Bibliographie…
…par Georges Charles
Quelques ouvrages sur la Bête du Gévaudan avec Georges Charles et le chien Ricky alias Riquiqui le toutou cucul.
Il y a quand même de quoi lire et surtout à boire et à manger. Et encore il ne s’agit là que de productions récentes sur la BDG.
« La Bête du Gévaudan aura finalement fini par faire vivre plus de gens qu’elle n’en aura tué » GC
« Je crois, et je suis même certain, que cette année le nombre d’ouvrages sur la Bête dépasse désormais largement le nombre de victimes » GC
Pour qu’on ne m’accuse pas de demeurer derrière les bouquins et les archives poussièreuses me voici cet été, en août 2011, avec Martine, entre Lair et Lesbinières à la recherche, hypothétique, de la Sogne (pas nécessairement d’Auvers !) où Chastel tira la seconde Bête. La contre-enquête continue !
BIBLIOGRAPHIE DE LA BETE
Il s’agit, bien évidemment, d’une bibliographie récente et restreinte aux ouvrages que l’on peut encore se procurer assez facilement. Même et surtout si certains d’entre eux nécessitent une visite chez un bon bouquiniste.
Les chinois affirment que « chaque vérité possède sa secte et que chaque secte possède sa vérité ». Il est donc normal, sinon nécessaire, que chaque auteur puisse défendre, avec ardeur, son point de vue, son église et même sa chapelle. Les querelles de clocher sont inévitables. Mais elles ont au moins le mérite d’exister. Et de faire cesser le silence qui arrange bien des sourds et, parfois même, des aveugles. On peut ne pas être d’accord avec quelqu’un et chercher à combattre ses idées tout en le respectant et en faisant en sorte qu’il puisse les exposer.
De là nait le dialogue et le débat.
Nous souhaitons le susciter. Et polémique ou pas, si ces histoires de la bête incitent quelques touristes à séjourner sur place et à découvrir cet étonnant pays, nous en serions ravis et honorés. Si j’ai choisi Internet et le Site des Arts Classiques du Tao, que j’ai créé dans un cadre associatif, pour publier cette contre-enquête, c’est simplement qu’il m’a semblé que ce vecteur moderne pouvait être un support favorable à cette recherche qui évolue depuis plusieurs années.
Etant auteur écrivain de profession, ayant publié plus de vingt ouvrages et plusieurs centaines d’articles, rédacteur de presse, ancien rédacteur en chef et créateur de magazines, il m’aurait été possible et même facile de publier un livre sur la Bête chez un grand éditeur. Et pas le moindre. Comme pour le « Dernier jour du Baron Rouge », je ne l’ai pas fait. Mais je constate qu’en ce jour du premier septembre 2018 plus de 25 000 visiteurs ont été motivés par cette contre-enquête.
Qui ne reste donc pas, loin s’en faut, lettre morte ! Il m’apparaît, en effet, que le dossier est loin d’être clos et que bon nombre d’archives, déjà disponibles, n’ont pas été bien utilisées ou bien comprises. Des mises à jour et de nouveaux commentaires me semblent donc indispensables et seul Internet peut permettre cette souplesse d’action.
Mais, en tant qu’auteur à plein titre, je trouve dommage que certains confrères, chatouilleux de leurs droits, omettent de citer leurs sources dès qu’il s’agit d’Internet comme si ce mode de communication ne les concernaient pas. Etant, comme Denneval, d’une ancienne souche normande dont on retrouve branche jusque chez les Godons et ceci depuis le Bon Guillaume, je souhaite pourtant éviter les mauvaises querelles ou les bon procès. Mais pas les mises au point et quelques chiens de ma chienne ! A bon entendeur, Salut !
Un abreuvoir monumental, ou une pierre baptismale, en pleine foret du Mont Chauvet Qui s’est déjà miré dedans ?
Surtout lorsqu’elle se trouve en haut d’un thor !
Le » classique » :
Histoire de la Bête du Gévaudan par l’Abbé Pourcher Chez l’Auteur (1889) réédité en 500 exemplaires par Laffite Reprints Marseille 98.
Nombreux documents d’époque et dépositions effectuées par les témoins. Une mine de renseignements essentiels sur les victimes, les lieux, les faits, la Bête. Ouvrage totalement incontournable. Ne se lit pas comme un roman mais comme un rapport de gendarmerie. Difficile de parler de la Bête du Gévaudan sans avoir lu et relu cet ouvrage fondamental.
L’ » héritier contestataire » :
La Bête qui mangeait le monde en Pays de Gévaudan et d’Auvergne » par M. Xavier Pic
Imprimerie Chaptal Mende 1968.
Mil Neuf Cent Soixante Huit, c’est un bon cru pour la contestation. L’auteur se situe juste entre les écrits des « anciens mandarins autrefois réputés » qui, bien évidemment considèrent que le loup est seul coupable et nos plus récents contemporains qui souhaitent définitivement acquitter celui-ci.
Il est donc encore question de loup, mais Xavier Pic, contrairement à Pourcher, est loin de tresser des couronnes aux Chastel qu’il suspecte fortement et, surtout, fait entrer en scène, avec toutes les précautions d’usage et d’époque, un certain « Messire ».
Ce personnage plus que douteux mais de haute lignée aurait été « confié » à un couvent de religieuses et, durant cette retraite quelque peu forcée, les agissements de la Bête auraient cessé. Pic ne cite évidemment pas le nom de ce curieux personnage mais on se doute, déjà, qu’il s’agit du jeune Comte de Molette de Morangias. On retrouve déjà le commanditaire et l’homme de main. La collusion entre la « Taille et l’Estoc » et le « sac et la corde ». Ceci dit l’ouvrage est exceptionnellement bien documenté et a donc été abondamment pillé, parfois sans pour autant être cité, tant pour le texte que pour l’ iconographie qu’il fut le premier à publier.
Le « documentaire » :
La Bête du Gévaudan par François Fabre (reprint de l’édition de 1930) édition complétée par Jean Richard. Editions De Borée (2eme trimestre 2001)
Edition de poche et édition de luxe avec illustrations glacées en couleur.
Cet ouvrage rédigé vers les années trente apporte des compléments à l’ouvrage de Pourcher en présentant de nouvelles archives.
Il a été complété par Jean Richard, homonyme de l’acteur qui se singularisa dans le rôle de Maigret et dans sa passion pour les animaux et le cirque. Le Jean Richard local, est considéré, souvent à juste titre, comme « le » spécialiste actuel de la bête.
Il est le fondateur du Musée Fantastique de la Bête du Gévaudan à Saugues. Ses diverses recherches et constatations l’ont amené à être beaucoup moins catégorique qu’il ne le fut jadis sur le rôle des loups dans cette affaire.
Le » poche » :
La bête du Gévaudan par Abel Chevalley Gallimard 1936 réédité par les Editions
J’ai lu – l’aventure mystérieuse – 1975
A la fois ouvrage historique et ouvrage romancé. La partie romancée explicite l’oeuvre d’un sadique et de complicités.
Il est l’un des premiers à parler du fameux « secours » envoyé par la Cour à Monsieur Antoine de Beauterne.
Il convient donc de ne pas le négliger. Au vu de l’orientation vers la thèse du sadisme, on se doute que l’auteur ne criera pas au loup !
Le » synthétique » :
Loups Garous en Gévaudan – le martyre des innocents par Pierre Cubizolles Editions Watel à Brioude 1995
Excellente étude ayant principalement pour but de disculper le loup et de démontrer qu’il s’agit beaucoup plus probablement de l’oeuvre d’un ou de plusieurs sadiques opérant sous le couvert d’une haute protection.
Rappel des méfaits d’autres bêtes. L’une d’entre elle aurait dévoré plus de 72 personnes en Touraine ! Gros ouvrage très documenté qui énerve les accusateurs du loup. Probablement le meilleur sur la question.
Le » Résistant » :
La Bête du Gévaudan par Gérard Ménatory Ed. de l’auteur Mende 1976.
On se doute que l’auteur, fondateur du Parc des Loups du Gévaudan, a pour but de disculper son compère préféré des méfaits sanglants dont on l’accuse. Il y parvient assez facilement grâce à sa connaissance parfaite de cet animal et de ses moeurs particulières. Il n’y a rien de tel qu’un ancien authentique résistant et baroudeur devant l’Eternel pour ne pas confondre victime et bourreau et pour, bien évidemment, être du coté de la victime que d’aucuns considèrent comme un terroriste alors qu’elle ne fait que résister à l’envahissement de son territoire. Très belles photos de loups. C’est évidemment à la fois l’avocat du loup et le témoin à décharge qui était nécessaire dans cette affaire un peu trop bestiale pour n’être pas humaine.
Le » raisonné » :
La bête du Gévaudan. L’innocence des loups par Michel Louis Collection Vérité et Légendes
Editions Perrin Paris 2000.
Michel Louis semble fort sympathique et réserve une grande partie de cette sympathie à son ami le loup.
Il ne peut donc que disculper celui-ci et faire porter le chapeau à un hybride qui, éventuellement, serait utilisé par Chastel et de Morangiès. Cette version apporte quelques données de plus, sans plus, par rapport à la précédente parue avant la sortie du « Pacte des Loups ». Ouvrage bien documenté
Le » facile » :
Les animaux extraordinaires – A la recherche des créatures mythiques
Hors série Sciences et Avenir 123 .
La Bête du Gévaudan se retrouve située entre Nessie du Loch Ness et le Yéti de Tintin et Milou au Tibet.
Aucune révélation fracassante si ce n’est que les auteurs envisagent le fait qu’il peut s’agir d’autre chose que d’un loup.
Le « Alain Decaux » :
La Bête du Gévaudan était-elle un sadique ?
Par Alain Decaux
Historia N°370 Septembre 1977.
Bon gros article de douze pages sur le sujet. Decaux balance mais ne livre aucun nom « On comprendra que j’observe la même discrétion que l’auteur de la plaquette ».
Il s’agit bien évidemment du nom du fameux « Messire » de Xavier Pic que Decaux ne nous livrera pas après nous avoir mis l’eau à la bouche.
Donc du Comte Jean Charles de Molette de Morangias ! Mais dont il a oublié le nom. Il accuse quand même nominalement les Chastel d’être « une famille de dresseurs de loups ».
Il demeure de vieux réflexes, en France, où on balance mais pas n’importe qui. Et Morangias, ou si vous préfèrez de Morangiès, n’est pas n’importe qui.
Le « Profiler » :
Article de Laurent Montet, criminologue et expert judiciaire, dans « Ca m’intéresse »
Depuis le « Pacte des Loups » on se doute désormais que ceux-ci ne sont pas nécessairement les coupables.
Suivant cet auteur « derrière la bête il fallait chercher l’être humain » et « les recoupements accusent celui que l’on désignait comme le masque ». Le ton est donné. Mais il est juste.
Le « coup de théâtre » bidon :
Jacques Portefaix – Un enfant au temps de la Bête du Gévaudan – 1753 1785 par R. Lagrave. Collection « Des enfants dans l’histoire du Gévaudan ».
