L’ANNEE CHINOISE DU BOEUF DE FER QUI TRACE SA ROUTE

par Georges Charles

 

 

Vingt Quatrième Anniversaire de la parution en kiosque du N°1 de la revue Tao-Yin dont Georges Charles était le fondateur et rédacteur en chef et, surtout, rédacteur tout-court ! 
En première de ce N° 1 juste 7 articles de Georges Charles.

Nous sommes cette année dans celle du Boeuf de Métal, on était alors dans l’Année du Boeuf de Feu. Pourquoi le Boeuf et non pas le Buffle ? Simplement parce que le Buffle est assez rare en Chine, sauf dans l’extrême sud !  Et le Boeuf de Métal représente l’Ouest de la Chine. C’est le Boeuf blanc or le Buffle (littéralement Boeuf de l’Eau – Shui Niu -) est noir. Le Boeuf des Montagnes – Shan Niu – alias le Yack – vit uniquement dans les régions montagneuses.  Au resto chinois, en Chine, on a donc plutôt tendance à trouver du boeuf que du buffle ou du yack !

 

 

 

Le Boeuf de Métal, c’est évidemment aussi le Boeuf d’Or qui est symbole de prospérité. L’or est simplement le « Métal Empereur » (Wang Jin). Illustration de Patrice Vaidie en exclusivité Taoyin.

 

Mais  le Boeuf de Métal c’est aussi et surtout le « Boeuf Chevaleresque » qui va nous aider à foutre à la porte ce petit malfaisant de rat et aussi nous protéger de la vermine. Il va avoir un sacré boulot ! Illustration Patrice Vaidie en exclusivité Taoyin.

 

Carte de Nouvelle année pour le Boeuf.  Le Boeuf c’est du carré ! En Orient comme en Occident le boeuf est bien vu.

…OUAIS ? Le Boeuf rassure car il représente le labour donc le travail bien fait ! Il est courageux même si il est quelque peu laborieux. C’est une bien brave bête. Mais attention quand même à ne pas trop le chatouiller, le boeuf.

Depuis la nuit des temps il nous accompagne. Il fut d’abord gibier comme en attestent les fouilles de Longupo, en chine, où a a retrouvé un atelier d’ équarrissage préhistorique datant de deux millions d’années (Sciences et avenir avril 2006 –  et c’est attesté par une équipe d’archéologues français dirigée par de Lumley !) et comportant des os de bovidés *. * Deux millions d’années, vous avez bien lu. Il y a deux millions d’années nos ancêtres chinois étaient capable de s’entendre et de travailler en équipe avec des outils spécialisés pour découper un boeuf « Chan tu t’occupes du plat de côte, Wang se charge du paleron et du jarret, Li nous prépare le filet et l’entrecôte et Zhou nettoie les tripes… »

Il représenta pour nos ancêtres, dans les grottes ornées, la force chtonique, la puissance de la terre. Dans les galeries il se situe à droite (force de la Terre) alors que le cheval est placé à gauche (force Céleste). On retrouve souvent l’équivalent de la Rune UR sous le boeuf (ou taureau) et le Rune FA sous le cheval. Les deux premières Runes de l’alphabet runique ou FUthark (Fa Ur Thorn As Rit Ka). Mais il ne faut pas le dire.  Puis il fut le compagnon du laboureur depuis la plus haute antiquité. Il précéda le cheval comme moyen de transport. Et il n’est devenu, que tardivement, animal de boucherie. S’il ne bénéficie pas comme le chien de titre de « meilleur ami de l’homme » ou comme le cheval de « plus noble conquête de l’homme » c’est, probablement, parce qu’il était déjà là avant mais avait se faire discret. Ce n’est probablement pas tout à fait un hasard si on fait naître le petit Jésus à coté d’un boeuf. Celui-ci a donc toujours été, en Orient comme en Occident, considéré comme un animal utile, bienveillant et protecteur.

Mais attention derrière le boeuf de terre il y a le taureau de feu ! Et même le taureau fou : Charlie Chaplin, Jean Cocteau, Charles Trenet, Walt Disney Mais aussi Adolf Hitler, Napoléon, Salazar sont natif de l’année du Boeuf !

Précisons encore une fois que, concernant l’astrologie chinoise, il est bel et bien question du boeuf (Niu – caractère 3682 du dictionnaire Ricci et 93e des 214 radicaux du Kang Hsi Tzu Tien) et, par extension de la vache et même du taureau. En effet le taureau est bien un boeuf mais avec un petit plus.

« Il faut rendre à César ce qui est à César et à chacun ce qui lui est du » aurait pu dire Confucius s’il n’était né avant Jules. Originellement le buffle se dit Shuiniu, littéralement « boeuf de l’eau ». En un mot comme en cent, un boeuf de terre, de métal, de bois ou de feu demeure un boeuf et seul le boeuf d’eau a droit à la prestigieuse appellation de buffle. Appellation qui fait tout de suite plus orientale, donc plus « chinois ». De même le yack est Shanniu « boeuf de montagne » ou Maoniu « boeuf à toison » et le zébu Liuniu est le « boeuf à bosse ».

Donc, si il est question d’astrologie chinoise et de Chine, plus des trois quart des Chinois n’ont jamais vu un buffle, sauf dans un zoo. Ce qui est très différent des Vietnamiens, Cambodgiens et Laotiens qui y sont habituellement plus habitués quand ils ne sont pas nés dans le treizième. Il est vrai qu’il y a encore cinquante ans près de la moitié des Chinois n’avaient jamais vu un grain de riz puisque vivant dans le nord de la Chine ils consommaient du blé !

Mais allez raconter cela à votre concierge et vous allez passer pour un crétin des Alpes. Malgrè tout, et surtout malgré tous, ou presque, nous avons délibérément choisi de vous parler du boeuf et non du buffle même et surtout si les photos de ce dernier sont très décoratives. Ni même du Yack. Ou du zébu.

