LA CALLIGRAPHIE CHINOISE
par Georges Charles
La calligraphie chinoise et le Qigong du Tao (Tao-Yin Qigong)
par Georges Charles, membre du Conseil des Sages du Fonds International pour la Préservation des Arts Martiaux.
J’aurais pu vous dire : Le Qigong c’est chinois, c’est ancien, ça soigne des tas de maladies, ça permet de se sentir mieux et on vous propose même une formation et des chaussons chinois en ligne. Et une potion pour ne plus sentir des pieds. On a préféré vous en dire un peu plus ! Désolé…
Calligraphie de Shi Bo : « Calligraphie »
La calligraphie, Art Classique du Tao
Si en Occident la calligraphie est considérée comme un agrément, un art mineur ou simplement décoratif sinon un passe-temps scolaire et souvent jugé obsolète, en Extrême-Orient elle se place au même rang que la peinture, la sculpture, l’architecture, la poésie, la danse ou la musique. Il s’agit donc, à proprement parler d’un « Art Classique ».
En Chine, avec la poésie, le tir à l’arc, la conduite des chevaux elle fut même pendant des siècles considérée comme un art noble par excellence tandis qu’au Japon elle fut officiellement classée, à plein titre, dans les Budo – Voie Chevaleresque – au même titre, d’ailleurs, que la composition florale (Ikebana) ou le tir à l’arc (Kyudo).
C’est tout simplement ce que l’on peut nommer, sans contresens, un art majeur.Le philosophe et homme d’action Wang Yang Ming (Wang Shou Jen ; Wang Shouren ; O’Yomei) (1472 1529) utilisa souvent l’image de la calligraphie, ainsi que celle du tir à l’arc, pour étayer le principe que
« Connaissance et action ne font qu’un » : « Apprendre, s’enquérir, réfléchir, débattre, agir constituent autant d’aspects de l’étude (Xue). Etudier sans qu’il y ait action, cela ne se peut. Il en va de même pour l’étude du tir à l’arc : il faut empoigner l’arc, fixer la flèche dessus, le bander et viser la cible. Pour apprendre à calligraphier, il faut étaler le papier, saisir le pinceau et en tremper la pointe dans l’encrier. De tout temps et en tout lieux, rien n’a jamais pu s’appeler « étude » qui n’ait impliqué de l’action. Se mettre à étudier c’est déjà agir »
Wang Yang Ming Quanji – Chanxi Lu II
Dans son « Enseignement Particulier », transmis de maître à disciple au sein de « l’Etude de la Pureté du Coeur » (Xin Xue), il explique la chose suivante :
La pierre à encre comme l’arc symbolise la structure corporelle (Ti – os articulations).
La pierre d’encre comme la corde de l’arc symbolise la forme corporelle (Xing -muscles tendons).
L’eau de dilution de l’encre comme la tension-vibration de la corde symbolise l’essence corporelle (Jing- circulation).
La flèche comme le pinceau symbolise le souffle-énergie (Qi – respiration ).
La feuille de papier de soie comme la cible symbolise l’intention (Yi).
Le caractère-image comme la mouche de la cible symbolise l’esprit (Shen).
Le décocher comme l’acte de calligraphier symbolise l’action dans la non-intervention.
La mobilisation (« aller et venir ») consiste à réunir dans le mouvement (Dong) la pierre à encre (Ti), la pierre d’encre (Xing), l’eau de dilution (Jing) pour obtenir un résultat : l’encre.
Elle consiste à réunir la corde, l’arc, la flèche dans le mouvement qui bande l’arc.
L’accueil (« prendre » )consiste à mettre en contact le pinceau avec l’encre comme il consiste à estimer la distance avec la cible que l’on veut atteindre.
La conduite (« donner ») consiste à amener le pinceau (Qi) vers la feuille de papier de soie (Yi) comme il consiste à amener la flèche vers le centre de la cible.
Le contrôle (« conserver ») consiste à mettre en contact le pinceau et la feuille de papier pour provoquer une « accroche » de l’encre de même qu’il consiste à viser la mouche de la cible. L’esprit se libère.
L’utilisation, donc l’action, (« abandonner » *) consiste à décocher la flèche ou à projeter le caractère-image sur la feuille de papier. C’est l’action dans la non-intervention (Wei Wu Wei).
Si tous ces élément sont en place et que l’étude de la calligraphie ou du tir à l’arc (Xue) a été réalisée dans le travail personnel (Kung-Fu), la flèche atteint naturellement la mouche de la cible comme la calligraphie atteint le coeur de celui qui la découvre.
Dans ce cas « Agir est facile et connaissance et action ne font qu’un ».
