Juin 1940, juin 2020 : même combat

(image de une : Exode des populations civiles juin 1940 : un drôle de déconfinement !)

Il existe, quand même, des similitudes étonnantes. Quatre vingt ans après, jour pour jour, on constate que les même maux produisent toujours et encore les mêmes effets. Lorsqu’il est question de manque de stratégie, de manque de matériel ou d’un matériel inadapté, d’excès de confiance, de problèmes de commandement, de retard pour prendre les bonnes décisions ou, au contraire, de se jeter sans réfléchir dans du n’importe quoi, de vouloir monopoliser l’information par des communiqués péremptoires mais contradictoires, de refuser d’admettre la simple vérité on se retrouve immanquablement devant les mêmes catastrophes.

En juin quarante ce fut l’exode, la déroute puis la défaite. En deux mille vingt ce fut le confinement, une catastrophe sanitaire pour les plus fragiles et les moins protégés et une catastrophe économique dont on n’est pas prêts de voir la fin. Et la commission parlementaire va ressembler au Procès de Riom où seuls les lampistes furent inquiétés et où on trouva, évidemment, des boucs émissaires dans le monde politique. Les vrais responsables, comme Ponce Pilate se lavèrent les mains, et écrivirent une page honteuse, ou glorieuse, de notre histoire. On ne va pas revenir là dessus puisque tout le monde a écrit, écrit ou écrira se version des faits. Les uns accusant d’avoir causé des dizaines de milliers de morts inutiles, les autres d’avoir évité des dizaines de milliers de morts supplémentaires.

Mais qu’en est-il de Juin quarante. Nous a-t-on dit la vérité, toute la vérité et rien que la vérité suivant la formule consacrée. Je ne le pense pas. Il faut encore ramasser les morceaux cassés d’une poterie et reconstituer, patiemment, celle-ci. Cela doit bien faire cinquante ans que je m’y emploie. Je ne suis pas historien, certes, car si j’étais historien je ne pourrais pas écrire ce que je vais vous conter. Les historiens je leur ai envoyé maints et maints documents très officiels et indiscutables qui n’ont jamais été relatés ni publiés. Tout au plus une vague réponse de type « Oui, mais l’époque n’était pas facile, il faut comprendre… » En fait quelle que soit l’époque ce n’est jamais le bon moment.

Des archives (les cours polycopiés complets de l’Ecole Supérieure de Guerre de avril 1929 à mai 1939), des courriers, des documents, des témoignages…Des centaines de kg de papier jauni. Je ne suis pas conspirationniste car tout ce que j’avance est su, a été écrit a même été filmé comme ce récent docu-fiction sur De Gaulle et son départ pour Londres. On sait que le fameux discours du 18 juin a très peu été entendu, Philippe de Gaulle en convient dans ses mémoires, et n’a pas été enregistré. A cette date personne n’écoutait Radio-Londres. Puisque l’exode battait son plein. On sait que le discours apposé sur bon nombre de bâtiments de couleur jaune et bordé de tricolore date de novembre 1940 et a été rédigé principalement par Churchill et les services secrets britanniques avec l’aide de Geoffroy Chodron de Courcel l’Aide de Camp de De Gaulle qui ne souhaitait pas « Etre vendu comme une savonnette ». On sait que sa photo en uniforme devant un micro date de 1941 grâce à l’insigne en forme de Croix de Lorraine qu’il aborde et que ne fut créé qu’en 1941. Et que cet uniforme avait été taillé, pour la circonstance, dans du drap militaire belge couleur caca d’oie. De Gaulle était furieux mais Chodron de Courcel lui avait assuré que les contrastes seraient plus nets en noir et blanc. On le sait mais on ne veut pas l’entendre. Mais tout cela n’est pas très grave car il faut bien, comme on dit, « faire de la pédagogie ». Donc parler aux gens comme si ils étaient des enfants.

J’ai envie de parler à des adultes. Donc revenons un peu en arrière.

 

L’Ecole Supérieure de guerre et le Général Lucien Loizeau.

Le Général Lucien Loizeau

Le Général Lucien Loizeau Directeur en second de l’Ecole Supérieure de Guerre en 1932. Pourquoi ne l’a-t-on donc pas écouté ?