Yack au lac Stongo au Sikkim par Daniel Collin. C’est le « Boeuf de la Montagne » 

 

Cela est un Yack. Certes. Avec dessus notre ami Daniel Collin. Photo de l’Association Assistance Médicale Toit du Monde Et ce n’est pas en Chine mais dans l’Himalaya !

Et ceux-ci sont des buffles, littéralement des « boeuf d’eau » qui sont souvent dirigés par des enfants beaucoup mieux que par des adultes ! Ici au Cambodge.

Et qu’on représente dans l’imagerie bouddhique symbolique de la « domestication du boeuf » Notez le symbolisme stellaire qu’on retrouve dans certaines grottes ornées (voir plus loin le bison de la grotte de Niaux)

Et lui c’est le « Boeuf Judoka » croqué par Patrice Vaidie !  Ca va faire mal !

Le Boeuf de Métal Yin qui trace la route (voie).

Cela rappelle Zhuangzi (Tchouang Tseu) ;

« C’est en marchant sur le chemin que celui-ci se trace. La juste mesure permet la pratique. Pratiquer c’est espérer un résultat. Etre proche de ce résultat c’est être proche du Tao. Il faut affirmer ce fait ! « .

Et également Michel Audiard dans « Un taxi pour Tobrouk » :

« Deux intellectuels assis vont moins loin qu’une brute qui marche ! »

Pour les  connaisseurs avertis :
Cette Année du Boeuf de Fer Yin est placée sous le double influence de la Terre Chou (Deuxième Branche  Céleste Yin) et du Feu Gui (Dixième Tronc Terrestre Yin). C’est donc une année Tai Yin (Grand Yin) comme 1962.

Suivant le Dr A. Chamfrault dans son tome 5 du Traité de Médecine Chinoise – De l’astronomie à la médecine – page 214- édité par Coquemard à Angoulème en 1963

« Nous voyons que cette année est sous le signe terrestre du Bois et sous le signe céleste de Shao Yang (dont le Tigre est l’emblème symbolique). Nous lisons dans le So Ouen (Suwen et fait Wangdi Neijing Suwen – Traîté de Médecine Interne de l’Empereur Jaune) : « En principe pendant l’année régie par Shao Yang il fait plus chaud que pendant les autres années. La chaleur est souvent la cause de maladies dont les symptômes sont les suivants : abcès, diarrhées, gonflements, vomissements, douleurs au coeur ».

Pour les Pratiquants on note que malgrè qu’il s’agisse d’une Année Grand Yin (Tai Yin) elle subit l’influence (presque externe Wai) du Bois et du Tigre. C’est donc bien une année « Chevaleresque » pour ne pas dire « martiale » (Mars (d’où provient directement, quand même, l’épithète martial) cet égorgeur psychopathe en jupette de cuir (il n’y a aucune homophobie en cette définition, je le précise à tout hasard) qui de plus est un sacré looser (il est toujours du côté du plus fort quand celui-ci va quand même se prendre une râclée -Voir l’Iliade -) n’a rien à faire ici) puisque nous sommes entre gens bien élevés et que le Boeuf de Fer l’est également). Cela va donc nécessiter du courage et de la droiture pour surmonter l’ambiance de la stratégie manipulatrice et même parfois quelque peu vicieuse  du Grand Yin. On est prévenus.

L’ANNEE DU BOEUF TOUT COURT

Question directe : le boeuf est-il un mufle ? Dans tous les cas celui-ci nous semble bien sympathique ! Mais il n’aime pas se laisser marcher sur les pieds.

Astrologie Chinoise :

Natifs de l’Année du Boeuf : 1913 ; 1925 ; 1937 ; 1949 ; 1961 ; 1973 ; 1985 ; 1997 ; 2009 ; 2021 ; 2033
2021 est l’Année du Boeuf de Métal Yin Xin Chou « qui trace la route »
L’Année du Boeuf de Métal Xin Chou ou « Boeuf Blanc qui trace la route »  débute en France dans la nuit du 11 au 12 février 2021.
Le Boeuf de Métal correspond aux années 1901 (comme le fameuse Loi sur les Associations à but non lucratif !), 1961 2021.

Cette année du Boeuf Blanc de Métal Xin Chou est donc naturellement placée sous le signe de ce qui se maintient fermement en place et qui ensuite avance sans se laisser perturber. C’est, en quelque sorte le Bois et le Tigre en influence profonde. Bois en Interne. Tigre en Externe. Mais en conservant, évidemment, la puissance et la détermination tranquille du Boeuf de Fer.

Personnalités nées sous le signe du Boeuf de Métal

1901 :
Jean Mermoz ; Clark Gable : Gary Cooper ; Alberto Giacometti ; Walt Disney ; Louis Armstrong ;  Soekarno ; Raymond Souplex, Gino Cervi ; André Malraux ; Jacques Lacan ; Hirohito ; Marlène Dietrich ; Claude Autant-Lara ; Barbara Cartland…
1961 :
Axel Bauer ; Barack Obama ; Boy George ; Bruno Wolkovitch ; Cédric Klapish ; Daniela Lumbroso ; Eddie Murphy ; Enya ; Eric Naulleau ; Florent Pagny ; Forest Whitaker ; George Clooney ; Karl Zero ; Lady Diana ; Manu Chao ; Mylène Farmer ; Naguy ; Pierre Hermé ; Samy Naceri ; Ben Johnson ; Eric Dupond-Moretti ; Elisabeth Borne ; Philippe Martinez..
2021 :
Il faudra encore attendre un peu !

