Le Feng Shui, les bases fondamentales (4/7)
DEUX : YIN/YANG
Le Tao engendre l’Unité. L’unité engendre Deux ( Daodejing)
Par la biais du mouvement, le Tai Yi (Grande Unité) issu du Tao engendre deux principes fondamentaux nommés Yin/Yang.Les plus anciens caractères chinois les désignant sont Revers et Avers et, plus précisément encore, Ubac et Adret soit les versants demeurés à l’ombre et exposés au soleil d’une montagne *.
Yin – Yang * Le graphisme symbolique du Taiji Yin/Yang tel qu’on le connaît actuellement est fort récent dans la tradition chinoise puisqu’il date très probablement de la dynastie des Tang (618-907).La plus ancienne représentation connue provient, en effet, d’un ouvrage taoïste le Shangfang Dadong Zhenyuan Miaojing Tu, daté du septième siècle de notre ère (Despeux). Par contre, il existait déjà sous les Shang (XVIIe siècle à 1122 avant notre ère) diverses représentations symboliques du revers/avers que l’on retrouve sur des bronzes ou des ossements ayant servi à la divination. L’une des plus représentatives représente une montagne (Shan) dont un versant, l’adret (Yang) est éclairé par un soleil (Taiyang) dardant trois rayons (Yangguang) de lumière tandis que l’autre versant, l’ubac (Yin) demeure dans l’ombre ce qui est symbolisé par quatre traits internes. Les devins traçaient cette figure symbolique dans l’ordre suivant :
- le Yang (adret) monte de la base vers le sommet.
- le Yin (ubac) descend du sommet vers la base.
- Le soleil est représenté par un cercle situé en haut et à gauche et produisant trois traits descendants vers le bas à droite. Ces traits correspondent au Souffle de l’Esprit (Shen Qi).
- l’ombre est matérialisée à l’intérieur de la montagne par quatre traits qui descendent vers le centre de celle-ci. Ces traits correspondent au Souffle de l ‘Essence (Jing Qi).
Certains y voient les filons de minerais produisant les métaux… et par extension le mouvement ou l’élément du Métal. Ce Métal correspond au jeune Yin, à l’automne, à ce qui est contenu par l’ubac, donc par la montagne et par extension par la Terre.
Or, suivant Joseph Needham de l’université de Cambridge, les premières boussoles chinoises datent, au moins, du quatrième siècle avant notre ère et étaient constituées d’un élément de métal aimanté (Jeune Yin), bien souvent une cuillère, flottant (Eau ou Grand Yin) sur un morceau de bois (Jeune Yang) et permettant de définir la position dans l’espace du Nord (Grand Yin) et, par opposition du Sud (Grand Yang).Cet élément métal était donc considéré comme essentiel puisque permettant de matérialiser l’espace, donc d’orienter les tombeaux et les maisons suivant l’art plus ancien encore du Vent (Petit Yang) et de l’Eau (Grand Yin), donc du Feng Shui.
Cette notion de Métal élémentaire, particulière à la Chine, étonne encore quelque peu les occidentaux se croyant très pragmatiques mais qui, pourtant, oublient de considérer l’importance du magnétisme terrestre sur la vie de la planète Terre…
Or, la raison de ce magnétisme, et cela a été découvert très récemment par les scientifiques occidentaux est justement due à la présence d’une immense masse de fer en fusion au centre de notre chère planète… Ce que les savants chinois de la dynastie Zhou (Tshou ou Tcheou) (1122-1121 avant notre ère) avaient probablement découvert tout à fait empiriquement mais mis en application très pratiquement dans l’orientation des habitats. Les Chinois furent probablement les premiers à utiliser rationnellement le contrôle des mouvements engendrés par les perturbations magnétiques dans la recherche de filons ou de cavités : les fameuses Veines du Dragon et Cavernes du Tigre. Cette utilisation chinoise très pacifique de la boussole, comme celle de la poudre qui servait uniquement à éloigner les mauvaises influences lors de la construction de ces mêmes habitats trouva rapidement d’autres applications beaucoup plus martiales en Occident dès que le procédé y fut connu. Ceci dit, les boussoles géomantiques (Loban ou Lo Pan) sont toujours très utilisées en Feng Shui pour déterminer, pacifiquement, l’orientation la plus favorable d’un lieu ou d’une construction.
