Treizième arrondissement et le chinatown parisien

Le Chinatown parisien ou Hong Kong sur Seine
Le « Triangle de Choisy »

Une ballade avec Georges Charles dans la quartier chinois !

Notre Association, l’Institut des Arts Martiaux Chinois Traditionnels I.D.A.M.C.T. a été créée en 1978, à Paris, et depuis 1986 son Siège Social étais situé au 7 rue Fernand Widal,  (nouvelle adresse : IDAMCT, 38, rue Dunois, 75647 PARIS CEDEX 13) dans le treizième arrondissement de Paris, donc pour ainsi dire à cent mètres du coeur du quartier chinois, ou du moins asiatique, de Paris, le Kiosque de Choisy Voilà donc plus de vingt ans que Georges Charles, son président fondateur, arpente ce quartier dès qu’il se retrouve à Paris. Et il le connaît bien. Ses beaux parents habitent dans le treizième depuis près de 60 ans !

Le boulevard Masséna et le « Dragon vert à roulettes » qui a pris possession du quartier « Qing Long » est le nom du Dragon Vert et évoque à la fois le Vietnam et une société secrète chinoise Mais aussi le compagnon du Tigre Blanc dans l’Alchimie Taoïste.

Les Olympiades, la nuit…une athmosphère, une « essence » très particulière Le « Jing » ou « essence » est plus palpable que le « Qi » « énergie ». Si on ressent le Qi (Ki) d’une ville le jour, c’est la nuit venue qu’on en perçoit l’Essence. C’est ce qui la rend « essentielle » aux sens et au sens propre du mot.

Et d’autres immeubles le jour Le style « treizième » n’est pas nécessairement très original Mais de ce quartier sans âme est partie l’insurrection de Paris en 1944 Rol Tanguy y avait son QG à quelques mètres de là.

Ce « chinatown » parisien n’est pas très étendu puisqu’il est limité à un triangle dont les cotés seraient, à la base, le Boulevard Masséna, les cotés représentés par les Avenues d’Ivry et de Vitry et le sommet la Place d’Italie. On le nomme donc aussi « Le Triangle de Choisy » ce qui évoque à la fois le « Triangle d’Or » et le « Triangle des Bermudes » !

Le même « dragon vert » dans la version matinale

Et le même Boulevard Masséna avant la ruée, désormais limitée, des automobiles
On se croirait parfois en Province…ou à Bucarest !

Avec quelques extensions vers des rues parallèles. A la suite de la première guerre mondiale plusieurs Chinois se sont installés dans l’Ilot Chalon, situé à proximité de la Gare de Lyon, enclave fort peu salubre qui a été détruite lors de la construction de la gare TGV. Ces Chinois qui avaient participé à la première guerre mondiale dans les rangs alliés, particulièrement britanniques, ne combattaient pas mais, suite à un traité entre la Chine et les Occidentaux, servaient souvent dans le service de santé comme ambulanciers, infirmiers ou étaient chargés de ramasser les cadavres sur les zones de front évacuées.

Ils servaient également dans l’intendance, en tant que cuisiniers ou blanchisseurs, métiers où ils avaient déjà acquis une réputation solide lors de la construction des voies ferrées aux Etats Unis. Les plus résistants étaient chargés des terrassements et, surtour, du déblaiement des ruines dues aux bombardements. Plusieurs camps les regroupaient commeà Noyelles, dans le pas de calais, et à Blangy en Seine Maritime, alors Seine Inféfieure. A la fin du conflit, dans une période qui s’étala de 1918 à 1923 * les Etats Majors occidentaux décidèrent de les renvoyer dans leurs foyers avec un maigre pécule constitué des relicats de solde qu’ils avaient touché dans le service des armées. La plupart d’entre eux devaient donc prendre le bateau à Marseille.

