Le Feng Shui, les bases fondamentales (2/7)

Le Feng Shui des origines… un « Arts Classique du Tao »

Il est difficile de comprendre le principe d’action du Feng Shui si on détache celui-ci de son contexte originel et du mouvement de pensée qui l’anime encore plusieurs millénaires après que ses bases fondamentales aient été édictées. Or, le Feng Shui est, à l’instar de la calligraphie, de la médecine, des pratiques énergétiques comme le Daoyin Qigong, des arts internes, dits  » martiaux « , comme le Taijiquan (Tai Chi Chuan), le Xingyiquan (Hsing I Chuan), le Baguazhang (Pa Kua Tchang), la diététique et la nutrition, la musique, la poésie donc l’une des multiples manifestations de la philosophie du Tao. Il s’agit donc, une fois encore, d’un  » Art Classique du Tao « .

On peut désigner comme  » Art Classique du Tao  » la mise en application sur le terrain, et souvent d’une manière très concrète, des principes fondamentaux de la pensée, ou philosophie, chinoise.

Cette pensée chinoise est, elle-même, résumée dans les grands textes dits classiques qui datent, pour la plupart d’entre eux, de plusieurs siècles avant notre ère. Bien souvent, en Occident, nous considérons ces textes comme des récits historiques (Livre des Annales; Livre des Printemps et des Automnes), des recueils de poésie (Livre des Odes), des documents ethnologiques (Livre des Rites, Petit Calendrier des Xia, Prescriptions Mensuelles), des traités de sagesse plus ou moins ésotériques (Livre de la Voie et se son effet -Daodejing ou Tao Te King- de Laozi ou Lao Tseu, Liezi ou Lie Tseu, Zhuangzi ou Tchouang Tseu, Wainanzi ou Houai Nan Tseu) quant il ne s’agit pas purement et simplement de divination (Yijing ou Yi King – le Livre des Transformations ou Mutations… ).

Seuls les acupuncteurs, ou peu s’en faut, utilisent rationnellement un classique, le Wangdi Neijing Suwen ou Canon de la Médecine Interne de l’Empereur Jaune. Ces ouvrages, même traduits en français, sont un peu considérés comme des curiosités exotiques qu’il convient de disposer en bonne place dans une bibliothèque savante. On attribue, par ailleurs, à Confucius – Kongzi – à peu près tous les proverbes chinois ou présumés tels, ce qui est bien pratique dans les banquets électoraux.

La plupart des occidentaux se retrouvent donc, par rapport à ces textes, dans la situation de collectionneurs de porcelaines chinoises. On achète ces objets colorés dont on apprécie malgré tout la finesse et la beauté pour les enfermer dans une vitrine en oubliant quelque peu, qu’en Chine, ils furent utilisés quotidiennement et de manière très pragmatique soit pour manger soit pour prendre le thé soit pour contenir des aliments ou des produits très divers. Donc pas seulement pour la décoration. De même que pour un service à thé comprenant plusieurs pièces différentes mais utilisées ensemble, ces textes classiques s’utilisent et se complètent fort bien lorsqu’ils servent de support de pratique dans le cadre d’un  » Art Classique du Tao « .
Chacun d’eux peut apporter des indications fort utiles quant à la conduite à tenir dans ce qu’il convient de faire ou d’éviter de faire. Les anecdotes historiques ne sont là que pour étayer le propos et mieux illustrer celui-ci. La langue chinoise qui ne connaît, au travers des conjugaisons, ni passé ni futur permet le tour de force de considérer que ce qui s’est produit il y a plusieurs millénaires fait encore partie du présent… donc du futur. Donc est toujours utilisable avec le plus grand profit.Prenons un exemple concret. Lorsque nous traduisons en Occident le chapitre XV de Laozi par :

 » Autrefois ceux qui pratiquaient la voie étaient subtils, pénétrants, insondables… « . Un Chinois lira plus simplement  » De tous temps ceux qui pratiquent la voie sont subtils, pénétrants, insondables… « .

Dans le premier cas il s’agit plus ou moins d’un conte de fée de type  » Il était une fois dans un pays lointain… « . Donc d’un récit plus ou moins ésotérique dont il va falloir, éventuellement, chercher la clé pour qu’il devienne utile à condition, encore, de l’adapter.

