L’ANNEE CHINOISE DU CHIEN DE TERRE
OU CHIEN JAUNE DE LA MONTAGNE … par Georges Charles
(en tête de l’article : Nonu alias « La Bêêêeeete de Manigod » (Photo Isabelle Caussanel)
L’ANNEE DU CHIEN
Gu : le chien (en chinois il a quand même de bonnes dents, une grande gueule et une queue qui remue !) Devant les dents, au milieu la gueule, derrière la queue !
Astrologie Chinoise : l’Année du Chien de Terre Wu Xu
Natifs de l’Année du Chien :
1910 ; 1922 ; 1934 ; 1946 ; 1958 ; 1970 ; 1982 ; 1994 ; 2006 ; 2018
Année du Chien de Terre « Wu Xu » ou « Chien Jaune de la Montagnel » débute en France le 17 février 2018 (En Chine le 16 février à 19h00). Précédente année du Chien de Terre : 1958 (c’est aussi l’année où j’ai commencé ma pratique qui aura donc soixante ans en octobre – Georges Charles).
Netsuke japonais représentant un Pékinois
Influence céleste : Tian Gan (Tronc Céleste) : Wu (5eme Tronc céleste Yang) : (apparition des fruits et leur murissement, Palais Central où siège l’étoile Polaire).
Influence terrestre : Di Zhi (Branche ou Rameau Terrestre) : Xu (11eme Rameau Terrestre) : Yang Métal (Lumière de la lune blanche). Le caractère implique une hallebarde que l’on retrouve également dans le caractère Wu qui désigne « martial » ou « chevaleresque ». Cette année du Chien de Terre Wu Xu est donc naturellement placée sous le signe du courage, de la bravoure, de la Loyauté mais aussi du Conformisme.
Il s’agit donc d’une année Tai Yang liée au Feu mais subissant l’influence profonde de la Terre et du Métal et aboutissant finalement à une double forme d’Eau.
Les années Tai Yang se caractérisent généralement par une double influence d’Eau qui engendre de l’humidité et de la froideur. En effet le Grand Yang (Maximum de Yang) a tendance à se transformer en Yin Modéré (fraîcheur et humidité) puis en Grand Yin (froideur et eau).
Ces années Tai Yang évoquent, en énergétique classique, plus de problèmes pulmonaires et intestinaux (diarrhées) avec tendance générale à l’amaigrissement.
Quelques « Chiens » célèbres ou du moins connus.
Une image vaut parfois mieux que mille mots. Et un personnage c’est mille images à la fois. Le plus célèbre est, sans conteste, Sir Winston Churchill (1874) (Chien de Bois) qui ne cachait pas sa sympathie pour le bouledogue anglais dont il avait la physionomie et même la gueule. Il était réputé pour ses coups de dents redoutables. Et il ne lâchait jamais sa proie. Il était doté d’un sens de l’humour particulier et so british que nos contemporains ont un peu de mal à apprécier. La fin de son fameux discours « Nous nous battrons sur les plages….nous ne nous rendrons jamais, jamais, jamais ! » se concluait par « Maintenant nous attendons les Boches. Et les poissons les attendent aussi ! « Mais c’est étrangement toujours oublié par nos crétins d’historiens, de cinéastes qui croient que l’humour affaiblit le discours. Dans le cas de Churchill c’est le dernier coup de croc auquel on ne s’attendait pas. Et qui fait mal. De De Gaulle il disait :
« Ce type avec une tronche d’ananas et des hanches de belle-mère a toujours l’air ahuri d’un lama femelle surpris pendant son bain! »
Qui dit mieux ?
Seule Mère Theresa (1910 Chien de Métal) aurait pu lui ravir la vedette.
Sans oublier Akira Kurosawa également né en 1910.
Les Chiens de 1922 (Eau Yang)
Christopher Lee ; Alain Resnais ; Pierre Cardin ; Micheline Presle ; Roland Dumas ; Michel Galabru ; Gérard Philippe ; Jean Lefebvre ; Maurice Biraud, Sophie Desmarets ; John William ; Ava Gardner ; Serge Reggiani ; Bobby Lapointe ; Raymond Devos ; Marcel Mouloudji ; Hélie Denoix de Saint Marc ; Jean Topard ; Patrick Mac Nee ; Telly Savalas
Le Chiens de 1934 (Bois Yang)
Paco Rabane : Jacques Séguéla ; Georges Moustaki ; Guy Bedos ; Pierre Perret : Pierre Richard ; Georges Chakiris ; Brigitte Bardot ; Sophia Lauren ; Léonard Cohen ; Nana Mouskouri ; Sylvie Joly ; Nadine Trintignan ; Judi Bench ; Jacques Anquetil ; Sophie Daumier ; Georges Wolinski ; Youri Gagarine ; Pascal Jardin ; Udo Jurgens ; Claude Berry ; Marcel Gottlib ; Marty Feldman ; Richard Chamberlain
Les Chiens de 1946 (Feu Yang)
André Dussolier ; Charlotte Rampling ; Richard Cocciante ; Yann Arthus-Bertrand ; Patti Guesch : Timothy Dalton ; Jean François Balmer ; Nicole Garcia ; Catherine Allégret : Yves Lecoq ; Donovan ; Candice Bergen ; Donald Trump ; Brigite Fossey ; Demis Roussos ; Bill Clinton ; Mireille Matthieu ; Hervé Villard ; Sylvester Stallone ; William Sheller ; Patrick Bouchitey ; Laurent Fabius ; Gérard Holtz ; Tommy Lee Jones ; Michèle Alliot-Marie ; Bernard Lavilliers ; Robert Hue ; Jean Jacques Beneix ; Amanda Lear ; Laura Bush ; Roselyne Bachelot ; Jane Birkin ; Steven Spielberg ; Freddy Mercury ; C Jérôme ; Michel Delpech ; Jean Michel Caradec.