Finalement pas mal de représentants de professions artistiques et quelques politiciens atypiques. Dont Malraux et Eric Dupond-Moretti pour ne pas les citer ! Et Obama, quand même, puisqu’il fut le premier Président noir des Etats Unis. Il fallait le faire ! Chapeau l’Artiste.  Notons en passant que art, artiste, provient du grec artis qui signifie simplement courage.  Donc pas la peine, une fois de plus, d’en rajouter une caisse avec « artiste martial » (ou martial artist). C’est surfétatoire pour ne pas dire vulgaire.

Le boeuf charolais de nos campagnes : c’est le Boeuf Blanc ou Boeuf de Métal Yin.

Les années du Boeuf :

  • -Boeuf de Terre Ji Chou (Yin) : du 31 janvier 1889 au 21 janvier 1890
  • -Boeuf de Métal Xin Chou (Yin) : du 19 février 1901 au 7 février 1902
  • -Boeuf (Buffle) d’Eau Gui Chou (Yin) : du 6 février 1913 au 21 février 1914
  • -Boeuf de Bois Yi Chou (Yin) : du 25 janvier 1925 au 12 février 1926
  • -Boeuf de Feu Ding Chou (Yin) : du 11 février 1937 au 30 janvier 1938
  • -Boeuf de Terre Ji Chou (Yin) : du 25 janvier 1949 au 16 février 1950
  • -Boeuf de Métal Xin Chou (Yin) : du 15 février 1961 au 4 février 1962
  • -Boeuf (Buffle) d’Eau Gui Chou (Yin) : du 3 février 1973 au 22 janvier 1974
  • -Boeuf de Bois Yi Chou (Yin): du 20 février 1985 au 8 février 1986
  • -Boeuf de Feu Ding Chou (Yin) : du 7 février 1997 au 28 janvier 1998
  • -Boeuf de Terre Ji Chou (Yin) : du 26 janvier 2009 au 13 février 2010
  • -Boeuf de Métal Xin Chou (Yin) : du 12 février 2021 au 1er février 2022
  • -Boeuf (Buffle) de l’Eau Gui Shou (Yin) : du 31 janvier 2033 au 18 février 2034

 

Et la vache de Holstein venue des plats pays

Dont la génétique un peu trop combinée pour en faire une usine à lait est probablement à l’origine de la vache folle quand on lui fait manger de la farine de viande ! Une vache ça mange de l’herbe et du bon foin !

  1. Le Boeuf et les Cinq Eléments :
  2. Le Boeuf de Terre est le « Boeuf de l’étable » et est représenté de couleur jaune
  3. Le Boeuf de Métal est le « Boeuf  de la charrue » et est représenté de couleur blanche.
  4. Le Boeuf de l’Eau est le « Buffle de la rizière » et est représenté de couleur noire
  5. Le Boeuf de Bois est le « Boeuf dans le pré » ou « Boeuf de la barrière » ne pouvant pas le peindre de couleur verte ou bleue (bien qu’il en existe de très beaux exemplaires en porcelaine) on le représente blanc et noir couché sous un arbre ou beige à coté d’une barrière verte.

Le Boeuf de Feu est le « Boeuf du Foyer » ou « Boeuf du Sacrifice » et on le représente d’une couleur rougeLe Boeuf représente la 9eme des 28 mansions (maisons ou palais) célestes Il se situe mensuellement en Hiver (Eau) dans une période incluant décembre (qui est son mois favori) et une partie de janvier. Son heure (veille de deux heures en fait) correspond au Méridien du Foie entre 1 heure et 3 heures du matin. Il correspond à l’Orient Nord/Nord-EstLe Boeuf possède des affinités avec le Serpent (She) et le Coq (Ji) mais a quelques difficultés avec le mouton (alias bélier, chèvre ou bélimouchèvre) (Yang).
Boeuf, Taureau, Buffle, Yack, zébu et même vache c’est du pareil au même !

Niu – le Boeuf mais qui se représente très souvent, en Chine, sous la forme d’un veau ! Le veau et l’enfant sont le symbole de ce qui demeure à accomplir. Donc de la destinée ou au moins du devenir.

 

Du bon usage de l’astrologie chinoise

A force de vouloir en faire de trop, on finit par dénaturer le propos puis à l’enfermer dans un concept restreint limité à l’exportation et aux curiosités de salon. L’astrologie, ou l’horoscopie, chinoise, orientale ou même occidentale, elle-même généralement issue du Moyen-Orient, n’a pas pour but de prédire l’avenir mais de préciser, ou de comprendre, une situation évolutive en fonction de l’observation de phénomènes passés ou à venir. Elle est basée sur les mêmes principes qui régissent le Yijing (Yi King ou I Tching)qui est simplement le « traité du changement » (Book of Change). Dans ce sens, chaque événement a un passé, un présent, un futur et est à l’origine de « quelque chose encore » qui demeure indéfinissable. Il existe donc un événement, un changement, une évolution et une adaptation. Ce que certains ont voulu résumer par « mutation ». Mais ce concept abstrait est évidemment très mal compris en Occident où la chose semble partir de rien pour arriver nulle part. C’est le système rationaliste du « Big Bang » d’origine et de la « Géante Bleue » terminale. C’est l’individu compris entre l’acte de naissance, ou le baptême et le certificat de décès ou l’enterrement. Il faut bien, ici, qu’il y ait un début et qu’il y ait une fin. Et qu’au Septième Jour Dieu se repose. Depuis il ne fait donc plus rien. C’est dommage car il aurait du se faire aider un peu pour mieux terminer le boulot.