C’est en arrivant à la Gare de Lyon, sous escorte de la maréchaussé et de la prévauté, que plusieurs d’entre-eux décidèrent de tenter leur chance à Paris. Profitant du tohu bohu, ils réussirent donc à se faufiler dans les petites rues qui bordaient la gare.
A cette époque l’Ilot Chalon était un coupe gorge où la police ne se risquait guère et nos « déserteurs » Chinois s’y installèrent, non sans quelques difficultés. Mais ils surent se faire respecter et créerent rapidement quelques gargottes, blanchisseries, maroquineries instituant un système de sous-traitance très efficace et apprécié. Lorsqu’un Chinois avait réussi à accumuler quelques économies, la communauté lui permettait, grâce à des prêts sans intêret, de tenter san chance en ouvrant un restaurant dans cet Ilot Chalon puis, par la suite en dehors de ceui-ci. Ainsi les premiers restaurants chinois virent le jour à proximité de la Gare de Lyon, vers Montparnasse, aux abords du quartier latin, notammement rue Royer Collard. Dans les années d’immédiate après guerre, toujours la première, l’industrie automobile recruta des Chinois. Ce fut le cas de Renault, de Citroën mais également de Panhard.

Ce qu’il reste des usines Panhard à la Porte de Vitry, terminus du tramway
Comme disaient jadis les Titis parisiens « Panhard, c’est pas le pied ! »

Une marque qui fut jadis très connue !
Avec ses voitures au bruit caractéristique de machine à coudre
Mais aussi ses auto-mitrailleuses que l’on retrouve encore dans la plupart des pays africains.

Et des usines d »époque, c’est pas du provisoire !

Or les usines panhard étaient situées rue Nationale, à proximité de la Porte d’Ivry et sur l’emplacement de ce qui est devenu les Stade Georges Carpentier. De nombreux ouvriers chinois travaillèrent donc pour Panhard et habitèrent des logements à bas pris situés sur les anciens « fortifs » de la Poterne des Peupliers. Comme l’Ilot Chalon, lors de la construction de la gare TGV de la Gare de Lyon, cette zone fut rasée lors de la mise en place du périphérique. La plupart des Chinois furent relogés dans des immeubles de la rue Caillaux, de la rue Charles Moureux et de la rue Godefroy (plaque au 17 pour situer l’immeuble où résidèrent Zhou Enlai et Deng Xiaoping dans les années 20) constituant la première implantation chinoise dans le XIIIe.
Si on excepte l’Ilot Chalon (dans les années soixante dix on pouvait encore aller se restaurer dans de petites gargottes très chinoises avec une salle de jeu à la cave et déguster des « nouilles-sauce » et des soupes d’intestins de canard !), à l’origine des quartiers chinois, ou asiatiques de Paris, on retrouve plusieurs autres implantations dont un « petit Chinatown » situé dans le troisième arrondissement , à proximité des Arts et Métiers, et limité à la rue au Maire, à la rue des Vertus, à la rue des Gravilliers.

On y retrouve nencore des restaurants spécialisés dans la cuisine des Teochew, originaires de la ville de Chaozhou et de sa région qui, traditionnellement fournit le plus gros contingeant d’immigration chinoise vers la France. Les autres implantation sont, évidemment, la rue de Belleville située dans le vingtième arrondissement, le quartier de la Place Maubert et la rue Monsieur le Prince. Mais, à ce jour le treizième et son fameux « Triangle de Choisy » demeure le plus significatif des quartiers chinois de la capitale. Le treizième arrondissement est probablement le seul de Paris qui ne possédait aucun momument remarquable, si ce n’est le pittoresque quartier de la Butte aux Cailles. Depuis la création du quartier chinois dans le milieu des années soixante dix, il est devenu un itinéraire touristique incontournable et un lieu de rendez-vous très prisé des parisiens, particulièrement le vendredi et le samedi soir.

Bon, c’est vrai, le treizième c’est parfois ceci !
Donc la province dans ce qu’elle a de très très calme.