Les Chiens de 1958 (Terre Yang)
Jeanne Mas, Michel Houellebecq : Albert Premier de Monaco ; Sharon Stone ; Gary Oldman ; Arielle Dombasle ; Laurent Bafie ; Charles Berling ; Bernard Campa ; Brice Hortefeux ; Isabelle Mergault ; François Feldman ; Prince ; Kate Bush ; Manuel Gelin ; Lambert Wilson ; Madonna ; Mickael Jakson ; Francis Lalanne ; Andrea Bocelli ; Alain Soral ; Jeannie Longo ; Vigo Mortensen ; Alain Chabat ; Dominique Voynet ; Jamie Lee Curtiss ; Eric Zemmour
Les Chiens de 1970 (Métal Yang)
Laura Fabian ; Benjamin Castaldi ; Uma Thurman ; Naomi Campbell ; Joseph Fiennes ; Yan Thiersey ; Matt Damon ; André Agassi ; Mariah Carey ; Pascal Duquenne ; Christian Karembeu ; Shemar Moore ; Edouard Philippe ; Claudia Schiffer ; Romane Bohringer ; Jennifer Lopez ; Aure Atika ; André Agassi ; Melania Trump ; Nathalie Arthaud ; Laure Marsac.
Les Chiens de 1982 (Eau Yang)
Isld le Besco ; Jenifer ; Chimène Badi, Frédéric Michalak ; Nolwenn Leroy ; Lou Doillon ; Orelsan ; Sophie Bush ; Julien Doré ; Prince William; Princesse Catherine Middleton ; Kirsten Dunst ; Tony Parker
Comme on le voit, le Chien qui à priori semble assez conformiste est quand même représenté par pas mal de vedettes !
De là à parler de cabotinage il n’y a qu’un pas à ne pas franchir.
Sans oublier quelques chiens célèbres de la bande dessinée ! On remarque qu’il y a rarement de vrai héro sans toutou.
Pas de Tintin sans Milou, pas d’Obélix sans Idefix ; pas de Rusty sans Rintintin ; Pas de Boule sans Bill (ou l »inverse !) ; pas de Charlie Brown sans Snoopy, pas de Mickey sans Pluto ; Pas de Lucky Luke sans Rantanplan, pas de Wallace sans Gromit…
Quelques chiens célèbres de la bd…
Et « Le Chien Jaune » qui pourrait presque être « officiel ! »
Mais en réalité voici le chien jaune qui est probablement à l’origine du chien domestique
Le Chien dans l’ancien Occident.
Il fut une époque où le chien, dans les armoiries, comme le sanglier, d’ailleurs, ou « cochon », étaient bien vus.
Mais il a fallu financer les croisades et les bailleurs ne les appréciaient que fort peu. Ils furent donc rapidement remplacés par des animaux plus exotiques comme les Lions et autres Léopards ! Les Armes du Clan Sinclair « D’argent à croix de sable engrellée ». La croix représente le chardon d’Ecosse. Des Armes qui ont du piquant !
Le Chien de Terre du Jarl Henri Sinclair, Prince des Orcades, Baron de Rosslyn. Il prit la tête d’une expédition commanditée par Haakon, le Roi de Suéde, et permit aux Vikings de mettre le pied, bien avant Christophe Colomb, sur le continent nord américain à l’Anse aux Meadows situé au nord de New York (devenu, quand même, patrimoine mondial de l’humanité classé par l’UNESCO) *.
*Christophe Colomb ne posera le pied que dans les Caraïbes mais comme il le fit au nom de la chrétienté on le préfèrera aux « barbares du Nord » qui furent quelque peu oubliés par l’histoire « officielle ».
Chez les Celtes le chien est associé aux meilleurs guerriers et comparer le héro à l’animal équivalait à rendre hommage à sa valeur guerrière car le plus grand héro Cuchulainn est le « Chien de Culann ».
Le Nouvel An Chinois du Chien de Terre ou « Chien jaune de la Montagne »
Bonne et Heureuse Année du Chien !
Le texte classique de l’Empereur Kang Hsi sur le Chien :
Si l’Empereur de Chine le dit …. « Les chiens naissent au troisième mois en Chine, on donne aussi à l’astérisme « Queue » le nom de « Chien Céleste » (Tian Gou ou Tien Kao), la forme recourbée des Neuf Etoiles dont se compose l’astérisme Wi ressemble à la queue courbée d’un chien et a donné naissance au nom de Dragon qu’on emploie pour désigner une espèce de chien de couleur noire, à tête blanche, ayant de longues oreilles et une queue roulée (comme un vulgaire carlin !).
Un « Chien Dragon » ancêtre du Pékinois ! Terre cuite Chine XVIIIe Coll. GC
On applique donc aussi ce nom de Dragon aux chiens en général. De là vient la fable, consignée dans « l’Histoire des Génies » que le chien d’un certain Wi-Chen-Xien, appelé Dragon Noir, se transforma un jour en dragon que Wi monta et sur lequel il s’envola dans les cieux où il est toujours visible. De cet astérisme naissent tous les fleuves puisque le Fleuve Céleste (Voie Lactée) prend naissance près de lui. Il influe donc profondément sur le climat et particulièrement sur le débit des eaux. Gou Guo : « le pays des Chiens » : Cela évoque les incursions des peuplades barbares voisines de la Chine et provenant particulièrement du « Pays des Chiens » qui est situé aux confins de la chaîne de montagne nommée Kun Lun. Les « hordes de Chiens » ont donc inspiré une grande terreur aux Chinois qui débitent sur leur compte les choses les plus incroyables. Ils disent que les habitants de ce pays ont un corps de chien et des longs cheveux sur la tête de sorte qu’on ne voit pas leur yeux ni leurs oreilles. Qu’ils vont presque nus et parlent en glapissant comme des chiens. Leurs femmes ont des corps humains mais tous les garçons qu’elles mettent au monde ressemblent à des chiens et sont velus dès leur naissance. Ce sont les ancêtres du Peuple Yao que l’on nomme toujours en Chine « Chiens venant de l’Occident » ou plus communément « Têtes de Chiens ». C’est pour cette raison que le Chien est considéré par le peuple ignorant comme étant un animal venu de l’Occident et que les occidentaux sont donc velus comme des chiens et parlent en glapissant « .
