Le thé et les Arts Classiques du Tao

par Georges Charles

séchage du thé  Long Jin

Le séchage du thé Long Jing « Puits du Dragon »

Comment dissocier l’art du thé des arts classiques du Tao ?

De tous temps en Chine le thé a toujours accompagné la pratique des Arts Classiques du Tao.

Qu’il s’agisse de poésie, de littérature, de philosophie, des beaux arts comme la peinture, la musique, la sculpture,  de méditation, des arts du poing, de la diététique, de la gastronomie, de la poterie, rien en Chine n’a pu se concevoir sans la bienveillante présence du thé.

Mais ce qui est vrai en Chine l’est également au Japon, en Corée, au Vietnam, en Thaïlande, au Tibet, sans oublier l’Inde et le Pakistan et même la Russie orientale, donc tout ce qu’on l’on considère comme l’Extrême-Orient.

Et que dire alors de l’Orient et du Moyen-Orient où le thé fait partie intégrante de la tradition.

Désormais l’Occident, sous l’exemple de la Grande Bretagne, est devenu également un adepte du thé.

Par expérience c’est la boisson préférée des pratiquants, du moins pendant la pratique ou dans les alentours de celle-ci.

Pour les enseignants et pratiquants de nos Arts Classiques du Tao il serait difficile de concevoir désormais un stage sans la présence du thé pendant les pauses.

Certains d’entre eux, et d’entre elles, sont devenus des amateurs et parfois des amateurs éclairés.

Et le thé pour quelques uns et quelques unes est même devenu une passion.

Ce qui était, au départ, une boisson chaude est devenu presque un rituel lié à la pratique et appartenant aux pratiquants.

Le thé dans sa version britanniques et Georges Charles

Par le fait du plus grand hasard et des circonstances je fais partie d’une famille franco-écossaise et, depuis mon plus jeune âge, j’ai eu le privillège, chez ma grand mère Fernande Charles-Sinclair, à Boulogne sur Mer, de profiter du « petit » déjeuner, alias breakfast, et du five O’clock tea traditionnels tel qu’il était servi dans la Gentry.

 

le Sinbar en janvier 1939

Lord Cecil Ronald Sinclair sur le « Sinbar » en juin 1939 à Chelsea.
Il rejoint son bateau, « The Queen of the Channel » qui va aider au réembarquement des troupes à Dunkerque, faisant ainsi échapper plus de 1800 soldats Britanniques et Francais.

 

Bien que très décoré (VC, DSO, GC…) à la suite de la bataille de la Somme, en 1916, il reçut une autre décoration des mains de Churchill pour cette action de « rescue »et une croix de guerre décernée par le Général de Gaulle.

 

La plupart des Français ne resteront pas en Angleterre et demanderont à revenir en France, croisant ainsi les Français de Londres qui arrivaient par leurs propres moyens.
Dans la proportion de un pour cent.

 

Désolé mais c’est la réalité !

 

Et cela vaut bien une tasse de thé pour s’en remettre.

 

Par la suite Ronald Sinclair est venu s’établir en France, à Boulogne sur mer.

 

Il avait assez mal toléré la Victoria Cross remise aux Beatles, ces cafards chevelus, par sa Gracieuse Majesté elle-même alors qu’elles avaient été assez rares sur le Champ de Bataille et qu’elle avait été refusée à des Officiers des Gordon’s Higlanders qui avaient donné leur vie, un membre ou leur santé « pour le Roi des Belges » en combattant sous ses ordres.
Et là même une tasse de thé ne suffisait pas à apaiser sa rancoeur.
Autres temps autre moeurs.

 

 

Georges Charles à Chelsea

Georges Charles à Chelsea au bord de la Tamise.
Sa grand-mère, Fernande Charles-Sinclair est bien complaisante !
Et cela amuse Lord Sinclair, le vrai.
1954 peu après le Couronnement de la Reine Elisabeth II auquel nous avions été conviés.

 

Georges Charles et Sir Cecil Ronald Sinclair

Et en hiver, toujours Georges Charles avec Lord Cecil Ronald Sinclair, « Bon-Papa » en 1954 au zoo et sous la neige.

 

Probablement peu avant d’aller prendre un thé.

 

Dans tous les cas, bien évidemment, nous buvions du thé, britannique certes, même écossais (Ty Phoo Tea pour ne pas le citer) et même plusieurs sortes de thé que Sir Cecil Ronald Sinclair, que je nommais Bon-Papa, faisait spécialement mélanger (blend) chez un spécialiste d’Edinburgh.