Mais, au même moment et à deux pas, c’est aussi et surtout cela !
Donc Hong Kong sur Seine.

A proximité des frères Tang !

« Quand la marée monte pour les gros bateaux, les petits bateaux montent aussi! »
Vendeurs ambulants sur le « parvis » des frères Tang

On vient simplement faire un tour et choisir un restaurant chinois ou se retriouver, entre habitués, autour d’une bonne table chinoise, vietnamienne, cambodgienne, thaïlandaise ou même japonaise (mais c’est le plus souvent des Vietnamiens déguisés en Japonais !) Une statistique est parue il y a quelques années démontrant que le chiffre d’affaire des restaurants du treizième le week-end équivalait à celui des Champs Elysées et dépassait celui des Grands Boulevards.

L’entrée des Frères Tang : une institution qui ne paie pas de mine Mais qui est classée dans les 100 premières entreprises françaises ! En fait les Frères Tang ne se nomment pas Tang. Tang signifie, en chinois, confrérie, cotterie, association…!
C’est un peu comme si un Français ouvrait en Chine une société nommée « Les frères Delacôte » .

Le temple de la consommation à la chinoise est caché dans la cour intérieure ! A gauche l’alimentation, à droite le bazard (bols, décoration, accessoires de cuisine…) On y trouve encore probablement quelques gremlins bien que depuis quelques années les choses étranges (oeufs de cent ans…) ont pratiquement disparues.

Et au dessus des Frères Tang, une gallerie commerciale fort bien achalandée Banques, bijouteries, imagerie médicale, bouchers asiatiques, tailleurs, cafés et plusieurs restaurants.

Qui donne sur une autre galerie avec des petits restaurants sympas de type « cantine »
Mais qui proposent de redoutables spéciaités vietnamiennes ou cambodgiennes!
Et deux restaurants chinois de bonne qualité et présentant quelques spécialités de la « brasserie » cantonaise adaptées à la clientèle très mélangée.

Galerie qui donne sur une cour entre les immeubles et sur un Temple Bouddhiste

Deux brûle encens de belle taille !

Le temple bouddhiste c’est aussi l’Association, puissante, des Teochew !

Et le Temple donne sur la fameuse dalle des Olympiades popularisée par le Commissaire Navarro

Si il existait pour de bon, Navarro, il serait nécessairement client de cette « enoteca italiana »
qui présente, réellement, un choix des meilleurs vins d’Italie.
Unique à Paris pour les vrais amateurs !
Là vous ne le saviez même pas.

La preuve par les bouteilles.
Même à Bologne on ne trouve pas autant de choix de vins à découvrir si on n’est pas bloqué franchouillard !
Dont certains Barolo qui frisent les 14°5 !

Ce qui n’empèche pas un gros bonsai, pardon Penjin, d’exister dans un coin
Penjin signifie, en chinois, racine (Pen ou Ben) en pot (Jin).
Ce sont donc les ancêtres des Bonsaî comme le Tao Yin est l’ancêtre du Do In et comme le Chin Na Shou
est l’ancêtre du Jiu-Jitsu (jujutsu ou Jiu Jutsu ou Ju Jitsu et on en passe) !

Et hop, on redescend vers Jussieu !
A propos de dalle, si on l’a on peut se sustenter : la preuve par 9 !

Pas très loin, d’ailleurs, de la librairie You Yeng, petite soeur de celle de la rue Monsieur le Prince. Indispensable aux sinologues et sinophiles. Et à celles et ceux qui aiment la Chine et l’Extrême Orient La goutte de culture nécessaire au quartier si on excepte la fac ! Donc une autre forme de nourriture (Yinshi)

Dans la vision chinoise classique, la nutrition (Yinshi) concerne les aliments, les boissons mais également les pratiques respiratoires, le travail sur les couleurs, les sons, les saveurs, les natures (frais, froid, tiède, chaud, neutre) et ce qui « nourrit » autant le corps que l’esprit donc la musique, la lecture, l’étude des classiques et les rapports humains.