Dans le second cas il s’agit d’une simple constatation presque d’un rapport de gendarmerie : Que ce soit avant hier, hier, aujourd’hui, demain ou après demain celui qui pratique la Voie est subtil, pénétrant, insondable. Il n’est plus question d’un hypothétique sage du temps jadis et d’ailleurs mais de vous et de moi à la seule condition que l’on décide de pratiquer la Voie.

Ce qui est très différent car du statut de spectateur passif d’un film d’époque à costume on devient acteur de sa propre vie ou Voie. Il n’est plus même besoin de se déguiser en Chinois du temps jadis pour espérer obtenir un résultat. Il suffit de se référer aux textes classiques et de suivre la Voie telle qu’elle est décrite de diverses manières.

Le Feng Shui n’échappe pas à cette règle puisqu’il procède très directement des principes fondamentaux décrits dans ces ouvrages. Ce qui était vrai jadis – le ciel Grand Yang est en haut, la terre Grand Yin est en bas, les nuages Petit Yang montent et la pluie Petit Yin descend, les saisons se succèdent comme les périodes de la journée et les âges de la vie, il existe une pièce ou un lieu pour manger, une pièce ou un lieu pour dormir – est encore vrai aujourd’hui et le sera demain.
Le Temple du Ciel

Dans ces principes fondamentaux ce qui est vrai en Chine l’est également chez nous. Le feu brûle et monte et l’eau mouille et descend. Les réelles différences ne se manifestent, en réalité, que dans les points de détail et, dans ce cas, il suffit simplement de savoir s’adapter.

Croyez-vous, par exemple, que les préoccupations d’un commerçant chinois différent profondément des préoccupations d’un commerçant européen et que celles d’un commerçant européen différent profondément d’un commerçant français ou belge ? Même s’il est chinois ? Il en va de même pour la mère de famille qui travaille et doit, malgré tout, s’occuper de son foyer en surveillant son budget.

Le Feng Shui n’échappe pas à cette règle puisqu’il procède très directement des principes fondamentaux décrits dans ces ouvrages. Ce qui était vrai jadis – le ciel Grand Yang est en haut, la terre Grand Yin est en bas, les nuages Petit Yang montent et la pluie Petit Yin descend, les saisons se succèdent comme les périodes de la journée et les âges de la vie, il existe une pièce ou un lieu pour manger, une pièce ou un lieu pour dormir – est encore vrai aujourd’hui et le sera demain. Dans ces principes fondamentaux ce qui est vrai en Chine l’est également chez nous. Le feu brûle et monte et l’eau mouille et descend. Les réelles différences ne se manifestent, en réalité, que dans les points de détail et, dans ce cas, il suffit simplement de savoir s’adapter.

Croyez-vous, par exemple, que les préoccupations d’un commerçant chinois différent profondément des préoccupations d’un commerçant européen et que celles d’un commerçant européen différent profondément d’un commerçant français ou belge ?

Même s’il est chinois ? Il en va de même pour la mère de famille qui travaille et doit, malgré tout, s’occuper de son foyer en surveillant son budget.Concernant l’habitat il en va de même car, quoi qu’on fasse, le soleil se lève toujours à l’est le matin et se couche toujours à l’ouest le soir tandis que la cave aura toujours tendance à être humide puisque se situant justement sous la maison… et ceci en Chine comme en France ! Comme l’affirmait très justement un humoriste d’autrefois  » On aura beau dire et on aura beau faire, de toute manière, on rencontrera de moins en moins de gens ayant connu l’empereur ! « .

Ce que l’on sait, par contre, c’est que les Chinois, gens très pragmatiques aiment à se baser sur l’expérience vécue et surtout longuement et bien vécue. Ils font donc plus confiance aux paroles et aux écrits de leurs compatriotes, même et surtout s’ils furent leurs ancêtres, qu’en des rats de laboratoire ou qu’en une théorie créée avant-hier soir par un quelconque chercheur en mal de droits d’auteur ou de subventions. De ce simple fait ils ne sont pas trop appréciés des chercheurs qui utilisent des rats de laboratoire et qui les accusent volontiers, et probablement à juste titre, d’empirisme et d’amateurisme. A ce quoi les Chinois rétorquent avec bon sens qu’il vaut mieux demeurer empiriquement en bonne santé à la chinoise que de se faire scientifiquement soigner par un occidental.