Inutile de revenir au Vase de Soisson mais parlons un peu de L’Ecole Supérieure de Guerre. En 1932 son Directeur en Second est le Général Loizeau (1879 1878). On compte parmi ses auditeurs quelques brillants sujets : Charles de Gaulle, Jean de Lattre de Tassigny, Alphonse Juin…

Dans ce cadre des enseignements stratégiques et tactiques il publie plusieurs monographies dont « La manœuvre du corps d’armée dans l’armée » publiée par Chanove et Cie (1932).

Cet ouvrage, complètement oublié des historiens, ne saurait être plus clair : Sur la couverture une citation de Confucius : « Si je combats, je gagne »

 

 

 

Extraits :
Page 8 :

« La dernière guerre nous a littéralement intoxiqués avec ses procédés de puissance dans les moyens et de lenteur dans l’action. Or au début de la prochaine guerre les moyens seront limités et, toutes choses égales d’ailleurs, le succès ira au chef qui saura concevoir vite et s’assurer la priorité dans ses déplacements tactiques. Il ne suffit pas par suite de vouloir étudier le guerre en rase campagne il faut encore s’abstenir de l’étudier avec l’esprit de stabilisation dont nous sommes encore beaucoup trop imprégnés. »

Page 9 :

« Réfléchissez, Messieurs, avant de juger. Il s’agit de gagner la première bataille, et il faut que la troupe soit mise en confiance, en situation de se présenter en bonne forme matérielle et surtout morale sur son premier champ de bataille. Sinon quelle débâcle, pire qu’en 1914 ! ».

Page 10 :

« Ce sont les méthodes allemandes qu’il nous faut connaître et supposer à l’adversaire dans nos études, méthodes caractérisées par la brutalité et la rapidité des attaques et à la recherche constante de l’enveloppement des flancs ».

Page 11 :

« Je tiens à attirer votre attention sur la lourdeur des grandes unités, corps d’armée et division, produits de l’expérience de quatre ans de guerre de siège. Laisser ces unités dans leur composition actuelle, en présence des possibilités de l’adversaire (aviation, engins mécanisés, chars) serait les condamner à la paralysie».

Page 173 :

« Prudence et lenteur pourraient donc disparaître, ou du moins être grandement atténuées, si les divisions pouvaient, dans l’approche brusquer les contacts. Il faudrait pour cela les munir d’engins blindés ayant une grande puissance de feu et dotés d’une grande mobilité. Notre char Renaud est nettement insuffisant à cet égard ».

Visiblement le Général Loizeau ne fait pas partie des badernes préoccupées par l’avancement à une époque où toute la stratégie officielle réside dans la défensive et sur la Ligne Maginot ! Dans son auditoire, nous l’avons vu, le Colonel Charles de Gaulle qui visiblement ne dort pas et n’en perd pas une miette. Le Général Loizeau insiste plusieurs fois sur la nécessité de coupler le char de combat et l’aviation. Il est vrai que le Général Etienne avait déjà lourdement insisté sur la mécanisation des troupes et sur la nécessité des chars de combat lourdement armés mais mobiles. Dans ce domaine particulier Charles de Gaulle n’est donc pas le visionnaire que l’on prétend, il a seulement été un bon, voir un excellent  élève.

 

La fameuse Ligne Maginot

Elle fait encore sourire car elle a permis d’engloutir des millions de francs or avec l’efficacité qu’on lui connaît. Pendant toute le « drôle de guerre » qui a duré presque un an elle était garnie de troupes dites de forteresse qui l’entretenaient. Chemin de fer souterrain, artillerie lourde, moyenne et légère, mitrailleuses lourdes, lance flammes, blindages impressionnants. On la jugeait imprenable. Elle avait deux inconvénients. Le premier de s’arrêter aux frontières de la Belgique qui était notre allié afin de ne pas risquer de nuire à nos bonnes relations avec ce sympathique pays. Le second de procurer un sentiment d’invincibilité renforcé par les actualités d’époque.

Mais, néanmoins, elle aurait pu être utile si elle n’avait pas été presque complètement vidée lors de l’offensive allemande de mai-juin 1940. L’Etat Major Allemand utilisa sa fameuse, et pourtant connue, « Manœuvre Schliffen » (« Der Schliffenplan »), que les soldats nommaient « le coup de faucille » (« Sichelschlag ») et qui consistait, justement, à envahir la Belgique à aller jusqu’à Abbeville puis à pivoter brutalement pour couper l’armée française en deux. Devant l’attaque de la Belgique, pays neutre, l’Etat Major décida de vider la fameuse Ligne Maginot en grande partie pour porter les effectifs au Nord-Est. Pendant ce temps là, l’autre partie de l’armée allemande, fortement blindée décida de passer le massif des Ardennes réputé infranchissable. Mais qui fut rapidement franchi.

