LES BONSAÏ ou PENJING
Comment sauvegarder l’arbre nain (bonsaï) qu’on vient de vous offrir…
Par Georges Charles
Ces arbres miniatures inventés en Chine ont conquis le Japon l’Occident. Ils rééquilibrent votre environnement intérieur.
AVERTISSEMENT
Il se s’agit pas ici d’un article concernant les professionnels de la profession ni même les amateurs éclairés qui gèrent déjà un troupeau de Bonsai.
Mais de tout simplement donner une chance de plus au Bonsai qu’on vient de vous offrir. Surtout si vous n’y connaissez rien et si vous n’envisagez pas de passer un CAP d’horticulture. Mais rien ne remplace bien évidemment les conseils avisé d’un expert.
Bonsai au Jardins du Monde à Royan Les Bonsai ne sont pas que des arbres nains !
Les Bonsai furent inventés en Chine au tout début de la Dynastie Hanet exportés au Japon sous les Song.
La légende raconte qu’un certain Jian Feng détenait le pouvoir magique de réduire les paysages. Ton Gen Ming (364 427), poète et haut fonctionnaire écrivit le premier traité connu de culture et d’entretient des arbres miniatures. Ils furent introduits au Japon entre le 12 et le 13e siècle par les Bouddhistes et étaient offerts en cadeaux par les ambassadeurs chinois à l’Empereur du Japon. Mais ce fut un lettré chinois du nom de Chu Shun Sui qui, fuyant l’invasion mandchoue en 1644 et réfugié au Japon, les fit connaître et créa la première Ecole (Ryu).
Un « Yin Yang » naturel sur des bambous… Les Bonsai se répandirent alors et devinrent spécifiquement japonais. Cette première école donna, par la suite, naissance à de multiples styles dont les principaux sont : Shokkan ; Moyogi ; Rankan ; Rukinagashi ; Hokidashi ; Ikadarushi; Karudasai ; Han Kenrai ; Nagari ; Ishitzuki ; Seikikoju ; Yoseike ; Shidare…
La tradition la plus classique comme les écoles les plus progressives se côtoient désormais.
Mais les Bonsai chinois, les Penjing (littéralement racines en pot) ou Punsai, littéralement « arbre »(Pen ou Bon) « coupe » (Sai), donc « arbre poussant dans une coupe » existent toujours et sont, généralement, mieux adaptés aux habitudes occidentales que leurs homologues japonais.
Bonsai japonais ou Pensai chinois ?
L’éternel dilemne entre la Chine et le Japon
En règle générale les Bonsai japonais vivent et poussent dans un récipient ne contenant que peu de terre. Ils nécessitent donc des soins permanents. Ils ne résistent pas, ou très mal, à un oubli d’arrosage et sont plus sensibles aux maladies transmises par les champignons ou aux attaques des insectes. Les authentiques Bonsai japonais sont, de plus, fort travaillés (coupes multiples, soutient de fils de métal…) afin de correspondre à des critères esthètiques précis.
Les Penjing (Pun Ching ou Punsai) chinois disposent de pots plus profonds et permettant une autonomie plus grande. Ils sont généralement moins « travaillés » que leurs homologues nippons et adoptent donc des formes moins élaborées mais plus naturelles (Ziran ou Tseujan). Il existe également, il faut bien l’admettre, des arbres miniatures destinés uniquement à être vendus et qui survivent tant bien que mal. Ils ne sont pas destinés à vieillir mais à satisfaire une mode de plus en plus populaire. Leur vie n’excède généralement pas deux ans, sauf si ils sont placés entre des mains expertes. Il convient donc soit d’acquérir un vrai Bonsai ou Penjing chez un spécialiste compétent soit de le produire soi-même à partir d’un arbre que vous aurez choisi dans la nature. Ceci en respectant, bien évidemment, l’environnement.
« La nature possède assez de richesses pour répondre aux besoins de tous mais pas assez pour satisfaire la cupidité de quelques uns » – Gandhi –
FACILITEZ LA VIE DE VOTRE BONSAI.
les Bonsai dans leur pot « chinois »
Choisir entre art, passion ou loisir !
