L’ANNEE CHINOISE DU COQ DE BOIS
OU DU COQ CHANTANT DANS L’ARBRE Par Georges Charles
Natifs de l’Année du Coq :
1909 ; 1921 ; 1933 ; 1945 ; 1957 ; 1969 ; 1981 ; 1993 ; 2005
Les différents Coqs de l’Astrologie Chinoise Classique :
- Coq d’Eau ou Coq Noir (10eme binôme) – « Coq à l’abri » – Kui You: 1873 ; 1933 ; 1993
- Coq de Bois ou Coq Bleu (22eme binôme) – « Coq qui chante dans l’arbre » -Yi You : 1885 ; 1945 ; 2005
- Coq de Feu ou Coq Rouge (34eme binôme) – « Coq indépendant » – Ding You – : 1897 ; 1957 ; 2017
- Coq de Terre ou Coq Jaune (46eme binôme) – « Coq qui chante à midi » – Ji You – : 1909 ; 1969 ; 2029
- Coq de Métal ou Coq Blanc (58eme binôme) – « Coq en cage » – Xin You – : 1921 ; 1981 ; 2041
Année du Coq de Bois Yi You ou » Coq chantant dans l’arbre « : 9 février 2005
Influence céleste : Tian Gan (Tronc Céleste) : Yi (2eme Tronc céleste) : Yin Bois (Bambou)
Influence terrestre : Di Zhi (Branche ou Rameau Terrestre) : You (10eme Rameau Terrestre) : Yin Métal (chaudron de métal -engrangement des récoltes. Influence Cosmique : (Energie Cosmique ou Maître du Ciel) : Yang Ming
Les années Yi You correspondent à la 46eme année du cycle sexagésimal ( basé sur 60 années) et sont constituées de YI, le deuxième Tronc Céleste, correspondant au Bois Yin, au bambou, au bourgeon qui s’ouvre qui représente la bienveillance, l’humanité (Ren) et de YOU, le 10eme Rameau Céleste, le chaudron de métal, qui correspond également au Coq, au Capricorne, à l’Ouest.
Le chaudron de métal correspond à la répartition équitable de la nourriture, donc à l’équité (Yi).
Cette année du Coq de Bois Yi You est donc naturellement placée sous le signe de la bienveillance (Ren) et de l’équité (Yi).
Les années Yi You sont définies par leur mouvement central lié au Métal Yin et à une double polarité énergétique correspondant à l’Eau (Nord) et au Métal (Ouest).
Il s’agit donc d’une année Yang Ming liée au Bois mais subissant l’influence profonde de l’Eau et du Métal. Ce qui engendre un conflit interne. Il s’agit d’une année dite de » conflit inexprimé « où l’énergie de révolte est contenue mais présente.
Les années Yang Ming se caractérisent généralement par cette influence de Métal qui engendre plus de vent et de sécheresse. Cette sécheresse se dissipe en fin d’année qui redevient humide et froide.
Ces années évoquent, en énergétique classique, plus d’affections pulmonaires.
Cette année du Coq de Bois est placée sous l’augure du 22 eme pilier, ou binôme, de Wangdi » Eau des puits et des sources « (Mercure).
Coq de Bronze de la Dynastie des Shang (1765 1122 Av.J.C.) Le symbole du Coq n’est pas tombé de la dernière averse !
Sing Ching Khao Youen
Le texte classique de l’Empereur Kang Hsi sur le Coq : Sing Ching Khao Youen Traduction du de Gustave Schlegel – Librairie Martinus Nijhof à Leyde (1875) Reprint : URANOGRAPHIE CHINOISE par Gustave Schlegel Editions SO-OUEN MILANO
C’est probablement le texte qui est à l’origine de la plupart des études et commentaires de l’Astrologie chinoise moderne. En effet, l’Empereur de Chine possédait le monopole sur l’édition officielle du calendrier impérial qui était distribué en vendu dans tout l’empire et dont il conservait les bénéfices. L’Empereur lui-même rédigeait donc les textes accompagnant ce calendrier pour servir de modèle aux lettrés. Ce texte du calendrier impérial fut traduit, probablement pour la première fois dans son ensemble, par Gustave Schlegel dans le cadre de l’Uranographie Chinoise qui fut réédité par les Editions So-Ouen (Milan).
