L’art du cristal
par Georges Charles
« Le grossier est la racine du subtil »
Laozi – Lao Tseu .
Une certaine forme d’alchimie où le grossier devient subtil par l’action du savoir faire.
La cristallerie et la verrerie constituent une alchimie très réaliste qui permet de transformer ce qui est très grossier en quelque chose de subtil qui révèle les vibrations de la lumière et des sons.
On peut y trouver une métaphore de la pratique des arts chinois de l’Interne (Neidangong) où l’adepte recherche en lui-même ce qui est le plus grossier pour, petit à petit et peu à peu, le transformer en quelque chose de très subtil qui va permettre de révéler, comme un cristal, les vibrations de l’énergie vitale, donc de la vie. On reproche généralement à l’Alchimie Interne de se baser sur des fantasmes et d’être uniquement spéculative, or, dans ce contexte particulier, le Lingbaoming (Ling Pao Ming) ou « Clarté du Joyau Ecarlate » utilise les processus liés à la technologie de la cristallerie comme modèle opératoire. A partir du plomb, de la silice (silex), de la soude (solva), de la chaleur, de la lumière et de « autre chose encore » (Hua Shen), donc peut-être su « savoir faire » (know-how en anglais et Kung-Fu ou Gongfu en chinois), il est possible d’obtenir un cristal qui, à son tour, va permettre d’observer les choses et les êtres différemment et d’en révéler l’énergie par la mise en évidence de la vibration ou de la pulsion (Tai Su). Notre civilisation actuelle est dans une très importante proportion basée sur l’action du cristal. Il ne s’agit pas d’une quelconque affirmation de bonne femme, ou éventuellement de « bonne fâme » donc de bonne réputation, mais d’un fait. Le rubis est utilisé pour le laser optique et permet, par exemple, de lire les codes-barres aux caisses des magasins, le silicium est utilisé dans les puces des ordinateurs et dans les processeurs, le quartz est utilisé dans la technologie des piezo-électriques et dans toutes les commandes à distance, le saphir et le diamant sont utilisés dans la lecture des sillons des disques des phonographes, la silice est toujours utilisée en cristallerie et en verrerie. Si on retirait tous les cristaux présents dans les appareils d’une habitation plus rien ne fonctionnerait et on serait alors obligé de recourir au silex pour obtenir du feu… De même au niveau du corps humain les acides aminés, les vitamines ne sont, en fait, que des cristallisation sensibles ainsi, d’ailleurs, que certains virus. Il est donc peut-être utile de se poser la question sur ce que représente le cristal. Ayant la chance d’habiter et de vivre dans la « Glass Valley » ou « Vallée du Cristal » qui est la Vallée de la Bresle, d’ou provenait encore il y a peu de temps 95% de la production mondiale de flacons de luxe, je vous propose cette escapade dans le temps avec, en particulier un sujet sur Grandjouan, un syndicaliste mais également un artiste graveur, du tout début du XXeme siècle.
Je remercie Thierry Furet, Enseignant des Arts Classiques du Tao, de Nantes qui m’a confié ces archives familliales concernant Jules Grandjouan (1879 1968) et ses carnets syndicalistes sur la verrerie. Georges Charles
Jules Grandjouan (1879 1968)
CRISTAL ET ALCHIMIE A NESLE NORMANDEUSE
DES HOMMES, DES FEMMES, DES ENFANTS ET UN LIEU : NESLE NORMANDEUSE ET LA HAUTE VALEE DE LA BRESLE. Un carnet syndical édité à Nantes en 1907 par Grandjouan qui dénonce les mauvaises conditions des ouvriers verriers au tout début du XXeme siècle. Il insiste sur le travail des femmes et des enfants ainsi que sur les conditions dangereuses et épuisantes de ce travail particulier du verre effectué en contact direct avec la chaleur et des produits toxiques et dangereux comme le plomb, la soude, la potasse, les colorants issus des métaux lourds. Il milite pour la retraite à 60 ans.