Et, par expérience, le quartier est beaucoup plus tranquille, et de loin, que ces deux derniers. Il semble que les Asiatiques aient trouvé le moyen d’éviter les problèmes de petite délinquance. Donc peu de vols à la tire, pas de détérioration de véhicules, pas de mendicité agressive, pas de bandes bien que celle-ci fassent de temps à autre une apparition à proximité.
Ne me demandez pas quel est leur secret car il faudrait alors rentrer dans des considérations dépassant le cadre de cet article !
Mais, en fait, il s’agit surtut d’une communauté fort tranquille et bien soudée qui ne tient pas à se faire remarquer, sauf, éventuellement, par l’étalage d’une certaine réussite qui se manifeste dans des voitures rutilantes d’un certain standing !
Lors de violentes attaques contre la communauté asiatique par le biais de reportages télévisuels (accusation d’avortements clandestins sur présentation de simples aiguilles d’acupuncture, bidonnage monté de toute pièce avec faux sercice sanitaire sur l’insalubrité de la nourriture et notamment la confection de dim sum, les raviolis chinois, à domicile) j’ai proposé à un ami chinois, assez influent dans la communauté, de le mettre en rapport avec un journaliste connu afin d’opposer un démenti à ces accusations. Ce journaliste, conscient du bidouillage des « confrères », était d’accord pour effectuer un reportage qui aurait probablement permis de lever le doute. Cet ami chinois m’a simplement répondu


« Il vaut mieux oublier ça et simplement laisser passer le temps, on n’est pas habitués à ramasser la merde ! »

Ce même reportage effectué sur une autre communauté que celle des Asiatiques, aurait immanquablement entraîné plaintes et manifestations soutenues par des dizaines d’associations.

Comme à la parade du 14 juillet, les vélos !

Photo réalisée sans trucage ni magouille ! Le vélolib, c’est sympa.

Mais les asiatiques, Chinois ou Vietnamiens, le vélo ils connaissent Ils ont déjà donné en masse. Et ils préfèrent la voiture, préférentiellement de marque allemande, avec des chromes et une petite lanterne accrochée au rétroviseur. Et un radar de recul. Et une plaque avec les bons numéros conseillés par le Feng Shui. Avec la climate et le dernier lecteur numérique en quadriphonie couplé au GPS pano. Et ils vont mettre assez longtemps pour être persuadés que le vélo c’est un truc d’avenir !

On y croise donc tout à la fois des anciens habitants du quartier, comme mes beaux parents qui habitent là depuis près de soixante ans, des touristes qui déambulent, des livreurs surchargés, des anciens qui devisent sur les bancs, des étudiants venus de Jussieu, toute proche, des bonzes tout propres et généralement bien replets comme pouvaient l’être nos curés de jadis, des couples mixtes de plus en plus nombreux et avec des enfants bien tenus aux prénoms bien français et qui seront premiers en classe, en mathématique, français et en gymnastique et qui feront, probablement, plus tard, une grande école.
La génération née en France comporte déjà de nombreux médecins, pharmaciens, avocats, juges, experts comptables, administrateurs civils, professeurs d’université. La communauté asiatique, et particulièrement chinoise, bien que conservant ses traditions, sait parfaitement s’intégrer et réussir est un objectif simple. Elle fait donc tout ce qu’il faut pour cela et met les chances de son coté.

Un dazibao – affichage- type XIIIe ! Avenue d’Ivry

Et un bonze qui passe, indifférent au tapage de la loi du marché

Pas mal de familles regroupant plusieurs générations et qui viennent fêter un anniversaire en famille, des mariés asiatiques qui ont du s’endêter pour trente ans au moins, d’anciens couples d’Indochine venus danser le tango ou le Lamberth Walk dans un Karaoké monstrueux, des jeunes qui s’ entraînent à la « Danse du Lion » et des petites dames qui pratiquent le Taijiquan à l’éventail ou l’épée, discrètement dans un parc.