Certains croyants, néanmoins, pensent qu’il existe peut-être quelque chose après. Pourquoi alors n’existerait-il donc rien avant ? Dans cette hypothèse la prédestination est très différente du destin dans le simple fait que la première peut, et doit, subir diverses influences. Donc rien n’est encore joué. Avant il pré-existe, après il subsiste encore (quelque chose ou quelqu’un). Tout reste à faire pendant. Entre nous, concernant le Yijing il ne peut donc y avoir de « créateur », de « mouvement créateur », d’ « élan créateur », de « création » et patatapeti et patatipata pas plus qu’il ne peut y avoir d’accomplissement ou, pire, d’achèvement (Pan ! – On achève bien les chevaux -) qui sont des conceptions tout aussi occidentales que l’univers, Dieu (unique !) ou la démocratie (Chrétienne). Pour les Chinois « classiques » le terme créer (création, créateur…) n’existe pas. Sheng, au mieux, signifie engendrer, engendrement. Il est de la même racine que gendre, « celui qui engendre » ou que généreux (Karim en arabe qui signifie aussi « bien né »). Or le gendre quelle que soit sa générosité ne créé pas, il engendre. Dans la compréhension chinoise classique un artiste ne crée pas, il engendre.

Il serait plus juste de parler de « révèlation » ou d’action initiale et de dénouement (heureux, nous l’espérons !). Avant l’action il y a quelque chose, après le dénouement il existe autre chose encore.

Pour l’astrologie chinoise classique il en va de même. Avant il y a quelque chose, après il y a « autre chose encore ». Et pendant il y a des images qui peuvent influer sur la perception des événements et sur votre comportement. Donc sur le sens des choses. C’est en ce sens que la pré-destination n’exclut pas la possibilité de modifier le sens de la destinée. L’astrologie est alors un outil permettant de mieux appréhender les circonstances et de ne pas être esclave de son destin. C’est simplement une compréhension symbolique des phénomènes qui nous entourent sur un autre plan que celui de la « raison ». Tout est-il bien raisonnable en ce bas monde ? Mieux vaut peut-être faire comme nos amis Chinois et se baser sur l’efficace (Te ou De) que l’on s’obstine à nommer « vertu » que sur la raison. Ils n’ont pas besoin d’une commission d’enquête ou d’un conseil scientifique pour constater que l’acupuncture fonctionne depuis près de trois millénaires. Ils font donc plus confiance en l’expérience des hommes – des êtres humains, pardon –  que sur une expérimentation effectuée la semaine dernière sur des rats de laboratoire.

Un taureau de race Aubrac à Paulhac en Margeride

Et un rejeton tombé de la dernière averse toujours à Paulhac en Margeride.

Il n’est pas nécessaire de se déguiser en Chinois pour pratiquer du Qigong ou du Taijiquan ! Il n’est pas non plus nécessaire de déguiser le boeuf en buffle pour mieux comprendre l’astrologie chinoise.

C’est Wang Zemin (ou Wang Tse Ming ou Wang Tai Ming ou Tai Ming Wong) mon professeur chinois (un professeur est plus qu’un Maître !) qui m’a permis de comprendre cela il y a déjà fort longtemps. Réfugié politique Chinois en France afin qu’on lui foute la paix, il avait choisi de se déguiser en Vietnamien en choisissant délibérément de prendre une identité vietnamienne et de vivre dans le quartier Vietnamien, en l’occurrence rue Monsieur le Prince. Et rien ne ressemble plus à un Vietnamien du Nord qu’un Chinois du Sud, ce ne sont pas les anciens de l’Indo qui me contrediront. Ce qui ne l’empêchait nullement de demeurer Chinois et de le redevenir lorsqu’il a pris sa retraite. Après avoir été « naturalisé » Français. Ce qui le faisait bien rire en pensant aux animaux naturalisés du Muséum d’Histoire Naturelle. Il prétendait donc avoir été empaillé. Et dans les années soixante dix il m’expliquait déjà que concernant le calendrier il lui fallait bien faire attention de bien remplacer le boeuf par le buffle et le lièvre pour le chat au risque de trahir son identité véritable.

Il me racontait la mésaventure d’un autre Chinois, arrivé en France en 1949, et qui était considéré, en Chine, comme l’un des « cinq couteaux de Canton ». Donc comme l’un des cinq meilleurs cuisiniers de cette ville gastronomique. Et qui voulut proposer aux Parisiens la cuisine qui avait autrefois fait sa fortune en Chine. Et qui fit un bide avec ses plats géniaux mais inconnus en Occident. Comme il n’était pas totalement idiot avec il se rendit dans le quartier vietnamien avec Wang et essaya les plats qui « marchaient bien ». Une semaine plus tard sa carte avait été modifiée et comportait des pâtés impériaux, des crevettes à l’ananas, du boeuf au curry et des bananes flambées et il faisait salle comble. Il fut alors considéré comme l’un des « meilleurs chinois de Paris » par deux critiques gastronomiques bien connus. Et il ne confectionna plus son « canard fumé au camphre et au thé » et ses « crevettes coup de tonnerre » que pour Wang et quelques amis Chinois triés sur le volet. Et un ami et disciple non chinois moi-même !  Il réussit même à convaincre Ton Ton Yang de m’accueillir dans sa cuisine pour m’initier aux subtilités de la cuisine chinoise. Cela n’a rien à voir avec l’astrologie, certes, mais l’astrologie elle-même n’a pas grand chose à voir avec l’astrologie. Alors ! Boeuf, buffle (un boeuf qui est un mufle), taureau, vache et même zébu (et j’ai plus soif) et pourquoi pas boeuf musqué et autres animaux à cornes dont l’escargot, c’est, pour ainsi dire, du pareil au même. Ce qui importe c’est l’image Xiang = image symbole – que vous vous en faites et que vous ressentez comme celle qui vous motive. Le reste n’est que balivernes et bananes flambées.

Et la maison vous offre un Saké ! En précisant à tout hasard que le Sake (ou même avec l’accent Saké) est un vin de riz glutineux japonais titrant entre 9 et 16° et qui se boit, généralement tiède, en mangeant. Ce qui est servi « au Chinois » (qui est généralement tout sauf justement Chinois !)  est un alcool de sorgho (dans le meilleur des cas) titrant entre 40 et 65°) et qui est un digestif normalement appelé Meikueilu (Mei Kwei Lou). Et parfumé à l’essence de rose comme certains papiers toilettes.