Une fois, encore, le Feng Shui entre dans ce processus basé sur une longue expérience vécue dont on a gardé trace, pas à pas, siècle après siècle et qui continue, malgré tout, à être utilisée en raison des résultats, empiriques mais bien réels, obtenus sur le terrain. Pourquoi ?

Simplement parce que l’être humain continue à être influencé par le climat, donc par les orientations qu’il donne à son habitat, par les perturbations cosmiques – taches et éruptions solaires, périodes de lunaison agissant sur les marées – par les perturbations telluriques – cavités et ruissellements souterrains, présence de filons métalliques dans le sous-sol, mouvements de l’écorce terrestre – par les modifications apportées à son environnement direct et restreignant la lumière ou produisant du bruit… et qu’il réagit simplement comme ses ancêtres en produisant des rhumatismes lorsque son habitat est froid et humide ou de l’insomnie quand son lit est mal placé.

Qu’il soit Chinois ou Occidental n’y change rien. Des principes millénaires en liaison avec le psychisme

Lorsqu’il s’agit d’assurer sa sécurité, donc de protéger son intégrité et d’assumer la pérennité de sa descendance, donc du clan et, par extension, de l’espèce, l’être humain réagit d’une manière intuitive plus ou moins consciente. Bien souvent, par contre, le rôle de l’éducation consiste à dissimuler ou à restreindre ces réactions au profit de ce qu’il est convenu de nommer un rituel. L’individu éduqué est donc censé savoir, grâce à ce rituel, où se situe sa place et ce qu’il doit faire pour assurer sa sécurité et celle des siens.

Lorsque la famille se réunissait pour manger, le chef de famille ou le chef de clan s’asseyait en bout de table face à la porte d’entrée ceci afin de voir qui pénétrait dans la pièce. Son fils aîné se situait à sa gauche (Yang), du coté de son sabre avec lequel il pouvait protéger sa femme qui prenait donc place à sa droite (Yin). Cette disposition sommaire est demeurée très longtemps rituelle après que le chef de famille ait abandonné son sabre.

`Depuis il est d’ailleurs fort rare que la famille entière se réunisse pour manger et le père de famille s’assoit où il peut. Généralement le plus près du foyer de cuisson, donc de la plaque électrique ou du micro-ondes, afin de gagner du temps et de la place. Il est devenu également assez rare qu’il se fasse servir par des domestiques qui demeurent debout pendant qu’il mange.

La disposition traditionnelle de la table, quand elle existe encore, tend donc à disparaître. Ce n’est pas pour autant que l’homme, dans ses fibres profondes, ne cesse de vouloir protéger sa famille et que sa compagne éventuelle ne recherche plus, serait-ce intuitivement, sa protection, ni que le fils aîné ne souhaite être reconnu comme tel. Intuitivement chacun recherche donc sa place afin de satisfaire ce qu’il ressent au plus profond de lui et ceci malgré l’éducation ou, plus encore, malgré le manque d’éducation. Cette place perdue agit comme un membre fantôme qui, malgré son absence due à une amputation, se fait ressentir par moments.L’être humain dans son habitat, bien qu’il s’en défende ou refuse ce fait, agit et réagit comme ses lointains ancêtres. Lorsque l’agencement des lieux est en contradiction totale ou partielle avec cet acte ou cette réaction quelque chose ne va pas ou ne va plus. Cela peut être ressenti comme une agression ou, pire encore, comme une impuissance à réagir.

Dans une certaine mesure, la notion de rituel permettait d’apporter une solution relative à ce conflit permanent en agissant de manière plus ou moins stéréotypée dans un cadre parfaitement défini. Ce rituel prenait souvent l’aspect d’une tradition, ou, au moins d’une coutume que certains nommaient et nomment plus que jamais superstition. On pourrait par exemple affirmer qu’il est traditionnel de dormir les pieds au chaud, donc au sud, et la tête au frais, donc au nord. Il a, en effet, été remarqué, en Chine comme en Occident que cette disposition du lit favorisait le sommeil et la récupération énergétique. Encore faut-il définir ce que l’on nomme nord et sud… puisque les orients chinois sont inversés, du moins sur les cartes, et que le nord se trouve en bas, donc le sud en haut, ce qui place l’est à gauche (Yang) et l’ouest à droite (Yin). Mais cette inversion, sur le terrain, ne change rien à l’orientation de la boussole !