 

Il est vrai qu’il faisait également confectionner ses cigarettes, en Turquie, et ses Whykies à Aberdeen.

 

Au pluriel car il avait plusieurs « blend » en réserve.

 

Dont de fameux crus, alors invendables car trop fumés et tourbés, produits par sa famille dans le Comté de Caithness, près de Sinclair Bay vers et, surtout, dans les Orkneys ou Orcades dont l’un de ses lointains ancêtre était Prince.

 

Désormais ces whyskies, alors considérés comme imbuvables (!), se commercialisent à prix d’or surtout à, l’étranger et mieux encore quand ils ont des noms imprononçables au commun des mortels..

 

Car presque tous les Ecossais, au moins ceux des Clans, ont leur « blend » favori, donc composé, encore sur mesure, des divers crus régionaux.

 

Avec ma grand mère nous allions en Angleterre par le ferry de Boulogne en partant de bon matin pour profiter du brekfast et en revenant à l’heure du souper, où l’on servait encore de la « turtle soup » et ceci après avoir dégusté du thé, au five O’clock, dans un salon réputé à Londres ou, mieux, à Chelsea sur les bords de la tamise où elle avait ses habitudes.

 

Pendant les vacances de mi-saison j’étais invité à Exeter chez ma tante, Marguerite Sinclair, mariée au Baronet John Barrett, et qui tenaient une guest house de bon aloi où ils se livraient, de plus, au commerce des antiquités, dont de très belles pièces chinoises.
Tout en buvant du thé.

 

C’est dire que le thé à l’anglaise, ou du moins britannique si on considère cette branche écossaise fort ancienne des Sinclair sans oublier celle des Gordon, n’avait plus guère de secret pour moi y compris dans ses à-cotés que sont les muffins, les crumpets, les scones, les yorkshire pudding et autres scamble eggs du matin accompagnant du porridge écossais et, parfois, même, des harengs saurs.

 

Et donc des fameux Earl Grey et autres Imperial Souchon fumés et parfumés généralement dégustés dans ces occasions particulières et singulières.
Le tout dans des tasses soit typiquement britanniques de Minton ou autres Wedgwood ou, parfois, dans des tasses chinoises provenant des expéditions ancestrales au Pays des Célestes.
Il y a plus ou moins prescription à ce sujet et je ne parlerai surtout pas du Palais d’Eté et de Gordon !
Si je précise encore que ma chère Maman, Françoise, habitait et était née à Enghien Les Bains, une version assez particulière, Bo pas Bo, ou Bo no Bo (Bourgeois non Bohème !), de la banlieue nord, et revevait des amies enghiennoises de la meilleure société, l’après midi, sous le portrait Queen Elisabeth The First, on comprendra facilement que je suis tombé dans la théière tout petit.

 

Mais pas dans le thé à la menthe et la corne de gazelle.

 

Je le regrette, mais c’est ainsi.

 

Et je ne pense pas que tout le monde puisse en dire autant au pays des Grenouilles.

 

Enghien

Le contexte enghiennois
Le chat n’est pas celui de ma chère maman mais Meimei le chat rose, qui m’a été offert par Xavier, en visite.
Donc le petit Tigre Blanc.

 

 

Elisabeth 1 Enghien

Et à gauche le tableau familial représentant la Reine Elisabeth Première (1533 1603)
Après l’exécution de la Reine Mary d’Ecosse, Elisabeth ordonna que son effigie trône obligatoirement dans les demeures des nobles d’Ecosse.
Ce qui fut évidemment le cas chez les Sinclair et les Gordon.
Si on observe attentivement et de près le tableau on voit une vipère brodée sur la manche et la robe est parsemée d’yeux, d’oreilles, de bouches et de taches de sang.
Ce tableau ayant été situé en hauteur au dessus d’une cheminée
on ne pouvait évidemment pas voir ces détails censés dénoncer la vraie nature d’Elisabeth.
Elle tient un arc en ciel sur lequel est inscrite cette devise « Non sine sole iris »
« Pas seulement la clarté de l’arc en ciel »
Ce qui incitait à la méfiance car « les tableaux ont des oreilles » !
Maintenant il est chez ma soeur, Catherine.

 

By Jove.
Voilà pour le thé.
Maintenant il en va autrement du thé chinois ou du thé de Chine !
C’est un peu celui qui m’a permis de me libérer.
Ouf !