Petite plaquette éditée chez l’Auteur qui qui possède l’immense mérite de reproduire bon nombre de fac-similés d’époque dont une partie du fameux « Mémoire de Jacques Portefaix » que celui-ci, pensionné par le Roi, rédigea en 1767 à l’intention de celui-ci. Or Portefaix, témoin de premier plan, affirme qu’il ne s’agit pas d’une bête mais bel et bien « d’un homme maudit, porté sur le crime, habité par le Diable en personne et connu de tous ici ». On ne peut être plus clair. On ne s’étonnera pas que ce mémoire soit passé sous silence par ceux qui accusent le loup ou qui excluent une action humaine. Et pour cause.
Mise au point : Malheureusement il s’avère qu’il s’agisse d’un bidonnage d’auteur. Celui-ci, enseignant de métier, a voulu se mettre à la place de Portefaix, et a rédigé tout seul comme un grand un texte « éducatif » destiné à l’édification de notre belle jeunesse ! Donc, comme on dit maintenant c’est de la « pédagogie ». Il faut parfois savoir reconnaître ses torts et avouer s’être fait avoir par excès d’enthousiasme. Mais que celui qui ne s’est jamais fait avoir me lance la première pierre ! A qui se fier ?
Le « conventionnel » :
La Grande peur du Gévaudan – une enquête historique documentée sur l’histoire de la bête- par Guy Crouzet Editions de l’Auteur 2001.
Guy Crouzet a écrit plusieurs ouvrages sur la fameuse Bête et se veut le garant de l’orthodoxie historique locale.
Donc du tourisme historique sans bavures. Ce sont les loups qui ont fait le coup, il n’en démordra pas, formules dentaires à l’appui. Na !
Les Chastel sont de braves gens, arbre généalogique à l’appui, les autorités ont fait ce qu’elles ont pu, délibérations à l’appui, les victimes n’ont pas eu de chance et toute autre hypothèse n’est que roman ou foutaise.
Bouquin à l’appui. Qu’on se le tienne pour dit au risque de se faire botter le train à coups de rangers. Et un additif ! Bêtes en Gévaudan par Guy Crouzet Il fallait le signaler !
le « Redoutable » :
La Bête – une histoire de la Bête du Gévaudan racontée et peinte par Gérard Lattier
aux Editions de Candide 1999.
Les spécialistes vont être déçus car il s’agit d’une bande dessinée ou presque puisqu’elle regroupe les 42 tableaux initialement grand format du peintre Gérard Lattier.
Mais quelle bande dessinée redoutable qui remet les choses en place mieux que ne le feraient dix historiens spécialistes de la Bête.
Au premier, deuxième et troisième degré l’auteur nous promène dans son petit monde pas si naïf que ça et On ne peut pas regretter le voyage.
A moins, bien sur, de totalement manquer du sens de l’humour noir. Indispensable pour remettre quelque peu les choses en place.
le « Raisonnable » :
Autour de la bête du Gévaudan par le Lieutenant Colonel Serge Colin
Editions de l’auteur 1990
Une enquête très militaire reprenant les statistiques et les faits point par point. L’auteur explique, dès sa préface, le conflit existant entre éthologues et historiens, « étrangers » et Gévaudannais, lycophiles et chasseurs, spécialistes et généralistes et aboutit à la conclusion de l’historien Marc Bloch que : « Les méchants faits détruisent parfois les belles théories ».
On regrette simplement que, peu à peu, pas à pas, il tombe dans le piège du conventionnel et des godasses à clous : « C’est le gros loup qui a fait le coup ». Raout ! Repos ! Rompez ! Rondediou !
Le « Poétique »:
La Bête du Gévaudan en vers et pour tous. Par Léon Bourrier
Les Presses Littéraires 3eme trimestre 2000
Léon Bourrier est un sacré poète, lauréat du Prix Paul Valéry et du Grand Prix de l’Académie des Poètes Classiques de France.
Probablement le seul et Unique à être capable de mettre en vers (et pour tous !) la Bête dans un poème de près d’une centaine de pages !
Ouh là la ! Il n’est vrai qu’il n’a pas hésité à versifier, fort agréablement et redoutablement, la Guerre de 14-18 ! Et encore un hardi défenseur de la cause des loups. Normal c’est un Poète ! Poûet.
Le « Préhistorien » :
La Bête du Gévaudan enfin démasquée par Pascal Cazottes
Editions Spirales 2eme trimestre 2004
Rien de bien nouveau sous le soleil de la Margeride si ce n’est que l’auteur accuse nominalement un animal préhistorique, un certain hémicyon qui, de fait, ressemble fort aux portraits qu’on fait de la Bête les témoins de l’époque.
Hémicyon signifie demi-chien car le bestiau ressemblait déjà à un hybride chien-ours ou chien-hyène.
Il s’agirait d’une résurgence d’un animal préhistorique éteint qui serait réapparu par erreur génétique. Pourquoi pas ? Cela ne semble pas plus idiot qu’un renard décapiteur de victime sévissant dans un « site officiel » ou qu’un loup invulnérable d’une quarantaine de Kg (la bête de Chastel !) et d’un mètre de long, sans la queue, qui aurait terrorisé, tout seul comme un grand, toute une province pendant trois années et dévoré plus de 100 victimes et défié les meilleurs fusils du Royaume de France !
Donc un coup de chapeau à plume pour la bêbête de Rahan.
Le « Gros Dernier et le Tonton Chastel «
La Bête du Gévaudan – Plaidoyer pour le loup enfin démasquée par Hervé Boyac Chez l’Auteur Hervé Boyac –
Quartier Clos d’Aron 83780 Flayvosq 2eme trimestre 04
Voici un travail des plus intéressants
Cet ouvrage est fort complet et bien illustré. Sauf lorsqu’il s’agit du comparse de l’auteur qui s’ingénie à faire ressembler la bêbête à un gros méchant loup de notre ami Disney.
Tout en n’ayant pas trop l’air d’en faire de trop il reprend la thèse du complot , thèse développée dans le film « Le Pacte des Loups », évoque la possibilité de plusieurs animaux dont une hyène dressée et sort un lapin d’un chapeau.
La hyène, rappelons le, fut souvent évoquée dans les estampes de l’époque et par plusieurs témoins. Il ne s’agit donc pas d’une hypothèse gratuite. L’auteur évoque, enfin, la possibilité de la culpabilité du frère de Jean Chastel, Jean Pierre Chastel, dit Pierre Chastel, condamné pour meurtre et qui fut probablement grâcié par une « très haute intervention en sa faveur ». Revenu au Mont Mouchet où il aurait vécu dans la forêt, il aurait, enfin, été abattu par Jean Chastel et ses deux fils puis enterré en secret peu après que la Bête soit tuée sur la Sogne d’Auvers. Difficile de dire à quel niveau se situe exactement la responsabilité de ce nouveau personnage !
Mais, une fois encore la fameuse famille Chastel demeure sur la sellette même et surtout si Jean Chastel s’en tire à bon compte en tant que rédempteur de dernière minute ! Une hypothèse à fouiller sérieusement. Comme son titre l’indique, c’est également un défenseur de la cause des loups ! Et c’est tant mieux.
Le « Bis Repetita avec une seconde couche «
La Bête du Gévaudan – le loup acquitté enfin ! par Hervé Boyac
Chez l’Auteur à Flayosc
Il s’agit, comme le précise l’auteur, d’une « nouvelle édition largement enrichie ». Si Boyac ne s’attarde pas sur le sujet il est également le premier, sur papier évidemment, à évoquer les « éclipses inexplicables de la bête » donc les fameuses galeries de mines de la Desge ainsi que l’existence d’une autre sogne.
Ce que nous faisions dans cette contre-enquête en nous étonnant qu’aucun auteur n’ait fait attention, auparavant, à l’existence de ces galeries de mines, fort nombreuses, et de la présence sur les cartes d’époques de plusieurs « sognes » (sagnes ou siagnes) mais pas une seule dite « Sogne d’Auvers ».
Et il admet que la hyène pourrait constituer un excellent suspect. Mais il est toujours flanqué de son dessinateur favori, Daniel Brugès, qui s’évertue à rendre la Bête sympathique en diable. Cette fois-ci il s’agit d’un hybride entre un nounours en peluche et un lionceau qui réclame son biberon. Brrrrrr. Nous en avons le sang glacé ! Mais il s’agit donc d’un excellent ouvrage, et il ne pourrait en être autrement puisqu’il reprend, ou au moins confirme, les pistes oubliées que nous évoquons dans cette contre-enquête.
Le gros pavé sympa épuisé
Vie et mort de la bête du Gévaudan par R.F.
Dubois Editions Ogam (1990)
Ce gros album annonce rapidement la couleur : » Ce livre est dédié au loup- Canis lupus – accusé à tort déclaré coupable par le tribunal de l’obscurantisme et exécuté de ce fait au titre de « Bête du Gévaudan ».
Avec évidemment une très belle préface de Gérard Ménatory, un authentique ancien maquisard qui consacra sa vie aux loups et qui créa le parc des « Loups du Gévaudan ». Quelques très belles eaux fortes, bois gravés et illustrations de Ph. Kaeppelin (le sculpteur de la Bête d’Auvers) ainsi qu’une belle iconographie et des reproductions de documents d’époque dont le fameux Mandement de Mende dans sa forme originelle.
L’auteur est passionné et comme tous les passionnés est nécessairement excessif. Il tire donc à boulets rouge sur tous ceux qui suggèrent que la fameuse Bête pourrait être un loup.
Avec une bonne-mauvaise foi réjouissante. De type « cet auteur écrit n’importe comment, donc il écrit nécessairement aussi n’importe quoi ! Ah quel nul ! » Ou peut s’en faut. La plupart des « espécialistes de la spécialité » se retrouvent donc habillés avec un costard taillé pour l’hiver dans du bois de sapin. Munies de poignées en argent. Tel Clint Eastwood dans ses meilleurs rôles il les extermine jusqu’au dernier. Sauf les copains, donc les potes de Ménatory et les amis des loups.
Et il se promène, et il en rajoute, et il tournicotte, et il argumente et il en remet deux couches. Mais ce faisant il exhume pas mal de textes essentiels et démontre les contradictions notoires des différents auteurs ainsi que les failles dans leurs raisonnements. On finit par se prendre au jeu et il faut attendre les pages 333/335 (Ouf !) pour qu’il nous livre, enfin, ce que nous pressentions depuis la préface. Et même avant celle-ci. J’ai trouvé cet ouvrage, en été 2006 à la brocante de Lorcières, un petit village sur les pentes du Mont Mouchet, particulièrement éprouvé pas la Bête puis par les troupes nazies. Le prix était prohibitif au prétexte que cet ouvrage épuisé était désormais presque introuvable. Mais au bout de cinq minutes de discussion le vendeur me l’a cédé pour une poignée de clous et je l’en remercie.
Et je me marre en relisant les morceaux choisis. Et cette année, le 19 août 2007, il était à la brocante d’Aumont Aubrac et m’a refilé, sous le manteau, l’original de Xavier Pic en me disant : « continuez votre contre-enquête, on se marre bien ! » Moi aussi !
Le « SYLVAIN ET SYLVETTE «
La Bête du Gévaudan – par Jean Louis Pesch
Edition De Borée (Mai 2005)
C’est une bande dessinée. Une de plus ? Non car c’est une bande dessinée de Jean Louis Pesch !