La tête du lion se repose !

Mais les jeunes s’ entraînent comme des bêtes !
Mais en se marrant comme des baleines.
Dans l’enceinte de Notre Dame de Chine

Notre dame de Chine et sa fresque « laissez venir à nous des enfants de tous les pays du monde »

Détail avec l’enfant au double regard, le cheval, l’aigle, le dragon.

Le Chemin du Dragon à Notre Dame de Chine : dans les règles immémoriales du Feng Shui

Notre Dame de Chine, les galets de Mers les Bains et une étoile rouge !
Et une Sainte Vierge qui pourrait fort bien être aussi Kuan Yin

Et on ressort en suivant la Voie.
« La règle est droite, la vie est courbe » dit un proverbe chinois
Mais l’important est d’arriver à bon port.

Et dans un parc, un cours d’éventail : une autre Voie Mais est-elle très différente ? En fait, l’éventail est à la mode car en République Populaire les autorités ont interdit la pratique et l’enseignement du Falungong et ce mouvement interdit les armes et les pratiques dites martiales . Le fait de pratiquer avec un éventail ou une épée, fut-elle de bois, rassure donc ces autorités chinoises !

De temps à autre deux ou trois vigiles avec des gros chiens qui sortent d’un immeuble ou, sur le tard, après minuit, quelques armoires à glace aux dents, lunettes, costumes et chaussures bicolores sortis prendre le frais en bas d’une tour. Ils ne ressemblent pas à des touristes et ont, probablement, une raison dans la tranquillité du quartier. Et des gamins et gamines qui, indifféremment, font du vélo, de la planche à roulette, du patin sur le parvis de la Dalle des Olympiades et qui ont le maillot de Zidane ou, maintenant celui de Chabal. En fait rien que de bien normal sauf que, par moment, on se croirait réellement à Hong Kong, particulièrement certains soirs d’été quand il a bien fait chaud et que les odeurs de cuisine se mêlent à celle des durions et du périphérique. On a beau faire, une poubelle asiatique en été, cela évoque irrésistiblement la Chine ! En fait lorsqu’on connaît bien bien le quartier il suffit de s’y balader et de se laisser porter par l’intuition du moment pour, nécessairement, découvir quelque chose de nouveau qui est souvent fort ancien.

Le Treizième c’est donc ce qu’il y a de chinois à Paris, dans le meilleur et aussi dans le pire de ce qui se fait de kitsch pour les occidentaux avides de sensations et de Feng Shui à bon marché !

Avenue de Choisy, la cohabitation

MacDo « enchinoisé » et vente à la sauvette sur le même trottoir

Le rayon fruits exotiques à Exo-store 52 Avenue de Choisy

Bambous, ananas, mangues, kakis…

Clémentines, grenades, pastèques

Mais aussi les redoutables durians ou durions dont raffolent certains
Mais qui sentent réellement très mauvais

Mais aussi quelques gâteaux très « Hong Kong » donc « sino-anglo-saxons »
avec des tonnes de crème.
Toujours sur l’Avenue de Choisy

Et heureusement, aussi, des gâteaux chinois, ou asiatiques, dont les très fameux
« gâteaux de la lune de mi-automne ».

Question bric à brac on ne fait pas mieux que dans les boutiques de souvenirs !
Square Simone Weil – le repaire du made in china pour guailo en vadrouille.
Les Guailo ou Kwai Lo ce sont les « mecs fantômes » donc les « blancs »
Laoguai (étranger) est moins péjoratif !

Mais attention avant de rentrer dans la caverne d’Ali Baba
Interdit aux glaces, interdit aux chiens, interdit au tabac, interdit aux portables…et aux planches à roulettes.