Le thé dans sa version chinoise, Wang Zemin et Georges Charles

 

J
’ai également eu la chance, il y a déjà une quarantaine d’années de rencontrer un maître dans ce domaine particulier du thé chinois.

Il s’agissait de Wang Zemin, qui alors, réfugié en France, se faisait nommer Tai Ming Wong et qui possédait une société d’import-export, la Sodimpec, située rue Monsieur le Prince, non loin de la Sorbonne.

 

 

Wang Zemin

Wang Zemin (1909 2002) aussi Wang Tsö Ming, Wang Tse Ming, Tai Ming Wong
Portrait par Patrice Vaidie pour « Le Kung-Fu Wushu en souriant ».

Et qui fut, également, pendant près de dix années mon enseignant dans les Arts du Poing.

Je n’aime pas utiliser ce terme si galvaudé de « maître » car il n’est connu ni en Chine, ni au Japon ni dans aucun des pays concernés par ces arts du poing et au-delà par ces transmissions dites traditionnelles.

Il fut bien plus que cela pour moi car il était simplement mon professeur dans bien des domaines qui dépassaient, heureusement, le fait de casser des briques et de faire le grand écart.

Ce que je faisais très bien par ailleurs avant de la rencontrer.

Ce qui dépassait, également, les aphorismes de bazar bien qu’il en connut de nombreux attribués à son ancêtre Wang Yangming dont on lui reprochait, en Chine, la filiation.

 

 

Wang Yangming

Wang Yangming ou Wang Shouren ( 1472 1529) ancêtre de Wang Zemin.

Wang, tout comme moi, avait de nombreuses passions.

Ce qu’il est convenu de nommer les « arts martiaux », donc les arts chevaleresques, la gastronomie, la littérature et la poésie, le bon vin et le thé.

 

Il se trouva donc obligé de m’initier à « l’autre thé » bien qu’il concédait que sur le plan du thé « occidental » j’avais une certaine éducation.

Il me conta un jour que sa famille possédait, avant la révolution, et même avant la République, donc avant 1911, en Chine les terres où poussaient les crus les plus renommés de Long Jing, le « Puits du Dragon » qui est l’un des thés les plus réputés des amateurs orientaux et, parfois, occidentaux.

Le marquisat du Clan Wang de Yue, donc il était descendant direct en tant que fils ainé du Comte, se situait à proximité de Hangzhou et le Clan était considéré comme le « protecteur » de la ville qui devait sa principale ressource au négoce du thé et à tout ce qui approchait ce négoce.

 

Wang, né en 1909, était donc Comte de Yue et le fut jusqu’en 1911.

 

Encore de la bonne société puisqu’un de ses ancêtres avait rencontré Charles George Gordon, Chinese Gordon, plus tard Gordon Pacha, lorsqu’il avait délivré Hangzhou de l’emprise des Taiping.

Les collines les plus réputées où étaient produits les plus grands crus de Long Jing appartenaient donc à sa famille et ceci depuis des siècles sinon deux millénaires !

 

L’un des « Grands Ancêtres » du Clan Wang de Yue étant le fameux caligraphe Wang Xizhi (Wang Hsi Chih) (303 361) lui-même donné comme ancêtre de Wang Yangming (Wang Shoujen), philosophe et homme d’action (1472 1529).

 

 

Wang Xizhi ou Wang Hsi Chih (303 361)

Le calligraphe Wang Xizhi (303 361)
Grand Ancêtre du Clan Wang de Yue.

 

Ces coïncidences de destinées entre les deux familles, les deux Clans, avaient amusé Wang et il avait immédiatement opéré un rapprochement entre Occident et Orient allant même comparer l’Epée au Sept Etoiles à Excalibur et Gehong à
Merlin !

 

Concernant les Sinclair, considérés comme « l’une des plus anciennes familles européenne », l’origine du Clan remonte au Danemark vers les années 700 et en France en 911 avec l’officialisation du titre de Comte de Saint Clair suite au traité de Saint Clair sur Epte, puis en Ecosse où le Clan s’établit, dans les Highlands et les Orcades avant l’an mil, retrouvant ainsi, grâce à la conquête normande, des terres ancestrales et le Titre de Jarl of Orkneys.

 

Donc du pignon sur rue dans les deux cas particuliers !