Et Jean Louis Pesch n’est autre que l’auteur et de dessinateur de Sylvain et Sylvette et ce depuis des lustres et des lustres. Il vient, par ailleurs de passer la main et de confier ses deux jeunes héros à deux petits jeunes, presque des poulets du jour, qui vont continuer les aventures de nos deux lascars et de toute leur bande d’amis et d’ennemis. En parlant d’ennemis vous ne pouvez pas avoir manqué de remarquer, comme aurait pu le dire Geneviève Tabouis, une journaliste de l’époque de Môssieur Pesch, que le loup n’est pas franchement le meilleur copain de Syvain et Sylvette.
C’est le moins qu’on puisse dire ! Sylvain et Sylvette sans le Loup c’est, ou peu s’en faut, Henri IV sans la poule au pot ni Ravaillac, Churchill sans son cigare, son verre de cognac et sans Adolphe H. , Jésus Christ sans Papa, la caravane, le chien, Judas et sa Croix et De Gaulle sans son appel ni le Jean Moulin de Malraux au Panthéon.
Ni Roux sans Combaluzier et Serviette sans Ponge. Rien !
Donc il eut été étonnant que la Bête du Gévaudan, alias Bédégé, ne ressemblât pas à…un loup. En presque moins vilain que celui de Sylvain et Sylvette qui fait plus peur aux enfants. J’ai personnellement vérifié ce fait sur ma toute petite nièce. Mais ce sympathique ouvrage possède un avantage indéniable sur tous les autres, quels qu’ils fussent, il me reconnaît, moi, Georges Charles comme « spécialiste de la bête » !
Un jugement de la Cour d’Appel de Paris m’ayant déjà officiellement reconnu (un jugement de cours ne se discute pas !) comme « Spécialiste de la médecine chinoise et des arts martiaux ». Me voilà donc promu au rang de « spécialiste de la Bête du Gévaudan ».
Je n’en demandais pas tant, d’autant que les conclusions de Môssieur Pesch ne sont tout à fait celles que je défendrai avec l’énergie du désespoir. Mais comme l’ouvrage en question est préfacé par le Grand Maître Es bêbête à savoir Jean Richard, de Saugues (pas le commissaire Maigret du « faites nous monter deux sandwiches au jambon et deux demi de bière ! » Ni celui du cirque !) cet adoubement n’est pas pour me déplaire ne serait-ce que pour faire rager les « vrais » espécialistes de ladite « Bête » qui, habituellement, oublient de me citer dans leurs bibliographies concernant Internet.
Comme le disait Pialat lors de la remise des Palmes d’Or du Festival de Cannes » Vous ne m’aimez pas, rassurez vous je ne vous aime pas, non plus ! »
Bien qu’auteur écrivain de profession et même Homme de Lettres (c’est les impôts qui l’affirment !) je ne souhaite pas publier un livre de plus sur ce sujet déjà fort envahi. Parce que je n’ai simplement pas envie de me retouver en vitrine au Syndicat d’Initiative du Malzieu !
La contre-enquête, c’est autre chose. C’est comme pour le Baron Rouge. C’est par principe. Et puis cela me permet d’entamer le dialogue avec des professeurs d’histoire, des universitaires, des policiers, des juges d’instruction et même des chasseurs qui, parfois, en apprécient le contenant et ce qu’il contient , donc le contenu. Mais revenons à Sylvain et Sylvette, pardon au Loup, pardon à la Bédégé de Pesch.
Si on accepte de passer au delà de la vision qu’il a de la bête c’est évidemment, comme le dit Jean Richard, un travail très fouillé et très détaillé qui mérite d’être apprécié à sa juste valeur : une belle oeuvre d’un Vieux Maître comme on en trouve justement dans les Arts Martiaux. Certains de ces Vieux Maîtres se sont trompés pendant quarante ans et plus et continuent de le faire avec une grande constance. En cela ils méritent d’être suivis et probablement plus que des blancs becs qui ont nécessairement raison mais qui changeront d’avis, ou d’école, la semaine prochaine. Et entre nous j’ai eu le plaisir d’avoir une très longue discussion avec Jean Louis Pesch…
Mais trop tard, son ouvrage était presque terminé et il était fort fatigué, comme tout auteur qui se respecte à ce moment là ! Et il s’est étonné du coup de la Hyène ! « je pensais que c’était un animal petit et couard, uniquement nécrophage. Je me suis fait leurrer ! » Et sur les détails sordides des rapports d’époque : « On ne m’avait pas présenté les choses comme ça ! » « Ah si j’avais su, mais maintenant il est trop tard, cela a été trop de travail je ne peux plus revenir en arrière ! » Et la chose fut jouée. Mais il a accepté de laisser une porte ouverte dans ses deux dernières images. Merci Môssieur Pesch !
Le « Mention Spéciale colle et ciseaux ! »
ou « copier-coller »
Et une quasi officialisation de notre thèse…
Les Grandes Enigmes de l’Histoire de France
LAROUSSE (Octobre 2004)
C’est l’ouvrage typique « bibliothèque municipale » donc, en quelque sorte « LA » référence populaire officielle.
Le truc sérieux qui a pignon sur rue puisque c’est Larousse, comme le Dico du même nom. Et c’est du sérieux puisque la thèse que je développe dans ces pages y est reprise consciencieusement et point par par point, on n’ose pas dire mot à mot.
Et c’est tant mieux parce que cela nous change du sempiternel « gros loup très très méchant ». En fait c’est un « digest » de notre contre-enquête et nous n’avons pas à nous en plaindre.
C’est presque une « officialisation quasi officielle » de notre thèse. Le plus marrant c’est que la lettre de Portefaix, que nous avions déballée à l’époque, est citée in extenso. Depuis on s’est rendu compte que c’était un bidonnage d’auteur, ce qu’on appelle de nos jours de la « pédagogie » et, heureusement, on en a prévenu l’Internaute ! Reportez vous à la mise au point en jaune dans cette même page !
Ce qui ne retire rien au propos d’ailleurs puisqu’on reconnaît que Morangiès, les Chastel sont impliqués ainsi que l’imposture d’Antoine avec son fameux « secours ».
Entre temps nous avons précisé, également, qu’il s’agissait bien du Sieur Antoine et non d’Antoine de Beauterne qui est son fils. Bref il est toujours plaisant d’être lu et éventuellement « source d’inspiration » mais moins de ne pas être cité. Il est amusant de constater que n’importe quel torchon publié sur papier est considéré comme relevant du « droit d’auteur », donc éventuellement cité en référence bibliographique, alors que les publications sur Internet ne le sont pas.
Internet c’est du volatil et ceusses qui écrivent dedans sont des zozos ! Donc on ne les cite pas. On retrouve ainsi l’explication suivante, dans le texte en question, « Une thèse récente et plus que probable évoque les agissements conjoints d’un homme déguisé en loup pour commettre ces actes et d’un dresseur qui aurait lancé des animaux… » Ne vous marrez pas car concernant la « contre-enquête » sur le dernier jour du Baron Rouge, publiée dans ce site (cliquer ici) et qui fait désormais autorité dans les « milieux autorisés », ainsi que dans deux ouvrages cités précédemment dans cette même page, on a retrouvé le même cas de figure (mais pas chez Larousse cette fois !) avec la mention sympathique « Aujourd’hui certains historiens pensent que… » suivi d’un « copier collé » tout juste remanié.
On dit que, on pense que, certains affirment, quelques historiens croient… Merci, Mesdames et Messieurs, c’est trop d’honneur ! Mais si on a pu servir juste à être un tout petit peu utile à apporter autre chose que le ronron habituel, le but est atteint. Et on pourrait publier le mèle (alias mail !), ou le courriel, d’un haut responsable de la Police Canadienne qui trouve que cette contre-enquête devrait servir de modèle dans les écoles d’Officiers de Police ! Mais où irait-on si la police arrêtait non pas les suspects mais les coupables ! Hein où irait-on ? Ceci dit le Larousse des « Grandes énignes de l’histoire de France » demeure un excellent ouvrage collectif que nous conseillons donc avec le plus grand plaisir et sans arrière pensée ! Si, c’est vrai.
Le « Petit mais costaud et indispensable ! «
1764 1767 – Drôles de bêtes en Gévaudan ou les dérives d’un mythe par André Aubazac
Imprimerie Chaumeil Repro – Juin 2004 – 206 pages 15 euros
Petit par son format c’est en réalité un grand livre qui remet pas mal de choses en place et ceci d’une manière très calme et prosaïque comme d’un pas de Montagnard.
Pas de grandes envolées lyriques pro ou anti loups mais des faits remis dans le contexte d’époque et commentés à la lumière d’aujourd’hui. Une phrase, sous la photo de la stèle de Jean Chastel en résume le ton : « La logique de marché dans la recherche de résultats touristiques ne fait pas bon ménage avec la logique des reconstitutions historiques pour la recherche de la vérité pas à pas. Il faudra savoir être patient, pour pouvoir confirmer, un jour, qu’il y a eu de drôles de bêtes en Gévaudan ».
De plus, André Aubazac reconnaît quelques avantages au « Pacte des loups » qui a su, au delà des exigences d’un grand spectacle destiné à un très large public, présenter une « autre vérité » et susciter quelques questions. Texte intégral du fameux Mandement de l’Evêque de Mende et étude sur les Choiseul Beaupré.
Mandement à relire avec beaucoup d’attention. Si vous n’avez encore rien lu sur a bête c’est nécessairement l’ouvrage qu’il vous faut. Si vous en avez déjà trop lu sur la bête c’est aussi l’ouvrage qu’il vous faut. Si vous souhaitez écrire sur la bête vous feriez mieux de lire ce livre.
Je le recommande donc sans réserve et remercie André Aubazac de l’avoir commis.. Et comme il ne cite en référence aucun site Internet, ni celui-ci, mais cite les auteurs que je cite je ne peux pas lui en vouloir.
Le « On en remet un coup ? »
La Bête du Gévaudan – Les faits, l’effet, les fées, des maux pour des mots, démo Par André Aubazac
On n’est jamais si bien servi que par soi-même et ça valait le coup d’en remettre une couche. Mais rien de très nouveau sous le soleil de la Margeride !
La Bête du Gévaudan 2 de nouvelles évidences qui accusent par André Aubazac
Quelle persévérance ! On est confondu par ces évidences qui mettent en avant un sordide règlement de compte entre le neveu du fils de la tante de la cousine Berthe et le filleul du cousin du curé de Marcel Dugenou lui-même affidé au clan Chastel par le cousin de sa concierge. C’est élémentaire mon cher Watson ! L’auteur est poursuivi par les loups qu’il défend et il en remet partout sur ses photos, c’est sublime-anal !
Comme quoi la généalogie mène à tout et surtout à n’importe quoi. Mais reconnaissons que notre Ami Aubazac est un passionné de tendance pittbull ! Et puis, au moins, il ne met pas cela sur le dos des loups !
Le « Tuyau crevé sur de nouvells révélations ! «
La Bête du Gévaudan – Nouvelles révélations sur un crime organisé au XVIIIe siècle au Gévaudan Par Roger Oulion
Editions du Rouve 43000 POLIGNAC 80 pages 10 euros
Rien de bien nouveau sous le ciel de la Margeride puisqu’on apprend que ce n’est pas un loup qui a fait le coup, qu’il y a eu quelques machinations diaboliques, que Chastel n’était pas un enfant de coeur mais qu’il avait un frère.
Notre auteur cite le rapport Marin comme si il venait juste de l’exhumer mais il ne l’a probablement pas lu car il argue que le manque de traces de plombs implique le port nécessaire d’une cuirasse.