Le royaume du Kitsch !

Un inventaire à la Prévert en plus délirant

Et quelques déesses de la miséricorde sans parler des Poussahs !

Mais là c’est le top du top avec une boule de cristal, un légionnaire romain, les personnages de la tombe de l’Empereur Jaune, un dragon, une fée, un bourrin, deux poissons porte chance et un sabre pseudo-égyptien en faux serpent avec Anubis !

Mais heureusement l’Empereur Jaune veille au grain !

Et quelques petits restaurants qui ne paient pas de mine mais qui sont quand même fort honorables dans leur catégorie de brasserie asiatique.

Une des entrées du « kiosque de choisy » avenue Masséna

Dans le « kiosque de Choisy » les plus anciens restaurants du Chinatown parisien !
Le doyen des restos est toujours presque plein !
Encore principalement une clientèle asiatique et d’habitués.

Une excellente adresse presque exclusivement fréquentée par des asiatiques
Spécialité : le poulet fermier au sel, honorables calmars aux poivres

C’est moche, le kiosque, mais c’est le coeur originel du Chinatown du XIIIe

Au dessus du Kiosque il y a souvent du soleil et du ciel bleu
Hong Kong sur Seine et ses tours d’ivoire

Toujours dans le Kiosque les deux « Tricotins » : le grand c’est la brasserie chinoise
les plats à la vapeur et tout ce qui est laqué sans oublier les soupes

Et le petit Tricotin plutôt Sud Est asiatique !
Cuisine colorée, parfumée avec un Phö fort honorable

De retour de courses chez les Chinois : la poussette s’impose

Bon, précisons tout de suite qu’il n’est pas question, dans le quartier chinois, de haute gastronomie chinoise.
Il n’existe en effet à Paris aucun équivalent des grands restaurants gastronomiques que l’on trouve à Hong Kong, Taiwan, Tokyo, Londres, San Francisco, Toronto, Montréal et à plus forte raison Pékin, Canton ou Shanghaï.

La mode : le buffet à volonté particulièrement apprécié des provinciaux de passage !
Au Bonheur d’Asie, Avenue de Choisy tout près d’Exostore Nos « grands restaurants chinois » du Treizième (comme « La Chine Masséna ») ou de Belleville (comme le « Président » ou le « Niew Nioulaville ») ne sont en fait que des brasseries cantonnaises adaptées au goût français donc proposant une cuisine chinoise fortement vietnamisée ou indochinoisisée. La première chose qui étonne les Chinois qui débarquent à Paris c’est qu’ils ne retrouvent aucun des plats chinois qu’ils mangent en Chine comme le fameux poulet- cacahouètes devenu plat national. Et encore moins les grandes spécialités régionales qui sont la caractéristique de la vraie cuisine chinoise. Donc inutile de rechercher des spécialités de Shanghai, du Hunan, du Sichuan, du Hopei ou la cuisine mongole fort appréciée en Chine !

Même en ce qui concerne les plats à la vapeur (Dim Sum ou Dian Xue) lorsqu’un restaurant fort moyen de Montréal en propose un minimum d’une trentaine, ici les meilleurs n’en disposent au plus que d’une petite douzaine. Donc il faut bien se contenter d’une cuisine asiatique assez internationale si on excepte quelques authentiques restaurants vietnamiens mais qui revendiquent haut et fort leur identité. Et qui sont principalement sinon exclusivement fréquentés par des asiatiques.
C’est évidemment, et de loin, ceux que nous préférons.

Un « petit viet » plus que fort honorable et très propre rue Phillibert Lucot
certaines « cantines » bien que très fréquentées le sont moins !

Un autre « petit viet » rue Philibert Lucot.
On se croirait dans un aquarium mais les plats authentiques valent le détour
Mention pour le porc caramel en cassolette

Une crèpe vietnamienne bien remplie !