Comme tout Art Japonais qui se respecte, la création, la culture, l’entretien des » Bonsaï » nécessite des années d’apprentissage et de pratique avant d’en espérer la maîtrise. Au même titre que l’arrangement floral » Ikebana « ou que la cérémonie du thé » Cha Do « ou » Cha No Yu « ; que la calligraphie ou les Arts Martiaux, il n’existe, dans le cadre classique, que fort peu de marge pour l’improvisation ou l’à peu près. Cela explique de nombreuses déconvenues pour le non-initié ou simplement pour celui, ou celle, qui, à la suite d’un achat d’impulsion ou d’un cadeau, n’a pas envie de passer dix ans de sa vie à tenter d’entretenir un arbrisseau malingre. Les puristes hurleront au scandale, ainsi, certainement, que certains pourvoyeurs de ces fameux arbres miniatures qui oublient, le plus souvent, d’informer leur clientèle des contraintes occasionnées par la présence d’un ou de plusieurs » Bonsaï » en appartement. Il est en effet facile de comprendre que lorsque le » Bonsaï » offert par la tante Germaine vient de passer de vie à trépas après une existence difficultueuse, un achat de remplacement s’impose la veille de sa visite. Si cela ne se produit que deux fois dans l’année c’est déjà une petite rente assurée pour le vendeur indélicat.
Les bonsai vivent en bandes…attention à l’envahissement progressif.
De plus, les » Bonsaï » sont comme les livres et aiment à se retrouver en nombre. Vous en posez un quelque part et, peu de temps après, d’autres comparses le rejoignent. Il s’agit d’un phénomène très naturel…si vous avez un » Bonsaï » c’est que vous aimez les » Bonsaï » et on vous offre donc des » Bonsaï » de bon coeur en pensant vous faire plaisir. Vous vous retrouvez donc assez rapidement avec un élevage miniature dont, bien évidemment, vous ne savez rien. Comme tout un chacun vous vous précipitez donc chez votre libraire ou à la bibliothèque afin d’élargir le champ de vos connaissances. Malheureusement, et c’est un fait, tous les ouvrages sur les » Bonsaï » ont, malheureusement, été écrits par des spécialistes dans ce domaine précis. Ils tiennent à vous faire partager leur immense passion et vous entraînent immédiatement dans les subtilités du style en semi-cascade » Han-Kengaï « , la multiplication par marcottage aérien, les greffes, les boutures et les semis.
Et demandent des soins intensifs
A la fin de la lecture de l’ouvrage, vous comprenez, enfin, qu’un malheureux » Bonsaï » vous demandera à peu près autant d’entretien qu’un caniche royal ou qu’une portée d’angoras. Comme il est à peu près impossible à une personne normale possédant un travail et une famille de suivre la plupart des conseils prodigués par ces experts merveilleusement qualifiés que sont ces » Senseï » Japonais et leurs disciples, nous vous proposons une autre stratégie basée sur l’expérience vécue.
ENCHINOISEZ VOS » BONSAÏ » DES LEUR VENUE CHEZ VOUS…
Une petite forêt (Shaolin en chinoisi !) au Jardins du Monde à Royan Ou transformez vous en Sensei japonais Comme son nom l’indique le » Bonsaï » est Japonais. Cela signifie littéralement » plante en récipient « et par extension » développement restreint » ou » croissance mesurée « .
Il s’agit, à l’origine, d’un Art typiquement chinois qui s’est installé et qui a prospéré au Japon et qui, désormais est universellement connu sous cette étiquette.
Il en va également du Bouddhisme Chan qui est devenu le Zen, de la Gymnastique du Tao, le » Daoyin « , qui s’est transformée en » Do In « , du pâté de soja » Dou Fou » qui est devenu le » Tofu « , de l’Art souple des saisies » Chin Na Shu » qui s’est transformé en Jiu Jitsu puis en Judo…ect.