C’est donc un document partial mais éclairé par le souci permanent de la défense de la classe ouvrière exploitée par le patronat et la bourgeoisie. Il fustige la « république bourgeoise » et compare les conditions de vie des ouvriers en France et en Allemagne où ils subissent exactement le même sort.
La comparaison entre le Vaterland et la Patrie et la remarque que « La patrie est un prétexte pour diviser et exploiter les travailleurs » implique Grandjouan dans l’anarchisme.
Il fera plusieurs fois de la prison à cause de ce fait.
Première de couverture du carnet syndicaliste « Les esclaves modernes » de 1903
Edités par Grandjouan en 1907 avec l’aide ses syndicats ouvriers –
Imprimerie ouvrière 1, rue Lekain à Nantes.
Détail – ancien et apprenti
Les apprentis sont logés à La Bâtarderie où, normalement, existe une salle de classe et un réfectoire ainsi que deux dortoirs et la chambre d’un surveillant.
Voici d’ailleurs ce que dit Grandjouan sur la Batarderie – Enquête de Delzan – :
» …Mais que peut faire le tenancier de la Bâtarderie avec vingt sous par jour pour nourrir et entretenir un apprenti verrier ? Aussi l’ordinaire est maigre : le matin à 8 heures la soupe, ceux qui ont dix huit ans ont une ration de pain en plus, ceux d’en dessous n’en ont pas. Ensuite c’est le repas à midi et le souper à cinq heures. Et jusqu’au lendemain midi ils ont tout juste une soupe maigre. De huit heures du matin pas un verre de bière, ni de cidre, ni de café à boire, rien que de l’eau. C’est avec ça qu’ils vont souffler pendant dix heures. Pauvres estomacs, pauvres poumons, pauvres gosses si maigres, si frêles qu’ils rappellent ceux du pénitencier d’Aniane qu’un coup de vent foutait par terre ».
Un serveur, un souffleur, un apprenti, trois générations d’ouvriers se côtoient.
La fabrication des vitres passe par ces bonbonnes de verre lourdes et fragiles.
Une vue générale de l’atelier de fonte.
« Ouvrier, tu es libre de choisir ton patron ! »
Entre le vautour et le crocodile la marge est restreinte !
Le souffleur en train de tourner une pièce
Encore un apprenti transportant de la pâte de verre en fusion.
Triptyque nommé » « Les vivants reproches »
Au centre « souffleur aux joues cassées, 40 ans ! »
A gauche « cueilleur 13 ans »
A droite « porteur 12 ans »
Les ouvrières porteuses qui fournissent les souffleurs en pâte de verre en fusion.
Détail des porteuses Les apprenties disposaient d’un dortoir particulier à la Bâtarderie mais les lavabos étaient communs.
Un apprenti porteur.
Il faut transporter rapidement d’un point à l’autre de l’atelier une masse de verre en fusion au bout d’une canne d’acier le tout pesant plusieurs Kg.
En cas de glissade ou de chute les blessures et brûlures étaient fréquentes.
Un apprenti de 10 ans veille à l’approvisionnement d’un foyer de fonte.
Les porteurs attendent que la fusion soit accomplie.
Il faut encore manipuler du verre en fusion dans une bousculade.
Un autre four où les souffleurs viennent s’approvisionner un par un
Toujours ce rapport avec la chaleur qui brûle la peau et la lumière aveuglante du laitier en fusion.
Une ouvrière porte deux garnitures qui sont des tubes de verre lourds, fragiles et tranchants.
A la moindre chute c’est la catastrophe et une retenue sur la feuille de paie.
La garniture exposée au feu pour une refonte
La garniture est enfournée et un apprenti pique la braise pour accélérer la fusion.
La pâte de verre est un produit dangereux et toxique.
La poussière de silex provoque des silicoses professionnelles et la soude qui sert de fondant des brûlures.
Il est vrai que certains trompettistes de Jazz ….
Il faut à la fois de la force et du souffle pour obtenir ce résultat
Détail de l’utilisation du souffle étymologiquement « Qigong » !
Les économats sont considérée comme le moyen que le patron, donc le bourgeois, a trouvé pour récupérer, à moindre frais, l’argent des paies des ouvriers.