 

Comte Wang de Yue

Madame et Monsieur le Comte Wang de Yue à Hangzhou dans les années 1880
Wang Hongchan est le grand-père de Wang Zemin.
Il possédait 95% des plantations de Long Jin autour du Lac de l’Ouest.

Archives personnelles GC.

 

Il est marié à la fille ainée d’un Prince Mandchou (Qing) afin de faciliter les bonnes relations entre les deux ethnies !
Mais elle n’a pas l’air trop commode alors que lui semble assez débonnaire.

Elle tient, par ailleurs, une sorte de cravache, insigne de son rang sous les Treize Bannières.

Wang m’a expliqué que la photo avait été prise après un énorme banquet l’honneur de son grand père et offert par la communauté allemande de Hangzhou.

Ce qui explique que le bas de sa veste soit quelque peu ouvert.

Il a du boire plus de bière que de thé Long Jin !

Il m’a également expliqué que son grand père, comme son père, détestaient les Arts du Poing mais pratiquaient tous deux le Tao-Yin.

 

Et l’Art du Thé !

 

 

Le Thé Long Jin et les Sept Etoiles du Clan Wang de Yue

 

 

 

Collines de production du thé Long Jing

La Colline de l’Origine des Wang ou de l’Empereur de Jade qui produit l’un des meilleurs thés de Long Jing près de Hangzhou, lieu qui appartenait jadis au Clan Wang de Yue

 

Au sommet de cette fameuse colline se trouvait un temple taoïste qui est désormais un « pavillon de thé » très connu et qui a la particularité de disposer de setp jarren en bronze, disposées comme les sept étoiles de la Grande Ourse, donc du Chariot ou du Boisseau (Teou) et contenant de l’eau.

 

 

Sept Chaudrons de Wang à  Hanzhou

Les « sept chaudrons protecteurs de Hangzhou » au sommet de la Colline de l’Empereur de Jade. Ils sont datés de 940. Photo Marco Mazzari, enseignant des Arts Classiques du Tao.

 

 

Sept Chaudrons détail

Le détail d’un des chaudrons de bronze. On distingue plusieurs Ba Gua.

 

Ces chaudrons datent des alentours de l’an mil et sont censés protéger la ville de Hangzhou des incendies.
Ils représentaient, bien évidemment, symboliquement le « Clan des Sept Etoiles », donc le Clan Wang de Yue qui, avant l’avènement de la République, de la Révolution et de la République Populaire de Chine, était considéré historiquement comme le « Protecteur de Hangzhou ».
En contrebas se situe le « Champ des Huit Trigrammes » au centre duquel se touvait également un temple dont il ne demeure que quelques vestiges.

 

 

Champ des Huit Trigrammes à Hangzhou

Le « Champ des Huit Trigrammes » tel qu’on l’apperçoit du sommet de la Colline de l’Empeteur de Jade. Au centre de ce champ est un autel des Song où se pratiquaient des rituels taoïstes.

 

C’est traditionnellement au centre du « Champ des Huit Trigrammes » que se déroulaient des pratiques énergétiques et martiales du Clan Wang de Yue.

 

Champ des Huit Trigrammes Baguatian

Le « Baguatian » ou Champ des Huit Trigrammes rénové.

 

Ce champ, en très mauvais état, a été restauré récemment grâce au tourisme local et un deuxième « Champ au Huit Trigrammes » a même été reproduit plus proche de Hangzhou et donc plus accessible au tourisme.
Il va sans dire que, sur place, on évite de parler de ce Clan puisqu’il représentait la féodalité impériale dans ce qu’elle avait de plus significatif et dérangeant.
La destitution du Clan a évidemment permis de récupérer les plantations de thé et de les nationaliser soit disant au profit des communautés paysannes.

 

Thé yunnan tuo cha

Quelques tailles de conditionnement du thé en Chine !
Photo et 4 suivantes de Marco Mazzari, enseignant des Arts Classiques du tao.

 

Thé compressé de Chine

Une boutique de thé à Hangzhou

 

thé chinois compressé

Du thé noir compressé en forme de guéridon !

 

service à thé

Un coin pour la dégustation du thé de Longjing

 

 

Les sources merveilleuses du Clan Wang de Yue

 

Et, de plus, sur le territoire du clan se situaient quelques sources des plus réputées de la Chine tant pour les amateurs de thé que pour les calligraphes : la source des tigres galopants, la source du Dragon Jaune pour ne citer que les deux principales.

source des deux tigres

La source « creusée par deux Tigres »

 

source des deux tigres

La légende locale assure que ce sont deux tigres qui en grattant le sol de leurs griffes ont fait jaillir une source réputée.