Les « troupes de forteresse » eurent donc l’ordre de faire demi-tour et de réintégrer la Ligne Maginot. Qui évidemment avait été soigneusement fermée. Les clés se promenaient avec l’Etat Major entre Compiègne et Bordeaux et, malgré de nombreuses estafettes ne purent être récupérées. Quand les Allemands arrivèrent sur la ligne ils furent donc très surpris de voir de nombreux Français, peu armés, sur celle-ci agitant les bras et criant « Kamarades ! ». A certains endroits il y eu de vifs combats mais les Allemands contournèrent ces points de résistance devenus inutiles.

On referma le dossier et on n’en parla plus. Même les Allemands se montrèrent discrets sur la question puisqu’ils étaient censés avoir vaincu la Bête de haute lutte. On ne peut pas refaire l’histoire mais cette fameuse Ligne Maginot aurait pu être utile sans cette grossière erreur de commandement.

 

Le Colonel De Gaulle sous le casque.

Bataille de Montcornet (Aisne).

Elle se déroule principalement à Montcornet le 17 mai où le Colonel De Gaulle, commandant par intérim de la 4eme division cuirassée formée principalement de 14 chars moyens D2 et de 22 chars lourds B1Bis, décide d’opérer une contre-attaque contre une centaine de chars allemands de type Panzer. Les chars français seront pris sous le feu de quatre canons de 88 qui causent, on s’en doute, de gros dégâts, exactement comme plus tard à Abbeville. Mais les Allemands seront arrêtés pendant quelques heures avant qu’on se replie avec de lourdes pertes.  Le Président de la République a décidé cette année de commémorer cette bataille par le dépôt d’une gerbe sur le monument commémoratif. Il s’agit évidemment d’une victoire morale.

Bataille d’Abbeville (Somme).

Elle se déroule à Abbeville dans la Somme du 27 mai au 4 juin et met également, mais partiellement, en jeu le Colonel De Gaulle. Elle oppose les forces franco-britanniques (principalement écossaises dont la Black Watch et les Gordon’s Highlanders) aux forces allemandes. Le Colonel de Gaulle, à la tête de la 4eme DCR armée de chars moyens D2 et de chars lourds B1Bis, comme à Montcornet, décide de lancer une offensive sur le « billard » entre Huppy et les hauts d’Abbeville, particulièrement sur le Mont Caubert. Malheureusement un fossé profond qui n’apparait pas sur les cartes d’Etat Major bloque une partie des chars qui ne peuvent progresser qu’en offrant le flanc. Les chars « tourelle » ne peuvent donc pas riposter. En face la 13eme compagnie du Régiment List armée de canons de 88 devant normalement servir à la DCA. Pas un avion français dans le ciel.  Ces canons, comme à Montcornet provoqueront la destruction de la plupart des chars lourds. Un obus de 88 en tir tendu sur un char provoque des dégâts considérables et ne laisse que fort peu de chances à son équipage. Entre temps le Colonel De Gaulle vient d’apprendre, le 24 mai, qu’il a été nommé Général de Brigade à titre temporaire pour la durée de sa mission, qui commence le 1er juin et qui consiste à rejoindre Paris et prendre le poste de sous-secrétaire d’État au Ministère de la Guerre. La nomination est signée Paul Reynaud.

Henri de Wailly dans « De Gaulle sous le casque » (Perrin 1990) écrit

« Tout ce qui touche à la 4eme DCR est maintenant subalterne. Il délègue le retrait, les décisions d’itinéraires, les choix de cantonnement. Hier soir il se consacrait totalement au combat. En un instant il a cessé et ce matin il est d’ailleurs à Paris…Avant l’aube du 1er juin, accompagné du Capitaine Nérot il quitte Mérélessart…Voici Paris : De Gaulle, encore colonel, commence par aller se changer. Sa première visite est pour Petit-Demange, son tailleur, auprès de l’Ecole Militaire. Il quitte les galons et porte deux étoiles ».

De Gaulle Sous-secrétaire d’état à la Guerre 5 juin 1940. Le Général est déjà en embuscade !