Pour certains, il s’agit d’une évolution. En réalité il serait plus objectif de parler d’une simplification rigoriste. Le Japon a certainement su tirer le meilleur parti de l’essentiel de ces méthodes chinoises de vie en cherchant, à tout prix, à les transformer en un Art ultime qui ne souffre aucune contestation. C’est bien là le problème. Cérémonie du thé, Tir à l’Arc, Arrangement floral, calligraphie rituelle font désormais partie intégrante de la religion lorsqu’ils ne remplacent pas celle-ci. Cela finit, parfois, par impliquer un certain intégrisme assez éloigné de la fonction d’origine qui, par essence, demeurait fort libérale. A très haut niveau cela produit des résultats exceptionnels et d’une élévation spirituelle touchant le spirituel à défuat du divin. Mais, pour parvenir à ce niveau un Maître authentique et exceptionnel est nécessaire. Or, ces Maîtres se font rares et peu ont le loisir ou les moyens de consacrer une importante partie de leur vie à suivre un tel enseignement, surtout en Occident. On a trop souvent tendance à y confondre fleuriste et Maître en Ikébana. Un proverbe japonais affirme « Ce n’est pas parce qu’on attenit la cible qu’on est Maître en Kyudo ‘art du tir à l’arc), mais il vaut mieux que le Mâitre atteigne quand même la cible ! » Donc s’adapter aux circonstances ici et maintenant
Lorsqu’on ne dispose pas d’un tel enseignement il est parfois bon de savoir s’adapter aux circonstances. Il est alors possible d’innover en revenant aux sources. Dans le cas spécifique du » Bonsaï « , le retour vers son origine chinoise permet de se libérer de pas mal de contraintes.
Echanger le plateau japonais contre un pot chinois.
Le » Bonsaï » se compose nécessairement de trois composantes : le pot, la terre, l’arbre. La méthode japonaise consiste à » nanifier » l’arbre en restreignant au maximum la quantité de terre et à faire en sorte que celle-ci soit qualitativement juste indispensable à maintenir l’arbre en vie. Cela implique des pots peu profonds et une terre qui se dessèche très facilement en été et qui est très sensible au gel en hiver. Cette méthode implique donc une surveillance journalière, un arrosage précis et des soins constants, particulièrement dans la taille des branches et des feuilles de l’arbre. La moindre erreur se solde par un dépérissement général puisque l’arbre élevé dans ces conditions est particulièrement sensible aux variations climatiques de température et d’humidité ainsi qu’aux diverses atteintes maladives et autres parasitismes.
Qu’on le veuille ou non le véritable » Bonsaï » japonais est un arbre maintenu à la toute juste limite de la vie végétative.
Certains objecteront que cette juste limite permet à certains » Bonsaï » d’atteindre près de cinq siècles. Cela fait également plus de cinq siècles qu’ils sont plus surveillés qu’un président de multinationale !
Le maintient d’un » Bonsaï » dans un pot de quelques centimètres de haut et dans une terre ressemblant à du rocher nécessite un professionnel. Or, la majorité des » Bonsaï » sont achetés par des amateurs…ceci dans les deux sens du terme.
Goyo Matsu – pin à cinq aiguilles
Changer de pot !
La première chose à faire lorsque vous achetez ou recevez un » Bonsaï » consistera donc à changer le pot » japonais » contre un pot » chinois « , donc plus profond. Si le pot, qu’il serait plus juste de nommer plateau, d’origine mesure trois centimètres de haut il convient de prendre un pot de dix centimètres de profondeur. Si ce plateau mesurait cinq centimètres un pot de quinze centimètres de profondeur conviendra. Pour un plateau de sept centimètres, ce qui correspond déjà à un » Bonsaï » japonais conséquent il faudra compter un pot de vingt centimètres…et ainsi de suite. Concernant le pot, il est bon de savoir qu’une poterie vernissée respirera moins bien qu’une poterie naturelle et aura tendance à s’échauffer en été surtout si votre « Bonsaï » séjourne en extérieur sur une terrasse ou un balcon. Si vous vous intéressez aux antiquités chinoises, vous remarquerez que le vernis, la couverte, ne recouvre qu’une partie des poteries et que la base ce celles-ci, ainsi que le fond, sont laissées dans leur état naturel. Cela est particulièrement vrai pour la majorité des vases Tang et Song ainsi que dans les plus récentes poteries de Canton. Ce principe fut utilisé également dans les barbotines occidentales. Le vernis ne retient pas l’humidité et favorise l’évaporation en surface, ce qui oblige à des arrosages plus fréquents. Or, la majorité des » Bonsaï « , pour des motifs décoratifs sont vendus dans des plats totalement vernissés ce qui ajoute encore à l’entretient. Lorsque vous changez de pot, vous éviterez ces inconvénients en choisissant une poterie naturelle qui, somme toute, sera aussi décorative qu’une mauvaise imitation asiatique destinée à l’exportation. L’idéal est de trouver une poterie rouge finement poreuse. Si cette poterie a déjà contenu une plante, n’hésitez pas à la nettoyer soigneusement à la brosse en chiendent afin d’éviter une éventuelle contamination par des parasites (acariens), des champignons microscopiques et autres algues et moisissures. Apportez un complément de terre vivante : Concernant la terre, votre » Bonsaï » a presque été élevé » hors-sol » et vous est souvent livré dans un bloc presque rigide. Il ne sera pas nécessaire de retirer toute cette terre auquel votre arbre s’est déjà habitué. Il suffira de dégrossir en évitant de blesser racines et radicelles.