Je remercie ici Yves Kieffer, Enseignant des Arts Classiques du Tao en Italie et Membre Enseignant Fondateur de Taoyinitalia d’avoir mis ce texte à ma disposition.
« La position que le coq occupe au centre du campement ou de l’enceinte militaire indique la raison qui le fait placer à cet endroit particulier. On emploie dès la plus haute antiquité les coqs pour annoncer les heures, surtout la nuit, où il est difficile d’observer une horloge à eau. On a donc, à cet effet, une espèce de coq spécial nommé « le coq régleur de la nuit » qui chante les heures depuis le soir jusqu’au matin.
A la première veille il chante une fois, à la cinquième cinq fois. Ce qui le fait aussi nommer « coq des cinq heures » . Han Fei Tseu, auteur célèbre de l’antiquité dit « On a des coqs pour chanter au matin et des chats pour prendre des rats. On emploie chacun selon ses capacités ». voilà ce qui fait dire à Han Fei Tseu que « lorsque le coq chante, les guerriers se mettent en mouvement et les chevaux de combat tressaillent ». Aussi le coq est-il l’image de celui qui se prépare bravement au combat. Liou Hiang, un autre auteur de l’antiquité, dit que « quoique le coq soit une petite bête, il préside pourtant aux heures et réveille les gens, c’est à dire qu’il chante à l’heure fixe et annonce aux hommes, même les plus forts, le moment de se lever et de se préparer à agir ».
Le coq est donc aussi employé comme allié militaire; ainsi nous lisons dans l’histoire des Tsin que lorsque Kiang Yeou reçoit l’ordre du ministre d’aller combattre il lia ensemble plusieurs centaines de coqs puis il leur attacha des mèches d’amadou brûlantes aux pattes. Les coqs s’envolèrent dans le camp ennemi qu’ils mirent à feu et l’ennemi s’enfuit épouvanté par ces « coqs de feu ». Dès l’antiquité la plus reculée, le coq est considéré comme donnant de la bravoure à ceux qui en possèdent et à ceux qui en mangent.
Le Roi de Yue, Kao Tsien, dont les habitants étaient réputés pour leur grande bravoure, nourrissait une grande quantité de coqs dans un endroit nommé Ki Chan, la « Terre des Coqs ». Lorsqu’il allait combattre il donnait à manger de ces coqs à ses plus braves guerriers. De ce fait ceux-ci se nommaient eux-mêmes « Les Coqs de Yue ». On dit encore que les habitants de Yue sont « fiers et combatifs comme des coqs ». L’origine de cette légende dérive de l’irritabilité excessive et de l’humeur particulièrement belliqueuse du coq, ce qui le fit prendre comme symbole naturel d’un guerrier valeureux. Par conséquence nous croyons que le coq du « marché militaire » représente non un coq mais le général des armées de l’Est. Ceci explique aussi pourquoi la clarté et la grandeur président à ce signe zodiacal favorable.
Suivant les Souverains Célestes, le Coq préside également à la science du prix des objets et à la recherche des marchands malhonnêtes et trompeurs. Le Coq est donc le symbole de la rectitude tant dans les affaires militaires (Wu) que civiles (Wen). Le Coq représente donc le « Prévôt des Marchands », officier dont on trouve l’instruction dans le Livre des Rites des Tcheou. Nombreux sont ceux qui, dans l’Empire du Ciel, peuvent prendre exemple sur le Coq mais qui doivent se garder de ses excès de bravoure « .
L’Année du Coq chantant dans l’arbre:
Bonne et Heureuse Année du Coq !