Du type : « j’ai raison et ne puis avoir tort parce que je le prouve maintenant et à jamais ici même ! » Or le rapport Marin, d’ailleurs publié plusieurs fois avant lui, insiste justement sur la présence de plombs et de cavités probablement dues à des balles, ainsi que de cicatrices ce qui va justement à l’encontre de cette affirmation. Lorsqu’on cite un rapport encore faut-il l’avoir lu…ou ne pas le détourner !
Toutes les trois pages, ou peu s’en faut, Roger Oulion remercie très discrètement Michel Louis pour l’excellence idéale et la clarté aveuglante de sa justement merveilleuse hypothèse sans pareille. Mais à part cela il dit ce qu’il faut dire et c’est le principal.
La « Triple Bédé de la Bédégé «
La Bestia – I & II et bientôt III A drien Pourchasac et Jan Turek Editions Bois sans Feuille
Il s’agit, bien évidemment, d’une bédé. Donc d’un travail artistique assez libre Jean Chastel y ressemble à un hobereau au mollet bien fait et est tombé amoureux de la femme Jouve. Lafont est particulièrement odieux. L’Archevêque de Mende ne vaut guère mieux.
La Bête ressemble, ou peu s’en faut, à celle de Marvejols dont les habitants disent qu’elle a été massacrée deux fois : la première par le Chasseur (Chastel) et la deuxième par le sculpteur (Auricoste). Elle fait donc très « panzerdivizione », les boulons en moins mais un étrange regard humain en plus. Et l’histoire est pas mal croquée et ficelée et se laisse donc regarder et lire. A quand même déconseiller aux trop jeunes enfants !
La « Bédé de Portefaix «
Le Secret de Portefaix – l’enfant du Gévaudan – Dessins Cyrille Le Faou Texte Roger Lagrave Texte en Occitan (Lozère) Alain Bouras
Editions Alain Piazzola 2007
J’ai un ami occitan sympa, Jean François, qui m’offre les bédés sympas sur la Bête en sachant, par avance, que je vais les éplucher et que j’en effectuerai un commentaire lors de notre séjour annuel à Paulhac en Margeride à l’occasion de notre stage de chinoiseries qui sert, depuis près d’une dizaine d’années, de couverture à mes coupables activités de contre-enquête sur ce sujet particulier.
Et cette année j’ai eu droit au « Secret de Portefaix » Par rapport à « La Bestia » c’est une bédé très conventionnelle tant dans le dessin que dans le scénario.
Les lieux sont reproduits avec un grand souci d’exactitude et on reconnaît fort bien les villages, les paysages où se situe l’action. C’est d’ailleurs un jeu fort amusant que de tenter de les retrouver lorsqu’on est un habitué de la contrée. Les personnages sont également fort conventionnels et même parfois sympathiques. Pour ceux qui ont déjà quelque peu vécu cela évoque irrésistiblement « les merveilleuses histoires de l’Oncle Paul » parues, jadis, dans Spirou. Les spécialistes de la spécialité retrouveront facilement de quoi il s’agit. Mais je ne m’en plains pas car j’aime bien le conventionnel et le classique.
Et les « merveilleuses histoires de l’Oncle Paul » On retrouve donc ici deux épisodes importants qui ont eu le tort d’être oubliés dans les films sur la Bête : l’attaque des enfants de Chanaleilles et le fait d’armes de Portefaix qui par son courage et se ténacité sauva ses petits camarades ou au moins l’un d’entre eux, et l’épisode de la Bonne du Curé de Paulhac qui planta sa baïonnette dans le torse de la bête. Dans les deux cas on voit qu’il s’agit d’un animal revêtu d’une cuirasse puis d’un homme portant la même cuirasse.
Et non d’un loup ! Le coup de génie consiste dans le récit de la bonne en Occitan qui est immédiatement retraduit en bon et intelligible français par un interprète qui en modifie totalement le sens.
Elle affirme, en Occitan lozérien, que c’est pas un loup qui l’a attaquée et le traducteur explique en bon français quec’est bien un loup qui l’a attaquée ! Deux images valent parfois dix mille mots ! On se rappelle que dans l’histoire « vraie » cette fameuse bonne du curé, qui avait aussi un sacré caractère, avait refusé de signer le rapport qui attestait que la bête tuée par Antoine était bien celle qui l’avait attaquée.
On prétendit qu’elle ne savait pas signer et « on » signa donc à sa place. Et elle reconnut donc, par procuration et à son corps défendant, où, comme dirait Virenque « à l’insu de son plein gré » que c’était bien le fameux loup. Mais ce même rapport comporte plusieurs croix et signes d’autres témoins qui étaient, eux aussi, analphabètes mais qui avaient, eux, accepté de se livrer à cette mascarade en apposant leur marque.
On voit également apparaître le frère de Jean Chastel qui porte ici le chapeau et qui se fait flinguer en même temps que la « dernière bête », un molosse. Si on excepte l’absence du commanditaire probable, le jeune Comte de Morangias, voilà donc une bédé bien faite et qui reprend une thèse récente qui mérite d’être fouillée. Mais un jour il faudra que Cyrille Le Faou, notre dessinateur émérite, m’explique la raison pour laquelle il a fait figurer une « lance serpentine » (Shejiang) chinoise, en première de couverture, entre les mains de Portefaix.
Le « Jean Pierre Chastel , le retour »
Le poil de la bête par R. Lagrave Editions Gévaudan Cévennes –
La Salle Prunet 48400 FLORAC – Janvier 2007
L’Auteur , un régionaliste passionné, à pris le parti de nous raconter l’histoire, à la première personne, du frère aîné de Jean Chastel, Jean Pierre, sans toutefois le nommer.
Nous vous livrons donc ici cette clé essentielle, cela vous évitera d’aller consulter les Archives de la Lozère, Liasse 601-81. Ou de risquer de croire, par oui-dire, qu’il s’agit, peut-être, d’un chanteur de charme adepte de super-costards avec cols en pelles à tarte, du brushing gominé et des claquettes dont le fils jouait, justement, dans le Pacte des Loups.
Il n’y est pour rien. Il s’agit bien d’un Chastel de plus, décidément les descendants, et ils sont nombreux et parfois influents vont finir par hurler au loup et par décrocher leurs pétoires.
Et nous suivons cet individu pas à pas, griffe à griffe et croc à croc au travers d’aventures, de Marseille au Mont Mouchet, qui sont celles de la Bête. La Bête.
Bien évidemment cette version du frangin loup-garouté et sérial killer de cambrousse pré-révolutionnaire va faire dresser les cheveux sur la tête de tous les pourfendeurs de loups et d’hybrides fussent-ils préhistoriques ou cuirassés. Ainsi que les acharnés de la queue de détente sensible ou du 4X4 écraseur d’ourses bulgares. Encore un illuminé de plus !
Le frère Chastel est le seul coupable et responsable de tous ces crimes odieux, anthropophagie y compris. C’est parfaitement invraisemblable mais c’est pour cela qu’il y a une chance, ou un risque, que cette version contiennent une part de vérité. Invraisemblance valant bien celle d’un loup de 1 mètre de long qui aurait dévoré 100 personnes mais que l’on a pourtant tenté de nous faire avaler, avec d’autres couleuvres, pendant près de deux siècles !
Et au delà de cette possible vérité il s’agit tout autant d’un exercice de style assez périlleux qui consiste à presque justifier les agissements de ce personnage trop humain mais totalement bestial. Il finit, comme il se doit, flingué par son frangin, le fameux bon Chastel de la stèle, mais en le consentant, persuadé d’avoir attiré l’Oeil du Roi sur ce territoire oublié de la Margeride, donc d’avoir accompli son devoir de bon chrétien.
Et d’avoir réparé sa faute commise en Arabie. Il est à noter que l’auteur reprend la thèse de la captivité chez les Maures et du retour au pays natal mais évacue celle d’un quelconque animal sauvage ou dressé. Une pièce de plus à verser au dossier et qui vaut bien les vaticinations fumeuses de certains historiens se voulant scientifiques et qui à force de vouloir tout prouver, culpabilité ou innocence du loup, finissent par tourner en rond comme une mouche dans un bocal.
C’est parfaitement invraisemblable mais c’est pour cela qu’il y a une chance, ou un risque, que cette version contiennent une part de vérité. Invraisemblance valant bien celle d’un loup de 1 mètre de long qui aurait dévoré 100 personnes mais que l’on a pourtant tenté de nous faire avaler, avec d’autres couleuvres, pendant près de deux siècles !
Et au delà de cette possible vérité il s’agit tout autant d’un exercice de de plus à verser au dossier et qui vaut bien les vaticinations fumeuses de certains historiens se voulant scientifiques et qui à force de vouloir tout prouver, culpabilité ou innocence du loup, finissent par tourner en rond comme une mouche dans un bocal.
Le » Très Gros Méchant Loup «
Histoire du méchant loup – 3000 attaques sur l’homme en France XVe XXe siècle Par Jean Marc Moriceau
Fayard Avril 2008
C’est le « gros pavé » dans la mare aux loups.
Pas si gentil que cela le loulou puisque l’auteur, historien de son état et même professeur d’histoire moderne à l’Université de Caen lui attribue plus de 3000 attaques recensées du XVe siècle au XXe siècle en France. Évidemment avec force détails, statistiques, tableaux, graphiques, relevés, listes des victimes, lieux des attaques le tout sur 632 pages.
Cela change évidemment du ronron habituel des pros ou des antis qui collent tout et n’importe quoi sur le dos du loup ou, au contraire, en font un inoffensif toutou de salon qui ne ferait de mal à une mouche.
En fait rien n’avait été entrepris sur ce sujet précis et voilà la chose faite. Impressionnant.
Cela permet de remettre les pendules à l’heure et de rétablir une certaine vérité même et surtout si ce n’est pas la vérité certaine. On note par exemple que l’auteur attribue un certain nombre d’attaques au loup sans se poser la moindre question sur le fait que les témoins de l’époque désignent un autre animal.
On note aussi que pas mal de documents cités sont très postérieurs aux faits alors que ce type de documents est généralement écarté avec dédain par d’autres historiens. La description d’une attaque datant de 1765 relatée en 1810 peut-elle être fiable ? C’est juste une question que nous nous posons et qui serait de nature à entretenir un débat.
Donc de la belle ouvrage bien universitaire où on sent le travail d’équipe dans la recherche et la compilation. Par contre il semble que l’auteur, entraîné par son optimisme, se soit quelque peu fourvoyé dans le fait d’attribuer à des loups, et à eux seuls, les méfaits complexes de la fameuse Bête du Gévaudan. Ce qui l’a évidemment incité à rédiger et à publier un autre ouvrage spécifique sur ce sujet particulier. Nous considérons que ce dernier est un peu comme une « extraction » issue du précédent et nous ne pensons pas que l’auteur ait mis les pieds dans le Gévaudan autrement que pour présenter ses livres car son opinion aurait été peut-être moins tranchée et tranchante.
La lecture approfondie du rapport Marin, qu’il publie par ailleurs, ne semble pas du tout accréditer que l’animal autopsié soit un loup. Nous incitons donc cet auteur à bien relire ce fameux rapport et à ne point se borner sur sa thèse initiale. Mais cet ouvrage est et demeure indispensable à celles et ceux qui se passionnent pour le loup. Ne pas le prendre en compte serait une erreur.