Le Yin est donc, à l’origine, ce qui est demeuré dans l’ombre tandis que le Yang représente ce qui est plus visiblement manifesté. Lorsque le soleil se couche le Yin prédomine et, aurait ajouté Deng Xiaoping : Tous les chats sont gris.Certains Maîtres chinois ajoutent que pour peindre le symbole du Taiji il faut d’abord peindre tout le cercle en noir, donc en Yin, et que, ensuite et seulement ensuite, le blanc, donc le Yang, vient se superposer. Ils ajoutent, non sans un certain humour que La nuit est éternelle et le jour très restreint et souvent fort variable et que l’homme est beaucoup plus longtemps mort que vivant…. Cela laisse sous entendre l’importance du Yin qui, étrangement, en Occident est souvent considéré comme secondaire sinon superflu.
On écrit Yin/yang et on pense, donc on agit, avec beaucoup de Yang et fort peu de Yin. Donc on créé des listes statiques avec d’un coté le bon Yang et de l’autre le mauvais Yin ou peu s’en faut. Lorsque l’oriental considère une complémentarité paisible entre Yin/yang comme revers et avers, ubac et adret, face et dos, l’occidental se complaît dans l’opposition la plus évidente entre le Yang et le Yin, donc le Yang ou le Yin, sommet ou base, jour ou nuit, soleil ou lune, été ou hiver, homme ou femme… on ajouterait presque fromage ou dessert. En fait, la réponse à ce problème est contenu dans la question Doit-on plutôt dire Yin/yang ou Yang ou Yin ? mais rares sont ceux qui y prennent garde, probablement par paresse intellectuelle ou par manque de curiosité. Cet axe modéré du revers/avers se retrouve dans bon nombre de textes ou de pratiques classiques, on connaît en effet le classique des Annales des Printemps et des Automnes (Chun Qiu Jing), les pratiques alchimiques du Tigre Blanc et du Dragon Vert (Qing Long Bai Fu Shi), les jeux des Nuages et de la Pluie (Yun Yu Shi)… etc. Dans tous ces cas le printemps, le dragon, les nuages représentent le Yang modéré, aussi nommé Petit Yang ou Jeune Yang, correspondant à l’est, à la croissance et à l’adret alors que l’automne, le tigre, la pluie représentent le Yin modéré aussi nommé Petit Yin, Jeune Yin, correspondant à l’ouest, à la décroissance et à l’ubac. Dans cette optique de mouvement et de transformation, qui n’exclut nullement par ailleurs l’opposition, le Yin est plus volontiers représenté par le crépuscule et le Yang par l’aurore que par les notions brutales simplistes et statiques de jour et de nuit. Ce dynamisme Yin/yang se manifeste traditionnellement suivant quatre modalités fondamentales qu’il convient de prendre en compte lorsqu’on examine une situation.
Quatre principes
1/ le principe d’opposition Dui Li.
Il serait vain de nier cette opposition Yin/yang mais il est à noter que celle-ci se manifeste sur un axe permettant d’opposer ce qui est néanmoins comparable et qui, par conséquence, se manifeste en couple : terre/ciel; obscurité/clarté; immobilité/mobilité; lourd/léger; base/sommet; revers/ave… etc. Par contre, des affirmations de type le Ciel est Yang donc une pomme de terre est Yin ou la terre est Yin donc un oiseau est Yang relèvent de la fantaisie la plus arbitraire.
2/ le principe d’engendrement réciproque Hu Gen :
Yin/Yang bien qu’opposés s’engendrent mutuellement. La vie engendre la mort mais la mort est nécessaire pour entretenir la vie. La chaleur engendre la transpiration mais celle-ci engendre le rafraîchissement. Le froid engendre le grelottement mais celui-ci engendre le réchauffement. Beaucoup de Yang va donc engendrer un peu de Yin comme beaucoup de Yin va engendrer un peu de Yang.
3/ le principe de décroissance/croissance (Xiao Zhang).
Lorsque Yang croît Yin décroît. Lorsque Yin croît Yang décroît. Cette décroissance/croissance permet un équilibre dynamique. Rien ne peut donc être tout à la fois uniquement Yin ou uniquement Yang. Lorsque l’un monte, l’autre descend… lorsque l’un se rapproche, l’autre s’éloigne. Cela est exprimé par le fait que le Yang contient un peu de Yin et que le Yin contient un peu de Yang.
Pour illustrer ce fait il suffit d’imaginer un vélo. Si on demeure en roue libre les deux pédales ne bougent plus ; il s’agit d’un équilibre du au mouvement. Lorsque l’on pédale il convient d’appuyer sur l’une d’elle pour que l’autre remonte et ainsi de suite ; il s’agit d’un équilibre du au dynamisme. Si on tente d’appuyer sur une pédale en bloquant l’autre, donc en l’empêchant de remonter, ou si on appuie sur les deux pédales à la fois le résultat ne peut être q’un déséquilibre bloquant le mouvement et provoquant la chute.