Cette recherche de la disposition par rapport aux orients fut à l’origine de la création de la boussole. Celle-ci servit initialement à orienter les tombes afin de faciliter le passage du défunt dans l’au delà. La fameuse bannière de soie de Mawangdui qui recouvrait le cercueil de la marquise de Dai inhumée en 186 avant notre ère décrit, point par point, ces différentes étapes. En haut de la bannière, le soleil et la lune attestent de l’orientation de la tombe. Les différentes énergies du défunt devaient, peu à peu, se libérer et se répartir pour un retour aux origines. Le Yang, Shen ou esprit, montait vers le ciel tandis que le Yin, Ti, structure ou matière descendait vers la terre pour s’y concentrer à nouveau.

BANNIERE DE SOIE DE MAWANGDUI

De même le souffle du jeune Yang retrouvait les nuées tandis que l’essence du jeune Yin se transformait en ondées. On assistait, pour une dernière fois, aux  » Jeux des Nuées et des Ondées  » (… ou des Nuages et de la Pluie) aussi nommé  » Jeu du Dragon vert et du Tigre blanc « . On retrouvait alors, et plus que jamais, les principes fondamentaux des Vents (Feng) symbolisés par les nuages (Yun) et de la pluie (Shui) symbolisée par les ondées (Yu) ainsi que le symbolisme plus ésotérique et plus poétique des  » veines du dragon « , ou courants telluriques, et des  » cavernes du tigre  » ou points énergétiques constitués par des cavités souterraines desquelles s’exhalent des souffles bénéfiques ou pathogènes… les nuées. Ces nuées (Yun), à leur tour se transforment en vent (Feng) utilisant pour s’exprimer dans le ciel les  » Huit Directions  » ou  » Huit Figures  » du Bagua (ou Pa Kua)… également nommés  » Huit Trigrammes).

Ces veines du dragon et ces cavernes du tigre liées au macrocosme terrestre, donc au Feng Shui, se retrouvent dans le corps humain, ou microcosme corporel, sous la forme des  » méridiens  » et des  » points  » d’acupuncture. En fait il serait beaucoup plus logique de traduire Jing (Tsing), méridiens, par  » coulées  » et Xue (Tsueh), points, par terriers. En effet les caractères anciens et classiques désignent pour le premier la trace laissée par le passage d’un animal ou d’une énergie et pour le second la dépression où il se réfugie. Comme l’acupuncteur opère une observation, procède à un questionnaire et vérifie les pouls avant de traiter les  » points  » par divers moyens : aiguille, massage, moxa, ventouse… le praticien du Feng Shui agit de la même manière… et procède à une observation, un questionnaire, vérifie le mouvement des énergies et traite également les  » points  » sensibles par divers moyens tout aussi traditionnels que ceux qu’utilise son confrère acupuncteur puisqu’il utilise le métal, le feu, l’eau, la terre et le bois pour  » traiter et rééquilibrer « .Le simple fait d’affirmer qu’il convient donc de dormir la tête au frais (nord) et les pieds au chaud (sud) n’est pas sans conséquence puisque, nécessairement le lit sera orienté dans la pièce.

Toujours  » traditionnellement  » l’homme sera couché le plus près de la porte simplement afin de surveiller celle-ci et puisqu’il est censé se coucher le dernier. La femme sera, par conséquence, couchée le plus près de la fenêtre puisqu’elle est censée se lever la première. Elle doit donc bénéficier la première de la lumière du jour. Ainsi placés dans le lit l’homme et la femme peuvent se saluer avant de s’endormir. L’homme salue le poing droit fermé et la main gauche ouverte tandis que la femme salue le poing gauche fermé et la main droite ouverte. Puis l’un et l’autre se tournent du coté de la main ouverte à gauche (Yang) pour l’homme, à droite (Yin) pour la femme. Il est alors facile de comprendre que si le couple est bien  » orienté  » dans le lit, que le lit est bien orienté dans la chambre, il suffira ensuite que la chambre soit bien orientée dans la maison, que la maison soit bien orientée dans la ville et que la ville soit bien orientée dans le pays pour que le cours des choses subisse également une orientation favorable.