Il quitte également le casque pour le képi qui l’accompagnera durant toute sa carrière. A Abbeville les Ecossais se débrouillent puis se replient faute de ravitaillement pour les chars et de munitions. Le Général Loizeau, lui, était sur le terrain, le 20 juin, près de la Ville de Charmes, avec toutes ses troupes, sans vivres, sans munitions, encerclé par des blindés et pour éviter un massacre il déposera les armes et sera fait prisonnier. Il restera cinq années « sous régime spécial », à ronger son frein, en captivité dans la redoutable forteresse de Königstein près de Dresde. Il avait eu raison trop tôt mais n’a pas été écouté. Et finalement c’est lui qui paye les pots cassés. C’était un stratège militaire mais pas un politicien. Il mourra presque centenaire en 1978 et est enterré près de son épouse au cimetière de Bardines à Angoulême.

 

Les missions du Général et l’émission du Général

« Le 5 juin, Le président du Conseil Paul Reynaud a nommé de Gaulle sous-secrétaire d’Etat à la guerre. Reynaud projette de créer un gouvernement français en exil et charge de Gaulle de préparer le terrain à Londres. »

« De Gaulle débarque pour la première fois à Londres le 9 juin. Mission officielle : obtenir de Winston Churchill que celui-ci envoie en France les escadrilles de la R.A.F. basées en Angleterre qui font cruellement défaut sur le front. Churchill refuse. A sa grande surprise, il voit de Gaulle faire demi tour au moment de quitter son bureau, se retourner, et venir lui murmurer : « Je crois que vous avez tout à fait raison. » Ce que Churchill confirme dans ses mémoires (Plon).

Churchill n’aimait pas Reynaud qu’il surnommait « Le colin froid mayonnaise »  car il était toujours tiré à quatre épingles mais d’une froideur exceptionnelle.

Le 13 juin De Gaulle rencontre Churchill lors d’un repas en France. Le 14 juin De Gaulle retourne à Londres rencontrer encore une fois Churchil qui y est reparti. De retour de cette mission il apprend que Paul Reynand a démissionné. Il est remplacé par le Maréchal Pétain. Il décide donc de le rencontrer et prie son ordonnance de lui réserver une table où le Maréchal a ses habitudes à Bordeaux.

Les deux hommes sont en froid depuis un bon moment. Pétain avait chargé De Gaulle, « qui avait une plume ! »,  de revoir quelque peu son ouvrage « La France et son Armée » en tant qu’ « Officier de plume », c’est à dire de « Nègre », Mais Pétain découvre en 1938, par hasard, cet ouvrage publié sous le nom de De Gaulle.  Et où il n’est même pas cité.

Pétain fait semblant de ne pas le voir et De Gaulle, d’autorité, s’assoit à sa table. Pétain le toise  « Ah, vous êtes général, et bien je ne vous félicite pas ! » De Gaulle se penche vers lui et lui demande quelque chose. Pétain se redresse brutalement et lui dit d’une voix tonnante  » Moi vivant c’est hors de question, je ne vous retiens pas, Monsieur ! » . De gaulle se lève et renverse sa chaise « Puisque c’est ainsi, je ne vous salue pas. Mais nous nous retrouverons ! ». Et il tourne les talons plantant là son ordonnance Geoffroy Chodron de Courcel* qui est obligé de courir pour le rattraper. De Gaulle apprend peu après qu’il ne fait plus partie du nouveau gouvernement et qu’il n’est plus sous-secrétaire d’état. Il déclare devant témoins

« C’est bon, ils ne veulent pas de moi ! Dans ces conditions je fous le camp à Londres« 
(Cité par Albert Fabre Luce dans « Le plus illustre des Français », Editions Julliard.)

* Qui est l’oncle de Bernadette Chodron de Courcel qui deviendra Madame Chirac. Elle héritera de tous les papiers et notes de l’homme qui fut le plus proche de De Gaulle pendant des années et notamment à Londres. Les Chirac auront donc accès, en première main, à de nombreux « secrets d’état » concernant la Résistance et la collaboration. Et ils surent bien les mettre à profit. De Gaulle n’aurait-il pas quelque peu influencé cette union ?

Le 15 juin, il repart pour Londres en voiture pour Rennes puis Brest avec Edward Louis Spears, envoyé spécial de Churchill, qui n’a pas réussi à convaincre Reynaud et Mandel de rejoindre Londres. C’est à bord du contre-torpilleur Milan, et non en avion comme on le dit souvent, qu’il débarque à Plymouth le 16 juin à l’aube.