« Chiens Dragons » pékinois sur stéatite (Chine XVIIIe Coll. GC)
Et quelques commentaires sur ce texte :
La parole du Dragon Impérial en ce qui concerne le Chien
L‘Empereur de Chine se réservait le droit de faire imprimer et de faire vendre à son profit personnel le Calendrier Officiel, donc l’Almanach Impérial. Ce faisant, dans son encyclopédie, il apportait quelques commentaires sur celui-ci et plus particulièrement sur les animaux du Zodiaque chinois classique. Et bien évidemment l’Empereur ne se serait pas abaissé à des prédictions de bas étage qui constituaient la manne des astrologues de boutique ou de trottoir qui était fort nombreux en Chine, comme par ailleurs dans la plupart des pays du monde.
Ci-contre : chien chinois en porcelaine Epoque Ming
L’Empereur, et c’est le moins qu’il puisse faire, dissertait plutôt sur le Ciel, la Terre et l’espèce humaine et ceci d’une manière courtoise mais quelque peu abstraite. Il aimait à émailler son propos de quelques exemples puisés dans la littérature la plus classique. Rien ne peut s’expliquer qui ne provienne du Ciel puisque l’Empereur lui-même se qualifie de Dragon Céleste, ou de Fils du Ciel, et que la multitude des Chinois, « La Multitude aux Cheveux Noirs », représente bel et bien le « Peuple du Ciel » donc les fameux « Célestes » *.
Et un mot de Georges Charles
* Il est remarquable que lorsque l’être humain est debout seule une portion de la surface de ses pieds (à moins que ceux-ci ne soient plats !) touche le sol. Et, dans la Chine Classique, il était coutume de dire que les orteils touchaient déjà le ciel. Celui-ci ne commence pas « au dessus des nuages » mais bien au dessus du sol ! Lorsqu’on est en montagne, souvent on se retrouve « au dessus des nuages » et ce n’est pas pour autant qu’on est « au dessus du Ciel ». Il faut rester modeste. L’être humain est donc beaucoup plus céleste que terrestre. Pour prendre contact avec la terre il convient donc de s’asseoir paisiblement (Zuo) ou de s’allonger sur le sol. C’est en s’allongeant sur le sol qu’on peut contempler le ciel (sans risquer de torticolis). J’ajouterai, puisque l’Empereur ne le fait pas, que pour s’enraciner mieux vaut rester debout et que pour s’élever mieux vaut s’asseoir et « agir centré », donc méditer. Méditation de médius (au centre, centré) et ation (de action agir). Méditer c’est « agir avec la conscience du centre ». Or impossible de situer le centre si on n’a pas la notion de la périphérie donc de son environnement direct et indirect. Beaucoup de gens confondent méditation et faire une sorte de sieste avec un peu d’encens et de musaque pseudo orientale. Ne rien faire ce n’est pas méditer. C’est rien foutre. G.C.
Chien en méditation au jardin – Posture Lotus – les doigts sont en position « sans montagne et sans vallée »
Revenons à l’Empereur. Il commence donc par replacer le Chien à sa place, dans le ciel. Et de ce fait le simple chien devient le « Chien Céleste » formé de neuf étoiles. Il laissent entendre, par ailleurs, qu’à l’origine il s’agissait de la « Queue du Chien » mais, probablement comme pour le loup « lorsque l’on parle du Chien en on voit le queue » ! Ensuite il remet à sa place le dragon puisqu’il est Le Dragon, le seul et unique. Le dragon est donc un simple clébard noir, à tête blanche, à grandes oreilles et à queue roulée. Et qu’il est donc permis de nommer un chien Dragon comme on le nomme ici Brutus ou César. Ceci pour couper l’herbe sous le pied à tous ceux qui seraient tentés de confondre leur chien et l’Empereur en l’affublant du nom symbolique de Dragon !
La Bank of China et l’Année du Chien – C’est Zen !
Puisqu’on vous le dit: « Faites le beau ! »
Chiot en terre cuite. Chine Dynastie Han (200 av. JC) Ils étaient les mêmes il y a deux mille ans !
Le chien est un psychopompe reconnu par Lao Tseu !
Ensuite il rappelle que le Chien est universellement connu pour son rôle de psychopompe, c’est à dire de guide dans la nuit de la mort. Guide qui écarte les esprits malfaisants jusqu’à l’arrivée au Pays des Immortels, c’est à dire au Ciel. C’est la raison pour laquelle, comme le précise Laozi (Lao Tseu) dans le Daodejing (Tao Te King chapitre V ) une effigie représentant un chien de paille était brûlée pendant les obsèques. C’est également la raison pour laquelle le cinquième jour du cinquième mois on offrait aux Neuf Fleuves de la Chine des chiens de papier.
Le chien est donc tant le protecteur de l’Ame que le protecteur de la maison qu’il protège, l’un et l’autre contre les mauvais esprits et les mauvaises rencontres. (Gui ou Kouei). « Un coq dehors, un chien dedans, point de revenant » affirme la sagesse millénaire chinoise. Ainsi l’Immortel Wi monte au ciel sur le dos de son chien, nommé Dragon, et y demeure constituant la constellation du Chien.