Et rempotez le plus à l’aise dans de la bonne terre.
Ensuite il suffira de le rempoter en l’état en apportant le complément de terre sous l’arbre et en recouvrant la terre d’origine d’un ou deux centimètres. Cela permettra un échange entre l’ancienne et la nouvelle terre. En règle générale, les conifères préfèrent une terre acide tandis que les arbres à feuilles caduques préfèrent une terre plus basique. Il existe bien évidemment de multiples combinaisons idéales en fonction de la spécificité de l’arbre. Ces combinaisons sont essentielles sinon vitales dans le cas d’un vrai » Bonsaï » japonais. Elles le sont moins avec la méthode chinoise. Dans ce dernier cas la terre de bruyère constituera la nourriture vive de l’arbre et il suffira de complémentariser avec de l’argile et du sable. Pour les conifères compter une proportion d’argile pour trois proportions de sable et deux proportions de terre de bruyère. Pour les arbres à feuille caduques compter trois proportions de terre de bruyère, deux proportions d’argile et une proportion de sable. Il est préférable d’utiliser du sable de rivière soigneusement lavé. Concernant l’argile, bien que vous puissiez utiliser de l’argile verte médicinale, il est préférable de trouver de l’argile concassée de 3 à 5 mm. Dans tous les cas il est également possible d’utiliser un petit peu de tourbe blonde afin de maintenir l’humidité. Un simple morceau de charbon de bois (charbon de bois pour barbecue) broyé et ajouté au mélange permettra un assainissement durable de la terre et apportera un complément d’azote et de soufre.
En aérant le fond du pot.
Le mélange étant effectué, disposez quelques cailloux plats ou tessons (tuile cassée…) dans le fond du pot après les avoir soigneusement lavés ainsi qu’un peu de sable de rivière. Veillez à ce que le pot comporte, évidemment, un trou pour l’évacuation d’excès d’eau et l’aération. Dans tous les cas, la terre doit demeurée aérée, légère et perméable. Nourrissez convenablement votre » Bonsaï » : Bien que votre mélange de terre soit plus riche et plus nutritif que le support d’origine, votre petit arbre a besoin d’éléments nutritifs complémentaires. Cet apport d’engrais doit s’effectuer du début de printemps à la fin de l’automne. Bien que votre » Bonsaï » chinois ne soit pas adepte de la macrobiotique il est préférable de lui fournir des aliments naturels et d’éviter les engrais industriels chimiques pour plantes vertes. En effet, la moindre erreur de dosage aurait des effets désastreux puisque votre arbre miniature est infiniment plus fragile et délicat qu’un vulgaire caoutchouc.
Nourrissez le avec des algues.
Chinois et Japonais, pour une fois, sont d’accord en ce qui concerne la poudre d’algues. Vous en trouverez dans certaines jardineries mais rien ne vous empêche d’en ramener quelques unes de vos vacances en bord de mer, de les faire sécher puis de les broyer finement au moulin électrique.
Une pincée dans l’eau d’arrosage chaque semaine, ceci pendant un mois, suffit amplement. Il est également possible d’utiliser de la corne torréfiée en poudre dans les mêmes quantités. Aussi incroyable que cela puisse paraître un excellent engrais d’été consiste à broyer une ou deux crevettes chinoises séchées dont il suffira d’épandre la poudre à même la terre avant arrosage. Une dose pour tout l’été suffit amplement. Un autre excellent engrais demeure la » colombine » ou fiente de pigeon séchée. Pour de nombreux habitants de grandes villes cela ne devrait pas poser de problèmes quant à sa récolte. La fiente séchée d’oiseau de mer est également souveraine pour traiter l’apathie de votre » Bonsaï « . Il n’est évidemment pas utile d’en ramener des kilos de votre fin de semaine à la mer puisque une toute petite quantité suffit pour un sérieux coup de fouet.