Dans la nuit du 9 au 10 février 2005 nous entrerons dans l’année du Coq de Bois. En Chine, le Coq correspond au domicile de Mao, ou des Pléiades, qui sont visibles pendant le mois d’octobre. C’était, jadis, le mois ou la période réservée aux préparatifs militaires. Il annonce donc l’entrée du soleil dans ce signe. Dans la Chine antique le Coq (Ji), rappelle l’Empereur Kang Xi, était considéré comme le plus belliqueux et le plus guerrier de tous les oiseaux. A tel point qu’on lui attribuait les » Cinq Vertus Martiales « . La Vertu (Te ou De – deuxième caractère du Daodejing ou Tao Te King) étant à prendre dans le sens d’efficacité, de pouvoir comme lorsqu’on parle de la vertu d’une plante médicinale.
Il apparaissait donc comme le » guerrier parfait » : – bien élevé et rompu à l’étiquette (Li) car il porte droit la crête sur la tète comme un chapeau rouge de Mandarin militaire – bien armé car il possède un bec puissant, des éperons (ergots) aux pieds et une voix claironnante – brave et téméraire car il attaque son adversaire de front et ose s’affronter à plus fort que lui – humain ou bienveillant (Ren) car lorsqu’il trouve à manger il appelle les autres – Fidèle et constant car il chante à heures fixes sans se tromper ni être distrait.
Une tradition universelle du Coq chantant. Il est rappelé que Zi Lan (Tseu Lan), disciple de Kongzi (Confucius) représentant la force et la bravoure portait un casque orné de plumes de coq et se revêtait d’une peau de sanglier. La plume de coq noir était donc, en Chine, l’emblème du guerrier courageux et intrépide, symbole que l’on retrouve sur le casque des bersagliers italiens.
L’Esprit du Vent et sa plume de Coq Noir
Eux-mêmes tenaient ce symbole des légionnaires romains qui avaient combattus contre les guerriers gaulois et étaient donc revenus de la Campagne des Gaules. Ne parlons pas du fameux béret rouge de nos paras qui ressemble décidément beaucoup à une crête de coq ! Or en latin coq et gaulois se disent gallus. Gallicie, Wallonie (flamand et germain), Wales et Galles (saxon et anglo-normand) ainsi que gallican (en provenance de Gaule) proviennent de la même racine. C’est simplement le coq sur le clocher qui symbolise cette église gallicane, gauloise et française, donc insoumise et quelque peu belliqueuse ! La fille aînée de Rome n’est pas nécessairement la plus facile à faire taire et à faire rentrer dans le rang.
Ce symbolisme du Coq chantant et guerrier se retrouve donc chez les Celtes où il représente l’animal emblème du soleil renaissant, donc de la victoire de la lumière sur les ténèbres. On le retrouve donc dans les armoiries du Clan Sinclair, celui qui est situé le plus en haut et à l’est de l’Ecosse.
L’origine du Clan Sinclair remonte à l’épopée Viking, en 876, ou Thorn, le second fils du Roi de Norvège accompagna Rolf le Marcheur, le fils de Roginvald le Tout Puissant, Jarl* de Möre et Romsdal, dans une expédition où il prit le chateau de Saint Clair sur Epte. Ce chateau fut restitué au Roi de France lors du traité qui porte son nom et qui permit aux Wikings, en 911, de s’établir en Normandie. Le Roi Charles le Simple concède à Rolf le Marcheur la terre située entre la mer, les rivières la Bresle, la Dive, l’Avre, l’Eure et l’Epte.
Donc la Normandie, terre des Nor-Man, donc des Vikings. Rolf le Marcheur devient alors Rollon le Normand. C’est Thorn, le Jarl* de Saint Clair, qui garantit la rencontre. En l’échange Thorn reçut le titre de Comte de Saint Clair. Il s’établit à Saint Clair sur Elle près de Saint Lô. Par la suite le Clan Saint Clair participera à la conquête normande de l’Angleterre et Guillaume, en récompense, recevra les terres du Domaine de Rosslyn où il s’établira, changeant son nom en Sinclair. C’est dans la chapelle des Sinclair à Rosslyn qu’est conservé le coeur de Robert Bruce, Roi d’Ecosse mort aux croisades. Cette chapelle templière fut le lieu où fut initialement créée la Franc Maçonnerie Ecossaise, la plus ancienne des obédiences.