De l’influence du Chien sur l’hydrologie
Mais cette constellation, suivant l’Empereur, régularise les flots des Neuf Fleuves de Chine, puisqu’elle prend sa source dans la fameuse Voie Lactée nommée en Chine le Fleuve Céleste. Il existe donc un rapport direct entre le Chien et la climatologie sur l’hydrologie. Donc sur le mouvement global des eaux. Ce qui implique quelques conséquences sur la pluviométrie et l’humidité qu’il convient de régulariser en facilitant le mouvement de l’eau dans les fleuves comme on facilite le mouvement du sang dans les artères.
A ce sujet il est bel et bien question du sang rouge et du sang bleu dans le Neijing Suwen attribué à l’Empereur Jaune et qui demeure la « Bible » de l’acupuncture classique ! La découverte de la circulation sanguine en Chine est donc bien antérieure à ce que nous prétendons en Occident. Et il semble que le contrôle de l’hydrologie, dans l’Empire du Milieu, ne soit pas non plus tombé de la dernière averse et qu’on ne se bornait pas à jeter des chiens de papier dans les fleuves. Ce fut lorsque ces travaux impériaux cessèrent que les inondations se produisirent. Enfin il en vient à l’Etre Humain, précisant qu’il existe les Chinois, donc les Célestes, constitués des « Cinq Peuples des Han » mais aussi des « autres ». Autres auxquels il faut bien trouver une origine.
Le Peuple Chien et l’origine des Yao
Pour les Yao il évoque une légende populaire mettant en oeuvre le chien. Il est de fait que de tous temps en Chine, la minorité des Yao était très réputée pour son sens des affaires et qu’elle prétend, elle-même, descendre du Chien. « Un Yao ne lâche jamais un client avant d’avoir conclu une affaire » dit-on à Canton. Les Cantonnais, reconnus dans toute la Chine et dans tout l’Orient pour leur sens des affaires, prétendent donc qu’ils valent en commerce trois Chinois mais qu’un Yao vaut trois d’entre eux. Ce à quoi les Yao rétorquent que c’est normal puisqu’ils sont moins nombreux que les Cantonnais et que le premier cri des nouveaux nés est un glapissement ancestral : « Mai Mai » qui signifie « Acheter et Vendre ». « Acheter pour vendre, vendre pour acheter, vendre pour vendre et non acheter pour acheter » est donc leur devise favorite constituée d’une série ininterrompue de » Mai, Mai, Mai, Mai, Wu Mai ! » Enfin, sans en avoir l’air, l’Empereur décoche une pique perfide et acérée aux « barbares occidentaux » qu’il reconnaît probablement comme d’aussi redoutables commerçants que les Yao surtout lorsqu’ils sont armés et du bon coté du fusil.
Et une pique impériale en direction des Occidentaux braillards et velus :
Si le chien est considéré traditionnellement comme un « animal venant de l’Occident et apportant le riz », donc du meilleur augure, les Occidentaux, ces « chiens velus et agressifs » font toujours un peu peur aux Chinois lorsqu’ils parlent en aboyant. « Combien il est difficile d’accepter d’être obligés de tenter de faire rentrer leurs paroles carrées dans nos oreilles rondes ! » se plaignent toujours les diplomates et commerçants chinois lorsqu’ils ont affaire et à faire avec ces fameux glapisseurs que nous sommes. De là à imaginer qu’il nous jettent quelques restes pour calmer notre avidité ancestrale il n’y a qu’un pas. Nous n’irions pas penser qu’il leur viendrait une seule seconde à l’idée d’un bon coup de pied bien appliqué ou, pire encore, d’un coup de bâton bien senti pour remettre certaines idées en place.
Comme chien et chat : un Yin, un Yang…Interne et Externe !
La Chine se réveille et s’ébroue :
La Chine s’est réveillée. Le sommeil a été long mais elle commence à s’ébrouer et à se remettre sérieusement en mouvement. Elle est devenue la deuxième puissance économique mondiale et beaucoup de monde fait déjà la queue à la porte en attendant de la remuer dès qu’un bruit de gamelle se fait entendre. Mais, en parlant de gamelle, attention au retour de bâton sur le museau qui risque d’être sérieux. Il serait peut-être temps de commencer à s’adapter au système chinois ou de tenter de le comprendre. C’est l’autre vision de l’horoscope chinois !
Le Chien : du toutou à sa mémère au cerbère gardien des enfers !
Quelques généralités bien senties :
On va vous le faire aussi : Sens du devoir, fidélité, honnêteté, loyauté, sincérité, moralité, droiture, bienveillance, franchise, bonté…et on en passe encore une bonne douzaine qui qualifient notre clébard virtuel et qui plaisent tant à nos amis Chinois, demeurés, quoi qu’on le veuille, très attachés à Confucius. Que des bonnes qualités qu’on espère à un brave compagnon, donc au « meilleur ami de l’homme », sa « plus noble conquête » demeurant le cheval et son « compagnon le plus utile » probablement le cochon. Ceci étant dit une fois pour toutes cela implique aussi et nécessairement quelques défauts.
Pas rassurant le Cerbère ! Bronze romain IIe siècle.