4/ le principe de transformation mutuelle (Zhuan Hua) :
Yin/Yang agissent réciproquement l »un sur l’autre en provoquant des transformations, involutions ou évolutions, nécessaires à la vie. En faisant chauffer de l’eau on obtient de la vapeur. En refroidissant de l’eau on obtient de la glace. Eau, vapeur, glace sont le même élément à divers stades de transformation. Cette transformation mutuelle permet la production et la reproduction dans le changement et la diversité.
Ces quatre principes sont parfaitement démontrés par Liezi (Lie Tseu) dans le chapitre I du Vrai Classique du Vide Parfait où il traite de la Genèse et Transformation :
L’énergie légère et subtile monte et devient le Ciel tandis que la matière lourde et dense descend et devient la terre .
Liezi aurait fort bien pu se contenter d’affirmer : Le Ciel est Yang et la Terre est Yin ou, plus simplement encore, de placer le caractère Yang en haut à gauche et le caractère Yin en bas à droite… mais, dans ce cas, il se serait éloigné de ces quatre principes fondamentaux.Dans la proposition de Liezi nous retrouvons bien, par contre, l’opposition Dui Li entre énergie/matière; léger/lourd; subtil/dense; monter/descendre; Ciel/Terre. Mais également l’engendrement réciproque Hu Gen puisque ce qui monte (Petit Yang) et provient donc du bas (Grand Yin) produit (engendre) le Ciel (Grand Yang) tandis que ce qui descend (Petit Yin) et provient donc du haut (Grand Yang) produit (engendre) la Terre (Grand Yin). Le principe de croissance/décroissance (Xiao Zhang) se trouve dans le fait que l’Un s’élève et se disperse, donc s’agrandit, tandis que l’Autre descend et se concentre donc se rapetisse. Enfin la transformation mutuelle (Zhang Hua) se trouve dans le simple fait que l’énergie devient (se transforme) le Ciel tandis que la matière devient (se transforme) la Terre. Tout ceci fait évidemment preuve d’un grand dynamisme au regard des fameuses listes immobiles que l’on nous propose en occident.Le rôle essentiel du Feng Shui lorsque l’on considère le Yin/Yang est donc d’entretenir ce dynamisme en jouant, certes, sur les oppositions obscurité/clarté, stabilité/mouvement mais en jouant encore plus sur la capacité de transformation et d’équilibre. Si, par exemple, il existe un bassin (eau Yin) il est bon que l’eau soit animée d’un mouvement (Yang) par le biais d’une cascade qui elle-même est limitée (Yin) par une pierre (Yin) sur laquelle poussent (Yang) quelques plantes ou un arbre. Si il est bon qu’il y ait de l’eau (Yin) il est préférable que celle-ci ne soit pas stagnante (Yin) car elle provoquerait de la glace (Yin du Yin) en hiver ou du brouillard (Yin du Yang) en été. Le simple fait de tempérer le Yin de l’eau par un mouvement Yang permet d’éviter ces inconvénients.
Shun et Ni… Le favorable et le défavorable …
Précisons tout de suite qu’il ne s’agit pas un seul instant de penser, comme cela est parfois trop souvent et malheureusement affirmé, que le Yang serait favorable alors que le Yin ne le serait pas. Ce sont, une fois encore, certains Occidentaux, que l’on pourrait qualifier de touristes de la tradition, qui ont voulu voir un quelconque manichéisme dans le Yin /yang en prétendant, par exemple que le Yang est le bien et le Yin est le mal. Ce serait comme affirmer que la sécheresse est le bien et que l’humide est le mal ! C’est peut être vrai pour le touriste qui ne fait que passer : en touriste, pas pour celui qui reste et qui vit de la terre et de ce qu’elle produit grâce, justement, au Yin.Laissons donc de coté le Yang bénéfique et le Yin maléfique pour considérer que l’un comme l’autre peuvent, suivant les circonstances, être plus ou moins favorables ou plus ou moins défavorables. Nous avons déjà vu précédemment que Shun (caractère 4494 du dictionnaire Ricci) signifiait suivre dans le bon sens, se conformer à, docile, obéissant, favorable, propice, commode, aisé, naturel, paisible, dans le sens du courant, évolution et que son opposé traditionnel Ni (caractère 3639 du dictionnaire Ricci) signifiait, au contraire s’opposer à, au contraire, contrarier, adverse, se révolter, désordre, trouble, perturbateur, à l’envers, à l’encontre, vent contraire, à contre courant, involution. Il peut donc tout simplement s’agir d’une mauvaise orientation – contrairement à une orientation favorable- ou à un mouvement s’effectuant dans un sens contraire au sens considéré habituellement comme favorable.