Les ouvriers sont également logés dans des cités de briques fort semblables à des corons. A Nesle Normandeuse la cité ouvrière existe toujours mais l’usine est désormais fermée.
Et il est donc question de réagir contre ce capital qui est l’exploiteur.
On est donc passé de la coopérative ouvrière et de l’économat au super-marché…
Et les ouvriers n’habitent plus la cité.
Puisqu’il n’y a plus d’ouvriers.
Les syndicats soutiennent l’initiative et les carnets syndicaux de Grandjouan.
On constate que la CGT était déjà active en 1907 !
D’un coté la Patrie, de l’autre le Vaterland mais entre deux la même classe ouvrière !
Pour l’ouvrier qui est exploité par le capital ou le kapital le résultat est le même. Cela n’empèchera pas le massacre de 14 18 qui est considéré par certains comme une guerre civile européenne et même comme un génocide. Grandjouan aurait probablement proposé que celles et ceux qui nient ce fait soient condamnés en regard d’une loi récente. Il y a bien eu génocide mais on n’en trouvera jamais les coupables !
« La patrie est un prétexte pour diviser et exploiter les travailleurs »
Et, éventuellement, les faire se massacrer.
Une charge sur la république bourgeoise qui « protège vraiment l’ouvrier »
Avec le lock out (fermeture de l’usine par le patron en cas de grève), le chômage, la vieillesse, la maladie, la misère, la faim…
Si on examine la situation plus d’un siècle plus tard, malheureusement, les démocraties populaires n’ont pas fait beaucoup mieux !
« Le capitalisme c’est l’exploitation de l’homme par l’homme tandis que le communisme (ou socialisme fut-il national ou international) c’est exactement le contraire » !
Donc la faim, la misère, la maladie, la vieillesse, le chômage…
LE LIEU :
L’arrivée à Nesle Normandeuse par la route picarde, donc de l’est vers l’ouest.
On traverse la Bresle qui sépare la Picardie (Somme) de la Normandie (Seine Maritime, autrefois Seine Inférieure).
On passe donc de l’Est, indicatif téléphonique 03, à l’Ouest, indicatif téléphonique 02.
D’un côte Strasbourg, de l’autre Brest.
On passe de 14 18, la Bataille de la Somme, à 39 45, le débarquement en Normandie.
Et cela depuis le fameux Traité de Saint Clair sur Epte.
Le traité de Saint Clair sur Epte fut signé en 911 entre Rollon, alias Rolf (ou Erholf) le Marcheur, Gongu Hrolf, chef ou Jarl (qui deviendra Earl en anglais) des Wikings et le Roi de France Charles III le Simple.
Il concède la Normandie aux Wikings à la condition que ceux-ci fassent allégeance au Roi de France, ,la Normandie devenant alors un comté.
Rollon ou Rolf le Marcheur sur un vitrail de la collégiale de Eu
Le traité demande également aux Normands, donc aux Wikings, de restaurer ou de reconstruire les nombreuses églises qu’ils avaient détruites lors de leurs incursions.
Cela donnera naissance au style roman qui est l’altération, voulue, du terme normand (North Men ou Hommes du Nord) (Pillement, Membre de l’Institut dans les « Monuments détruits de l’art français »).
Par la suite le « normand » sera peu à peu remplacé par le gothique dont le nom lui-même provient de Goth.
Dans cette logique on devrait alors utiliser le terme d’art « germain ».
Le territoire concédé aux Wikings s’étend, suivant le traité « entre l’Epte et la mer » mais il est en fait délimité par trois rivières, l’Epte, la Bresle et le Couesnon qui coule au pied du Mont Saint Michel qui à l’époque du traité se trouvait alors en Bretagne, par la suite, le Couesnon changea son cours et le Mont se retrouva alors en terre normande « Dieu (ou le Couesnon dans certaines versions !) dans a folie a mis le Mont en Normandie » se plaisait-on à dire.