La société chinoise traditionnelle était, en effet, basée sur la notion d’ordre et de totalité. Chaque chose représente une unité et trouve sa place d’ordre par rapport aux autres. Cela implique, comme on l’a vu précédemment, un comportement fortement ritualisé. Lorsqu’on demandait à Kongzi (Confucius) quelle était sa recette du pouvoir il répondit simplement  » Il convient avant tout que l’empereur se comporte en empereur, le prince en prince, le père en père et le fils en fils « . Suivant ce principe, d’éventuels manquements à cette règle simple entraînent des distorsions, donc une rupture du  » Mandat Céleste  » (Ge Ming). La réussite, suivant ces formes ritualisées, est donc la marque de l’harmonie existant entre l’unité individuelle et la totalité… donc entre le local et le global. Cela concerne bien évidemment l’individu et son groupe familial ou clan, la maison dans son environnement, la société vis à vis de l’époque dépendant elle-même des relations subtiles existant entre le ciel et la terre.

Les formes de la réussite doivent donc correspondre à l’ordre manifesté entre unité et totalité et sont, pour ce faire, ritualisées, codifiées, définies. Dans cette conception bien particulière le symbole (Xiang *) prend donc une importance considérable puisqu’il est la manifestation la plus évidente du rituel. Ce symbole est donc considéré comme un outil permettant à l’esprit d’appréhender une situation particulière. Lorsque le chef de famille fait face à la porte principale afin de s’opposer à une éventuelle intrusion, donc à une attaque adverse, cela implique que les intrusions perturbatrices ou pathogènes, représentant symboliquement une attaque visant la santé ou l’intégrité physique, énergétique ou psychique, pénètrent également par cette porte. Dans ce cas particulier l’image symbolique du chef de famille, donc du père, placé en face de la porte d’entrée permettra de s’opposer à cette intrusion intempestive. C’est le cas lorsqu’en face de la porte principale on dispose la figure symbolique des Huit Trigrammes (Bagua ou Pa Kua) suivant la disposition de Fou Hi. En effet, dans ce cas, la figure du  » Ciel « , du grand Yang, donc du père se trouve en haut… donc en avant, protégeant toute la famille. Cette même figure symbolique du père chef de famille, donc du chef de clan, se retrouve dans la représentation de plusieurs divinités (Shen) masculines dont la plus connue et la plus utilisée est le Général Guang Ti, à la fois patron des militaires et des mandarins lettrés. Il est souvent accompagné de ses deux assesseurs qui représentent symboliquement le fils aîné et le fils cadet. Il est représenté soit avec une hallebarde  » protectrice des frontières  » soit en train de lire le  » Classique des Printemps et des Automnes « . A l’opposé la Déesse Mère de l’Occident (Xi Wang Mu) représente le grand Yin… donc la terre et la mère.

Le syncrétisme des Chinois * (* Ils se réfèrent souvent au principe que les trois philosophies (ou religions) ne font qu’un (San Jiao He Yi)… Taoïsme, Bouddhisme, Confucianisme se complètent parfaitement dans le privé. On peut, ainsi, être très confucianiste, ou confucéen, dans la vie publique ou dans la vie professionnelle, très taoïste en privé et suivre les préceptes fondamentaux du bouddhisme ne serait-ce que dans les cérémonies religieuses comme le mariage ou les enterrements) permet de remplacer cette ancienne divinité par la Déesse Kuan Yin (Kwannon au Japon) sans que personne n’y trouve rien à redire. Le Feng Shui traditionnel, donc celui qui est toujours utilisé depuis des milliers d’années par des millions de personnes, reprend ce principe fondamental et utilise de multiples recettes qui trouvent racine dans ce fonds commun teinté à la fois de classicisme et de croyances populaires.

* Xiang = le symbole ou l’image. (Ricci 1876). Le caractère ancien représente la dépouille d’un éléphant (Xiang) mort. Il est expliqué dans le  » Tao du Prince  » ou Han Feizi (Han Fei Tse) (IIIème siècle avant notre ère)

 » Rares sont ceux qui ont vu des éléphants (antiques) vivants, plus nombreux, par contre, sont ceux qui ont vu leurs ossements. Ceux-ci permettent donc d’imaginer leur taille et leur forme. En présence d’un symbole (Xiang) il faut donc encore faire l’effort d’imaginer, comme en présence de la dépouille d’un éléphant, comment était celui-ci lorsqu’il était vivant « .

En un mot comme en cent il faut redonner vie au symbole et non se contenter de la  » dépouille « . Le symbole mort pue.