 

source du Tigre Hangzhou

Le « Source du Tigre » est également très réputée puisqu’elle était recommandée par plusieurs empereurs : la promotion était bien assurée.
Elle l’est toujours mais le Clan Wang de Yue ne commercialise plus cette eau.

 

source du tigre plaque

La plaque explique
« La source du Tigre est claire et fraiche.
C’est l’une des divines sources de Hangzhou.
L’Empereur Qianlong la recommandait après l’avoir goûtée.
Il affirmait que le Souerce du Tigre était la troisième de Chine grâce à sa pureté et à sa douceur.
Il était reconnu que lorsque les empereurs Kangxi et Qianlong se rendaient en visite à Hangzhou, tous deux demandaient à ce que l’eau de la Source du Tigre leur soit servie chaque jour ».

C’est une bonne publicité qui permettait à la Famille Wang de commercialiser l’eau de la source dans tout le pays et même à l’étranger.

 

source tigre eau puisée

Mais on continue à venir de loin pour y remplir qiuelques bidons de plastique !

Pour les esthètes du thé apprécier un grand cru du Puits du Dragon infusé dans l’eau de la source des Tigres galopants était un privilège recherché.

 

Source du Tigre Hangzhou

La source du Tigre près de Hangzhou.
Elle produit toujours une eau très réputée pour le thé et la calligraphie !

 

 

source du Dragon Jaune Hangzhou

La très impressionnante « Source du Dragon Jaune »
Une autre source très réputée dans toute la Chine.

 

 

Cet attachement au thé faisait que le Clan Wang de Yue avait également acquis de nombreuses part dans les fabriques des théières en terre violette de Yi Xing, également très réputées dans toute la Chine et jusqu’au Vietnam, en Corée et au Japon ainsi que dans toute la diaspora chinoise.

 

thé Yixing source à Hangzhou

Cette source évoque le thé de Long Jin et les théières violettes de Yixing utilisées dans la cérémonie du thé « Gong-Fu ».

La Famille Wang possédait de nombreuses parts dans la fabrication de ces théières exceptionnelles dont les amateurs ne peuvent plus se passer !
L’un des thés les plus réputés en Chine, le Long Jin, les meilleurs crus de ce thé, les meilleures eaux de source pour le préparer et les meilleures théières pour le faire infuser et, dans une certaine mesure, un « gong-fu » très particulier transmis de génération en génération, quelques ancêtres exceptionnels, voilà simplement ce qui explique la position très particulière de ce Clan.
Voilà aussi pourquoi on n’en parle plus lorsque l’on visite ls terres du Clan et particulièrement la « Colline de l’Empereur de Jade » ou « Colline de l’origine (du clan) de Wang ».

Ce Clan, grâce au thé s’enorgueillissait de posséder les revenus de « Cent Familles ».

Or, pour disposer du revenu d’une famille il fallait posséder au moins cent bœufs.

Les revenus du Clan Wang de Yue équivalaient symboliquement à « Wan Niu » donc une myriade de bœuf.

En Occident on dirait simplement 10 000 bœuf.

Les Chinois disaient donc « Les bœuf du clan Wang de Yue sont aussi innombrables que les étoiles dans le ciel »

 

 

Publicité Wang Iridium Computers

Une page de pub dans un magazine pour Wang Iridium Computers (1990)
Les « Sept Etoiles » sont toujours présentes !

Et les armoiries du clan étaient donc représentées par les sept plus belles d’entre elles : celle du Boisseau (Teou) ou de la Grande Ourse.

« De Sinople aux Sept étoiles d’or »

Donc un étendard de couleur verte rappelant la couleur du thé Long Jing comportant les sept étoiles de la Grande Ourse, l’Empereur (Wang) étant représenté par l’Etoile du Nord, la Polaire (Tai Pei Tai Yi – Grande Unité du Grand Nord -).

Auquel s’ajoutait la devise du Clan Wang de Yue « San Heng Yi Shu Wang » « Trois Transversales Un Axe (c’est) Wang » ou « De long en large mais dans l’Unité c’est Wang ».

L’axe, donc l’Unité,  étant donné par la Polaire.