Mont Saint Michel, qui aux origines du pélérinage, se trouvait encore en pleine forêt et dont l’ensablement puis la progression et l’envahissement de la mer fut considéré comme une malédiction.
Lorsqu’on prétend actuellement restituer au Mont Saint Michel son aspect d’origine il conviendrait alors de tout faire pour laisser la forêt regagner sur la baie !
Les troncs d’arbres que l’on voit parfois à marée basse ne sont donc pas des fossiles mais des vestiges de l’ancien lieu.
La Bresle, petit fleuve côtier, séparait donc la Normandie de la France et tint lieu de frontière pendant des siècles.
Il fallait que Rollon, qui faisait près de deux mètres ce qui lui avait valu son surnom de « marcheur » car lorsqu’il était à cheval ses pieds touchaient le sol affirme la légende, baise le pied du Roi qui était, lui, de faible taille et quelque peu fluet.
Rollon lui saisit le pied, souleva le roi qui se retrouva alors tête en bas et lui baisa le pied tandis que les Wikings éclataient de rire.
Les épées sortirent des fourreaux et Rollon reposa le roi, qui n’était pas si simple que son surnom le laissait croire, sur son trône et qui très posément dit alors « Il me plait d’avoir des vassaux aussi puissants que toi » Rollon, surpris, éclata de rire et le traité fut signé.
Le rencontre avait été organisée par Waldemar de Saint Clair, un autre Wiking qui avait pris le chateau de haute lutte et qui avait donc pris le titre du Comte de Saint Clair.
De par le traité le château de Saint Clair sur Epte se trouvait du côté de la France.
Le Roi de France, fort satisfait du traité qui garantissait la paix officialisa alors son titre de Comte de Saint Clair et lui offrit en échange le château de Saint Clair sur l’Elle en Basse Normandie qui deviendra le fief des Saint Clair qui accompagneront Guillaume le Bâtard, qui deviendra le Conquérant, dans la conquête de l’Angleterre.
Guillaume le Bâtard devenu le Conquérant en vitrail à la collégiale de Eu
Ils s’établiront, ensuite, en Ecosse à Thurso et dans les Orcades (Orkneys) sous le nom de Sinclair.
Plusieurs Sinclair revinrent en France, particulièrement dans la Garde Ecossaise qui protégeait les rois de France et qui, plusieurs fois, sauva la mise à Jeanne D’arc en intervenant quand la situation semblait perdue.
Un Sinclair, comme Montgommery, fut même le chef de cette garde écossaise.
L’usine, ou verrerie, de Nesle Normandeuse et la petite cité ouvrière du Courtil Borgnet.
De l’autre côté le Plateau Picard.
En janvier 2012 la cheminée a pris un sacré coup de vent assez imprévu par la météo !
L’usine est désormais au repos et semble désormais un gros animal assoupi sur le bord de la Bresle.
Fin 2011 la cheminée était encore droite comme un I.
La Bâtarderie de Nesle Normandeuse en 1911 et quelques vaches normandes.
La même Bâtarderie de Nesle Normandeuse en 2012.
La route a changé, les volets aussi mais la maison demeure telle qu’elle était, déjà, à l’époque.
La petite rue qui se trouve à gauche se nomme toujours « rue aux vaches »
Une autre vue de la Bâtarderie de Nesle Normandeuse. Janvier 2012 La bâtarderie avait fonction d’accueillir et de loger les apprentis, souvent des petits Bretons, qu’on nommait alors des « bâtards » pour les former au travail de la verrerie tout en leur donnant une éducation leur permettant d’obtenir le certificat d’étude primaire.
Elle comportait donc une salle de classe, une cuisine, un réfectoire, deux dortoirs une chambre pour le surveillant ainsi que des dépendances et un grand jardin potager.
La petite fenêtre située dans le couloir du premier étage et permettant au surveillant de voir ce qui se passait dans le dortoir des garçons. Le dispositif n’existait pas pour le dortoir des filles ! Lors des combats des 5, 6 et 7 juin 40 la Bâtarderie servira de point de résistance avec plusieurs mitrailleuses et les soldats de la 40eme DI affectés à la 10eme Armée feront tomber des poteaux en fer d’une ligne à moyenne tension pour se protéger derrière un remblai de la Fontaine Saint Pierre.