Le bison de Ruynes en Margeride. Et oui, il existait aussi en France avant d’avoir été exterminé.  Le deuxième animal du zodiaque chinois. Mais pas le second !

Le Boeuf ou le Taureau ? Pour simple rappel des faits, longuement expliqués dans l’exposé sur le Rat de Métal, le Bouddha convoqua donc les animaux afin qu’il viennent lui rendre hommage. Ceux-ci étant très sympas acceptèrent ce principe alors qu’ils auraient fort bien pu en rester là. Le Boeuf se mit le premier en chemin. Mais le Rat, se doutant d’une combine, sauta sur la nuque du Boeuf et se laissa transporter. Lorsque le Boeuf s’inclina devant le Bouddha, ce qui ne coûte rien à moins d’avoir des rhumatismes, le Rat tomba dans les mains de ce dernier qui s’extasia, quel naïf, que ce charmant animal fut le premier à lui rendre visite. Le Rat devint alors le premier animal cyclique. Et le Boeuf, fort bon joueur, la ferma pour l’éternité et devint donc le symbole de l’abnégation, du courage et de la sagesse. Il fallait que ce fut dit. Mais deuxième ne signifie pas second car il n’est pas derrière mais dessous, ce qui est fort différent.

Il existe une image permettant de mieux faire comprendre ce fait, une image militaire qui consiste dans l’un des refrains des Bataillons de Chasseurs. « Si le Premier de Ligne a des c….au cul, c’est le Deuxième Chasseur qui les lui a foutu ». Clair ? Donc si le Boeuf n’est pas le premier il n’est pas non plus le second. Il a été sympa avec le Rat. C’est un bon camarade, le Boeuf. Mais il ne faut pas trop le chatouiller quand même. Il a des relations, la preuve, Bouddha. Mais aussi Laozi, alias Lao Tseu, le Sage, celui du Daodejing, pardon du Tao Te King. Celui qui, comme les nouveaux philosophes, a une carte de visite avec marqué dessus « Philosophe et Ecrivain » avec deux majuscules. C’est comme ça qu’on les présente à la télé – Machin Truc, Philosophe – pas Docteur en philosophie ou Professeur de philosophie, non, Philosophe. Cela classe son type. Et Ecrivain car il faut bien se faire un peu connaître.

Un nouveau philosophe en action !

Donc Laozi Philosophe et Ecrivain. Pourquoi écrivain ? Parce qu’il a écrit, non dicté, un livre qui se vend toujours bien. Le Boeuf aime bien les salons littéraires. Surtout si il y a un buffet et des attachées de presse accortes. Il aime aussi bien la philosophie. Mais chinoise et un peu ancienne. Donc pratique puisqu’on y parle même de lui au Chapitre III de Zhuangzi. BHL c’est pas son truc, et on le comprend un peu.

Mais soyons sérieux et revenons à nos bœufs !

Le taureau de Laguiole : un sacré morceau ! Et il en a.

Le Boeuf est taciturne mais il adore être entouré d’amis. Le Boeuf est courageux mais réfléchi et patient. Le Boeuf a le sens du devoir mais il n’aime pas trop les récompenses ni les décorations. Le Boeuf est tenace et d’une grande probité intellectuelle mais il peut aussi faire preuve d’obstination voire de fixation. Le Boeuf est très attaché à ses proches et à ses biens mais il sait malheureusement être possessif et dépendant. Le Boeuf aime ce qui est solide, stable, confortable, abouti. Le Boeuf est laborieux, entêté mais bien organisé. Le Boeuf est susceptible mais heureusement fort peu rancunier. Le Boeuf est confiant, surtout en lui-même et en sa force et sa persuasion. Le Boeuf aime rendre service à condition que cela ne perturbe pas son train-train habituel ni ne remette en cause son jour de congé. Le Boeuf possède le sens inné du temps et de ce fait est économe. Le Boeuf aime pourtant marchander et ergoter jusqu’à obtenir satisfaction. Le Boeuf inspire confiance et respect, souvent mérité. Le Boeuf est persévérant, inflexible, pragmatique et autoritaire mais prudent. Que dire alors de la Vache ?

Des sympathiques vaches de la race Salers qu’on croirait venues d’Egypte avec leurs yeux bordés de khol.

Mérite-t-elle réellement sa réputation de vache ? Simplement parce qu’elle a décidé de ne pas se laisser faire et de tirer le taureau par le bout du nez ?

La Reine suisse : une belle vache ! Il ne fait pas bon s’y frotter. C’est une redoutable combattante.

Et le Taureau ce cavaleur de jupons prêt à se jeter tête baissée sur n’importe quel bout de chiffon pourvu qu’il remue un peu de manière provocatrice ? Et qui est si fier de ses attributs virils. Et le Buffle qui n’est somme toute qu’un boeuf un peu mufle qui se vante de sa belle paire de cornes et de son attirance pour ce qui est vaseux mais qui se fait tout petit devant un gamin muni d’un simple roseau qui est capable de le mettre au labeur. Et le Veau qui, depuis De Gaulle, représente le Français moyen taillable et corvéable à merci et qui en redemande encore.

Et celui-ci de Paulhac en Margeride, encore, n’est pas mal non plus ! Le Boeuf de Terre Jaune de l’étable : 1889 1949 2009

Et un taureau d’Aubrac qu’on ne risque pas d’atteler ! .