 

carte ancienne du ciel en Chine

Carte chinoise ancienne du Ciel

 

Les Chinois, jadis, se nommaient les « Célestes »

 

 

Grande et Petite Ourses

Le symbole (Xiang) très puissant de la Grande et de la Petite Ourse avec comme pivot central (Zhong Shu) la Polaire.

 

San Yi étant les « Trois Unités » que l’on retrouve au chapitre XIV du Daodejing de Laozi mais également dans la formule « San Jiao He Yi » « Les trois Enseignements sont Un » donc dans San Yiquan – le Poing des Trois Unités ou des Trois Harmonies que j’ai l’honneur de diriger puisque Wang Zemin m’a confié la succession de son Ecole, donc de son Enseignement.

 

Wang Zemin lorsqu’il était établi à Shanghai jusqu’en 1949 puis à Paris jusqu’en 1979 exportait ou importait de nombreux produits dont, bien évidemment le thé.

Egalement le ginseng mais c’est une autre histoire.

J’eus donc l’occasion, à partir des années soixante dix, grâce à lui, de déguster des grands crus chinois des meilleures provenances alors qu’on en était encore, en France, aux infusettes remplies de poussières indéfinies.

Donc de découvrir le thé de Chine, ses façons de le préparer et de le boire, sinon de le déguster entre connaisseurs puisque les élèves chinois de Wang, qui dépassaient tous la soixantaine, étaient également de fervents amateurs de cette boisson d’éveil.

 

Les Arts Classiques du Tao, le Wushu et le Yunnan Tuocha

 

Au tout début des années quatre vingt dix notre Association l’IDAMCT (Institut des Arts Martiaux Chinois Traditionnels) passa un sympathique accord avec l’importateur en France du thé Yunnan Tuocha.
Georges Charles avait rédigé, dans le cadre de la Vie Naturelle, un article sur ce thé et ses particularités.
Ce qui permit de mieux le faire connaître au grand public en faisant valoir ses effets sur le taux de cholestérol et la présence du fameux champignon du thé ainsi qu’un faible taux de tanin et de théine (théobromyne).
Cet importateur nous proposa d’effectuer une campagne conjointe de publicité et de réaliser des pochettes contenant à la fois des informations sur nos pratiques et des informations sur le Yunnan Tuocha.
Ce qui fut réalisé comme vous pouvez le voir ci-dessous.
Une fois encore, qu’on le veuille ou non, Georges Charles contribua à mieux faire connaître et apprécier le thé chinois en France.

 

Yunnan Toucha Tryptiquz

Le Wushu, l’Ecole San Yiquan et le Yunnan Tuocha dans les années 1990.
Archives IDAMCT

 

Yunnan Tuocha 2

Les pochettes tryptiques du Yunnan Tuocha et de l’Institut des Arts Martiaux Chinois Traditionnels dans les années 1990.
Le Hors Serie N° 2 de la revue Tao-Yin de Georges Charles sur le thé chinois
Pour lire ce hors série exceptionnel
lien desactivé

C’est cette passion qui m’incita à réaliser, en tant que rédacteur en chef et concepteur ainsi que rédacteur le Hors Série HS2 de Tao-Yin sur le « THE CHINOIS » paru au 4eme Trimestre 1997 et qui fut, probablement, le premier ouvrage en langue occidentale présentant les divers thés de Chine, la façon de les préparer et de les apprécier.

 

 

Hors série HS2 Thé chinois

Le Hors Série N°2 Tao-Yin sur le thé chinois réalisé par Georges Charles

Ce Hors Série exceptionnel fut réalisé avec l’aide, exceptionnelle, de Madame Yu Hui Tseng de La Maison des Trois Thés.

 

La présentation des thés, en fiches, a désormais fait école et le texte de ce hors série a été maintes fois repris par les adeptes sans scrupule du « copier-coller » preuve qu’il demeure une certaine référence.

 

thé chinois récapitulatif des crus

Une page du hors série avec le récapitulatif des crus, de la température de l’eau et du temps d’infusion ainsi que du mode préparatoire.

 

 

page du thé Longjing

La fiche du thé Longjing dans le Hors Série Tao-Yin : famille ; région ; caractéristique ; couleur de l’infusion ; parfum de l’infusion ; préparation et commentaire. Plus d’une trrentaine de fiches sur les plus grands crus chinois et sur les thés de Chine.

Depuis cette passion ne m’a pas trop quittée et j’ai pu la faire partager, à mon tour, à mes élèves des Arts Classiques du Tao.