Le Loup, vous dis-je, le loup !
Jean-Marc Moriceau L’homme contre le loup – une guerre de deux mille ans
Fayard Avril 2011 480 pages 26€ Illustrations n. et b. cahier central couleurs
Notre professeur à l’Université de Caen récidive en nous livrant ce gros pavé dans lequel il ne fait aucun quartier au loup. Au moyen âge lors des batailles et lorsqu’on se trouvait en difficulté il était possible de demander merci, donc pitié, à l’adversaire en annonçant ses quartiers de noblesse ceci afin d’espérer avoir la vie sauve en l’échange d’une rançon.
Un quartier pour un baron, deux pour un comte, trois pour un duc, quatre pour un marquis. En gros. Si l’adversaire criait « pas de quartier » on se retrouvait purement et simplement passé par le fil de l’épée.
Au mieux. Là Jean-Marc Moriceau n’y va pas de main morte et ne trouve aucune circonstance atténuante au loup qui « comme Carthage devra être détruit ! » Et il colle tout le monde dans le même sac rappelant, jusqu’à la limite de la saturation, les méfaits de cet animal qui hanta la France pendant deux millénaires boulottant les troupeaux, les volailles, les chiens de bergers et de compagnie, les ouailles et leurs lardons et toutes celles et ceux qui se trouvaient sur son chemin.
A tel point qu’on s’étonne qu’il demeure encore, dans notre beau pays, quelques descendants qui auraient échappé à une telle ripaille organisée par la gent lupine.
Notons qu’il évacue la Bête du Gévaudan en s’accrochant désespérément à la version très éculée d’un grand loup anthropophage et en citant, nominalement, le rapport Marin. Or ce rapport ne cesse d’expliquer qu’il ne s’agit pas d’un loup ! Ou au mieux, sinon, au pire, d’un loup qui ne serait pas un loup. Étrange, non ?
Ce n’est que point de détail, certes, mais visiblement notre Professeur n’a pas trop lu ce rapport. On espère donc qu’il a bien lu tous les autre rapports avec un peu plus d’attention et de discernement. Sinon on serait en droit de penser qu’il a, réellement, une dent ou plutôt une canine, contre le loup et qu’il s’agit alors d’un règlement de compte assez personnel.
Nous n’en croyons rien. En attendant c’est la suite logique du précédent ouvrage qui permet de comprendre, si il en était besoin, que le loup n’est pas un enfant de chœur ni une peluche. Et qu’il convient donc de prendre quelques précautions avant de lui laisser prendre la clé des champs. Bon sinon c’est une somme. Et le Sieur Moriceau est en passe de devenir le « Monsieur Loup » en France.
Le « droit dans ses bottes »
a Bête du Gévaudan par Jean Marc Moriceau Editions Larousse Juillet 2008
Après son gros pavé dans la mare voici venu le temps du ricochet. Notre Professeur d’histoire moderne à la fac de Caen en remet une couche et vient sauver le Languedoc des fadaises qu’on a osé proférer sur la Bête du Gévaudan.
C’est un loup, ou plusieurs loups point, point et repoint. Poinpoin. Autant dire qu’il est accueilli en grandes pompes au Malzieu dont les habitants qui étaient demeurés à l’auberge un jour de battue furent traités de « crapules » par Denneval, le Normand.
Il fallait donc qu’un autre Normand, ou assimilé tel puisqu’enseignant à Caen, relève l’affront et vienne rassurer tout ce beau petit monde. Point de sadique(s), point de hyène, point d’hybride, point de mystère ce sont les loups qui ont fait le coup. Hou ! Hou ! Hou ! Tel Clint Eastwood dans « l’Homme des hautes plaines » il est arrivé de noir vêtu pour rétablir la vérité et surtout l’ordre, le bon ordre. Tel Van Helsing il a brandi le crucifix, la gousse d’ail et le pieu de la Faculté pour exorciser les mauvais esprits, les mécréants, les superstitieux et les crétins d’Auvergne sinon des Alpes.
Et jeter son manteau dans la fange pour que quelques grands noms ne s’y salissent plus les chausses à particules quitte à se faire éclabousser au passage de leurs carrosses dorés. Et pour se retrouver coincé dans une sorte de manège un jour de foire. Avec sa grosse pile de bouquins. Ah ! Ps : si vous le rencontrez comme j’ai eu le plaisir et l’avantage de le faire, ne faites pas comme moi et demandez lui une réduction substantielle pour sa trilogie !
Le « roman des origines »
Le livre de la Bête en Gévaudan par R.F. Dubois (bouquinistes)
C’est un beau roman assez érudit qui remonte aux origines de la Bête sur plusieurs génération.
Mais c’est aussi une hypothèse qui se défend avec une filiation de dogues dressés à tuer et un « desesperado » qui assouvit sa terrible vengeance.
Un autre « Classique »
La Bête du Gévaudan par l’Abbé François Fabre
Reprint Lacour Rediviva
C’est un descriptif des faits sans trop de concession avec d’autres documents que Pourcher et Pic.
L’auteur émet quelques hypothèses mais en raison de l’époque et de sa condition ne se mouille pas trop !
« L’optimiste »
La fin d’une énigme – La Bête du Gévaudan par René de Chantal
On se retrouve un peu comme lorsqu’on ouvre l’un de ces journaux à sensation on va, enfin, tout apprendre sur Johnny et Carla mais qui, finalement, permettent surtout au lecteur de rester sur sa faim.
L’énigme demeure donc, et heureusement !
2 ouvrages destinés à des bibliothèques pour jeunes
La Bête du Gévaudan par José Féron Romano Le Livre de poche jeunesse – historique collège Version sympathiquement romancée et qui ne devrait pas faire de vagues dans le Landerneau officiel.
Les Légendes du Gévaudan par Benjamin Bardu Imprimerie Chaptal et Fils Mende 1979 Avec un chapitre sur la Bête, comme il se doit. Mais c’est plutôt pour l’ambiance gévaudanaise avec le Drac, Mandrin, la légende de Saint Privat et autre billevesées que l’on se racontait le soir à la veillée et devant un feu de bois où grillaient des châtaignes.
Le « Reprint de la notice historique »
La Bête du Gévaudan – notice historique – par Auguste André Reprint Lacour Rediviva décembre 2009
Ce petit « reprint » ne vaut que parce que les textes originaux sont publiés bruts de décoffrage et constituent, pour la plupart, des compte rendus concernant les victimes de la Bête.
On y lit le rapport des fameux coups de fusils de Monsieur Antoine et du Garde Reinhard qui mirent fin à l’une des présumées bêtes dans les bois de l’Abbaye des Chazes et de son autopsie. Mais aussi l’épisode où Jean Chastel abat une autre bête sur une sogne vers Auvers. Donc rien de bien nouveau mais des documents incontournables et maintes fois repris et parfois modifiés.
Le « Loup y es-tu ? »
Le chemin des loups- réalité légendes par Albert et Jean Christophe Demard Dominique Guéniot Editeur 188 pages 1978
Il ne s’agit pas de La Bête mais des bêtes ayant sévi dans la région e Champlitte qui, comme chacun le sait, se trouve au centre d’une figure composée de Chaumont, Bourbonne les Bains, Langres et Vesoul.
Donc aux environs du machin-truc du monde aux confins de la Haute Marne et de la Haute Saône.
Si vous n’êtes pas du coin ou agrégé en géographie c’est un peu au nord est de Dijon. Un endroit où il n’y a pas de sortie d’autoroute mais qu’on trouve très beau vu de loin en rentrant de vacances. On va pas se faire que des amis ! Et un coin où, visiblement, il y avait des loups malfaisants qu’il convenait d’exterminer grâce à différents traquenards.
Si après la lecture de cet ouvrage vous n’en savez pas plus sur ce qu’il convient de leur faire subir c’est que vous êtes parfaitement réfractaire à une certaine culture traditionnelle ou à une certaine tradition culturelle. Mais bon cela permet, aussi, de se replonger dans l’ambiance des battues et de l’hallali que certains aimeraient à réinstaurer comme du temps de nos bons rois. Mais c’est un document qui mérite d’être cité dans le cadre de cette contre-enquête.
Le « Renouveau de la Bête
Histoire fidèle de la Bête en Gévaudan par Henri Pourrat – Réimpression de l’édition de l’Epervier à Clermont Ferrand, 1946 Laffitte Reprints Marseille avril 2003 128 pages
Henri Pourrat a probablement été celui qui a exhumé la Bête du sarcophage où l’avaient confinés Pourcher, Pic et Fabre en osant apporter une autre lecture à ces faits mais en avouant, aussi, que tout dire n’était pas chose facile « Il ne faudrait pas trop parler de tout ça.
L’histoire de la Bête, faite par les paysans, doit rester une histoire à eux. Et il la laisseront à, peine deviner à ceux qui ne sont pas de la montagne » mais aussi « Quelle tragédie entre la Bête, son meneur et son exterminateur… » Ce qui laisse entendre qu’on ne lui fait plus le coup du « gros loup très méchant » qui prévalait jusqu’alors.
Et puis, aussi, il y a les illustrations. Ce sont les bois gravés de PH. Kaeppelin qui à elles seules valent le détour. Au fait, Kaeppelin c’est le sculpteur de la fameuse statue d’Auvers représentant le combat de la Bête avec Marie Valet, la bonne gauchère du curé de Paulhac !
Le « Poudre noire et armes blanches »
La Bestia des Gebaudan ou La grâce de Jean Chastel – en deuxième partie : les armes et la bête par Alain Parbeau Imprimerie du Sillon avril 2009 66 pages photos couleurs 11 euros
Encore un passionné. Mais celui-ci des armes et de la poudre noire. Il était par ailleurs présent à l’inauguration du groupe monumental du sculpteur Castel au Malzieu et assurait l’animation d’un stand fort apprécié des enfants qui sont toujours fascinés par les armes.
Son étude de la Bête et de ses alentours, qui en vaut pas mal d’autres, est le sympathique prétexte pour nous présenter quelques armes de l’époque et mises en condition. Avec quelques hypothèses sur l’invulnérabilité de la fameuse bête. Et au moins cet auteur ne nous impose pas de force son point de vue et remarque que toute sanguinaire qu’elle ait été, la Bête ne parvient pas à la cheville des nombreux dictateurs qui pullulent dans notre bas monde !
C’est un ouvrage modeste de par sa taille mais bien honnête et droit, comme le semble notre bonhomme qui, probablement, s’est aussi un peu trompé d’époque mais pas de lieu.
Le « Bel Album d’images du Rappeur »
La Bête du Gévaudan à travers 250 ans d’images par Eric Mazel et Pierre Yves Garcin chez Gaussen 146 pages 29 euros février 2009
Rien à dire c’est de la belle ouvrage. Couvrante reliée cartonnée et belle icono quadrichro sur papier glacé. Eric Mazel est plus connu sous le nom de DJ Kheops du groupe de Rap IAM et son comparse est historien de formation.
Disons tout de suite qu’on « sent » une certaine influence sinon une influence certaine de notre contre-enquête. Pourquoi ? On sait pas, mais on sent, comme ça une odeur de déjà reniflé. Pas grave.