Pas des gros défauts qui font horreur et qu’on retrouverait, par exemple, chez le loup, mais des défauts mesquins. Les pires. Le Chien est tout d’abord un angoissé chronique, un anxieux qui a donc la trouille de ne plus avoir de maître. Et c’est là où se situe le problème. Le chien est un animal de meute qui, nécessairement, obéit à un dominant. Le dominant lui-même ne souhaite qu’être dominé par un maître à poigne. Ou par n’importe quel crétin qui se prétend ainsi. Dans une certaine mesure le chien dominé est plus tranquille que son dominateur : il attend les ordres et même, probablement, le contre ordre. De ce fait tous les crétins souhaitent posséder un chien dominant afin de pouvoir le dominer à leur gré. Et finissent donc par avoir des problèmes de domination.
Une vie de chien ! Quelques menus défauts canins
Le chien est aussi parfois coléreux, anxieux, pointilleux, égoïste et entêté voire obstiné. Lorsqu’il est dominé par un crétin qui le rend, en plus, affable, vaniteux, désordonné, irresponsable et inconstant il est donc beaucoup plus dangereux. Et c’est pour cela qu’il est très apprécié et demeure un fidèle compagnon auquel il ne manque que la parole. Et le droit de vote.
C’est l’animal de l’Occident. Et on comprend parfois pourquoi les moyen-orientaux s’en méfient quelque peu ! Ce double visage « doux avec son maître, impitoyable avec l’étranger » en fait une arme redoutable. Le brave toutou qui ne ferait pas de mal à une mouche chez lui planterait bien volontiers ses crocs dans le mollet du facteur ou du vendeur de tapis qui se hasarderait à franchir l’enceinte de son territoire sans en avoir été invité. Bon nombre de gens luis donneraient donc le Bon Dieu sans confession ignorant que lorsqu’ils ont le dos tourné leur petit chéri terrorise tout le quartier.
Je vous ai à l’œil – Chien Jaune à Shiba Hu au Japon
Une récente émission de télévision démontrait par ailleurs sa vénalité : de tyran domestique il devenait rapidement petit ange de salon grâce à l’influence d’une psychologie de bazar et de quelques morceaux de saucisson ou de gruyère distribués au bon moment. On nomme cela désormais la pédagogie. Comme quoi les convictions les plus affirmées ont une limite et qu’il suffit simplement d’y mettre les moyens et probablement un peu de temps. N’y voyez aucune allusion à la Chine vis à vis de l’Occident ! En Chine il représente le sixième animal domestique. Lorsque l’on connaît le souci des Chinois pour l’ordre et particulièrement pour l’ordre dans les classements cela est assez significatif. Derrière à la queue ! Mais d’autre part lorsque l’on sait que les Chinois se méfient également de ce qui est en tête, donc excessif, on se dit que le Chien n’est peut-être pas aussi inutile qu’on a pu le prétendre pendant la Grande Révolution Culturelle où il fut exterminé en masse et transformé en pâté pour homme. Et le sixième animal c’est aussi, sur les douze que compte le calendrier, l’animal du juste milieu, le « bien centré ».
Un jour je serai le Maître du Monde ! « Si c’était du chien le plat serait plus cher ! «
D’où une plaisanterie classique du client occidental qui demande à un restaurateur chinois en considérant son assiette avec méfiance « C’est pas du chien, au moins ? » et qui se voit répondre du tac au tac avec un grand sourire complice « Ah non, Monsieur, si c’était du chien cela serait beaucoup plus cher que ça ! ».
En fait, et entre nous, les chinois, et partant, les Asiatiques, ne consomment pas du chien par plaisir car sa viande est très forte et son odeur nauséabonde, mais pour des raisons médicales. Sa chair qui s’utilise exclusivement en fin d’automne et en début d’hiver, passe pour un remède contre les refroidissements et les rhumatismes, particulièrement des genoux, chez les personnes âgées.
En attendant une bonne canne, c’est déjà ça !
Jadis on élevait à cet effet exclusivement des « chiens lions à langue bleue », c’est à dire des Chow-chow. Il existe donc en Chine, une certaine ambiguïté envers le chien puisque de tous temps il fut à la fois utilisé comme animal de compagnie, très prisé, dans les classes élevées, jusque chez l’Impératrice, et comme animal d’élevage pour la boucherie médicinale. C’est pourquoi on le désigne par deux caractères distincts Gou (Kou) et Qian (Kiuan). On promène Gou et on fait cuire Qian. Nous nous élevons, bien évidemment, contre la consommation de viande de chien et de très nombreux Chinois luttent désormais pour que le trafic de cette viande cesse une fois pour toute.
Les Pékinois de l’Impératrice et leur descendance prolifique
La dernière Impératrice de Chine, Cixi (Tseu Hi) était très éprise de ses petits pékinois et demeura plusieurs années inconsolable lorsque ses trois préférés « Fleur de Prunier », « Cône de Pin » et « Feuille de Bambou » périrent dans l’incendie consécutif au sac du Palais d’Eté de Palikao par les barbares occidentaux. Encore de nos jours trois petits pékinois à coté d’un bouquet de prunier, de pin et de bambou symbolisent l’amitié indéfectible des « Trois Amis ». Les descendants de ces pékinois du Palais Impérial, symbole de l’oppression mandchoue, furent exterminés lors de l’instauration de la République de Chine. Seul huit pékinois survécurent et ce fut un couple sauvé par une servante qui les confia à une résidente britannique qui est à l’origine de tous les pékinois vivant actuellement dans notre vaste monde.