Les priant même et surtout d’aller se perfectionner en rencontrant des spécialistes du thé.

Nul n’est parfait en ce bas monde et de multiples activités ne m’ont pas trop laissé le temps de dépasser le stade de l’amateur éclairé mais bénéficiant quand même d’une longue expérience en la matière.

Et, de par la nature de mon enseignement, depuis un moment déjà je me suis tourné vers plus de liberté.

J’avoue avoir quelque mal à me plier, dans ce domaine particulier, à un rituel trop construit.

Et, sans que ce soit une critique, je rappelle souvent aux passionnés que les Maîtres de Thé du temps jadis ne disposaient ni d’un thermomètre pour mesurer la chaleur de l’eau ni d’un chronomètre pour vérifier la durée de l’infusion !

Mais qu’ils agissaient avec ce fameux « Gongfu » ou « Kung-Fu », ce « savoir faire »  ou « Know-how » sensationnel indispensable à toute réalisation dans un domaine particulier.

La taille des bulles dans l’eau qui commence à bouillir, entre œufs de poissons et œufs de grenouille, les informe visuellement de la température idéale de l’eau.

Et l’envie qu’ils ont de boire du temps idéal d’infusion !

Après, comme tout bon ouvrier il faut avoir, aussi, de bons outils : du bon thé, de la bonne eau, une bonne façon de faire chauffer cet eau, une bonne théière, de bonnes tasses, de bons amis et un lieu propice.

Et le secret de la pratique réside dans la pratique et dans elle seule disait Guo Yunshen

Bien acheter son thé, bien conserver sont thé, bien préparer son thé, bien boire son thé est le secret de la pratique du thé.

 

Le Thé chinois et les Arts Classiques du Tao

 

Mais un peu de pratique dans ce domaine ne nuit pas !

Et c’est pour cela qu’il faut s’initier à l’art du thé avant de devenir soi-même un amateur puis, éventuellement, un artiste.

Partager un moment de quiétude, de sérénité, de bienveillance dans une activité sympathiquement humaine c’est déjà un objectif remarquable.

Rentrer dans le monde mystérieux du thé, de sa littérature, de sa poésie, de son artisanat, de l’incitation au voyage ou à la méditation c’est ce qui est possible.

Je ne puis que vous conseiller de prendre un guide : il existe plusieurs écoles de thé ayant bonne réputation et pignon sur rue.

Mais je peux, aussi, vous conseiller un ami qui est l’un de mes élèves, l’un de mes « anciens », l’un de mes assistants et qui, par ses recherches personnelles dans le domaine du thé, a acquis l’expérience et le savoir faire lui permettant, à son tour, de transmettre cet Art du Thé au sein des Arts Classiques du Tao.

Grâce à lui nous pouvons donc proposer une nouvelle pratique sinon un nouvel enseignement qui complèteront la pratique des arts chevaleresques, de l’énergétique, de la calligraphie, du Feng Shui…

Il s’agit de M. Philippe TONNERRE qui pourra vous initier, chez vous, durant l’un de vos stages, en trois cérémonies :

Le thé des poètes
Le thé des lettrés
Le thé de l’Empereur

Et qui vous apportera bien évidemment tous ses conseils dans le choix du thé, dans son achat, dans sa préparation, dans sa conservation et dans ses à-côtés (théières, services à thé chinois…).

Sur rendez vous : Contact 06 24 89 96 29

 

Philippe Tonnerre 1
Philippe Tonnerre pendant un stage des Arts Classiques du Tao à Paris

 

Philippe Tonnerre 2
Le thé est pret à être servi par M. Philippe Tonnerre

Philippe Tonnerre 3
Pour qu’une tasse puisse être remplie il faut d’abord qu’elle soit bien vide !

 

Thé Philippe Tonnerre 4

M. Philippe Tonnerre sert une « liqueur » de thé vert lors d’un stage des Arts Classiques du Tao et de l’Ecole San Yiquan à Paris
Le terme liqueur désigne traditionnellement l’infusion du thé.

 

 

Arts Classiques du Tao
Thé à domicile ou sur demande

Les secrets des thés chinois chez vous
ou lors d’un de vos stages
en Trois Cérémonies

Le thé des poètes
Le thé des lettrés
Le thé de l’Empereur
Conseils sur l’achat, la conservation, l’utilisation du thé et ses accessoires Contact : M.Philippe Tonnerre
Tél.: 06 24 89 06 29

 

 

Le thé en Chine

 

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