Le bison de la grotte de Niaux (Ariège) Les « rationalistes » que sont la plupart des préhistoriens voient dans les cupules les trace d’un ancien « rituel magique lié à la chasse ». Point. En fait si on se réfère à la tradition chinoise qui utilise très fréquemment le symbole du « boisseau » ou des « sept étoiles » (Qie Xing), donc l’image de la « grande ourse » on retrouve ici une « image symbole » (Xiang) très semblable. L’oeil du bovidé représentant l’étoile polaire. Mais bien évidemment nos ancêtres étaient des crétins qui n’observaient pas le ciel et qui se bornaient à cribler magiquement de coups de lance les parois d’une grotte ! Crétins qui ne savaient même pas que cette constellation ne nommait la « grande ourse » !

La grande ourse actuelle. Quelle forme avait-elle réellement lorsque le bison de la grotte de Niaux fut réalisé ? Et surtout éviter de nommer la dernière étoile, celle qui « s’oppose au nord » et qui se nomme Al Kaïd (Alkaida), donc « le Caïd », « le chef », le « Boss », sinon vous risquez fort de passer un certain temps à Guantanamo !

Le Boeuf faisant partie du Palais du Septentrion (Nord) il se tourne naturellement vers cette étoile qui lui indique la direction où tracer son sillon. Chou (Ricci 1099) représente la 2eme des 12 branches terrestres (Di Zhi), également d’essence Yin , ce qui correspond au Boeuf. Il est « entier comme le bois brut » dirait Lao Tseu en le comparant à la poutre faîtière (Ji) qui soutient tout l’édifice patiemment élaboré et construit malgré toutes les difficultés et les embûches.  Mais ce qui sied admirablement à la peinture, au théâtre, au cinéma pose souvent problème dès qu’il s’agit de politique. Napoléon est aussi un natif de l’année du Bœuf de terre 1769 ! Et Adolf Hitler est aussi un natif de l’année du Boeuf. Des crétins ont refusé de lui reconnaître sa vocation de peintre. On voit où ça nous a mené ensuite.  Rappelons, en passant, que le soc en métal est une invention chinoise, comme le harnais (Quand la Chine nous précédait par K.G. Temple Editions Bordas – d’après les travaux de Joseph Needham de Cambridge).

La charrue au soc de fer – estampage d’un relief chinois 2eme siècle av JC – Le Boeuf trace la voie grâce au métal.

Donc il faut s’attendre à du pesant, du lourd et du concret et de l’efficace. Mais en ce qui est de maintenir la position et même de bien l’occuper, le Bœuf de Métal sait y faire. Et un peu de symbolisme oriental et occidental ! « Enfants voici les bœufs qui passent, cachez vos rouges tabliers » Brassens

Dans la tradition le Bœuf, comme le Taureau, représente souvent les anciennes civilisations chtoniennes, donc attachées au culte de la terre. C’est la force brute terrestre qui s’oppose à la force solaire des civilisations du Cheval. Le bison, l’aurochs symbolisent cette force dans la plupart des grottes ornées et sont le plus souvent disposés sur le coté droit de la paroi alors que les chevaux et les félins sont disposés sur le coté gauche.

Le Boeuf, ou le Taureau, et les chevaux de la grotte de Lascaux

Il serait alors possible d’y déceler une répartition du temps et de l’espace échappant, heureusement, au manichéisme du féminin opposé au masculin. Un aurochs, un bison, un taureau ce n’est pas une frêle donzelle qui se laisserait soumettre par un simple bourrin ! A moins qu’il ne soit monté. Ou qu’il devienne centaure. Et il faut, au moins, Hercule ou Thésée pour lui faire entendre raison. Le Bœuf représente la lignée des « anciens chefs » d’avant le Dragon (Pendragon) ou l’Ours (Arthur), de ceux qui occupaient la terre avant les conquêtes barbares ou prétendument civilisatrices. C’est le symbole du casque à corne ou du « massacre » de bœuf qu’on portait en avant. C’est l’Ecosse, l’Irlande ou la Bretagne d’avant les Celtes.

Boeuf, ou taureau, Angus d’Ecosse trouvé à Burghead dans le Morayshire Une belle bête qui pourrait symboliser les Clans avant l’arrivée des Wikings puis des Normands.

Mais que serait un Wiking sans son casque à cornes de boeuf ? Les mauvaises langues prétendront que cet attribut rappelait qu’il était toujours assez loin de chez lui et qu’il en portait une belle paire.

Et sans sa corne de libations ?

C’est celui qu’il faut vaincre pour prendre possession du territoire, littéralement « y poser le pied » (pedis setio). C’est celui qui se laissera diriger par le Bouvier comme le Bélier (Bélus – belliqueux, guerrier) se laisse diriger par le Berger. C’est donc « l’ancienne tradition », celle d’avant les Druides et d’avant Merlin. C’est celle que l’on retrouve dans les Runes et particulièrement dans la Rune Ur (taureau) que l’on retrouve si souvent sous cet animal dans les fameuses grottes ornées. C’est l’antique caractère chinois Li (Ricci 3006 19eme radical) qui représente la force, la puissance et que l’on retrouve dans le Gung de l’arc et dans le Gung de Kung-Fu.

L’alchimiste, qu’on nomme « le laboureur » est celui qui sait utiliser cette force initiale, cette matière « brute » et entière qu’il va devoir broyer et triturer afin de la transformer puis de la sublimer. « Sans grossier pas de subtil car ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ». C’est ce « grossier » servant de point d’appui qui va permettre de s’élever « jusqu’à l’étoile polaire » ou « étoile flamboyante » qui est « gardée sous le boisseau ». Le « boisseau » désigne les sept étoiles de la Grande Ourse mais que l’on nommait en Chine « Teou », la juste mesure. C’est elle qui indique le chemin, donc la Voie. Et le sillon du soc de la charrue est donc l’Oeuvre alchimique ou philosophique. Laozi, pardon Lao Tseu, ne fait qu’indiquer la Voie (Tao) et en démontrer l’efficace, la Vertu (De). En cela il « invente » le Taoïsme. Il en est l’inventeur mais au sens strict et juridique de celui qui « redécouvre ». En droit celui qui « invente un trésor » est simplement celui qui le découvre, donc qui le met à jour en retirant ce qui le recouvrait. Il n’est donc pas étonnant que Laozi soit représenté monté sur un bœuf.

