Cimetière chinois de Saint Etienne au Mont

par Georges Charles

 

Un petit coin de Chine en Pas de Calais : le repos éternel des Célestes.

Il s’agit d’un petit cimetière chinois comprenant 160 tombes de travailleurs du « Chinese Labour Corps » et un monument mémorial situé dans le cimetière civil de Saint Etienne au Mont dépendant de la commune de Pont de Briques.

Une simple plaque à l’entrée du petit cimetière

C’est donc un cimetière dépendant du Commonwealth et entretenu par ses soins. Donc très bien entretenu avec un gazon anglais ressemblant à une moquette de grand hôtel.

Le mémorial chinois et les 160 tombes chinoises

Ce qui jure quelque peu, d’ailleurs, avec certaines parties du cimetière « civil » où plusieurs tombes sont à l’abandon.

Une tombe avec inscription chinoise et anglaise

L’épidémie de grippe espagnole, à partir de 1917, décima plusieurs millions d’européens…et ces 160 chinois qui désormais reposent dans la terre du Pas de Calais sur la route menant de Neufchatel à Boulogne sur Mer.

Une vue générale du cimetière chinois

Il existait, en effet, un cimetière militaire britannique sur le territoire de la commune de la commune de Saint Etienne au Mont.

une autre vue donnant sur le Boulonnais

Le cimetière comporte donc 160 tombes de travailleurs chinois du Chinese Labour Corps auxquelles il faut ajouter 3 tombes de matelots chinois de la marine marchande et 3 tombes de travailleurs britanniques.

Ouf ! Une tombe chinoise qui a échappé à l’ordonnance britannique.

Il est à noter que, malheureusement, les tombes ne comportent, contrairement à Noyelles, que le N° matricule des travailleurs chinois et non leur nom, ce qui rend évidemment difficile leur identification. De nombreuses familles chinoises qui ont perdu un proche en France pendant cette première guerre mondiale ignorent donc très probablement l’existence de ce petit cimetière où reposent paisiblement les leurs. Le mémorial qui domine le petit cimetière porte cette inscription en chinois, français et anglais :

« A la mémoire des travailleurs chinois enterrés dans ce cimetière, morts en service en France pendant la Grande Guerre. Ce monument a été érigé par leurs confrères en décembre 1919 »

En 1919 les travailleurs chinois rescapés se sont donc cotisés pour faire ériger cette stèle en mémoire de leurs confrères. Elle veille toujours sur eux. Nos amis Chinois nous pardonneront, enfin, ce sourire en guise de conclusion.

Humour involontaire bien français ! Qui sont les usagers ? Mais cela vaut mieux que le panneau « voie sans issue »…

 » Cette concession à l’état d’abandon fait l’objet d’une procédure de reprise. Prière de s’adresser à la mairie  » Dans le cimetière « civil » l’éternité n’est plus ce qu’elle était, la perpétuité non plus ! La crise du logement n’est pas, ou n’est plus, que pour les vivants.