Charles de Gaulle se sera donc rendu trois fois à Londres en Juin quarante le 9, le 14 et le 16 tandis que Churchill sera venu trois fois en France le 31 mai, le 11 juin et le 13 juin. Son départ aura donc bien été prémédité. Bien que sa mission soit terminée il décide de conserver sa fonction de Général de Brigade. Fonction qu’il conservera jusqu’à la fin de sa vie. Et que personne ne remettra en cause.

L’Amiral Muselier à qui on doit la fameuse Croix de Lorraine

En arrivant à Londres il apprend qu’il a été précédé de peu par l’Amiral Muselier. Celui-ci est plus âgé que De Gaulle et plus gradé que lui. Mais Churchill ne le connaît pas alors qu’il a rencontré De Gaulle plusieurs fois à Londres et en France.

De plus Muselier est Amiral et représente donc la « Royale », la marine française que les Anglais détestent. Et, à vrai dire, c’est un homme du sud, d’assez petite taille,  « aux cheveux noirs bouclés dans le cou » aux yeux de braise et à l’accent chantant, aux gestes vifs.  De Gaulle est un fantassin, de haute taille, imposant, à la diction d’arrière gorge, impassible lorsqu’il est en public ou avec des interlocuteurs. Et c’est un politicien. Muselier se rend compte qu’il ne fera pas le poids et décide le premier juillet de se rallier à De Gaulle, devenant le premier officier-général à faire parti de ce qu’on va nommer « La France Libre ». Il offre à De Gaulle son fanion personnel où se trouve brodée la fameuse Croix de Lorraine en mémoire de sa mère. Elle deviendra le symbole de la France Libre puis du Gaullisme.  L’Amiral Muselier a précédé de Gaulle en faisant un appel aux marins et aux aviateurs. De Gaulle, lui, s’adressera aux Français et à la France et à son Empire.

Non sans mal d’ailleurs et en plusieurs fois qu’il faudra, plus tard, synthétiser dans le « Discours du 18 juin 40 » et mettre en scène. Par la suite les rapports avec Churchill connaîtront quelques périodes difficiles. Churchill dira, notamment,

« Pendant cette guerre j’ai eu une croix difficile à porter, la Croix de Lorraine ! ».

Comme on le voit, en période de guerre  c’est Churchill qui l’affirme

« la première victime est la vérité » et il ajoutait « Et la seconde sont les Dix Commandements ». Et en aparté  » Ma conscience est une brave fille avec laquelle j’ai toujours eu quelques arrangements ». Et il admettait « En temps de guerre, la vérité doit toujours être accompagnée d’un lourd cortège de nuages ».

Souvenons nous que, en ce mois de juin 2020, nous étions en guerre contre le coronavirus alias Covid 19. Suivant les mots même de notre Président. On a encore beaucoup de mal à savoir ce qui s’est réellement passé en mai-juin quarante donc quatre vingt ans après et les version diffèrent suivant les historiens. Ce qu’on sait maintenant c’est qu’on continuait à livrer de l’acier aux Allemands et que les moteurs de leurs avions étaient produits sous licence américaine. Par contre on avait un stock de masques à gaz plus que suffisant puisqu’il en existait même pour les chiens et les chevaux. Mais ils n’ont servi à rien. Le confinement, comme la Ligne Maginot, n’aura pas servi à grand chose puisqu’il a été trop long (on attendait les masques et la solution hydroalcoolique !) et n’a concerné qu’une partie de la population, l’autre partie devant prendre tous les risques sans y être préparée ni sérieusement équipée. Comme en quarante on a eu recours à la débrouille et à la combine et on a du se contenter de masques cousus à la maison (les « Poilus » faisaient déjà de même lors de la première guerre mondiale !). Et on n’est pas sortis de l’auberge ! Et on n’a pas encore tout vu et tout entendu !

Et il n’y aura même pas de baluches à la Libération. Mais il faudra bien faire avec. C’est déjà une forme de RE-SIS-TAN-CE !
GC

P.-S. : Juste une question : On sait que 128 marins de l’Ile de Sein ont rejoint l’Angleterre pour continuer le combat. Chapeau ! Mais que sont devenus les 64429 soldats, marins, aviateurs français évacués à Dunkerque vers l’Angleterre ?
On préfère ne pas donner la réponse. Qu’ils dorment en paix.