y voit, en hau, une voute céleste de laquelle tombe de la pluie. Juste en dessous trois bouches qui chantent. Peut être trois offrandes de jade Donc également des « Esprits clairs, lumineux et bienveillants » (Ming Shen). En dessous dans le caractère Gung ( ou Kung comme dans Kung-Fu (réalisation personnelle), une équerre mais surtout une Oeuvre) deux personnages face à face qui dansent. Il s’agit évidemment d’un « Rituel » destiné à faire tomber la pluie. Pour qui ne connaît pas le « Rituel » (Li) c’est évidemment « magique ». Pour qui le connaît et le pratique  c’est simplement merveilleux mais ce n’est pas la peine d’applaudir !

Belle composition de champignons Lingzhi de diverses couleurs dans « Un Jardin du Lettré ». Dynastie Ming (1368 1644). Ces champignons étaient généralement réservés pour l’Empereur. Leur couleur est bien évidemment naturelle, n’en déplaise aux mycologues. En Chine les Lingzhi sont classés suivant leur différentes couleurs : rouge, pourpre (écarlate), bleu, jaune, noir, blanc. C’est donc qu’ils existent en vrai !

Lingzhi en jade Dynastie Ming

Une coupe de jade dit blanc « graisse de rognons d’agneau » en forme de Lingzhi. Elle était destinée pour boire le précieux thé de Lingzhi dont nous donnons plus bas la recette. Les champignons ressemblent à des danseurs et des danseuses aux longues manches. Dynastie Ming (1368 1644)

Coupe de jade en forme de Lingzhi

Une autre belle coupe à libations avec les fameux Lingzhi. Même usage que la précédente. Celui du milieu ressemble justement à un « sceptre de jade » (Jouyi).

Dragon et lingzhi sur fond écarlate

Dragon et Lingzhi sur fond écarlate – soie époque Ming – coll. Georges Charles

Le Dragon ne déteste pas avaler quelques Lingzhi en forme de nuage. C’est un dragon princier à quatre griffes. Le Dragon impérial a cinq griffes.

 

Un peu d’histoire naturelle :

Celles et ceux qui me connaissent savent ma position à ce sujet. Le Ganoderne lucide (Ganoderma lucidum) est un gentleman qui n’a pas à se justifier. Il est. Et cela suffit amplement. Les potacheries de laboratoire ne le concernent que peu. Quand on lit dans le tome 2 de l’atlas des champignons de H. Romagnesi (Bordas) en conclusion de la page qui lui est consacrée (p.295) « Il n’a aucun intérêt pratique » on comprend l’étendue du sinistre. Cela me rappelle l’anecdote que j’ai déjà citée concernant Jean F. Borsarello qui, en Indochine, alors médecin militaire, avait demandé un entretien au Médecin Général, dont nous tairons le nom, pour tenter de le convaincre des bienfaits de l’acupuncture et qui s’était vu répondre « Borsa, vous n’allez pas commencer à me faire chier avec vos médecines de Bougnoules ! »

Heureusement « Borsa » par la suite est devenu le Médecin en Chef de l’Armée de l’Air ! Et m’a demandé de rédiger un chapitre sur les « Cinq Eléments » dans son ouvrage collectif « Cahiers d’acupuncture » Tome 1 les méridiens (1987 MASSON – ISBN 2-225-80754).

Quoi qu’il en soit voici ce qu’écrit Roger Heim (Champignons d’Europe – Boubée 1984 page 308) à son sujet :

« Ganoderme lucide ou polypore lucide est particulièrement spectaculaire en raison d’une croute résinoïde polie, brillante, brun pourpre, jonquille au bord puis bai-roux ou brun-violacé couvrant tout le champignon : chapeau et pied. Sa forme ressemble à une spatule à long stipe  irrégulièrement cylindrique et épais. Ce champignon, bisannuel, vient sur les souches de conifères, de feuillus, de poiriers. Il est répandu en certaines régions très rare en d’autres (Cotentin). C’est le champignon de l’immortalité célèbre dans toutes les légendes japonaises et chinoises. On distingue quelques autres ganodermes, le ganodermus applanatum, le ganodermus valesiacum, rare et remarquable, qui croit dans les hautes montagnes, le ganodermus resinaceum. »

C’est maintenant que cela va se compliquer un peu car il va falloir confronter la médecine chinoise traditionnelle et bi-millénaire à la science occidentale. En gros comparer ce qui est utilisé depuis la nuit des temps pour soigner des êtres humains aux recherches effectuées sous microscope, dans des éprouvettes ou sur des rats blancs. En précisant d’entrée que celui-ci est parfaitement insensible aux méfaits de l’amanite phalloïde qu’il digère fort bien.