Ils seront débordés par la masse blindée allemande mais plusieurs réussiront à rejoindre la Vallée du Liger et les Chasseurs du 3eme BCE.
Plusieurs batiments seront détruits pendant les combats et on retrouve encore des munitions dans le sol du jardin.
Pendant l’occupation la bâtarderie servit, accessoirement, de lieu de réunion à la milice.
Suivant l’ancien garde champêtre des armes et des munitions avaient été dissimulées sous le parquet à coffrages « Mais, dit-il, nous les avons récupérées à la Libération ! »
Dans la salle de classe sur un mur « Travail Famille Patrie » et un drapeau tricolore avec francisque bordé d’or, sur l’autre mur « Libre et Généreuse France » et enfin « Jehanne d’Art toujours vaincra ».
Ces inscriptions sont toujours sous le crépis.
Avant d’être une Bâtarderie, donc une pension pour les apprentis de la verrerie, elle a été la maison de fonction du Maître Verrier qui officiait à l’usine.
Elle se situe donc à mi chemin entre l’usine et la cité ouvrière et le « Château » qui appartenait aux propriétaires exploitants de la verrerie.
La rue aux vaches permet de rejoindre à pied l’usine et la cité en passant par derrière
Une autre vue de la Bâtarderie de Nesle Normandeuse depuis la rue aux vaches
Toujours la Bâtarderie côté jardin.
Elle est bordée par la Fontaine Saint Pierre petit affluent de la Bresle
La porte du côté de l’atelier du Maître Verrier devenu réfectoire pour les pensionnaires de la Bâtarderie.
Les chardons symbolisent le Maître car il est fort utile mais comporte quelques piquants.
Ses feuilles retiennent la rosée du matin, symbole du savoir.
Les chardons servaient à carder (peigner la laine) et jeunes ils étaient comestibles (cardes) à condition de les envelopper dans du papier afin qu’ils croissent dans la pénombre.
Ils représentent aussi l’Ecosse donc le symbolisme lié à l’Ecossisme, aux compagnonages. Plusieurs Maîtres Verriers ont donc habité cette maison « bourgeoise » située entre l’usine et le château.
L’un d’entre eux, probablement le plus connu, Sabino y a résidé quelque temps dans les années 1920.
Il y a effectué les modèles de flacons qui étaient ensuite reproduits à l’usine pour la parfumerie de luxe.
Un laitier dans le jardin de la Bâtarderie.
Un laitier est un résidu de fonderie devenu inutilisable donc jeté sans ménagement !
Le même laitier et quelques objets retrouvés dans le sol de la Bâtarderie
Quelques beaux cristaux qui possèdent encore l’éclat du saphir !
Mais ce n’est en fait que sable, plomb, soude, beaucoup de chaleur et du savoir faire.
Un reflet bleu dans la Fontaine Saint Pierre en contrebas de la Bâtarderie de Nesle Normandeuse
C’est justement un flacon encore non identifiable !
Découverte effectuée par Georges Charles en avril 2010 en nettoyant le cours de la Fontaine Saint Pierre. Le lieu est classé Natura 2000.
Une magnifique statuette de naïade signée Sabino a été également retrouvée par Georges Charles peu de temps auparavant.
Mais un peu nettoyé une naïade apparait !
Et voici le flacon de parfumerie signé Sabino tel qu’il apparaît quatre vingt dix ans plus tard !
Un bel effet de lumière sur l’opaline caractéristique de Sabino
L’opaline Sabino par transparence. Sa couleur protège l’essence du parfum !
La Bresle, ses lacs et et ses poissons ont probablement inspiré Sabino pour ce plat en opaline
Quelques opalines de Sabino présentées au Manoir de Fontaine à Blangy sur Bresle au Musée du verre.
Sans transition le Monument aux Morts de Nesle Normandeuse, ses gros obus et ses deux canons.
