VERSAILLES : WING CHUN ET QIGONG
3 avril 2016 @ 10 h 00 min - 16 h 30 min
Le Wing Chun
Le 3 avril 2016 STAGE DE CHI KONG et un exposé sur l’histoire du TAI CHI & du WING CHUN. Sur VERSAILLES avec l’ASSOCIATION LEE SIU LUNG.
Georges Charles en 1974 -revue Karaté –
ou Wing Tsun (Yongquan ou Yongchuan en Pinyin) est un style de l’art du poing – Quanfa – du sud de la Chine. Il a été popularisé par Bruce Lee – de son nom chinois Lee Siu Lung alias Lee Petit Dragon – dans les années 70 qui a fait connaître au grand public le Maître Yip Man – ou Ip Man – qui était une figure des arts du poing à Hong Kong et auquel l’industrie cinématographique a récemment consacré plusieurs films.
Ce style se caractérise par des actions défensives et offensives effectuées à très courte distance ce qui est particulièrement adapté aux lieux exigus que l’on trouve à Hong Kong et il permet donc l’auto-défense dans une cage d’ascenceur, dans un parking entre deux véhicules, dans un autobus à impériale ou dans une salle de restaurant. Il se caractérise également par un travail spécifique avec partenaire que l’on nomme « Chi Sao » et qui correspond au « Touei Shou » (poussées des mains) que l’on retrouve également dans les styles internes comme le Taijiquan ou le Xingyiquan ainsi que dans la Baguazhang.
Il se situe donc, pour cette raison, à la limite des styles internes. Mais, ayant été fondé par une Nonne Bouddhiste, Yin Wing Chun – Mademoiselle Yim Printemps Radieux – qui était elle-même la disciple d’une autre Nonne N’g Mui – Wu Mei -, nièce du Grand Maître Hung Te Ti (Hung Dedi) de l’Ecole du Hung Gar (Hongjiaquan) l’un des Cinq Styles majeurs issus de l’Ancien Shaolin du Sud, il demeure considéré comme un style externe (Waijia). Traditionnellement les styles « Internes » furent initiés par les Taoïstes, donc issus du système chinois, tandis que les styles « Externes » provenaient du monde Bouddhiste donc considéré comme « extérieur » à la Chine puisque provenant initialement de l’Inde.
Lam Sai Wing (Lin Shirong) dans le Salut du Hung Gar
Mais, en réalité, Wing Chun présente, en profondeur, toutes le caractéristiques d’un style interne. Il comporte donc une pratique « intériorisée » très proche du Qigong bouddhiste fondé par Bodhidharma, à Shaolin, le Xixuijing « Nettoyage muscles et tendons, purification moelle(s) quintessence ».
Le Yijinjing Xisuijing de Bodhidharma – Qigong bouddhiste provenant des Indes (Ve siècle)
Il est également censé comporter une stratégie qui se résume simplement par « Un minimum d’effort pour atteindre à l’efficace » (Shi Ban Gong Bei – littéralement pour moitié d’effort deux fois plus d’efficacité – ). Il utilise également un « mannequin de bois » ou « homme de bois » (Muk Jong ou Mu Jen) et des armes spécifiques comme la longue perche, les couteaux papillons, les anneaux de fer.
Une de ses importantes branches, d’où provient d’ailleurs le style de Yip Man, était l’apanage de l’Ethnie Hakka, qui navigait sur des jonques et des sampans sur les rivières, les lacs et las côtes de la Chine du Sud. La mannequin de bois représentait le mat principal, les perches servaient à écarter les autre bateaux ou à manoeuvrer le long des quais, les couteaux papillons cantonnais servaient, en cas d’urgence, à couper les cordages et les anneaux à les attacher au bastinguage. Les jeunes filles de cette ethnie qui servaient à bord des bâteaux restaurants (donc les vaisseaux amiraux demeurent le Tai Pak et le Jumbo amarés dans le port d’Aberdeen à Hong Kong) utilisaient efficacement le Wing Chun pour maîtriser les clients trop entreprenants.
Au centre le Grand Maître Yip Man à gauche Tang Sang à droite Leune Ting
Le Wing Chun est typiquement à la fois un art de défense qui a fait ses preuves et une pratique de santé et d’éveil qui, dans sa tradition, reflète l’esprit de bienveillance et de compassion du Bouddha. Il convient de savoir se défendre en maîtrisant l’adversaire mais en respectant, si possible, l’intégrité physique et morale de ce dernier. Il n’est pas question de le blesser gravement ni de l’humilier mais de lui faire comprendre son erreur et de calmer son agressivité. C’est aussi ce qui le distingue de certaines méthodes d’auto-défense brutales.
Georges Charles et Leung Ting en 1975 au Kwoon de Yip Man à Kowloon
Georges Charles, qui dirige ce stage, a été l’élève du Maître Wong Tse Ming (Wang Zemin) pendant près de dix années de 1970 à 1979 puis est devenu son disciple et, officiellement, son successeur à la tête de l’Ecole San Yiquan (Pong des Trois-Un ou des Trois Harmonies). Le Maître Wong Tse Ming, suivant la terminologie utilisée à Hong Kong, a été l’un des deux derniers disciples du Maître Yip Man de 1965 à 1970. C’est ce qui est affirmé dans les annales historiques de l’Ecole de Yi Man – l’autre disciple étant une femme nommée N’g Tor (Wu Da) – Georges Charles a également pratiqué à Hong Kong, lors de plusieurs séjours, avec les Maîtres Leune Ting et Tang Sang, ce dernier ayant été l’un des « senior students » de Yip Man et l’un de ses disciples préférés ainsi qu’un professeur de renom.
Georges Charles pratique depuis 1958 et enseigne les Arts du Poing Chinois depuis 1974. Il est le fondateur des Arts Classiques du Tao et reconnu en Chine avec le titre de « Shengren Daoshi » qui correspond à « Chef d’Ecole » (mémorial de Shenzhou dans le Hebei).
• Pour en savoir plus : https://tao-yin.fr/cr-wing-chun1/
• http://www.leesiulung.com/stages/stages.html