Rouleaux de Printemps ?
Pas tout à fait, rouleaux de porc laminé et couenne de porc.
On en trouve de moins en moins et on hésite à vous les servir !

Une soupe vietnamienne de Hue particulièrement parfumée

Et le plat national : le Bo Bun Cha Gio
Un plat complet qui se suffit à lui-même avec légumes, boeuf, pâtés impériaux,
nouilles, germes de soja, coriandre le tout arrosé de Nuoc Mam

A quatre la table commence déjà à être sérieuse !

Ce qui ne veut pas dire qu’on mange mal dans le treizième : on y mange fort bien une cuisine asiatique excellente mais fort mélangée et très accessible aux palais occidentaux non avertis. Avec néanmoins quelques spécialités fort honorables.
On peut donc y trouver quand même et encore de la salade de méduse aux oeufs de cent ans, ou une soupe de pieds et tripes de porc, ou un poulet fermier au sel…

Un poulet croustillant qui ne nage pas dans la sauce !

Et un vrai canard aux cinq épices qui vaut bien le faux canard laqué !

Même les asiatiques ne s’y retrouvent pas trop. Le fameux canard laqué de Pékin est un exemple significatif. Son mode de préparation très particulier fait que dans sa version classique, telle que servie à Beijing, fait que seule la peau de la bestiole est savoureuse. Elle est donc exclusivement consommée avec de petites crèpes de blé « Bo Bing », un pinceau de ciboule, une rondelle de concombre amer et une sauce spécifique préparée à partir de sauce au prunes, de sauce Hoisin et d’huile de sésame. Point. Toute l’essence du canard se concentrant dans la peau, la chair devient parfaitement insipide.
Les amateurs chinois acceptent donc de payer un bon prix pour se régaler de cette peau parfaitement dégraissée mais extrêmement savoureuse. Mais lorsqu’on sert uniquement la peau aux occidentaux, ils ne l’ apprécient pas trop et attendent le canard. Si celui-ci ne vient pas ils se sentent floués alors que, jadis, on donnait le reste du canard aux chiens pékinois qui servaient de crachoirs à la cour impériale. Donc depuis des lustres, pour éviter les problèmes, les cuisiniers chinois proposent désormais aux occidentaux le « canard laqué » en trois plats.

Donc avec la peau, la chair et une soupe.

De ce fait la plupart des asiatiques se sont habitués à cette entorse à la tradition et suivent le mouvement.
Ce qui implique que la recette originale et originelle n’a plus aucun intérêt et que le fameux canard laqué de Pékin est devenu un ersatz sans le moindre intérêt.

 

Le Treizième insolite : la « petite ceinture »

Il s’agit d’une voie ferrée qui, jadis, faisait le tour de Paris et desservait les principales gares. Plusieurs tronçons sont encore visibles dans le XIIIe arrondissement. Elle est bien évidemment abandonnée et a connu de multiples projets sans avoir été réellement réhabilitée.

Vue Avenue de Choisy à coté de Notre Dame de Chine

Vue de la rue Gandon à proximité de Maison Blanche

autre vue de la « coulée verte »

Vue à partir des usines Panhard près de la Porte de Vitry

Un tag spectaculaire de l’autre coté du périf de la Porte d’Italie

Le même en détail

* Les militaires ayant participé à ce conflit ne furent pas libérés, comme on le croit trop souvent, le 11 novembre 1918, mais continuèrent à être maintenus sous les drapeaux souvent encore plusieurs mois sinon plusieurs années. La plupart des soldats sur le front apprirent quelques jours après le 11 novembre qu’un armistice avait été signé et que la guerre était donc terminée pour les civils. Mais la plupart des régiments furent maintenus ne serait-ce que pour procéder à l’occupation de l’Allemagne ou dans divers combats lointains, comme en Cyrénaïque ou en Palestine. Les journaux des régiments indiquaient pour la plupart « 11 Novembre 1918, le régiment conserve ses positions ». Les images de liesse et de bals populaires de ce 11 novembre 1918 ne concernent donc que les civils et les planqués qui avaient échappé au front et qui faisaient garnison à l’arrière. Les Chinois « engagés volontaires » n’échappèrent pas à cette règle et continuèrent, plus que jamais, les travaux de terrassement et de déblaiement sinon de déminage des zones libérées, particulièrement dans la Somme, le Pas de Calais, l’Aisne, la Marne, la Meuse, l’Alsace…