Comme tous les villages de France, il a payé un fort tribu et plusieurs noms des mêmes familles figurent sur le monument situé en contrebas de l’église.
Donc, évidemment, de nombreux verriers.
On imagine qu’il en est de même en Allemagne mais aussi en Angleterre et dans tous les pays qui participèrent à cette guerre civile européenne.
En effet, l’immense majorité des soldats qui s’entre tuèrent étaient des civils.
N’est-ce pas un autre génocide ?
La petite église de Nesle Normandeuse et son Monument aux Morts.
Le coq a encore pris un sacré coup de vent fin décembre 2011 et début janvier 2012.
De même, par ailleurs que la cheminée de l’usine !
Et le château qui, bien entendu, appartenait, entre autres, aux propriétaires de l’usine, donc de la verrerie.
Le Château de Romesnil fut construit en 1776 pour Louis de Bourbon, excusez du peu, alors Comte de Eu et possédait sa propre verrerie.
Il est maintenant fractionné en quelques appartements locatifs.
Dans l’ordre l’usine, la cité ouvrière du Coutil Borgnet, la Bâtarderie, l’église, le château, l’Ecole et la Mairie. Le château occupe la position centrale.
Une autre petite cité plus récente, le Chanivet, regroupe quelques pavillons et quelques immeubles.
La plupart des fermes ont cessé ou vont cesser leur activité.
Il est à signaler que Nesle Normandeuse fut l’objet et le sujet d’une étude ethnologique et sociologique effectuée en 1953 par Lucien Bernot et Pierre Blancart, avec une présentation de Claude-Lévi Strauss, et publié sous le titre « Nouville, un village français » cette étude est devenue un classique dans le domaine des sciences sociales.
LA BRESLE ET SES ETANGS A NESLE NORMANDEUSE
Un paysage très particulier situé entre Picardie et Normandie.
Il fallait beaucoup d’eau, énormément d’eau pour le travail de la verrerie et de la cristallerie et depuis fort longtemps des réserves ont été aménagées sur le long du cours de la Bresle et de ses affluents directs sous la forme d’étangs, d’où on extrayait, par ailleurs du sable et des graviers, nécessaire à l’exploitation. Ces rivières et ses étangs constituent désormais une richesse écologique particulière puisque le site est classé Natura 2000 et désormais protégé. Les étangs sont riches en poissons ainsi que la Bresle où viennent frayer des saumons et, plus discrètement aussi, des esturgeons. Mais ils sont également très riches en faune et en flore particulière dont de nombreux oiseaux migrateurs qui se reposent ici avant de rejoindre la Baie de la Somme. La Bresle et ses étangs offrent des paysages qui, parfois, rappellent l’Ecosse ou l’Irlande ( « Qu’elle était verte ma vallée ! ») et qui sont à la fois très romantiques et bucoliques. Il existe un micro-climat particulier lié à la présence de ces nombreux étangs qui retiennent l’eau et la canalisent et la proximité maritime, la Bresle rejoignant les Trois Cités Soeurs, Eu, Le Tréport et Mers à une vingtaine de km en aval.
Mais les touristes sont trop pressés d’arriver à la mer pour juste jeter un coup d’oeil sur le lieu !
Ils ne font que passer, la tête dans le volant avec des envies de moules frites.
La Bresle est un petit fleuve côtier qui se jette dans la Manche entre Mers les Bains, en Picardie, et le Tréport en Normadie.
Une retenue d’eau sur la Bresle.
C’est un des endroits ou viennent frayer les saumons.
Toujours la Bresle mais à la tombée du jour.
On remarque la présence de têtards, saules à la taille très caractéristique permettant d’obtenir du bois que l’on peut tresser en claies.
Une famille de cygnes sur l’étang de Nesle et des poules d’eau en grand nombre
Un cygne mâle et adulte venu faire une parade de séduction.
Malgré la présence du chien Kiki, le cygne et venu plusieurs fois à notre rencontre et ceci avec insistance.
En cherchant ce qui motivait sont attitude inhabituelle nous nous sommes rendus compte que se femelle était prisonnière derrière un grillage d’appelants près d’une hutte et quelle ne parvenait pas à s’échapper.
