Les deux stages de Paulhac en Margeride Eté 2022
C’était, cette année, la 23eme éditions des deux stages d’été de Paulhac en Margeride.
Le premier, tout début août, était le stage « Initiation » qui permet de découvrir la pratique de l’Ecole San Yiquan (Poing des Trois-Un) et, ainsi, les bases fondamentales du « Qigong du Tao » (Daoyin Qigong ou Tao Yin Chi Kung) et du « Gungfu Wushu » (Kung-Fu Wushu) , donc de l’Art Chevaleresque de la Chine.
Le deuxième, du 8 au 12 août, était le stage « perfectionnement » ou « Master-Class », donc plus principalement destiné aux pratiquants confirmés et aux enseignants de l’Ecole San Yiquan et des Ecoles Amies.
Ils étaient dirigés et animés par Georges Charles, Chef d’Ecole en titre et Maître Héritier en Cinquième Génération de la Branche du Hebei du Xingyiquan. Successeur de Wang Zemin (1909 2002), lui-même sucesseur de Wang Xiangzhai (1885 1963), lui même successeur de Guo Yunshen (1822 1902), lui-même successeur de Li Laoneng (1783 1867) Maître Héréditaire Fondateur de cette Branche. L’origine de cette branche, donc les racines remontent au Général Yue Fei (1103 1142) fondateur du Liuhe Yiquan (Poing de l’Unité des Six Harmonies).
Le Xingyiquan est l’un des trois principaux arts Internes du Poing avec le Taijiquan (Tai Chi Chuan) « Poing du Faite Ultime » et le Baguazhang (Pa Koua Tchang) « Paume des Huit Trigrammes.
Il a fait chaud !
Paulhac en Margeride est à 1270 mètres d’altitude. Et jusqu’ici, depuis 23 ans, nous avions échappé aux températures caniculaires. Or, cette année il a fait chaud. Particulièrement sur le terrain de pratique. Heureusement Monsieur le Maire, Monsieur Alain Guennou, a accepté de nous accueillir dans le jardin attenant à l’église à l’ombre d’un magnifique Tor, ammoncellement de rochers surmonté d’une Vierge Marie et sous les tilleuls. Donc à l’ombre bienveillante. Mais les cours d’armes, bâton et épée, se sont déroulés en plein champ. Avec assez peu d’ombre. Pour limiter l’exposition, nous avons interversé les cours et repoussé le cours d’armes aux environs de 17H30, le premier cours de l’après-midi concernant le Xingyiquan (Hsing I Chuan) basé sur les Cinq Eléments (Wuxingquan) de l’énergétique chinoise classique, Eau, Bois, Feu, Terre et Métal. C’est évidemment contraire à nos habitudes et à la tradition puisque, depuis des millénaires, et probablement un peu plus, « Les Armes précèdent le Poing ». Le Xingyiquan originel, lui-même, provient d’une forme de lance, la « lance à crochet de Yue Fei » (Yue Fei Gu Lian Jiang) adaptée au combat à main nue et ceci dès le XIIeme siècle. Depuis près de deux millions d’années l’être humain a su utiliser les armes, dont le silex taillé, pour se défendre. Il n’affrontait pas l’auroch à main nue !
Des fouilles de Choukoutien, près de Pékin attestent de la présence d’un atelier d’équarrissage, donc utilisant diverses formes de silex pour dépeçer des animaux, datant, scientifiquement, de deux millions d’années. A cette époque des individus étaient donc capable de s’entendre et de s’organiser pour réaliser des tâches spécifiques et complexes. Dans le cas de Yue Fei, il avait imaginé une forme à main nue lui permettant de se défendre si il avait été désarmé, ce qui est arrivé à l’un de ses frères d’armes qui avait été tué par la piétaille adverse. Ainsi est née l’origine profonde du Xingyiquan. Les pratiques à main nues étant réservées pour certains rituels festifs afin d’éviter de se blesser trop gravement. De là, par exemple, provient le Sumo japonais. Qui est né d’une rencontre entre les gardes du corps d’un émissaire chinois et ceux de l’empereur japonais. Au détriment de ces derniers. Les deux Chinois, probablement des Mandchous, furent offerts à l’Empereur du Japon qui accepta qu’ils devinssent Japonais. La tradition est toujours respectée et le grand vainqueur du tournois de Sumo peut prendre la nationalité japonaise sans autre forme de procès. C’est pratiquement pour un étranger le meilleur et seul moyen de devenir Japonais. Ou, plus prosaiquement, afin de permettre à la police de se saisir des malandrins pour les trainer en justice encore vivants. Encore actuellement en Chine, l’art des saisies « Chin Na Shu » est réservé aux forces « officielles ». Le citoyen « Lambda » n’a pas à connaître ces choses là. La police évite ainsi de se retrouver confrontée à des contre-prises.
Quelques photos des stages d’août 2022
Les deux stages permettent bien évidemment aux pratiquants, anciens, et enseignants de se retrouvergrâce à la pratique mais également dans ses alentours souvent quelque peu festifs. Et les Gaulois retrouvent avec plaisir, cette fois, leurs amis Italiens pour artages quelques agapes.
Au niveau des échanges, de nombreux ateliers ont eu lieu « hors festival », comme à Avignon. Avec, notamment du Baguazhang, l’autre Art Interne du Poing, ou plutôt de la Paume, sous la direction de notre Ami Jean Marie Ragon de l’Ecole Lan Long Yu Lin. Mais également des massages et étirements avec Anna Lisa Balboni. Emmanuel Poul, Didier Rivière et Alain Rabraut ont fait réviser les Tao d’Externe.
Le groupe Baguazhang avec Jean Marie Ragon.
Finalement tout s’est bien passé et nous avons déjà confirmé notre présence en août 2023.