Dans ce cas particulier il ne peut plus être question de Yang favorable et de Yin défavorable puisque le Yang mal orienté ou mal situé peut tout à fait devenir également défavorable, alors qu’un Yin bien orienté ou bien situé est parfaitement favorable. En fait, lorsqu’il y a équilibre entre YIN/YANG et que le mouvement est harmonieux il y a peu de risque pour que l’un ou l’autre deviennent défavorables.
Ces termes Shun et Ni s’emploient, par contre, très fréquemment lorsqu’il est question du sens d’un mouvement particulièrement s’il est giratoire. Dans ce cas il est tout à fait possible de traduire Shun par dextrogyre et Ni par senestrogyre ou lévogyre. Shun tourne donc vers la droite (dextre) tandis que Ni tourne vers la gauche (senestre – qui a, par ailleurs, donné sinistre… ).
Dans la tradition chinoise, comme dans la Tradition universelle, le sens dextrogyre est considéré comme générateur puisqu’il engendre (Sheng – caractère 4431 du dictionnaire Ricci et Radical 100) et donne la vie. Il correspond au sens naturel de la croissance et décroissance du soleil dans l’ordre Nord (Nadir) Est (Aube) Sud (Zénith) Ouest (Crépuscule), donc dans le sens du mouvement de l’ombre portée sur un cadran solaire, ou dans le sens naturel des saisons… Printemps (Est), Eté (Sud), Automne (Ouest), Hiver (Nord) et, plus prosaïquement encore, dans le sens des aiguilles d’une montre. Il est considéré que le sens dextrogyre va de la périphérie (extérieur ou matière) vers le centre (Intérieur ou énergie) comme pour remplir de l’externe vers l’interne.
L’externe, la matière, est donc au service de l’interne ou de l’énergie. La matière est dominée par l’esprit ce qui est favorable (Shun) ou bénéfique. C’est, notamment, le sens du mouvement de la croix bouddhique ou croix solaire. Celle-ci se nomme, en sanscrit, Svastika de Suv : bon, bonheur, prospérité, Asti : cela est et Ka : énergie, engendrer, donner vie, soleil.
Lorsqu’elle tourne dans le sens contraire, donc vers la gauche, lévogyre, senestrogyre cette croix devient celle du soleil noir et se nomme alors Sauvastika, littéralement qui s’ppose, contraire, qui empèche (Sau) et, par extension, néfaste au bonheur… Il s ‘agit, dans ce cas, de la croix dite gammée utilisée par les nazis donc dominatrice et destructrice. Dans la tradition chinoise le sens senestrogyre ou levogyre, contraire au sens du soleil, des saisons, de l’ombre sur le cadran solaire… est considéré comme dominateur puisque, contrairement au sens normal (Shun) il va du centre (interne) vers la périphérie (externe) comme pour vider.
L’énergie, ou l’esprit, est donc au service de la matière… La matière domine alors l’esprit. On retrouve, une fois encore, les quatre principes fondamentaux : opposition, engendrement, décroissance, transformation. Il est à noter que le sens gauche, lévogyre, donc Yang produit (Engendre) de la matière Yin… alors que le sens droit, dextrogyre, donc Yin produit (engendre) de l’énergie (Yang). Le Yang engendre du Yin et le Yin engendre du Yang.
Cela signifie tout simplement que les diverses figures symboliques comme la Svastika, le Taiji, doivent préférentiellement demeurer Shun donc être dextrogyre et tourner à droite (Yin) car ils engendrent de l’ énergie (Yang). Lorsqu’ils sont sénestrogyres ou lévogyres ils engendrent de la matière et sont alors considérés comme fortement dominateurs, sinon perturbateurs (Ni). En disposant chez soi un symbole tel qu’un Taiji (Taiki ou roue Yin/Yang) il est donc préférable qu’il tourne dans le sens des aiguilles d’une montre (Shun) lorsqu’il est face à vous car il engendre alors une énergie favorable et protège contre les énergies perturbatrices.