Laozi ou Lao Tseu sur son boeuf

Il est le « laboureur », l’alchimiste qui redécouvre, qui « invente » l’ancienne tradition, celle ou les images, les symboles, remplaçaient les mots et celle où la parole valait tous les contrats. Lorsqu’on dit que la « parole est libre et que le plume est serve » on sous entend que tout écrit est un « contrat » qui, par essence, « contracte » donc « empêche d’agir » ou « restreint l’action ». Tandis que le symbole (de symballein, ce qui réunit et ce qui éveille) en mouvement est action. Il représente à la fois deux pièces qui s’unissent, comme le joug unit deux bœufs (joug et yoga sont par ailleurs le même mot !) et qui permettent d’authentifier un message mais également deux cymbales qui se rencontrent et créent l’éveil.

Le symbole ou l’image symbolique en chinois (Xiang) est représenté par la dépouille d’un éléphant mort avec les os, la peau. Il est alors convenu que considérant le symbole « il faut faire l’effort de l’imaginer quand il était vivant ». Donc en volume et en mouvement donc en vie. Le symbole qui demeure immobile « pue comme la charogne d’un éléphant ». Il est ajouté que « le symbole est à l’esprit ce que l’outil est à la main » Il permet donc de produire « autre chose encore ». Par la suite, après les conquêtes, le Bœuf est donc redevenu un symbole qui a perdu de sa superbe, comme, par ailleurs le Chien et le Sanglier (ou cochon !). Et on a du le remplacer par le taureau pour lui rendre sa virilité guerrière.

On comprend bien que ce n’est pas un veau ! Mais bel et bien un Taureau de l’élevage de Miura.

Taureau qui est toujours mis à contribution pour représenter la force virile. La Vache , ou la vache minuscule, fut moins utilisée mais on la retrouve, néanmoins, dans certaines Armes, ou armoiries, dont celle du Béarn. A ce sujet le Bon Roy Henry, soucieux de sa sécurité, ce qui ne l’empêcha d’ailleurs pas de se faire saigner comme un goret par Ravaillac qui ne tolérait plus la poule au pot le dimanche, créa le corps de la « Gendarmerie Royale », constitué exclusivement de Béarnais. Corps qui choisit évidement les armes du Béarn, soit d’or à deux vaches de gueule passant de dextre.

Les fameuses vaches rouges du Béarn ! Premières armes de la Gendarmerie Royale du bon Roy Henry Ce qui suscita le fameux « mort aux vaches ! » de la contestation.

Les « vaches rouges » valurent assez rapidement aux « gens d’armes du Béarn » les épithètes de « roussins » et le cri bien connu de « Mort aux vaches ! » et la Gendarmerie, elle-même, pendant longtemps fut appelée « la rousse » et les gendarmes les « rouquins ». Image plaisante que l’on retrouve encore dans l’expression populaire « Il fait un vent à décorner un troupeau de gendarmes ».

La fameuse vache qui rit originelle de Benjamin Rabier Que je soupçonne quelque peu de se foutre de la g… des gendarmes ! Elle est très souvent copiée par les restaurateurs vietnamiens qui voient en elle un symbole de bonheur et de prospérité !

Mais on retrouve plus souvent le Boeuf ou le taureau dans les armoiries.

Le blason officiel de la Confrérie des bouchers

Le taureau de la Famille des Borgia (Italie)

Et le boeuf archevêque des Mecklembourg (Allemagne)

Le taureau de la bonne Ville de Nimes

Le « Funiulele » symbole des jeux paraolympiques de Pékin, pardon Beijin Et là il s’agit bien d’un veau !

Europe la Déesse et Zeus le Taureau.

C’est un épisode fameux de la mythologie où la Déesse Europe est enlevée par Zeus, le tout puissant, déguisé en taureau. Mais il est amusant de constater que chacun possède sa propre « image symbole » ce qui n’est peut-être pas aussi anodin qu’il y parait. Europe semble bien consentante. Sauf dans la représentation Etazunienne quelque peu sado-maso.

Europe et le taureau sur un bas relief grec (IVe siècle av JC)

Les mêmes à l’âge médiéval !

Et une représentation onirique du XXe siècle !

Et une autre du peintre Valloton

L’Europe vue des Etats Unis ! Statue de Zeus et Europe dans un parc de Sarasota (Floride) Les mauvaises langues feront remarquer que Europe ressemble plus à Blandine et que le corps du taureau ressemble bougrement à la carte des Etats Unis. Mais ce n’est là qu’une simple coïncidence, évidemment !

Mais le Boeuf, ou le Taureau, a toujours excité l’imagination des anciens Et des artistes !

Hercule capturant le taureau de Crète

Le jeu des taureaux de Knossos

Thésée et le Minotaure

Le même minotaure vu par Picasso Quand Cocteau le vit il s’écria « Mais c’est mon Jeannot ! » Il pensait évidemment à Jean Marais.

Et le taureau de Guernica également de Picasso

Toro Bravo !

Le boeuf et l’homme vus par Lebrun

 

LE BOEUF VU D’EXTREME ORIENT

Shen Nong, le divin laboureur, mi-homme mi-boeuf, qui est à l’origine de la pharmacopée chinoise. Il goûte les plantes pour en déterminer la saveur et la nature afin de définir leur vertu, donc leur efficacité.