Une légende a prétendu que le coeur de Robert Bruce était conservé dans le Graal qui est donc caché dans cette chapelle, hypothèse qui a été reprise dans le Da Vinci Code.
* Jarl signifie seigneur ou chef de guerre c’est l’équivalent de Karl ou de Charles.
Les armoiries du Comte Henri Sinclair, Chevalier de l’Ordre du Temple, Prince des Orcades, qui participa à la prise de Jérusalem en 1096. « D’argent à la Croix engrêlée de sable »
Neuf chevaliers du Clan Sinclair avaient participé à la Bataille de Hasting sous les ordres de Guillaume le Bâtard devenu Guillaume le Conquérant et qui était leur cousin. A la bataille de Bannockburn, en 1314, Sir Guillaume Sinclair, Chevalier du Temple et Maître de l’Ordre, dirigea la charge qui permit aux Ecossais de vaincre l’armée anglaise.
En 1398 Henry Sinclair, Conte d’Orkney, Prince des Orcades, conduisit plus de 200 hommes sur 12 bateaux jusqu’aux côtes du Vinland, donc sur la côte du Nord Est de l’amérique du Nord où ils établirent un comptoir maritime dont on a retrouvé les fondations à l’ Anse aux Meadows Il fut donc, historiquement, le fondateur de la Nouvelle Ecosse (Nova Scotia) et, probablement, avec les Wikings de Eric le Rouge, le premier européen à mettre le pied sur le continent américain. Pendant la Guerre d’Indépendance des Etats Unis Arthur Sinclair fur le conseiller militaire personnel du Général Washington.
L’Amiral Sir Hugh Sinclair fut pendant 10 ans et jusqu’en 1939 sous le pseudonyme de « C » le chef des Services Secrets Britanniques, le MI-6. Sir Archibald Sinclair fut Ministre de l’Air pendant la Bataille d’Angleterre. C’est le Brigadier Général James Hebert Sinclair qui commande la 153eme Brigade de la 51eme Division Ecossaise, la Highland Division, composée du First Gordon Highlander, du 5/7th Gordon Highlander, de la 5th Black Watch et du 1st Tyneside Scottish qui dirige l’attaque sur Lisieux à partir du plateau de Vièvre du 26 au 31 aoüt 1944. C’est le Clan qui, le premier, voit le soleil se lever à l’Est et en avertit les autres Clans.
En langue celte Sinclair se dit Mac Na Ceardadh : » Celui qui éveille les Clans ou la Sentinelle « . Ce qui correspond à l’ancien français Chanteclair (Chante – Clair) – donc Sing-Clair (Chante Clair) en anglo-normand.
– Chanteclair – Sancto Claro – Saint Clair – Sing Clair – Sinclair
C’est bien évidemment le nom du Coq Chanteclair qui est la sentinelle de l’aube. Chez les nordiques et les germains le coq blanc est l’oiseau emblème de l’Ase Blanc Heimdall qui se tient sur le pont Bifrost, l’arc en ciel reliant le Ciel à la Terre et qui doit prévenir les Dieux d’une attaque des forces du mal en soufflant dans son cor nommé Djall (le Coq) ou Giallarhorn – la Corne du Coq. Le Coq Gullinkambi, « Crète d’Or » joue un rôle important dans le déroulement du Crépuscule des Dieux dont il annonce le commencement (Voluspa) tandis qu’un Coq rouge donne l’alerte dans le Royaume de Hel.
Un autre Coq, Vidofnir, « Celui qui fait flamboyer les arbres » se tient tout en haut du frène Yggdrasil, l’axe du monde, et doit prévenir les Ases de toute attaque contre l’Aasgard. Dans ces mythologies le coq est donc le lien entre les deux mondes, celui des ténèbres et celui de la lumière. Ce qui oppose souvent le coq noir au coq blanc. On retrouve le même symbolisme en Chine ou le coq blanc était sacrifié lors de cérémonies civiles (Wen) alors que le coq noir était sacrifié lors de cérémonies militaires (Wu). Le coq noir à tête blanche était considéré comme la réincarnation d’un personnage ayant des pouvoirs sorciers et était donc souvent utilisé pour la confection de maléfices et autres sorts.