Nous éviterons ici de parler d’un Président de la République de chez nous qui avait été affublé du sobriquet de « Sai Gu » alias « Roquet Féroce » et d’une première Dame, plus récente surnommée, « La Pékinoise » (Beijinxiaogu) en raison de sa ressemblance, présumée, avec ce charmant animal de compagnie. Une mésaventure semblable était arrivée au Général qui s’était fait traiter de « chien » par la presse chinoise et qui avait répondu, amusé « C’est un comble de se faire traiter de chien par des pékinois ! »
De l’assiette au canapé, le Toutou chinois nouvel indice de réussite sociale
Depuis, la reprise économique aidant, le fait de posséder un chien de compagnie, et particulièrement un pékinois, est devenu un indice essentiel de réussite sociale au même titre que la voiture climatisée et hyper connectée. Les toutous chinois occupent donc à nouveau une place privilégiée dans les familles aisées et même désormais modestes. Ce qui n’empêche probablement pas quelques aînés d’entretenir d’inavouables projets à leur égard dès que la température baisse et que les rhumatismes se font pressants. Cinq petits chiens désignent donc symboliquement « Wou Che Toung Tang » : « Que Cinq Générations vivent harmonieusement sous le même toit ! » Ce sont les anciens qui le prétendent car les jeunes n’y tiennent pas trop !
Une élégante Pékinoise et son élégant pékinois
Un élégant Pékinois et son élégant gros toutou blanc !
Les enfants, ici Long Long, adorent les chiens qui le leur rendent bien
Un chien jaune sympa et curieux
Royal Canin à Pékin…ou de la nourriture occidentale pour les Pékinois à quatre pattes. On ne mange plus les chiens, on nourrit les chiens preuve absolue que la Chine est devenue une puissance mondiale sur laquelle il faut désormais compter
Ces quatre dernières photos de Pékin sont de Xavier Garnier – Shawei –
Les Gardiens du Bouddha et le Maître de Zen qui aboie comme un chien !
Une autre anecdote amusante est encore à relater en ce qui concerne les « chiens fous » vendus par nos antiquaires. A l’origine il s’agit simplement de lions stylisés qui protégeaient les portes des temples bouddhistes.
Le Chien Fou du cimetière chinois de Noyelles : la Chine en Picardie !
Le lion, exterminé en Chine, vivait encore en petite quantité en Inde sous le nom de Singh (Singapour – Singha Poura – c’est « La Ville du Lion » ) et était alors considéré comme le « Gardien du Bouddha » littéralement « Chen Fo ». Le Lion gardien du Bouddha, le « Chen Fo », se transforma peu à, peu en « Chien Fou » et sa ressemblance lointaine avec le « chien lion » (Chow-chow) et le pékinois accrédita cette thèse auprès de nos paléologues distingués.
une paire de Chiens Fous devant un Zhong impérial
En parlant du Bouddha, la tradition Chan relate le fait qu’un disciple posa la question suivante à son Maître : « Maître, le Bouddha est-il présent dans un chien ? » Le Maître répondit brièvement et brutalement » WOU ! » ce qui est évidemment une négation totale. Mais il le fit comme un chien qui aboie. Ce faisant le disciple tomba à la renverse et trouva l’illumination ! Ce qui est croustillant dans cette affaire typiquement chinoise est que le maître nia bien évidemment le fait avec force : le Bouddha, un chien, vous voulez rire, quelle idiotie ! Mais il le fit en aboyant brutalement comme un chien ce qui, évidemment, donne une toute autre saveur que si il avait répondu « MU ! » en japonais ou « NON ! » en français. Un chien ne dit ni « MOU ! », ni « NON ! » mais bien « WOU ! ». Comme quoi il est parfois difficile de passer du Chan au Zen et du Zen au « J’suis Zen ! »
Un Chow-Chow « Chien Lion » – on comprend pourquoi !
Cela implique que le Bouddha est présent partout et le Maître ajouta « Même dans la merde de chien » * ! C’est vrai, il le dit. Ceci pour rassurer les citadins et particulièrement les Parisiens qui, désormais, à défaut de pouvoir circuler ou se garer en voiture, bénéficient de très larges crottoirs, pardon, trottoirs. Et sont donc condamnés à se convertir à la Doctrine de l’Action Centrée. Donc à la méditation fut-elle Dhyana, Chan, Son ou Zen ! Ce n’est qu’une simple question de temps.
Et pendant qu’on y est : un peu de cynisme !
*Une autre citation du Chan actuel qui remet un peu les choses en place « L’univers est une chiure de mouche sur la sandale du Bouddha ». Et pan sur le bec pour les scientistes de tous poils. Pour les Chinois l’univers n’est qu’un monde intermédiaire et indéfini entre le cosmos et Tao. Ils précisent d’ailleurs, comme le fait le Yijing : « Pei Yin Pei Yang Shang Wei Dao ». « Un Yin, Un Yang c’est simplement Tao ».
J’ajouterai qu’il n’est pas nécessaire d’affubler Tao, ou Dao, d’une paire de moustaches et de roubignolles en précisant son genre donc son sexe. Pourquoi dire « le » Tao alors que Tao, à la fois Yin et Yang, suffit amplement. Dans cette hypothèse pourquoi alors se limiter à un univers ? Pourquoi pas un plurivers ou un multivers ? On pourrait alors parler de pluriversel ou de multiversel. Mais cela reviendrait à admettre que Dieu est à la fois Déesse et c’est pas demain la veille.
Sur ce dernier plan les Asiatiques; en général, valent guère mieux que nous puisqu’au contraire, ils ont définitivement féminisé Guanyin (Kouan Yin, Kwanon en japonais, Avalokitésvara en sanscrit…) alors qu’à l’origine il s’agissait d’un(e) parfait(e) androgyne. Cela faisait probablement mauvais genre ! Au Vietnam dans l’imagerie populaire Guanyin est purement et simplement associée à la Vierge Marie.
Cours magistral au Gymnase des Chiens Habiles. Au cas ou vous ne le sauriez pas c’est le grec Antisthène, au quatrième siècle avant notre ère, un habile orateur, dont les détracteurs se moquaient du fait qu’il réunissait ses disciples dans le gymnase des « Cynosarges », donc au siège social, si on peut dire, de la société sportive des « Chiens Habiles », qui prit ceux-ci au dépourvu en se prétendant lui-même un « habile chien ». Donc un cynique !