Si il tourne dans le sens contraire des aiguilles d’une montre (Ni) il peut alors attirer des énergies dominatrices ou perturbatrices (Wu) (caractère 5575 du dictionnaire Ricci signifiant originellement sorcier, magicien, maléfique, mauvais sort… ) utilisées, notamment, en magie. Il est, par exemple, possible de trouver des carillons comportant une figure du Taiji d’un coté il s’agit d’un Taiji Shun (dextrogyre) et de l’autre d’un Taiji Ni (lévogyre ou sénestrogyre). Lorsqu’on suspend le carillon il faut veiller à avoir face à soi le Taiji Shun et, invisible, le Taiji Ni. Le Taiji Shun est censé diffuser une énergie (Qi) favorable, ou bénéfique tandis que le Taiji Ni, demeurant caché, écarte les mauvaises influences et le mauvais sort (Wu). Dans le cas contraire le Taiji Shun lorsqu’il est caché absorbe les énergies favorables tandis que le Taiji Ni diffuse de l’énergie perturbatrice.
Taiji Ni
Le Taiji Shun est souvent associé à la disposition des Trigrammes (Bagua ou Pa Kua) de Fou Yi (Fo Hi) ou du Ciel Antérieur (Xian Tian) tandis que le Taiji Ni est associé à la disposition des Trigrammes du Ciel Postérieur ou du roi Wen, aussi nommée disposition des magiciens.
Il existe, une fois encore, la même relation de sens entre la croix Bouddhique (Svastika) et la croix gammée (Sauvastika). Sachant cela il est préférable de faire quelque peu attention, particulièrement chez soi, à différents objets décoratifs comme des coquillages, des fossiles d’ammonites, des spirales de cordes tendues qui tournent, comme la croix gammée, dans un sens sénestrogyre ou lévogyre, donc défavorable.A moins de décider purement et simplement de créer une force dominatrice destinée à l’expansion de la matière. Dans ce cas cela doit être fait en totale connaissance de cause car si il est facile de mettre en oeuvre un processus agressif ou dominateur, il l’est beaucoup moins de le contrôler.
Il est toujours fortement significatif que des groupes qui utilisent consciemment comme symbole de leur pratique ou de leur action un Taiji tournant dans le sens inverse (Ni) cherchent généralement le pouvoir à tout prix et font généralement preuve d’agressivité‘martiale dans leur rapport avec autrui, bien qu’ils prétendent toujours le contraire et qu’ils aient toujours un bon motif de réserve en poche pour justifier l’utilisation du symbole inversé. Il suffit simplement de constater le fait.
Suivant un principe assez semblable ce qui est circulaire ou spiralé doit pouvoir être animé d’un mouvement. Bien qu’une horloge arrêtée est la seule qui soit parfaitement à l’heure au moins deux fois par jour alors qu’une horloge qui fonctionne ne peut jamais être réellement à l’heure, il n’est pas très bon que les aiguilles ne bougent pas… puisqu’elles sont faites pour bouger. Une montre arrêtée, un réveil arrêté, une horloge arrêtée ne favorisent pas le mouvement de l’énergie de vie.
Une table ronde, ou un guéridon rond, doit pouvoir être tournée et ne pas se retrouver coincée dans un angle. En un mot comme en cent l’énergie (Qi) doit pouvoir circuler librement autour de ce qui est rond et ce qui est conçu pour bouger (carillon, suspension, cloche… ) doit pouvoir bouger sans contrainte. Ainsi, une porte, un tiroir, une fenêtre, une imposte, un volet doivent pouvoir s’ouvrir et se fermer, si ce n’est pas le cas il vaut mieux les supprimer ou, si cela est possible, enlever ce qui entrave le mouvement.
Attention aux flèches empoisonnées !
Il existe, également, dans la nature ou en ville des formes favorables et des formes défavorables. Les formes extrêmement Yang ont tendance à produire des énergies très Yin qui, à leur tour, engendrent des perturbations.C’est évidemment le cas de ce que tous les experts en Feng Shui nomment des flèches empoisonnées (Jian Feng Xie ou Chien Fong Cha – littéralement flèche de vent nocive)… ou Pique Ciel (Tian Jian) et qui se matérialisent dans les grues de chantier, les monuments pointus, les immeubles à angles aigus, les antennes, les clochers, les pylônes, les phares… mais également les rochers ou les arbres pointus. Mieux vaut ne pas habiter trop près de ces flèches ou compenser leur action défavorable par divers moyens dont nous reparlerons. Il va sans dire qu’une ligne à haute ou moyenne tension, un condensateur, un relais hertzien, un radar ou une centrale électrique sont considérés comme produisant des flèches particulièrement perturbatrices. Il existe toujours à Hong Kong une vaste polémique concernant un immeuble, la New Bank of China qui a la forme… d’un couperet chinois utilisé en cuisine et qui, paraît-il, a perturbé les affaires de tout un quartier.