Le coq et le sanglier de Zi Lan se retrouvent dans les armoiries des clans Sinclair et Gordon qui avaient conclu une alliance secrète.
Son Excellence le Coq :
Plus prosaïquement Le Coq est un volatile matinal et bruyant ; de ce fait il écarte les Gui (Kouei), démons et autres revenants vampires nombreux en Chine, particulièrement la nuit. Dès que son cri retentit, Kirikiki en chinois, Korokoko en japonais, il devient donc possible de sortir sans crainte.
Vu Cao Dam – Coqs affrontés – Vietnam XXe siècle
Il représente donc le courage et la vigilance. Son nom Ji ou Ki se prononce comme chance ou chanceux. C’est donc un animal de bonne augure. Jadis on pensait, dans les campagnes chinoises, que les coqs naissaient d’œufs qui avaient été trop longtemps exposés au soleil ou qui avaient été en contact avec du bois chauffé au soleil.
Il convenait donc, lorsqu’on avait déjà un ou plusieurs coqs de faire attention aux œufs et de les maintenir à l’ombre afin que le phénomène ne se reproduise pas trop souvent. D’autant plus qu’on évitait, pour diverses raisons, de manger de la chair de coq ! Gong Ji (Coq chantant) est synonyme de » mérite et gloire « . C’est donc un animal solaire, ou du moins qui annonce l’arrivée du jour. A vrai dire lorsque l’on souhaite dormir tranquille on remplace le coq de la basse-cour par une estampe ou un coq de papier blanc. Le Coq de papier rouge, charme Taoïste, a, en outre, l’avantage de protéger la maison de tout incendie. On en retrouve donc beaucoup sur les bols, les vases et les assiettes qu’il convient de conserver à proximité du foyer ou dans un meuble situé au sud.
Le Coq Rouge porte bonheur et protecteur des incendies Assiette Qing Coll. GC
Au Nouvel An, dans certaines régions, on affiche une estampe de Coq Rouge (Hong Ji) sur la porte d’entrée. En Chine le coq blanc est emblème de pureté, de longue vie, de fidélité et de piété filiale. Inutile de dire que ces Coqs Blancs (Bai Ji) mourraient de leur belle mort et ne finissaient jamais en civet.
Trois coqs signifient » San Ji » comme » Trois Chances » : prospérité, honneurs et longévité. On les retrouvent donc souvent dans l’imagerie populaire et cela signifie : prospérité sur terre ; honneurs avec les hommes et longévité céleste.
Que demander de plus ? Un coq, une poule, cinq poussins à coté d’un rocher et de pivoines symbolisent la prospérité familiale. Mais un coq et une poule signifient simplement » plaisirs amoureux et champêtres « . Les mauvaises langues ajouteront que le Coq est le seul à continuer de chanter lorsqu’il a les pieds dans la m…
Un chanceux qui possède quand même quelques petits défauts ! On lui tolère donc quelques petits défauts. Parmi ceux-ci c’est avant tout un optimiste quelque peu vantard très soucieux de sa modeste personne et qui ne manque jamais une occasion de se faire valoir à son seul avantage. Il pourrait donc être le Saint Patron des pécheurs marseillais, et même de tous les pécheurs de la planète, qui en ont pris des » gros comme ça ! « . Il est souvent élégant voire coquet sinon un peu prétentieux. Il sait se faire voir et plus encore se faire entendre.
Les Trois Coqs – Poterie Qing – Palikao
C’est donc un beau parleur qui adore qui ne déteste pas qu’on parle de lui, surtout en bien. Il est, encore, parfaitement persuadé de son influence sur la gent féminine et, de ce fait, s’avère souvent quelque peu machiste. Nous ne reparlerons pas ici des Paras et de leur fameux béret rouge ni des Chasseurs Alpins réputés pour leurs mollets nerveux et leur pas de parade !