Imiter les animaux c’est se rapprocher des Dieux : Par la suite ses disciples se prétendront être des « chiens célestes » et affirmeront sans ambages que « le plus court chemin pour devenir des Dieux est d’imiter l’animal et surtout le chien ! » Antisthène, qui était un bâtard et un métèque, puisqu’il n’était pas né à Athène, eut quelques disciples sérieux : Diogène, Zénon de Cittie, fondateur de l’Ecole Stoïcienne, Cratès. Ils adoptèrent un uniforme : un manteau de couleur chien appelé tribon, une besace autour du cou et un bâton muni d’un hareng saur ! Ils appréciaient quelques formules magistrales : « Je caresse celui qui me donne, j’aboie contre celui qui ne me donne pas et je mords les autres ! » … »Je hurle avec les loups et j’aboie avec les chiens mais j’emmerde les hommes ».
Canne d’un poilu anglais 1917
Le coup du poisson salé : un bon truc en public ! Leur arme favorite, en public, était un poisson salé et fort malodorant avec lequel ils poursuivaient les braves gens et qui leur permettait d’avoir toujours une place libre et assise aux jeux où ils menaient grand tapage. Quand on leur reprochait de manger salement en public ils répondaient « Il n’y a pas de mal à manger, donc pas de mal à manger en public. puisque le public est sale, nous mangeons salement ! » A quelqu’un qui demandait à Diogène de ne plus cracher par terre, il lui cracha à la figure en le remerciant de lui avoir proposé de cracher sur quelque chose de plus sale que le sol ! En pleine rue il se mit à hurler « A moi, les hommes ! » provoquant un attroupement. Il reprit immédiatement « J’ai dit les hommes, pas les déchets ! » ce qui provoqua une bagarre générale dont il se sortit non sans mal.
On lui demanda un jour quel était son vin préféré il répondit « celui des autres quand je le bois pour rien ! » Alexandre le Grand impressionné voulut le rencontrer et vint jusqu’à Diogène qui vivait dans un tonneau ; il s’attira la réplique célèbre « Ôtes toi de mon soleil ! » Quel mauvais exemple pour la jeunesse que ces « chiens célestes » donc ces cyniques.
Et un cynique particulièrement chinois : Avec lesquels on notera, néanmoins, quelques similitudes en ce qui concerne quelques extrémistes du Tao comme Yangzi à qui on demandait « Que feriez vous pour sauver la terre ? » et qui répondit « J’hésiterai même à sacrifier une rognure de mon ongle ! » et qui étaient probablement très habiles, également, à jouer du bâton.
Un chien célèbre de Pompéi « Cave Canem ! » « Attention au chien ».
Et quelques légendes sympathiques concernant notre chien !
Anatomie canine de la truffe à la queue
Tout d’abord savez vous réellement pourquoi les chiens ont la truffe froide ? C’est simplement parce que le chien de Noé se rendit compte que l’Arche de son maître prenait l’eau et risquait de sombrer. Il mit donc simplement sa truffe dans le trou pour colmater la fuite ce qui lui valut la reconnaissance de Noé et l’estime de tous les autres animaux ! Cela implique nécessairement le conseil britannique : « Souvenez vous toujours que le Titanic a été conçu par des spécialistes et l’Arche de Noé par un amateur ! » Et pourquoi les chiens lèvent la patte lorsqu’ils urinent ? Simplement parce qu’une bande de chiens qui urinaient le long d’un mur firent écrouler celui-ci. Depuis leurs descendants lèvent la patte pour soutenir le mur. Mais un peu tard. Pourquoi le chien remue la queue ? En fait c’est le chien qui remue mais c’est la queue qui bouge. Dans les campagnes on pensait que les chiens communiquaient ce qui se passait à l’intérieur de la maison en remuant la queue. Donc si on avait des choses à se reprocher en ménage il valait mieux couper la queue de son chien que de se retrouver la risée de toute la gent canine du voisinage.
Le chien est un excellent guetteur. Ici Mabo. Photo Alain Rabrault.
Et notre fameuse année du Chien de Terre alors ?!
Pas de panique à bord !
Il faut bien y parvenir. Après toutes les méchancetés que nous avons écrites sur notre meilleur ami, et qui le reste, il convient maintenant de se rassurer concernant note fameuse année du Chien de Terre ou du « Chien jaune de la montagne » ! La formule magistrale chinoise annonçant cette année affirme simplement : « Harmonie et Paix dans les foyers et dans les coeurs ! » . Ce qui est, somme toute, un bon programme. Le Chien de terre, à n’en pas douter, est une bonne pâte. Un bon gros toutou bien carré sur ses papattes qu’il a d’ailleurs fort larges. La Terre c’est l’équilibre, la puissance, le centre. Mais pas le centre mou de la politique hexagonale. C’est du carré et du solide pour ne pas dire du pensant. C’est ce que les Chinois ont choisi pour désigner leur pays : Zhongguo « Le Pays du Centre ». Un truc qui en a sous le nombril.
Pour les Chinois (comme pour les Japonais, les Coréens, les Vietnamiens et on en passe douze) l’Energie Vitale, le Qi (prononcer Tchi) provient de l’Océan du Souffle, justement placé sous le nombril. C’est le Tan Tien (Dantian), le Hara, on en a ou pas. Le Chien de Terre en regorge. C’est une force de la nature.
