Vol au dessus d’un nid de coucou
par Georges Charles
Il existe, dans la nature, un sympathique oiseau qui se nomme le coucou (cuculus canorus) et qui a la détestable habitude d’aller pondre ses œufs dans le nid des autres. Il s’agit, en réalité, d’un terme générique désignant plusieurs espèces d’oiseaux parasites et que l’on retrouve sur toute la planète et sous toutes les latitudes et que l’on reconnaît généralement à son cri particulier mais au combien commun qui est devenu une onomatopée. L’œuf, une fois couvé par le congénère abusé est de belle taille et le poussin une fois éclos, également de belle taille, n’a de cesse de jeter en bas du nid les autres œufs et les autres oisillons afin de se faire copieusement nourrir par le couple d’origine, donc les propriétaires du nid. Ce qui, généralement les épuise. Et l’oisillon grandit très vite pour reproduire la tromperie ailleurs. S’il n’était muni d’un bec on pourrait assurer qu’il a une grande gueule. (Photo ci-contre : Per Harald Olsen).
Ce fripon ailé est donc, en France métropolitaine le symbole de l’enrichissement facile. Si on a la chance d’avoir sur soi du pognon quand on entend son cri, on sera riche pour le restant de l’année. Ce qui atteste de sa belle mentalité et de l’attrait du gain facile. Le coucou est un combinard de première. Et qui s’en vante en lançant son « Coucou ! Coucou ! » aux quatre vents. Il pousse le comble du vice en ressemblant à un petit épervier ce qui effraye évidemment ses victimes potentielles. Le geai (Garrulus glandarius) en dépit de son nom latin qui évoque la glandouille et de son cri d’alerte disgracieux possède au moins le mérite d’enterrer des glands, car il en adore les pousses, ce qui permet à la forêt de se régénérer. Il est donc sacrément utile. Le coucou ne l’est pas. Il est la cause de la mort prématurée de nombreux oisillons. Mais les gens l’aiment bien car il évoque le printemps et le renouveau.
Depuis l’an 2000 il existait un site que j’avais crée en utilisant le titre de la revue que j’avais également fondée, Tao Yin aux Editions Arys. Ce qui en chinois classique désigne l’entretien de la Voie. Chan (Zen) désignant également la pelle bouddhiste utilisée pour « entretenir la Voie » car, suivant l’adage « on trébuche plus souvent et plus facilement sur une taupinière que sur une montagne ». Il s’agit simplement de nettoyer la Voie, le chemin, afin de pouvoir le parcourir sans difficulté. L’inconvénient est, évidemment, que lorsque vous avez dégagé le chemin et entretenu la Voie n’importe qui peut l’emprunter comme bon lui semble et y jeter ses détritus. Il est arrivé ce qui devait arriver et après près de vingt années de bons et loyaux services le nom de domaine a été vendu à l’encan. C’est un droit, je ne le conteste pas. Et je ne conteste pas non plus qu’on puisse acheter ce nom de domaine pour quelques cacahouètes et l’utiliser comme on en a envie ou besoin.
Ce qui m’ennuie plus c’est l’utilisation de Arts Classiques du Tao pour justifier ce fait. Je me retrouve donc qualifié « d’ancien gérant » comme si Tao-Tin.com avait été un bobinard, ou un boxon si vous préférez, ou un kébab. Avec l’affiche en jaune et rouge « Changement de propriétaire » qui laisse clairement entendre que les filles vont être plus jeunes et les casse-dalles meilleurs. Du type « Ouais y’avait du n’importe quoi et maintenant ça va être du meilleur et du plus mieux ». On a envie d’ajouter « et surtout pour moins cher ». Mais, bon, il suffira de comparer pour constater qu’on n’a pas tout à fait les mêmes valeurs. En effet. Surtout quand dans la page d’accueil on a déjà un Taiji sinistrogyre. Je sais, je sais comme dirait Gabin, c’est toujours par le fait du pur hasard. Comme le coup génial du Tao Yin-Yang. On voit le niveau.
On va donc simplement souhaiter bon vol au coucou et même lui faire un peu de promo en affichant fièrement son url :
https://www.tao-yin.com/
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Et en vous rappelant que les Arts Classiques du Tao sont toujours sur tao-yin.fr
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