Pour la Chine (mais aussi le Japon, le Vietnam, la Mandchourie, la Thaïlande, le Siam, le Cambodge, le Laos et grande et probablement une grande partie de l’Inde) c’est tout d’abord un grand tonique du Qi, de l’énergie vitale. Il protège donc la vie. Il protège également  le Coeur, le Foie, les Poumons et nourrit les Rein et le Foie. Il tonifie le Coeur et calme l’Esprit (Shen), il régénère l’Essence (Jing). Il est de nature neutre et de saveur douce, légèrement amère. Il chasse les mucosités et nourrit le sang. Et il est simplement qualifié de « Roi des Herbes » ce qui est le plus haut niveau de référence en pharmacopée classique. On ne peut pas lui en demander beaucoup plus !

Pour nos chercheurs occidentaux (et parfois Japonais pour le Reishi !) il possède d’importantes propriétés immunostimulantes dues à la présence de polyglicanes ainsi qu’une importante activité antitumorale par apostose tumorale donc par arrêt  du cycle de reproduction de la cellule. Il est considéré comme un excellent immunostimulant avec effets antitumoraux et anti fibrosants. Il permet la régénération hépatique et est un antiviral utile dans la prévention de la grippe (des grippes…)C’est également un antalgique. Il permet de réguler l’hypertension artérielle et la glycémie. Il est utile dans le traitement de l’arthrose et de l’arthrite. Il contient plus de 400 composants essentiels et ne comporte pas moins de 16000 gènes. Il est jugé comme anticancéreux par le National Institute of cancer (USA). Que dire de plus ? ce serait surfétatoire. Mais il contient, au hasard, du ganodermanontriol, du danodériol, de l’acide dandérénique, de l’acide ganodermique, de l’acide lucédénique, de la lucidone, des triterpènes, des sesquiterpènes, du cérésitérol, des polysaccharides, du fer, du zing, du manganèse, du magnésium, du potassium, du calcium et du gernanium. Et probablement des tas d’autres substance qui n’ont pas encore de noms. A part cela « il n’a aucun intérêt pratique cf/H Romagnesi ! ».

Au vu de ce panégyrique  on se demande pourquoi il n’est pas plus ou mieux connu et plus ou mieux utilisé en Occident et donc en France. Son marché représente tout de même  l’équivalent de 2,5 milliard de dollars. Mais « ailleurs ».  Il n’a même pas comme l’artemisia annua l’honneur d’avoir été purement et simplement interdit par des toons vicieux et irresponsables. Selon l’humoriste Québécois Elvis Gratton « Si on n’en parle pas ça n’existe pas ». Ah si, il est déconseillé à celles et ceux qui soufrent d’hémophilie ou qui sont sous traitement d’anticoagulants. Il fallait le dire. Mais il a pourtant très probablement été utilisé par Raspoutine pour soigner le Tsarévitch. Mais lorsque j’ai écrit cela dans un article de « La Vie Naturelle » à la fin des années quatre vingt j’ai purement et simplement été censuré par un certain Dimitri Davidenko qui sous le prétexte qu’il était d’origine russe et quelque peu anarchiste de salon, avait pris ce droit de Dame Anastasie et de son coup de ciseau rageur. Pourquoi ?

 

Quelques spécimens sympathiques cueillis en France cet été !

je tiens à remercier Jean Yves Bardin de Arts Classiques du Tao Angers qui, non seulement, a participé aux cueillettes mais a réalisé de magnifiques photos de notre récolte de ces fameux « champignons de longue vie » désormais sortis de la légende dorée de la Chine. Un autre ami, qui est aussi un de mes élèves, un « ancien », et enseignant, Yves Kieffer, qui réside au bord du Lac Majeur qui m’a envoyé la photo d’un magnifique spécimen et de sa sporée qu’il venait de découvrir ces derniers jours d’août. Sans que nous nous soyons concertés. Et d’un autre Ami, élève et enseignant, Olivier Leboeuf qui m’en a ramené, pour le stage de Paulhac en Margeride de cet été, un magnifique spécimen du Vietnam. Toujours par le plus grand « hasard ».
tout d’abord le spécimen de Yves Kieffer et une photo de sa sporée. On dirait à s’y méprendre de la poudre de cinabre (Dan ou Tan) le minerais de mercure utilisé pour obtenir le Vif Argent qui permet d’extraire l’Or Alchymique. C’est un des secrets de l’or du Temple.