On est un peu habitué. On aurait aimé être cité, juste un peu. Mais visiblement Internet n’est pas encore rentré dans les mœurs bibliographique. Mais on a quand même plaisir à feuilleter ce bel album. On aurait juste aimé que notre rappeur national dérape un peu de la cause « officielle » et assez petit-bourgeois du c’est le gros loup qui a fait le coup, les autres hypothèses n’étant là que pour amuser le gogo un peu crédule. Et oui, ils demeurent très conventionnels nos auteurs et se sont visiblement fait tenir quelque peu la main par les tendancieux du bande mou, du demi-sec et de l’accordéon musette. Comme quoi le Rap mène à tout à condition de savoir en sortir.
Et justement on regrette donc que l’esprit contestataire et anticonformiste du Rap n’ai pas juste un tout petit peu plus influencé ce bel album bien léché qu’on recommande, quand même.
Le « collector »
Science Revue Trimestriel août 2002 – Hors série sur les animaux fantastiques.
Ce trimestriel consacre un chapitre sur « La Bête du Gévaudan – enquête sur une étrange affaire » et lui, non plus, ne croit pas au « gros loup » mais implique, explicitement, les Chastel et évoque la hyène comme hypothèse de travail.
Mais il n’est pas impossible que notre contre-enquête l’ait quelque peu inspiré. Comme beaucoup l’auteur se borne, en bibliographie, à ne citer que les ouvrages « papier » dont certains, à compte d’auteur, n’ont jamais dépassé la centaine d’exemplaires.
Pour une revue dite « ziendifigue » c’est un peu dommage !
Le « Nessie et Compagnie »
Les survivants de l’ombre – enquête sur les animaux mystérieux – par Jean Jacques Barloy Arthaud 266 pages 1985
Entre le Monstre du Looch Ness et le Yéti l’auteur consacre un chapitre à notre fameuse Bête du Gévaudan et évoque, entre autres, une « affaire religieuse et politique » et affirme « La Bête du Gévaudan pourrait donc se ramener à l’équation : « Jack l’éventreur + chien des Baskerville » .
Ce qui n’est pas totalement idiot. Et il consacre un autre chapitre à « D’Auxerrois en Vivarai la litanbie des bêtes sanglantes » où l’on se rend compte que la Bête du Gévaudan avait quelques comparses dignes d’intérêt. Donc encore un auteur qui ne croit pas, ou très peu, au très méchant gros loup !
Le « Beau Language »
L’Armorial général du Velay et des enclaves de l’Auvergne, du Gévaudan, du Vivarais et du Forez formant le Département de la Haute Loire. Par Georges Paul – Reprint Lacour-Redivivia 2008 510 pages
Quand les vilains et les croquants plastronnent il peut être bon de retrouver quelques valeurs sérieusement établies. Voici un « Armorial », ou répertoire des Armes du Velay, c’est à dire du lieu où la Bête sévissait puisque cela comporte l’Auvergne, certes, mais aussi le Gévaudan, la Margeride, le Vivarais et le Forez.
En plein dans le mille, Emile. Cela permet simplement de mieux comprendre les relations privilégiées existant, à l’époque, entre la Noblesse, petite et haute, et le Clergé. Et surtout de connaître les lieux où s’exerçaient les influences de ces dites relations.
Ne serait-ce qu’entre la Famille d’Apchier et celle de La Molette de Morangias et de leur ami et néanmoins confrère Verny de la Védrine qui habitait le Chamblard mais qui possédait deux ateliers à Nozeyrolles et à Auvers et qui était donc le voisin du Besset où tout ce beau grand monde se retrouvait avec le sieur Chastel, l’homme de main.
Juste une question d’ambiance locale avant que la ribaudaille ne sorte de ses burons. Et qui permet de comprendre que lorsque Monseigneur de Choiseul Beaupré parle de la « jeunesse corrompue du Gévaudan » il ne traite en aucun cas de cette même ribaudaille constituée de vachers, de bergers et autres pousse-cailloux et de leur progéniture, donc du vulgus pecum, mais bel et bien des siens. De la Haute. L’Armorial Général du Velay permet de pénètrer ce beau monde par la grande porte et à cheval.
Le « Gros Bourrepif »
Le secret de la Bête du Gévaudan Tome 1 – l’histoire vraie ! par Jean Claude Bourret et Julien Grycan aux Editions du Signe
C’est notre Jean Claude national qui après les extra-terrestres et La 5 s’attaque à la BDG ! Et qui vient de se souvenir, opportunément, que sa famille est originaire du Gévaudan. Auparavant c’était probablement de Mars. Ou de Lassinque.
Lorsqu’un Gévaudannais traite de la Bête il ne peut s’agir que d’un loup. Ou d’un gros loup, Ou d’un très très gros loup. Circulez y’a rien à voir ! Mais on est rassurés car la couverture (que je n’ai pas pu scanner entièrement !) porte le bandeau : L’histoire vraie ! Avec un point d’exclamation.
C’est vrai que « Bourrepif », pardon, Jean Claude Bourret, est journaliste et qu’un journaliste c’esrt du sérieux, Madame. C’est bardé de bleu-blanc-rouge. C’est du « vu nà la télé », il y a longtemps certes, presque du temps béni de l’ORTF, mais quand même, la télé ! C’est presque du Roger Giquel qui a vu la Bête venir vomir sur ses pompes cirées de frais. On reconnait même presque notre ami dans les premières pages de la bédé avec son coup de menton volontaire en avant. Il aurait pu être gendarme, Bourrepif.
Ou maître nageur. Il sait y faire et nous mettre en confiance avec la bouée, la perche et le siflet. Pourquoi donc nous raconterait-il des histoires ? Malheureusement nous en sommes réduits à attendre, fébrilement me tome 2 afin qu’on sache quelle est sa vérité de l’histoire vraie. Ceci dit c’est du lêché, de la bédé vychissoise avec des petits carreaux rouges et blancs et qui fleure bon la France du terroir et le travail bien fait.
On pourrait donc dire que leur collaboration a été efficace. Et on attend la suite pour savoir la suite de la vraie vérité.
La suite du précédent :
Le secret de la Bête du Gévaudan Tome 2 par Jean Claude Bourret et Julien Grycan aux Editions du Signe Bon,
là j’ai pris une photo pour présenter la couverture en son entier avec la fameuse mention L’histoire vraie ! C’est autre chose, en effet que la vraie histoire ! Il existe une nuance aussi subtile que notre Jean Claude National entre vraie histoire et histoire vraie.
Pour la suite, rien à dire c’est du lêché. A part quelques gags de Grycan et, notamment, un évêque de Mende à trois mains, c’est bien la continuation du tome 1.
Monseigneur de Choiseul Beaupré a non seuilement le bras long mais aussi trois mains, deux sur le bureau une sous le menton. A part une légère manipulation de type bourre pif, « deception » in english, qui consiste à mettre sur le même plan la hyène, le sadique, l’extra-terrestre (!)
Facile le coup du « monstre créé par le diable lui-même pour punir les habitants de leurs péchés contre la Bible » Mais en fait si j’étais le Diable, lui-même, je les aurais plutôt invité à prendre un pot pour les remercier de faire du tort à la concurrence ! notre ami journaliste prend un gros risque : il émet l’hypothèse d’un hybride. Ayant moi-même une Prius hybride et ayant eu un mal de chien à la faire immatriculer, je conçois là qu’il s’agit d’une avancée technologique certaine dans le Landerneau Gévaudanesque. C’est déjà ça ! Ainsi on met d’accord les écolos (c’est pas un loup !) et les chasseurs (ouais mais c’est quand même à cause d’un loup ou d’une louve, faut tous les flinguer y compris les louveteaux, pardon les louvards !).
De quoi engager un processus de réconciliation entre les deux clans, les pro-loups et les anti-loups. Et aussi de satisfaire les monomaniaques des deux bords en évacuant d’un revers de main les autres thèses qui imagineraient une quelconque intervention humaine ou plutôt inhumaine. Tout, enfin, peut rentrer dans l’ordre comme l’aurait dit le Général de Gaulle et la terre ne ment pas comme l’aurait dit le Maréchal Pétain. Et seul Jean Claude Bourret pouvait réaliser cet exploit consensuel. Mais on ne lui en veut pas puisque c’est parfaitement conforme à son personnage.
Le contradictoire sympa
Sur les traces de La Bête du Gévaudan et de ses victimes par Bernard Soulier aux Editions du Signe
Suivant Paul Valéry deux périls menacent le monde : l’ordre et le désordre. Et Bernard Soulier passe souvent de l’un à l’autre sans trop s’en rendre compte ! Notre auteur, natif d’Auvers, est l’un des membres fondateurs de l’Asociation « Au pays de la Bête du Gévaudan » dont l’objectif, dixit quatrième de couverture, est de défendre et de faire connaître la vérité historique dans l’épisode de la bête et qui organise, chaque année, une exposition à thème dans le cadre de la « maison de la bête » d’ Auvers.
Là où se situe justement la statue de Philippe Kaepelin montrant Marie Jeanne Valet combattant la Bête. Episode fameux, et historique, qui se déroula à Paulhac en Margeride. Non pas à Auvers. C’est pourtant à Auvers que Chastel se doit, également historiquement, d’avoir abattu la fameuse Bête. C’est donc la statue de Chastel face à la Bête qu’on aurait du retrouver à Auvers et non celle de la petite bonne du curé de Paulhac. Admettons que le tourisme prend souvent le pas sur l’histoire. Simplement.
Notre auteur n’est donc pas totalement détaché de ce fait touristique. Or, longueur d’ouvrage il ne cesse de morigéner les « auteurs » qui ne cessent de faire du sensationnalisme pour gagner de l’argent. Exemples : »Ces placards, gravures, canards, complaintes etc…étaient surtout là pour gagner de l’argent »(p.17) ; « Car rappelons nous qu’il s’agit là d’une publication destinée à être vendue et que n’écrirait-on pas pour épater le lecteur et gagner de l’argent » (p.25) ; « Cette victime est prise en compte par certains auteurs moins scrupuleux que nous et surement plus désireux de « faire du chiffre » » et ainsi de suite. Notre auteur, puisqu’il s’agit, à priori, d’un autre auteur, d’un auteur parmi tous les autres, semble omnubilé par le fait que certains confrères puissent gagner de l’argent et que pour ce faire ils publient.
Il a, de son, côté, probablement oublié de signer un contrat avec les Editions du Signe qui publient également les deux bédés de Jean Claude Bourret, lequel a sympathiquement préfacé son ouvrage. Une bonne préface c’est toujours ça de pris pour augmenter quelque peu les ventes, et accessoirement les droits d’auteurs. Soulier, impitoyable avec les autres et détectant la moindre erreur de virgule, assène par contre ses vérités avec la plus totale candeur traitant de la fameuse croix d’or retrouvée avec une tête de gamine décapitée décrète « voila de quoi couper court aux thèses de sadiques assassins qui n’auraient certainement pas manqué de dérober la croix en or » (p. 75). On imagine mal, en effet, un quelconque « Messire » oubliant, après son méfait, de ramasser ladite croix de quelques pauvres grammes pour accroître sa fortune !
On imagine mal un curé dans l’acte « officiel » d’inhumation porter la mention « La Bête dans un sursaut d’humanité a décidé de laisser la petite croir au cou de la demoiselle décapitée posée sur un muret » . Ce type de détail ne peut pas apparaître dans les documents « officiels » d’époque.