La plupart de ceux qui se sentaient lésés ont donc fait appel au Feng Shui pour tenter de restreindre cette influence particulièrement défavorable et ont intenté un procès à la banque en question pour se faire rembourser les frais engagés. Certains ont obtenu gain de cause car, inexplicablement, leur chiffre d’affaire avait subi une baisse importante. Des magistrats ont donc officiellement admis que la forme de ce building pouvait avoir été à l’origine de ce déficit. Toujours à Hong Kong, Bruce Lee avait fait installer sur sa demeure une antenne spécifique au Feng Shui car une flèche empoisonnée constituée par l’angle d ‘un building en verre et acier menaçait sa porte d’entrée et sa chambre. Quelques jours avant sa mort une tempête tropicale avait arraché l’antenne protectrice, ce qui n’avait pas manqué d’alimenter les conversations et le compte en banque de la société de Feng Shui qui lui avait installé cette antenne.
Plus traditionnellement, les tigres, dragons, phénix et autres tortues se trouvant sur les toits des temples chinois ont pour but de disperses ces flèches empoisonnées en jouant, comme en montagne, le rôle de pare avalanche.
De même, la forme recourbée des toits permet que le Qi (souffle ou énergie) qui s’écoule du sommet de l’édifice se répartisse harmonieusement dans l’espace et évite d’être projeté trop brutalement dans l’environnement et sur les fidèles. Il est donc moins dangereux d’habiter près d’un temple chinois que près d’une banque, d’un ministère ou d’une église !
Pour une raison un peu semblable il convient de ne pas placer de statues sacrées (Bouddha, Lohan, Trois Divinités du Bonheur… crucifix… ) en dessous de la taille d’un homme debout… L’énergie que ces figures symboliques émet se doit, en effet, de descendre du sacré (haut) vers le profane (bas).
Se placer au dessus est risqué tant sur un plan purement symbolique que sur un plan énergétique car la statue en question au lieu de vous donner de l’énergie risque tout simplement de vous considérer comme un générateur et de vous épuiser peu à peu pour donner cette énergie à la moquette ou à la table basse de votre salon. Mieux vaut éviter aussi des glaces qui vous coupent en deux sans trop le faire exprès.
Un Bouddha situé à hauteur d’un homme assis et posé devant une glace devient ainsi beaucoup plus perturbateur qu’une arme blanche pointée vers vous. Il est, enfin, toujours utile de rappeler qu’il est toujours préférable de se méfier quelque peu des divinités inconnues ou dont on ne connaît pas bien la fonction ou les attributions. Attentions aux statues d’Amérique centrale, d’Afrique ou d’Océanie et à de nombreux masques qui sont, souvent, utilisés dans le cadre de rituels magiques ou de cérémonies initiatiques et qui peuvent produire des énergie fortement perturbatrices s’ils ne sont pas utilisés à bon escient.
Rechercher un nom de lieu ou de lieu dit plaisant ou sympathique
Les anciens chinois, tout comme nos ancêtres, préféreraient les noms de lieu plaisants ou sympathiques aux noms de lieu déplaisants, antipathiques ou considérés comme néfastes.En ce qui est du Feng Shui cela peut donc concerner le nom de la ville ou du village, le nom du lieu dit et le nom de la parcelle de terrain sur laquelle est située la maison ainsi, bien évidemment, que le nom même de la maison, si celle-ci en possède un. En Chine, l’art de la toponymie – science qui étudie les noms de lieu – (Yiguo Huo) est toujours très utilisé en Feng Shui, ceci avant même de prendre en compte l’orientation géographique ou magnétique du site étudié. Il est en effet rare que le nom même d’un lieu n’apporte pas quelques indications précieuses sur celui-ci à l’époque où il a été nommé, ce qui peut remonter fort loin dans la passé.
On retrouve souvent des constantes très générale mais, aussi, des indications particulières. Si Jing (ou King, caractère 960 du dictionnaire Ricci) représente une capitale ou une métropole ainsi que le nombre mathématique de 10 à la puissance 7… c’est à dire 10 millions. On comprend rapidement que Beijing (Peking ou Pékin) est la Capitale (Jing) du Nord (Bei)… Nanjing la Capitale du Sud (Nan) et Zhongjing (Chongking) la Capitale du Centre (Zhong). Il n’existe pas de capitale de l’Est (Dongjing) ni de capitale de l’Ouest (Xijing), probablement parce que les capitales régionales qui auraient pu prendre ce nom envié n’ étaient pas assez peuplées.