Wang Yang Ming
* Abandon est à prendre ici dans le sens ancien qui consiste à « mettre à bandon » donc à la disposition de tous et sans restriction. Dans la pratique il en résulte que lorsque que os et articulations, muscles et tendons, circulation, respiration, intention sont mobilisés en harmonie et que l’esprit est libre, l’action, si elle est motivée par la connaissance (qui provient de l’étude – Xue), est alors aisée. C’est la raison pour laquelle Wang Yang Ming est à la fois considéré comme un philosophe et un homme d’action. La calligraphie est l’un des moyens privilégiés de joindre connaissance et action.
Un calligraphe chinois en France : Shi Bo
« La calligraphie chinoise est plus qu’un art graphique, elle est considérée en Chine comme un art pour cultiver la sérénité de l’âme, de l’esprit et du corps physique.
Car elle est la meilleure expression de l’harmonie entre le Yin et le Yang de l’univers, entre le visible et l’invisible, entre le sensible et l’insensible et entre l’abstrait et le concret.
La calligraphie chinoise, art millénaire à vocation esthétique certes, mais aussi gymnique et spirituelle est appelée Art de longue vie en Chine.
Apprendre et exercer la calligraphie régulièrement améliore la concentration d’esprit, calme le mental par l’évacuation des pensées susceptibles de le troubler et contribue au retour de la sérénité profonde »
Shi Bo
Calligraphie de Shi Bo : « Harmonie » Shi Bo est né à Shanghai dans une famille traditionnelle de grands lettrés et a commencé à réciter des anciens poèmes des dynasties Tang et Song et à s’exercer à l’art pictural et calligraphique à l’âge de cinq ans.
Depuis il n’a jamais cessé de s’y appliquer.
Ex-vice-président de l’Académie nationale des peintres calligraphes chinois à Pékin, écrivain-poète-peintre-calligraphe, il a publié en Chine, à Taiwan et à Hong Kong plus de soixante livres en chinois.
Depuis son installation en France il continue à écrire, ayant publié une vingtaine d’ouvrages écrits directement en français.
Spécialiste en Caoshu (style dit ‘herbe folle ») et en peintures « Montagnes-Eaux » il est reconnu comme un maître du Xinshu et Kaishu.
Il a créé son propre style appelé « Bambou Gracieux » dont les traits sont fins, fluides, élégants, tantôt secs, tantôt vigoureux comme des tiges de bambou dansant au gré du vent, jouant avec l’ombre et la lumière, le visible et l’invisible, le plein et le vide, en un mot le Yin et le Yang.
Il a organisé de nombreuses expositions picturo-calligraphiques à Pékin, Shanghai, Hong Kong, Kyoto.
Certaines de ses oeuvres sont conservés par des musées et des collectionneurs, de nombreuses autres décorent des salons privés en Chine, au Japon, à Singapour, à Hong Kong et en France.
Calligraphie de Shi Bo : « Cultiver l’âme dans la sérénité »
Il anime de nombreuses démonstrations calligraphiques à travers le pays, tout en écrivant des livres en français dont voici quelques titres : Epopée du Fleuve Jaune (Robert Laffont 1995)
L’Impératrice rouge – vie dramatique de Madame Mao (Albin Michel 1996)
Affectueusement à la France (Hong Kong 1997)
Saisons – Poèmes des dynasties Tang et Song (Alternatives 1998)
Testament de Confucius (Alternatives 1999)
Entre Ciel et Terre – évolution de l’écriture chinoise – (Alternatives 2000)
Les plus beaux poèmes lyriques de la dynastie des Tang (Qimetao 2000)
A celui qui voyageait loin (Alternatives 2000)
Le thé – joyau de l’Empire du Milieu (Quimetao 2000)
Poèmes d’amour (Quimetao 2001)
Poèmes du thé (Quimetao 2001)
Au delà du vide (Quimetao 2001)
Au gré du vent (Quimetao 2001)
Tolérance (Quimetao 2001)
Les propos sur la peinture du moine Citrouille-Amère (Typographie 2002)
Ecrire l’amour (Editions le Pouce et l’Index 2002)
En savoir plus :
Calligraphie de Shi Bo :
« Au coeur tendre le bonheur. A la sincérité, la fidélité »
(Liu Yuxi 772 842) Shi Bo propose également, à Paris, des cours particuliers aux adeptes de la culture chinoise. SHI BO
30 rue de la sablière
75014 PARIS
Tel. : 01 45 42 52 77 mail : mrshibo@hotmail.com site : http://shibo-artiste.com/ Emmanuel PEDON
pratique les Arts Classiques du Tao et la calligraphie
Il organise des stages et des rencontres sur ces sujets. Cliquer ici
Bernadette Pierrard
Enseignante des arts classiques du Tao depuis plus de 20 ans
Cours et stages de calligraphie et peinture.
Renseignements artstaolotus@orange.fr
www.artstaolotus.com
www.ning-jing.fr
ning-jing.artistescotes.com