Au cours de son ouvrage, c’est son droit, Soulier ne cesse de tirer à boulets rouges sur les curés et tout ce qui porte calotte et soutane et l’évèque de Mende, avec ses « élucubrations » à droit à un traitement spécial. Or ce qui est amusant est qu’à la page 7 il indique « car jusqu’à preuve du contraire, ceux qui sont les plus aptes à en parler sont les gens de l’époque qui ont vécu ce drame en direct . C’est donc la raison pour laaquelle nous essayons toujours de nous baser sur les écrits et actes authentiques ».
On remarque pourtant qu’il réfute la plupart des témoignages directs et qu’il préfère les écrits ecclésiastiques donc rédigés, en seconde main, par ces mêmes curés si peu fiables car influencés par l’Evêque dans ses pantoufles. On se doute, par ailleurs, que ces docuuments « officiels » dont se regorge notre auteur ont dus, pourtant, être largement auto-censurés à partir du moment où Antoine a officiellement été donné comme le vainqueur de la Bête ! Et si il fallait uniquement se baser sur des documents officiels pour écrire l’histoire il conviendrait simplement de se munir d’un Bible ou d’un Coran et de fermer les universités.
Ceci dit ce livre représente visiblement une grosse masse de travail de recherche et finit, comme celui de Bourret, est-ce un hasard, de laisser la part belle à un hybride. Il évacue, évidemment, l’ intervention humaine, réhabilitant Chastel et sa famille quelque peu bizarre. Mais sinon sa stèle, toujours de Kaeppelin, se trouverait-elle à La Besseyre Saint Mary puisque c’est l’Association co-fondée par Soulier qui est à l’origine de sa présence en ce lieu. Passons sur Morangias ou Morangiès et ses curieuses relations qui se retrouve parfaitement blanchi, tellement aurait dit Coluche, qu’il s’en retrouve transparent.
Le fameux rapport Marin y est intégralement publié avec des mesures actuelles ainsi que d’autres documents inédits. Finalement Soulier évoque la hyène et reconnait qu’on retrouve ce nom dans pas mal de documents, ce qui est, aussi, une avancée. Et conclut, du bout de la plume, « tout cela n’exclut pas que certains crimes « ordinnaires » de voleurs, de vagabonds, voire même de vengeance aient pu être mis sur le compte de la bête » . Il fallait quand même le dire. Ce qui exclut, heureusement, Bernard Soulier du clan des monomaniaques. Et ce qui fait de son ouvrage, si on excepte ses quelques défauts, une référence essentielle. Il suffirait à Bernard Soulier de mettre un peu d’ordre dans son désordre et un peu de désordre dans son ordre pour obtenir une seconde édition qui ferait date dans l’histoire des recherches sur la Bête.
LA CUVEE 2013
Le dossier bien géré
La bête du Gévaudan oeuvre du diable ou simple animal – Investigations sur sa vraie nature par Andrea SABA
Personnages et créatures légendaires – Editions La Vallée Heureuse (mai 2013) Rien de bien nouveau si ce n’est un classement assez rigoureux par thèmes donc un récapitulatif complet des attaques.
On y trouve également la généalogie de Jean Chastel ainsi que pas mal d’informations diverses sur les nombreux sujets concernant la Bête et ses méfaits. C’est donc un bon outil de travail pour celle ou celui qui débarque sur l’affaire et qui n’a pas nécessairement envie de se lire une trentaine de bouquins.
Ce qui n’empèche pas l’auteur de sombrer finalement dans le clan obscur des monomaniaques en affirmant son credo : la Bête du Gévaudan est un loup. Alors que son ouvrage démontre tout le contraire. Mais passons !
Le Nom de Dieu de nom de dieu de servive !
Roger OULION – La Bête du Gévaudan ce n’était pas un loup Editions du Rouere (Troisième Edition) 1er trimestre 2013
Roger Oulion se la joue Patriarche avec la pipe et le chapeau. On l’imagine au coin du feu type Jean Richard (celui du cirque !) à nous raconter des histoires. Son truc, sa botte secrète, c’est le lévrier irlandais alias Irish Woffhound. Et il n’en démordra pas. Son côté vieux méridional bouffe-calotin est assez touchant et il nous explique qu’à l’époque il fallait même nourir le curé du village.
Alors vous imaginez pour l’Evêque de Mende ! Entre temps on a fini par nourir autre chose que le curé du village puisque des historiens, sérieux, nous expliquent qu’à l’époque, bon an mal an, on devait à peu près deux mois de salaires en impôts divers alors que nous sommes désormais parvenus à près de sept mois de prélèvements divers. Ce qui est un progrès notable !
Avant on nourissait les seigneurs et les curés mais maitenant il faut, en plus, nourir les gromes de Bruxelles et d’ailleurs. Ce qui n’est pas nécessairement un avantage. Ceci dit Roger Oulion fait également partie du clan obscur des monomaniaques mais dans l’autre bord que le précédent.
Son credo est donc : ce n’est pas un loup ! Ouf, nous voilà rassurés. Et le juste moyenne est bien respectée pour le bien de la démocratie. Et de la liberté d’expression. Celles et ceux qui connaissent la contre-enquête apprécieront la griffe sur la couverture !
Le grand angle en multivision
Drôles de loups et autres bêtes féroces par Jacques Baillon
Chez l’Auteur
Il s’agit d’un ouvrage très spécialisé et très érudit. Il traite, comme son titre l’indique de tous mes méfaits du loup, certes, mais aussi de toute une ménagerie dévoirante qui passait son temps, jadis, à dévorer, égorger, éventrer, démembrer, lacérer, occire nos ancêtres. Et pas seulement dans le Gévaudan, bien que la bête ait évidemment droit à ce qui lui est du, mais un peu partout dans notre beau pays et chez ses voisins de palier. Pour la fameuse Bête du Gévaudan l’essentiel est dit au travers des rapports médicaux et notariés d’époque et, particulièrement, du rapport Marin. Qui affirme quand même qu’il ne s’agit pas d’un loup ! Point. Le descriptif détaillé de ce qui se passait à l’époque invite surtout, et c’est l’essentiel, à éviter de sombrer dans la thèse monomaniaque. Les loups sont opportunistes, on le sait. Les hybrides existent, on le sait. Les animaux malades de la rage existent, on le sait. Les chiens errants dangereux existent, on le sait. Des individus peu recommandables existent, on le sait. Les fantasmes existent, on le sait. L’ouvrage de Jacques Baillon le prouve, en long, en large et en travers. Il invite à ne pas se limiter à une hypothèse et permet de renvoyer dos à dos les « pros » et les « anti » et d’élargir, notablement, le débat. Ou c’est à désespérer. C’est une sacrée fenêtre ouverte pas nécessairement sur la vérité mais au moins sur la réalité.
Le film qui en dit plus que pas mal d’ouvrages
La bête du Gévaudan 1764 1765 deux ans à tuer – un film de Jean Soulet Clavvideo Productions
Ce n’est pas une superproduction avec moult effets spéciaux numériques ni même quelques effets spéciaux si ce n’est quelques têtes tranchées de jeunes filles dans des paniers et une main à grosse bagouse. Le reste serait un documentaire, fort bien fait, tourné, sur place, en décors naturels.
Pas de Kung-Fu avec un disciple de Yip Man ou de Bruce Lee mais des ploucs, des bourgeois, des magistrats, quelques gens de la Haute et des petites victimes. Pas d’effusion de fausse hémoglobine ou de bestiaux surfétatoires aux mâchoires survitaminées comme celles des athlètes, ou des Bogdanov, ayant quelque peu abusé d’EPO.
Mais aussi quelques sorcières, quelques « meneurs de loups », quelques détraqués et un curé sympathique mais bougrement manipulateur qui met en scène la fameuse histoire Portefaix pour tenter de mieuxx faire valoir ce Gévaudan oublié des autorités. En fait ce sont les deux familles , les Jouve (celle de la femme Jouve qui arrache plusieurs de ses enfants des crocs de la bête) et les Portefaix (rendus célèbres par le coup d’éclat du jeune berger qui sauve ses petits copains au péril de sa vie), qui sont mises en scène sur deux années cruciales.
L’avantage du film est que tout le monde en prend pour son grade : les loups, les meneurs de loups, les visages sans chair qui sont les soldats perdus qui reviennent de la guerre de trente ans, les chasseurs qui font montre d’une totale incompétence, le curé et l’évèque enfermés dans leurs convictions, les dragons qui comme des poux ont sucé le sang de la région toute entière et qui passent leur temps à boire et à courir après les jupons, les nobles qui tournent comme mouches dans un bocal en minaudant à qui mieux-mieux, un sadique qui aime à contempler des têtes fraîchement tranchées en agitant lentement sa grosse main bagousée, les autorités judiciaires qui ne sont pas montrées dans leur meilleur rôle, un gamin perdu voulant se venger de ces mêmes autorités et on en passe quelques uns encore.
Donc on sort du monomaniaque et on rentre dans une certaine réalité. Pas la vérité, certe, mais la réalité et c’est cela qui change un peu. Et la porte est donc ouverte aux multiples hypothèses, ce qui est rassurant. Les monomaniaques me font beaucoup plus peur que la fameuse Bête du Gévaudan car ils sont encore là avec leurs certitudes imbéciles et leurs opinions en béton armé dont on fait les murs de la honte et de l’exclusion. L’exclusion étant la porte ouverte à l’intégrisme – lorsqu’on est exclu on veut se réintégrer à n’importe quel prix et il suffit que quelqu’un soit là au bon moment avec des arguments monomaniaques pour faire le plein de haine et de rejet de l’autre.
La Bête du Gévaudan nous montre bien comment on peut être à la fois victime et coupable si on ne sait pas se confronter à la réalité. Ce grand petit film est donc salutaire car il permet non pas de découvrir une vérité de plus mais de se poser quelques questions sur la manipulation dont on peut être victime et diu manque de discernement donc on peut être coupable. Je ne peux donc que le conseiller dans le cadre de cette contre-enquête ! Et souvenez vous toujours de l’adage de Elvis Gratton « Si on n’en parle pas, ça n’existe pas ! » Mais parlons de la stèle de Marie Jeanne Vallet, la bonne du curé et Pucelle du Gévaudan à Paulhac en Margeride !
Stèle (privée !) de Marie Jeanne Vallet « Pucelle du Gévaudan » à Paulhac en Margeride (photo 11 août 2013) Cette petite stèle, d’initiative privée, située près d’un étang artificiel où l’on peut venir pécher des truites d’élevage près d’un élevage de cerfs, commémore le fameux combat de la petite bonne du curé de Paulhac qui revenant de l’église et se rendans avec sa soeur à la Valchèllerie fut attaquée le 11 août 1765 vers 17H00 par la fameuse et redoutable Bête à laquelle elle distribua un magistral coup de son couteau emmanché en plein poitrait.
La bête, suivant les récits d’époque, poussa un cri perçant, tomba en arrière dans l’eau le poitrail ensanglanté, la lame ayant profondément pénètré, porta les pattes avant à la blessure, se secoua dans l’eau, s’en arrosa et quitta le terrain en maugréant. La lame de Marie Vallet demeura tachée de sang, prouvant qu’elle avait bel et bien blessée cet animal aussi invulnérable, semblait-il, que le Wolverine des X-men !