Dans cette toponymie chinoise on retrouve très fréquemment les caractères He (fleuve), Hu (lac), Shan (montagne), Guan (large, vaste), Yun (nuage, nuageux, brumeux), Si (temple), Cheng (forteresse, rempart), Chu (site remarquable), Dui (tertre, tombeau), Ding (mausolée, monument), Tian (céleste par extension impérial), Xiang (parfumé), Gang (port), Dai (grand), Xiao (petit), Shang (long), Men (porte), Lao (ancien), Lin (forêt), Long (Dragon), Feng (Phoenix), Bei (Nord), Nan (Sud), Dong (Est), Xi (Ouest)… etc.
Avec ces quelques caractères vous pouvez déjà composer le nom de milliers de villes, de villages et de lieux comme Shandong (Montagne de l’Est), Taishan (Grande Montagne), Xiaolin ou Shaolin (Petite Forêt), Xiang Gang ou Hongkong (Port Parfumé).
Ce dont ne se privent pas les Chinois lorsqu’ils créent, par exemple, un nouveau restaurant. Ce qui est vrai pour les Chinois de Chine l’est également, sinon plus encore, pour les Chinois de la diaspora et aucun d’entre-eux ne baptiserait un nouveau restaurant sans avoir, au préalable, consulté un expert en Feng Shui qui est en mesure de fournir une liste de noms favorables en fonction de l’emplacement, de l’orientation et de la conformation (Xing = forme) du local concerné.
Par ailleurs, que ce soit en chinois ou en français on retrouve, dans le cas particulier des restaurants asiatiques, des données très constantes et avec quelques caractères bien sentis comme Jade, Dragon, Palais, Merveilles, Or, Muraille, Mandarin, Phénix, Bonheur plus les points cardinaux on retrouve, une fois encore, quelques milliers de restaurants aux noms évocateurs… et bénéfiques. Il est de fait qu’entre le Palais du Dragon de Jade, le Dragon du Palais de Jade , le Jade du Palais du Dragon , le Dragon de Jade du Palais , le Palais du Jade du Dragon , on a déjà une idée de ce qu’il est déjà possible de trouve comme combinaisons harmonieuses pour vendre des pâtés impériaux. Il suffit de rajouter Est ou Sud, considérés comme favorables pour être certain de faire de bonnes affaires. Le ‘Palais de Jade du Dragon du Sud ‘ou le Dragon du Palais de Jade de l’Est sont de bonne fâme, donc d’excellence réputation.
Si on sait que cinq patronymes courants, Li, Wang, Zhang, Liu et Chen, représentent le quart de la population chinoise soit plus de 350 millions de personnes on comprend facilement qu’ils évitent de nommer un restaurant Chez Wang et chez Liu ce qui représente, au bas mot, 200 millions de concurrents potentiels ayant déjà déposé la marque.
On évitera, par contre, des consonances évoquant la perte d’argent ou de crédibilité. Le bambou (Zhu ou Chu) est un symbole très favorable, l’or (Jin) également mais aucun Chinois ne nommerait son restaurant Aux Bambous d’Or , ce qui est fort flatteur, mais se lit également arrêter (Zhu) la fortune (Jin) faire fondre (Zhu) les muscles (Jin) (se crever au travail !) Zhu représente également les termites et les araignées, ce qui pour un restaurant n’est pas un excellent signe !
Jean Jacques Rousseau précurseur de la toponymieet du Feng Shui occidental !
En ce qui est de l’Occident, et particulièrement de la France, on a oublié que la toponymie fut mise à la mode par Jean Jacques ROUSSEAU à la suite de son Discours sur l’origine de l’inégalité (1775) où il tentait de démontrer l’influence du nom des lieux sur la destinée de ceux qui y habitaient et du fait qu’il convenait de respecter les noms que les anciens avaient choisis puisque ceux-ci remontaient souvent jusqu’à l ‘antiquité.On se rendit rapidement compte que chaque époque, depuis la préhistoire et les Celtes, en passant par divers envahisseurs, avait laissé son empreinte dans les noms de lieux particuliers et qu’il valait mieux éviter ceux qui semblaient défavorables.
Cette théorie fut reprise un siècle plus tard et, en partie, contestée par Fustel de Coulanges dans Le problème des origines de la propriété foncière (1889) puis par Henri d Aerbois de Jubainville dans Recherche sur l’origine de la propriété foncière et des noms de lieux habités en France (1890). La toponymie est devenue très complexe et demande une réelle spécialisation avant de réellement pouvoir définir la provenance et la signification d’un nom, surtout lorsqu’il s’agit d’un lieu dit dont l’origine peut être très ancienne ou liée à un patois spécifique.