sporée de ganoderme

Sporée de ganoderme luisant

La fameuse sporée (les spores produites par le champignon) qui a attiré l’oeil de Yves Kieffer qui a découvert ce ganoderne.
On dirait réellement de la poudre de cinabre (Dan ou Tan)le sulfure de mercure utilisée en alchimie pour extraire l’or du minerais.

ganoderme luisant photo Yves KiefferEt le fameux champignon en question. Il est bien rouge cinabre !

cinabre et lingzhi

Champignon Lingzhi (Reishi) et cinabre (Dan ou Tan). Une similitude de couleur.

ganoderme lucide crédit photo Jean Yves Bardin

Ganoderme lucide Crédit photo Jean Yves Bardin

On remarque évidemment la « signature » liée à la couleur hépatique (couleur de foie) du champignon de Longue Vie.

retour de cueillette

Quelques spécimens au retour d’une cueillette en août 2021 en Haute Margeride.

champignons médicinaux chinois

Petite collection de champignons utilisés en pharmacopée chinoise traditionnelle.

Champignons sur un marché chinois (Sichuan)

On remarque tout de suite que ce n’est pas de l’amateurisme au vu de la quantité et de la qualité des espèces.
On reconnaît bien évidemment des champignons parfumés (Mu Xiang) alias shiitake ou Lentinus edodes (lentins du chêne) qui contient le fameux lentinan, substance utilisée en médecine occidentale dans les tri-thérapies (traitement du cancer et du sida). Mais également des champignons noirs (Hei Mu Er – littéralement noir-bois-oreille) alias oryx judae ou « oreille de Judas » très utilisé en cuisine asiatique et qui est un excellent « piège à mauvais cholestérol » dans le gros intestin. Le bol intestinal qu’il engendre nettoie parfaitement le colon. Mais également du Hui Shu Hua ou Maitake (Grifola frondosa) de la famille des Méripilacae. C’est le polypore en touffe, la grifole des bois, la poule des bois qui passe pour renforcer le système imunitaire, pour restreindre le stress. On devine des pleurotes en forme d’huître (Pleurotus ostréatus) qui pousse généralement sur le hêtre. Des « champignons nuage » ou Sparassis crispa, alias clavaire crépue, morille blanche des pins, morille d’automne, crête de coq, chou fleur des bois…autant utilisée en cuisine dans des ragoûts qu’en médecine chinoise classique dans plusieurs affections pulmonaires.
Sur cet étal on observe des champignons sauvages mais également des champignons cultivés.

 

Comment les utiliser ?

La méthode traditionnelle chinoise utilisée depuis des millénaire consiste simplement à les réduire en poudre (râpe à parmesan !) ou à les couper  en tranches fines et à les faire infuser dans de l’eau chaude pendant une vingtaine de minutes et à boire comme une tisane. Une autre méthode consiste à les couper en morceaux et à laisser reposer deux heure dans de l’eau chaude mais non bouillante. La solution est alors plus amère.   On peut l’adoucir avec du miel. Il est possible de préparer une teinture mère en laissant un champignon entier infuser pendant au moins trois mois dans de l’alcool à fruits. A boire pur ou dilué dans de l’eau tiède. La dose habituelle est de 2 à 4 grammes par jour.

Le Lingzhi en pharmacie chinoise. Poudre ou gélules.

Lingzhi en pharmacie chinoise. Poudre, gélules ou pilules

Boite de pilules de Lingzhi en pharmacie chinoise. C’est beaucoup plus réputé que le ginseng. Mais il ne faut pas le dire !

 

Quelques ouvrages en français, quand même !

  • Les vertus médicinales des champignons par le Dr Bruno Donati – Edition Des végétaux qui sauvent
  • Traité de mycothérapie par Alain Tardiff – tout savoir sur les champignons médicinaux Editions Dangles Cet auteur a écrit plusieurs ouvrages sur ce sujet   (Le Courrier du Livre –  Douce alternative  Editions Amyris)

Et un article de Georges Charles sur les champignons
Les Champignons

Sans oublier la fameuse Artemisia annua ou Armoise annuelle à fleurs jaunes
Artemisia Annua : une histoire sans fin

 

Vous ne pourrez pas dire « je ne savais pas »…Mais je ne vous ai rien dit !

Georges CHARLES

Georges Charles avec un ganoderme très rare en forme de bois de cerf

 

Ganodermus, le merveilleux lutin, vous salue bien!

Ganoderme lucide en préparation TM dans alcool. Préparation et photo Gisèle Dupuis

ganoderme lucide de belle couleur orange

 

photo de couverture by Eric Steinert at Paussacvoici.
@ Wikipedia)