Quelques souvenirs de la Grande Guerre : sur le Boulevard Masséna un groupe HLM des années 20 regroupés sous la bannière de la « Cité du Combattant »

Et une plaque commémorative de la Libération de Paris rue Gandon

Plus récent : à l’époque bénie où l’Etat providence chouchouttait encore ses fonctionnaires !

 

QUELQUES REVOLUTIONNAIRES FORMES A PARIS !

Quand la France exportait son savoir faire politique…

Pol Pot et les Khmers rouges

Pol Pot « Premier Grand Frère »

Puisqu’il est d’actualité commençons par Pol Pot, de son vrai nom Saloth Sar qui, en 1949 obtient de la France une bourse pour venir étudier à Paris. Il y séjournera jusqu’en 1952 et, entre temps, y découvrira le marxisme et fera ses classes au PCF où il sera formé.

Ce charmant bonhomme, toujours fort affable et souriant deviendra le leader incontesté des Khmers rouges auxquels on peut attribuer près de deux millions de victimes, soit plus du quart de la population cambodgienne.

L’Oncle Ho

Ho Chi Minh alias Oncle Ho

Nguyen Ai Quoc, alias Ho Chi Minh, alias Bac Ho (Oncle Ho) (1890 1969) a bénéficié de l’aide de Marcel Cachin, directeur de l’humanité, alors qu’il résidait à Paris. Il est considéré comme l’un des pères fondateurs du Parti Communisme Français présent lors du Congrès de Tour le 25 décembre 1920.

Il fut, ensuite, en 1930, le fondateur historique du Parti Communisme Indochinois regroupant le Vietnam, le Cambodge et le Laos. Il participa très activement à la conquête de l’indépendance du Vietnam et y instaura un régime de fer et le culte de la personnalité : la sienne.

 

Zhou Enlai et Deng Xiaoping

Zhou Enlai ( Chou En Lai )

bras droit de Maozedong (Mao Tse Toung)

 

 

 

 

 

Deng Xiaoping « le petit géant »

En 1920 ils partagent le même appartement dans le XIIIe arrondissement avec un autre étudiant Jean Ho. Zhou Enlai (Chou En Lai) (1988 1976) est l’aîné des trois compères. Deng Xiaoping travaille chez Renault. En mars 1921, avec l’aide et les finances du PCF il fonde le Parti Communiste Chinois en Europe.

Il deviendra ensuite l’idéologue de Maozedong et prendra une part très active dans la Révolution Chinoise et dans la la Révolution Culturelle Chinoise et ses Gardes Rouges. Atteint d’un cancer il transmet le pouvoir à Deng Xiaoping (1904 1997) surnommé par ses amis « le petit géant » mais par les étudiants contestataires « Teigne le petite bouteille ». Il donnera l’ordre de réprimer le mouvement étudiant, en 1989, fera intervenir les chars et tirer sur la foule. Une plaque au 17 rue Godefroy, dans le XIIIe indique l’immeuble où ils résidèrent.

Et quelques autres

Ils sont évidemment moins connus que ce quatuor célèbre mais n’en furent pas moins des éminents personnages. On peut ainsi citer Lin Wei, Ren Zhuoxuan, Xiao Pusheng, la révolutionnaire Zheng Yu Xiu, Nguyen The Truyen…sans oublier le Prince Norodom Sihanouk !