Malgré tout on se doute qu’il vaut mieux habiter à Bonnétable qu’au Val Maubué (vallée du mauvais brouillard) ou à Malemort (mort violente). Si on ne risque plus trop d’être dévoré par des fauves à Combloux (vallée des loups en Haute Savoie) ou à Val à Leu (vallée des loups en Normandie) mieux vaut encore quelque peu se méfier de Mauvesin (mauvais voisins), Vatan ou Saltrou et faire quelque peu attention aux priorités à droite en empruntant la rue des Coutures…
Beauval, Beaumont, Jolibois, Clairefontaine… semblent plus appropriés pour un séjour paisible. Il semble bien, en effet, que la baignade soit plus plaisante dans les Côtes d’Armor que dans les Côtes du Nord !
Si le nom de lieu peut être particulièrement symbolique il en est de même pour le logo représentant une marque et nous avons déjà évoqué le fameux Taiji inversé (Ni).
Il est possible de commettre des erreurs qui peuvent prêter à conséquence. Ainsi une marque de fromage exhibait sur ses boites deux lions de gueule (rouge) adossés ce qui était autrefois le signe de la félonie (les lions avaient été écorchés) et de trahison (ils se tournaient le dos), de plus les félins n’étaient ni armés (griffes) ni membrés(sexe) ce qui n’augurait rien de bon car ils étaient, de plus, sur fond d’or (vulgarité de nouveau riche, donc de » grande gueule « ). Après quelques divers problèmes les lions sont devenus d’or sur fond de gueule et ont retrouvés leurs attributs virils et tout semble rentré dans l’ordre.
Lorsqu’on utilise une forme ou un motif sinon une formule ou un nom symbolique ou chargé d’une force symbolique il convient donc de faire quelque peu attention de ne pas commettre d’erreur qui risquerait d’engendrer des énergies, ou des perceptions, défavorables. En occident, par exemple, il faut un peu se méfier des licornes, des phénix, des dragons ailés qui ne sont pas toujours des plus favorable aux affaires.
YIN/YANG DANS LE FENG SHUI :
Un terrain ombragé
Un terrain comportant des arbres
La présence d’arbres vigoureux
Un terrain comportant un point d’eau
Un terrain comportant un point élevé
Un terrain comportant au moins deux issues
Une issue principale en bas du terrain
Un terrain de forme carrée
Des angles ouverts
Une maison dans le sens de la circulation
Une maison ni trop proche ni trop éloignée de la rue d’accès principal
Une maison claire
Une maison accessible sur toutes les faces
Un toit à plusieurs pentes
Des portes donnant sur l’extérieur en nombre impair
Des fenêtres en nombre impair
Une maison située à mi-pente
Une maison située à l’est ou au sud
Une maison située à l’intérieur d’une courbe
Une maison située sur une butte
Une maison située dans un lieu ouvert
Une maison située à proximité d’une crèche
Des symboles exprimant un sens dextrogyre
Un Taiji tournant dans le sens des aiguilles d’une montre
Un Bouddha situé au dessus de la tête
Des symboles, des images, des statues connus et d’origine connue
Des formes arrondies et douces dans l’environnement immédiat
La proximité relative de grands immeubles ou de bâtiments officiels
Pas de grandes constructions métalliques à proximité
Un nom de lieu plaisant
Un terrain sans ombre
Un terrain sans arbres
La présence d’arbres morts
Un terrain sans point d’eau
Un terrain totalement uniforme
Un terrain ne comportant qu’une seule issue
Une issue principale en haut du terrain
Un terrain de forme triangulaire
Des angles aigus ou fermés
Une maison dans le sens opposé à la circulation
Une maison trop proche ou trop éloignée de lade la rue d’accès principal
Une maison sombre
Une maison mitoyenne sur une ou plusieurs faces
Un toit à deux pentes
Des portes donnant sur l’extérieur en nombrepair
Des fenêtres en nombre pair
Une maison située tout en haut ou tout en bas
Une maison située à l’ouest ou au nord
Une maison située à l’extérieur d’une courbe
Une maison située dans une dépression
Une maison située dans un cul de sac
Une maison située à proximité d’un cimetière
Des symboles exprimant un sens senestrogyre
Un taiji tournant dans le sens contraire desd’une montre Aiguilles
Un Bouddha situé sous le niveau de la tête
Des symboles, des images, des statues inconnus et d ‘origine inconnue
Des formes pointues et tranchantes dansl’environnement immédiat
La proximité immédiate de grands immeubles ou de bâtiments officiels
Des constructions métalliques proches(pylônes de haute tension, relais hertzien…).
Un nom de lieu déplaisant ou néfaste