Le Coq Blanc à queue noire : un sacré luron !
Le Coq révolutionnaire ! Vase XVIIIe Coll. GC
Où l’on apprend scientifiquement qu’il est préférable d’avoir un coq dans son poulailler ! Les femmes nées dans l’année du Coq de bois affichent généralement leur intention de réussir et une franchise désarmante en amour et en affaires. Elles ne sont donc pas très bien considérées, en Chine, par la congrégation des belles-mères qui craignent pour leur autorité. Ajoutons encore que le faisan était considéré en Chine comme un coq » impérial » qui était donc réservé à l’empereur et que l’on élevait à grands frais. Les poules faisanes ne couvant pas en captivité, les œufs étaient confiés à d’excellentes couveuses les fameuses Banthaam de Pékin que l’on nomme désormais simplement Pékin et qui sont, en quelque sorte, l’équivalent des chiens pékinois.
Coq Banthaam de Pékin
Elles servaient donc de couveuses et de nourrices aux jeunes faisans. Ce sont des petites poules naturellement bien éduquées qui ne se battent pas, crient très peu, sont très sociables. Les coqs de cette espèce sont exceptionnellement courtois avec leurs compagnes et ne causent aucun désagrément. Il ne fallait pas déranger l’empereur !
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Les Coqs du Palais d’Eté de Palikao – paravent de soie brodée dynastie Ming
Enfin, pour ceux et celles qui doutent encore de l’utilité du coq une étude scientifique, effectuée par le Professeur Le Magnen de l’Université de Aix Marseille III, prouve que les œufs fécondés contiennent un taux important de » bon cholestérol » alors que les œufs non fécondés contiennent principalement du » mauvais cholestérol » ! En mangeant des œufs fécondés, vous participez donc, naturellement, à restreindre votre taux de » mauvais » cholestérol. Ah ! Information importante qui mettra des siècles pour parvenir chez les généralistes et, probablement des décennies chez les spécialistes de la nutrition ! Mais cela confirme que la science d’aujourd’hui rejoint parfois la sagesse de la fermière de jadis qui affirmait qu’il fallait au moins un coq dans le poulailler. On aurait du s’en douter. En guise de conclusion…provisoire ! Sinon notre Coq s’entend très bien avec le Serpent et avec le Bœuf mais entre souvent en conflit avec le Lièvre, un autre chaud lapin, comme lui, qu’il considère donc comme un concurrent sur son territoire.
Les Trois Coqs et ces Dames au Jardin
En résumé : L’année du Coq de bois devrait prendre à contre-pied l’année du Singe de Bois. Un peu plus de prévision, d’organisation, de précision, de matérialisation ne fera pas de mal dans le paysage ambiant. La rectitude Zheng est la clé essentielle composant le caractère Wu que l’on persiste à traduire par » martial » mais qui, en fait, représente la bravoure chevaleresque, la droiture. C’est aussi » ce qui s’oppose à la violence sans utiliser celle-ci « , ou, du moins, en l’utilisant à bon escient si il n’est pas possible d’agir autrement. » Sauf envers ses ennemis lorsque l’accord ne peut être mis « . Cette » bravoure » ne peut donc être dissociée de la » bienveillance » que d’aucuns nomment » humanité » (Ren). Il s’agit simplement aussi du dévouement à autrui, donc de l’altruisme, qui, assorti de fermeté, devrait pouvoir se généraliser en dehors des situations catastrophiques exceptionnelles. » Ne pas attendre d’avoir soif pour commencer de creuser un puits » dirait Kongzi. Et ne pas jeter n’importe quoi dans le puits lorsque celui-ci a été creusé ajouterait Wang Yang Ming. Mais pour que cet altruisme soit désintéressé il est nécessaire de ne pas le crier sur tous les toits et de garder bonne mesure.
Estampe du Premier de l’an : Ji Ming Fu Gui « Le Coq chante la richesse et la renommée »
Charme très apprécié des commerçants et des restaurateurs !