Nous avons été chercher le propriétaire de la hutte qui l’a libérée et elle a pu rejoindre son cygne.
L’image du dessus démontre qu’ils se sont bien consolés de cette mésaventure ! Comme on dit dans les Contes de Fées « Ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants »
Les brumes automnales sur l’étang de Nesle
Une autre vue mais cette fois avec le soleil levant toujours en automne
Un étang de Nesle à la tombée du jour moment où le ciel et l’eau se confondent dans l’harmonie.
La même bande de cygnes mais les petits ont un peu grandi, ils vont bientôt prendre leur indépendance.
Toujours à la tombée du jour avec des lumières de bronze, de cuivre et d’or.
Les roseaux en pleine maturité.
Pour les anciens ils étaient symbole de la virilité !
Et les mêmes un peu plus tard.
On dirait des troupeaux de moutons un peu déguenillés.
Les roseaux, les saules, les prêles produisaient, jadis, de la potasse qui servait de fondant dans la verrerie et la cristallerie, ce qui permettait d’abaisser le seuil de la température de la fusion de la silice et du plomb.
Les prêles une fois séchées permettaient de nettoyer et même de polir le verre et le cristal avant que n’interviennent des procédés industriels utilisant de la pierre ponce, du corindon et même de la poudre de diamant.
La matière première fournissant la silice à l’état pur : les galets de silex de Mers, du Tréport, d’Ault…
Ces galets étaient broyés dans d’immenses machines ressemblant à un mixeur dans un bruit réellement infernal et insupportable qui faisait grincer des dents à des kilomètres à la ronde !
Le bruit a cessé mais le travail aussi !
QUELQUES ECLATS DE VERRE
Du 16 juillet au 22 août 2011, au Manoir de Fontaine à Blangy-sur-Bresle, « Éclats de Verre en Bresle » ont été exposées des œuvres de Lætitia Andrighetto, Geneviève Beaurain, , Constant Beerden, Nathalie Beerden-Collard, Nadège Bretou, Florent Chaboissier, Muriel Chéné, YvonChiampo, Alfred Collard, Sonia Costa, Michel Delcey, Frédérique Fandre, Lilas Force, Dominique Guittet, Julie Gonce, Rhénald Lecomte, Pascal Lemoine, Olivier Mallemouche, Margot, Cyrille Morin, Fabienne Picaud, Bernadette Pire, Jean Pire, Romuald Ribes, Alain Steinmetz.
Georges Charles en a profité pour prendre quelques clichés insolites et inhabituels de ce travail du verre et du cristal.
Ce faisant les Oeuvres originales ont été quelque peu détournées par un autre regard sur la lumière et la vibration.
Nous espérons que les artistes ne nous en voudront pas !
Mais ils reconnaîtront oeuvres sous un autre jour et avec un autre regard sur la pratique de cette alchimie si particulière.
Dans la conception chinoise taoïste il s’agit d’extraire l’essence pour la reproduire sur un « Charme » (Fu Lu).
Il s’agit donc ici d’une conception chinoise classique appliquée à un art occidental.
Il m’aurait été possible d’apporter des commentaires liés aux chakras ou aux champs de cinabre mais, pour une fois, je m’en suis abstenu car une image vaut dix mille mots.
Je remercie en tous cas les artistes verriers de m’avoir rendu possible, sinon permis, cette expérience.
Julie Gonce – l’atôme crochu –
Pascal Lemoine – clair de terre
Frédérique Fandre -Feuille (détail)
Cyrille Morin – nuage
Florent Chaboissier – vitrail
Le Manoir de Fontaine lieu de l’exposition « Eclats de verre » qui s’est tenue du 16 juillet au 22 août 2011. Centre Culturel du Manoir de Fontaine
Rue du Manoir
76340 BLANGY SUR BRESLE
Les Armes de Blangy sur Bresle
Une autre vue du Manoir de Fontaine
Son architecture complexe fait quelque peu penser à certains manoirs anglais héritage des Normands.