Elle fut récompensée pour sa bravoure mais mise en présence de la bête tuée par Jean Chastel lors de l’autopsie du Sieur Maurin elle demeura très dubitative sur le fait que les deux bêtes soient la même. Mais son témoignage ne fut pas pris en compte, ce qui laisse, encore, planer un doute sur l’identité de l’animal. Ce qui est amusant, concernant cette stèle sur laquelle est inscrite « C’est ici en ce lieu que la bête du Gévaudan fondit sur Marie Jeanne Vallet pour la dévorer.
Elle se défendit contre elle le 11 août 1775 » est une erreur de date manifeste. Le lieu a été quelque peu déplacé du pont qui enjambe la Desge, un ruisseau à cet endroit, vers l’enclos de l’étang et on note, malheureusement, une erreur de dix années dans la date de cet épisode fameux : 1775 au lieu de 1765. Comme quoi, sur place, avec la meilleure volonté du monde tout n’est pas parole d’évangile et les « locaux » ne sont pas nécessairement les meilleurs interlocuteurs pour une contre-enquête sérieuse ! Rappelons quend même que cet épisode qui se déroule bien à Paulhac en Margeride a été dépaysé (ou fortpaysé !) à Auvers où se trouve la statue du combat de la bonne gauchère du curé contre la Bête ! Tout cela respire un peu le micmac, quand même !
Et un petit ajout effectué sur place, à Paulhac en Margeride le 15 août 2014 !
Le « On aurait fort bien pu s’en passer ! »
Bof, ouais, bon, pouquoi pas, quoique, éventuellement, nonobstant, si on veut, on peut le dire comme ça, mais quand même…on auait pu se passer de ce scénario du remake automobile de la BDG qui décidémment aura été cuisinée à toutes les sauces et aux plus indigestes.Mais c’est, paraît-il, le bouquin de l’année sur cette même BDG. Qui aura décidémment nourri plus de gens qu’elle en aura mangé.
Le « Les copains d’abord » ou « Les sacrés comparses ».
La Bête du Gévaudan dans tous ses états Par Jean Richard illustrations de Lucien Gires Editions les Amis de la Tour Rassurez vous il ne s’agit pas du Jean Richard homme de cirque et inoubliable Maigret « Faites monter des sandwiches et de la bière ! » mais de l’autre Jan Richard, celui de la Bêêêête.
En ouvrant ce livre j’ai eu un choc car il était titré « En hommage à Jean Richard » ce qui, habituellement, dans le Nord, donc ailleurs, indique que l’auteur est passé de vie à trépas. Heureusement il n’en est rien. Jean Richard est à la Bêêête ce que Pierre Miquel est à la guerre de 14/18, une sorte de monument national qui dans le ventre de sa mère poussait déjà des cris « Aux loups ! Aux loups ! » et réveillait les voisins.
Jusqu’à oeuvrer sans fin pour la création d’un véritable musée à Saugues. Musée fort sympathique au demeurant et fort visité. Qui fout un peu la trouille aux filles. Et qui incite les garçons, quand on est dans le coin, à vérifier si la porte a bien été verouillée, le soir. Mais notre historien a un pote. Le dessinateur Lucien Girès sans lequel les pubs régionales ne seraient plus ce qu’elles sont puisque la Bêêête il l’a croquée des milliers, voire des millions, de fois pour vendre du bled, du tour de France, des baluches, des champignons, des tripoux, des farines, du miel et on en passe.
En gros losqu’il y a une Bête sur un truc, une affiche, un cachet de la poste faisant foi, cherchez pas c’est du Lucien Gires, alias LG. Il a pas osé Elgé mais il devrait. Avec Auricoste ( et sa fameuse statue de Marvejols dont on a dit, à l’époque, qu’ils étaient deux à avoir massacré a Bête : Jean Chastel à Auvers et Auricoste à Marvejols !), Philippe Kaeppelin (et sa fameuse statue d’Auvers avec la bonne du curé empalant le bestiau (en tout bien tout honneur !) qui aurait du se retrouver à Paulhac) il forme une sorte de trilogie, sinon de Trinité dans l’univers artistique de ce mythe indestructible mais au combien destructeur puisque il engendre trois ou quatre bandes rivales prêtes à tout pour se tirer dans les pattes en raison d’une vérité donc chacun est le dépositaire légal et exclusif. No deux compères ont donc commis cet ouvrage abondamment illustré qui plaira aux collectionneurs et amateurs de miquets.
Evidemment Jean Richard nous refait le coup du Un Deux Trois Dix Mille cher à Laozi (Lao Tseu) stratégie fort utilisée, notamment, par les Maudits Godons lorsque leurs services plus ou moins secrets veulent étouffer quelque chose (Voir Bruce Lee…ou Fortitude !). Hypothèse 1 : c’est un gros loup. Hypothèse II : c’est pas un gros loup. Hypohèse III : c’est un exra-terrestre. Suivent dix mille hypothèses qui noient le poisson et discrèditent toutes recherches non autorisées. C’est le but recherché. Mais comme Miquel Jean Richard a fini par mettre un peu de vin dans son eau et est moins catégorique qu’il ne le fut jadis. Heureusement.
PS : si vous avez déjà publié un ouvrage sur La Bête et que, par hasard, il ne se trouverait pas dans cette biographie, n’hésitez pas à me le faire parvenir afin qu’il trouve, nécessairement, la place qui lui convient. Je vous en remercie d’avance.
En résumé, si on excepte quelques excités de la queue de détente (et non de la gachette comme on le croit généralement) on comprend vite, grâce à la lecture de ces ouvrages, ou au moins de la plupart d’entre eux, que le loup, habituellement accusé en premier lieu, n’a pas grand chose à voir avec la Bête et que si » l’homme est un loup pour l’homme », l’homme est aussi un loup pour le loup. Et un sacré loustic. Il conviendrait donc simplement qu’il soit simplement un peu plus humain et un peu moins bestial.
Il est évident qu’à la lecture de plusieurs des rapports effectués à l’époque
» Même et surtout un bête ne le ferait pas ! « !
Il serait donc judicieux de cesser de parler de comportement bestial lorsqu’il s’agit d’actes commis par des humains généralement malades que notre société ne sait qu’emprisonner puis relâcher sans les avoir guéri ni même tenté de le faire. Et qui se promènent dans les bois, les champs et les squares. L’actualité démontre, malheureusement, qu’il ‘est pas nécessaire de vivre en Gévaudan, au XVIIIe siècle, pour subir l’innommable. Et pour, encore et toujours, après coup, trouver des coupables et crier « Au loup ! » . Puis laisser faire pour des tas de raisons. Et comme disait Coluche pour la raison d’état. Jusqu’à la prochaine fois. En son temps, si on prend la peine de bien le relire, l’Archevêque de Mende était beaucoup moins faux-cul que bon nombre de nos démagogues actuels qui se réfugient derrière la psychologie, la médecine, les corporatismes.
« Là où il y a de l’homme il y a de l’hommerie ! » Proverbe Québecois.
Et c’est parfois cette « hommerie » qui fait plus peur que la Bête. Et en dernier cadeau le rappel d’une petite comptine enfantine et innocente (?) « Promenons nous dans les bois pendant que le loup n’y est pas. Si le loup y était il nous mangerait. Mais comme il y est pas, il nous mangera pas. Loup y est tu ? OUI ! Que fais tu ? JE METS MA CULOTTE ! Ouuuhhh ! Promenons nous dans les bois…. » Non comment, Sir.
Plus récemment : Septembre 2019
Mieux vaut tard que jamais. Deux nouveaux ouvrages sur le Bête. Encore !
La vérité par les images sur la Bête du Gévaudan
par Florian Lavigne
Les Editions du Panthéon Avril 2019
Petit opuscule de 70 pages qualifié d’essai. Juste un récapitulatif maigrelet de l’affaire.
Il y aurait eu à dire sur les images, en effet, mais l’auteur est visiblement passé à côté de son sujet. Heureusement qu’on est pas en Rugby car ce serait un essai pour rien.
La Bête des Cévennes et la Bête du Gévaudan en 50 questions
Par Jean Claude Chabrol
Alcide Editions Juin 2018
L’ouvrage est bien fait et les illustrations d’excellente qualité. L’auteur prend délibérément l’hypothèse du gros loup très méchant et évacue d’un revers de main toute autre solution. Cela fait penser au fameux « Jeu des 1000 euros » sur France Inter. On tire une enveloppe dans laquelle il y a une question mais aussi sa réponse qui devient alors parole d’Evangile. Et si la réponse des candidats correspond à la réponse donnée dans l’enveloppe le public applaudit gentiment et on remplit l’escarcelle. Il faut donc trouver une question à laquelle on peut apporter une réponse. Et éviter de choisir les questions qui dérangent. La, vous ne risquez rien, vous ne serez pas dérangé. Tout est parfaitement poli voire lustré. Et finalement on croirait presque avoir rêvé. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes et vous pouvez dormir tranquille et passer à un autre sujet. Le coup de la Bête des Cévennes est juste là pour faire avaler l’hypothèse que tout va bien et que la situation est sous contrôle. Il a répondu aux questions. Fermez le ban. C’est le seul bouquin sur le sujet qui ne vous empêchera pas de dormir. Et même qui vous y aidera.
UN FLORILEGE DU GROS MECHANT LOUP DANS LA LITTERATURE ENFANTINE
Et une vision « enfantine » du gros méchant loup. Comment ne serait-il pas coupable ?
Le Grand Méchant Loup !
Le Petit Chaperon Rouge par Philippe Auzou 1993
Le loup et les sept chevreaux par Philippe Auzou 1993
Caroline – Pipo chien de berger – Pierre Probst 1993
Benjamin Rabier illustre le « Petit chaperon rouge » Tout est bien qui finit bien – sauf pour le loup évidemment ! Comme disait de Gaulle « Il faut que force revienne au droit ! » Et que le loup soit pendu à un chêne sans autre forme de procès.
Mais revenons au commencement !
Une bien mauvaise rencontre !
Mais il semble bien sympathique ce gros méchant loup de Gustave Doré !
Le petit chaperon rouge devrait quand même consulter un ophtalmo d’urgence…ou acheter un chien d’aveugle !
Mais finalement cela se termine (presque !) au lit D’où l’expression « Je vais te faire voir mon loup ! »
ET POUR LES ADULTES !
Tag sur une gouttière parisienne de la rue Achille Martinet Nobody is perfect ! Promenons nous dans les bois tant que le loup n’y est pas…
Le Petit Chaperon Rouge en version adulte ! On a été obligé de flouter. On ne vous montrera pas la suite. Un autre mythe populaire où le loup a encore bon dos.
Hard Candy Le film traite de la pédophilie Le traquenard, c’est le nom ancien du piège à loup, est également très symbolique.
Albun de Tardi Pennac « La débauche » Editions Gallimard Rien à voir avec la Bêten du Gévaudan
Quoique, si on y regarde bien en bas à droite ! Elle est là tapie (n’est-ce pas Bernard – pas Bernard Tapie mais Bernard Soulier de Auvers ) et elle se marre ! Vous n’y échapperez pas !
Web…
Guide touristique sur les traces de la véritable bête du Gévaudan, pour vous faire découvrir les endroits où ont eu lieu les faits… Et un CD-ROM de Phil (Laurielnara) Barnson « L’Ombre de le Bête » à commander sur http://www.labetedugevaudan.com