Pour les Japonais le « Chien de Terre » n’est ni plus ni moins que le « chien fouisseur » ou « chien viverin » encore nommé « chien martre » alias Nyctereutes procyonoides alias, encore Bake Danuki ou plus simplement Tanuki. Pour eux il représente un « Yokaï » ou « Esprit de la Forêt » presque au même titre que les « Tengu » qui sont des oiseaux merveilleux. Il s’agit non d’une sorte de blaireau, comme on le croit souvent, mais d’un vrai chien qui vit, par ailleurs, également en Chine, en Mandchourie et dans l’Est de l’Europe et de la Russie. Au Japon il sont souvent représenté avec une besace, comme les « cyniques » et une paire de testicules démesurés. Ce qui accroît encore sa réputation. Il faut dire qu’il ressemble quelque peu à une sorte de lutin facétieux. C’est, en quelque sorte, l’esprit caché du Chien de Terre. Ce qui amène un peu de fantaisie à un animal généralement considéré comme placide sinon conformiste.
Un Tanuki en poterie Raku tel qu’on le représente au Japon !
Et voici le bestiau ! N’est-il pas sympathique ce chien fouisseur du Japon ou chien viverin ?
Pour celles et ceux qui n’y croient pas, un timbre a même été émis à son intention !
Donc il s’agit, somme toute, d’un bon signe qui va nous changer quelque peu de notre braillard et remuant gallinacée. C’est une année de « recadrement » . N’oublions pas que le dernier Chien de Terre se situait en 1958 qui fut l’année de constitution de la Cinquième République. Quand même !.
Mais considérant le côté quelque peu pesant et conformiste du Chien de Terre il serait bon, à titre personnel, de lui apporter un peu de fantaisie, un peu de « Yokaï », comme disent les Japonais. Ses périodes les plus favorables sont xiaoshu (6 au 12 juillet) et qiushu (22 août au 7 septembre)
Un pub anglais typique
Elémentaire mon cher Watson !
L’auberge espagnole et l’année du Chien jaune de la montagne
Pour chacune et chacun cette année sera donc ce qu’on décidera qu’elle soit à la seule condition de demeurer vigilant et rigoureux mais bienveillant. Sur un plan plus global il ne faudra pas se contenter d’un simple laisser faire car, dans ce cas, le réveil du Métal sera brutal et destructeur. Mais notre Chien de Terre est malgré tout bienveillant et ne demande qu’à être simplement contrôlé pour devenir bénéfique et même faste. A condition de lui amener un peu de fantaisie du Tanuki il devrait quelque peu relâcher son étreinte.
Et quelques pubs sympas de producteurs qui ont pensé à nos Amis Chinois et à nos Amis les Chiens :
Alimentaire mon cher Watson !
Une bière pour le Nouvel An Chinois !
Et pendant qu’on y est : Champagne !
En guise de conclusion…provisoire !
Le Chien, ses amis, ses relations, ses enemis et ses concurrents Il s’agit, somme toute, d’une bonne année et il est de bon ton de rappeler que le Chien s’entend fort bien avec ses amis Tigre et Cheval , qu’il trouve de bons accords avec le Lièvre (ou le Chat chez nos Amis Vietnamiens qui trouvent ce léporidé trop lubrique. En Chine le chat est, par contre, souvent désigné par la dénomination Yin Tu : « lapin des toits » ce qui augure le fait qu’il soit tout aussi comestible que celui-ci et que bon nombre de Chinois préfèrent même le chat au lapin !) Le Chien et le Dragon ne s’entendent pas très bien et on se doute pourquoi. Le Chien reproche au Dragon son coté fantasque et inconstant tandis que le Dragon ne tolère pas le coté conformiste et mesquin du Chien. Et le Dragon a surtout horreur que le Chien lui usurpe son identité et ose se faire appeler Dragon lorsqu’il est noir à tête blanche avec de longues oreilles et une queue roulée, ce que confirme même l’Empereur Kang Hi. Enfin le Chien se méfie du Mouton (Bélier, Chèvre et autres bestioles cornues et fourchues autre que le Boeuf donc du Bélimouchèvre ) car il possède à son égard un long contentieux de coups de sabots en traître. Et que cet animal frondeur et batailleur lui a toujours causé beaucoup de soucis en cherchant à n’en faire qu’à sa tête au lien de rester tout simplement dans le rang. La période la plus favorable de l’année sera le troisième mois.
Tsuba (garde de sabre japonais Katana) avec un chien, symbole de courage et de loyauté
Et quelques derniers conseils avisés
Avec une bonne laisse, une badine et quelques morceaux de gruyère tout devrait bien se passer. Avec notre fidèle ami, inutile de se casser la tête en échafaudant des plans compliqués et des stratégies à la Sunzi. Un peu de psychologie de bazar, des ordres clairs, quelques menues récompenses, des gros yeux et la vue de la badine feront rentrer les choses dans l’ordre assez rapidement. Et tout sera pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais méfiez vous quand même de celui qui ne dort que d’un oeil ! Ouaf ! Ouaf !
Quelques chiens sympas
Les toutous d’Uthai Thani (Thailande). C’est la ville de résidence de la Princesse Maha Chakri Sirindhorn qui adore les animaux et particulièrement les chiens. Ils sont donc très nombreux jusque dans les temples.
Un sac à dos sur le marché d’Uthai Thani !
Et une ou deux photos de La Bêêeete de Manigod « Le Chien Jaune de la Montagne »!
La Boxe du Chien par Patrice Vaidie – La Planète Zarmartio –
Un certain Wang Zemin (1909 2002) qui fut à l’origine de cette passion pour la Chine ! Par Patrice Vaidie.
Et le prédécesseur chinois de Milou – Chien de Terre de l’époque Han. Il est toujours très actuel le clébard !
Celui-ci date d’il y a un peu plus de deux mille ans.
Et en conclusion le chien noir et blanc qui sourit parce qu’il est la vedette : Linux