Une autre graphie du caractère Niu – le Boeuf –

Le Boeuf du Nouvel an – estampage actuel –

Le très classique boeuf-médecine (Yiniu) en idéogrammes et qui est un « charme » taoïste équivalant au « bouc émissaire » de la tradition moyen orientale. On lui transfère le problème ou la maladie grâce à un rituel puis il suffit de le brûler pour en être débarrassé.

Non ce n’est pas Europe et Zeus dans une version western soja mais un boeuf de fer et une jeune chinoise qui se réchauffe les lombes !

Le très et probablement trop fameux Boeuf Wagyu de Kobe qui est massé chaque matin à la bière par de jeunes japonaises pour produire une viande sans égal. Si ce n’est celle du Blue Angus d’Ecosse ! A rapprocher de la photo précédente pour le symbole que l’on retrouve dans Zeus et Europe ! Le boeuf Wagyu de Kobe produit une viande exceptionnelle et certains éleveurs français commencent à en élever. On ne sait pas si ils frottent les boeufs à la bière tous les matins comme c’est la tradition à Kobe où on retrouve ces animaux sur les balcons ! Au vu de la folie du Sushi (et des faux sushis !) il y a fort à parier que le Wagyu va devenir à la mode ! Avant on parlait du « boeuf de Kobé » ou du « boeuf Kobé » mais Wagyu fait plus branché ! Nous rappelons aussi que le premier boeuf qui a été mangé au Japon l’a été par des Occidentaux en 1870 et que ce boeuf sacrifié sur l’autel de la gastronomie possède encore sa statue de bronze à Kobé. Entre nous il s’agit donc d’une « tradition » très folklorique mais hors de prix. A l’origine les Wagyu ne sont autres qu’un croisement entre le boeuf jaune des Highlands (Higland yelow ox) et le blue angel angus, également d’Ecosse ! Donc de l’extrême Occident importé en extrême Orient.

Un boeuf « Zen » et une fenêtre ovale peints par Hakuin – Japon XVIIe

Boeuf de terre – poterie funéraire Han (200 av JC)

Une sympathique vache chinoise – poterie funéraire Han 200 av JC

Un boeuf harnaché – poterie funéraire Han 200 av JC – Le harnais a probablement été inventé en Chine et utilisé près d’un millénaire avant l’occident (travaux et recherches de Needham de Cambridge)

Boeuf et carriole – poterie funéraire Han 200 av JC –

Un autre boeuf attelé – poterie funéraire dynastie Han 200 av Jc – Le boeuf servit pendant des siècles, sinon des millénaires, de moyen de transport et ceci bien avant son confrère le cheval, ce parvenu !

Boeuf à bosse de la dynastie Song (800)

Boeuf du zodiaque sino-vietnamien

Et son cousin japonais ! Le Boeuf et la Grande Ourse Concernant la Famille, ou le Clan (Jia ou Gar), du marquisat Wang de Yue d’où était issu Wang Zemin (1909 2002) et qui arborait un étendard de sinople (vert) aux sept étoiles d’or (la Grande Ourse ou le Boisseau – Teou -) il était dit qu’elle possédait les revenus fonciers de cent familles. Or pour prétendre au titre de famille (clan, maison ou chambre)il fallait possèder au moins 100 boeufs. La légende historique, ou au moins la tradition, attribuait donc au Clan Wang de Yue le nombre de dix mille boeufs !

Ce qu’on nomme une myriade. Et on disait alors « Les boeuf du clan Wang de Yue sont aussi innombrables que les étoiles dans le ciel ! » Il est vrai que ce clan possèdait un revenu exceptionnel avec le thé du Puits du Dragon Long Jin qui était récolté sur ses terres. Ainsi qu’il commercialisait l’eau de sources très célèbres dans toute la chine et fort prisés des amateurs de thé et des calligraphes : l’eau de la source des Tigres Galopants et l’eau de la source du Dragon Jaune. Sans compter une importante implication dans la fabrication des théières Yixing, également fort prisées des amateurs de thé. Boire du thé Long Jing de la colline de l’Origine des Wang (ou de l’Empereur de Jade !) Wang Yu Shan infusé dans une théière Yixing avec de l’eau de la source des Tigres Galopants fut longtemps, et est encore, considéré comme le summum de ce qu’on peut faire en matière de thé de Chine !

Comme il n’était pas possible de représenter la « myriade » (Wan) d’étoiles sur l’étendard, le Clan Wang de Yue se satisfaisait des « Sept Etoiles », donc de la Grande Ourse qui y étaient traditionnellement représentées. Mais en Chine si le « Boisseau » montre le nord, donc l’étoile polaire (Tai Yi ou anciennement Tai Pei Tai Yi littéralement Grand Nord Grande Unité) la queue du boisseau désigne le Sud (Nan). Le Clan Wang de Yue se réclamait comme l’un des principaux « Clans du Sud » issu de l’ancien royaume de Yue qui comprenait alors les provinces actuelles du Zhejiang (Hangzhou), du Jiangsu et du Shandong. Ce qui était résumé dans une devise particulière

« Wang Yang De Wang San Heng Yi Shu Wang Yue Nan De Yue ».

Ce qui peut se livre à divers niveaux de compréhension mais qui signifie littéralement et mot à mot « Vaste(Ric 5475), profond (Ric 5641)brillant (Ric 4828) Wang Trois (trois provinces) d’Est en Ouest (Ric 1759) unies se dresse (Ric 4450) Wang.Yue au Sud brille au delà « . Ce qui peut se comprendre ainsi « Wang est vaste, profond, brillant et réunit trois provinces unifiées au Sud par Yue ». Ou  » D’ Est en Ouest et du zénith au Nadir se maintient Wang de Yue » Ce qui désigne la puissance du clan au « Aux Sept Etoiles et Dix Mille Boeufs »

Le Boeuf vous salue bien !
Le Rat il a intérêt à dégager fissa avant qu’il ne se fâche.