Et n’oubliez pas de l’arroser régulièrement.
Abreuvez le régulièrement : Concernant l’arrosage le » Bonsaï » craint autant l’excès que le défaut. Un excès d’arrosage favorise moisissures, champignons et parasites et entraîne vers le fond du peau les éléments nutritifs de votre terre. Un défaut d’arrosage peut, bien évidemment, être fatal. En aucun cas la terre ne doit ni être détrempée ni être trop sèche. Une bonne moyenne consiste simplement à l’arroser une fois par semaine en hiver, deux à trois fois par semaine au printemps et en automne et une fois par jour en été. Mieux vaut peu régulièrement que les chutes du Zambèse en catastrophe !
Et d’utiliser la technique ancestrale du moussage ou « mulchage ».
En été, afin d’éviter l’évaporation il est souhaitable de recouvrir la terre d’une mousse saine que vous récupérerez en forêt.
IL sera possible de changer celle-ci si elle ne réussit pas à s’adapter. Un bon truc consiste à glisser sous cette mousse quelques fragments de croûtes sèches de fromage qui permettront à votre mousse de mieux supporter son nouvel habitat. Si vous ne disposez pas de mousse des bois, cela est moins décoratif certes, vous pouvez utiliser, à l’instar de la culture Bio du » mulch « . IL s’agira tout simplement d’un peu de gazon coupé fin et séché que vous répandrez sur la terre sur une couche de 5mm à 1cm. Cela évitera également l’évaporation et, lorsque vous arroserez, constituera un engrais très doux. Si vous ne posséder pas de pelouse, il sera facile d’en récupérer dans un parc ou jardin municipal. Cette technique vous permettra d’être plus souple sur l’arrosage. Son seul inconvénient est qu’il est plus difficile de juger de l’humidité de la terre. Le » moussage » comme le » mulchage » ne dispense pas de l’arrosage !
Attention à la canicule même si votre Bonsai est un petit jeune !
En cas de grosse chaleur ou de canicule il convient de veiller à laisser les Bonsai à l’ombre et à les arroser plus fréquemment et, de temps en temps à utiliser un brumisateur. Concernant l’eau d’arrosage, si l’eau de ville n’est pas trop chargée en chlore, elle est tout à fait suffisante. Mais, si vos » Bonsaï » sont fragiles n’hésitez pas à mettre cette eau en bouteille et à la laisser reposer un ou deux jours avant l’arrosage. Vous pouvez utiliser de l’eau de pluie à condition que celle-ci ne soit pas trop polluée. `
Il aime bien l’eau nitratée du robinet !
Par contre, l’eau à forte teneur en nitrates, si elle est déconseillée pour votre santé ne peut être que profitable à vos plantes et à plus forte raison à vos » Bonsaï « . Il s’agit d’un engrais gratuit ou presque !
Fuji Sakura – prunier du Japon
Le problème des vacances : n’abandonnez pas vos Bonsai et ne les confiez pas à n’importe qui ! Lorsque vous vous absentez plus d’une semaine, surtout en été et lorsqu’il fait chaud, le survie de vos Bonsai est conditionnée par l’arrosage. Et il est difficile de trouver un système autonome satisfaisant. Il n’existe donc pas trop d’autre solution que de les confier ou de demander à quelqu’un de confiance de venir les arroser ou à les confier également à une personne de confiance. N’hésitez pas à laisser des instructions précises quant à l’arrosage car, souvent, le mieux est l’ennemi du bien et trop d’arrosage peut nuire à vos Bonsai. Le fait de les laisser tremper trop longtemps, c’est à dire plus de trente minutes par jour, risque de provoquer un pourrissement des racine. Le coup de la baignoire dans lequel vous les laisseriez tremper n’est donc pas un bon plan.
Et soyez économe en coups de ciseaux
Taillez le…mais pas trop : La taille la plus simple possible, en fin de printemps, varie selon l’âge de votre arbre et consiste à simplement laisser trois bourgeons ou feuilles de l’année.
Si votre » Bonsaï » a produit cinq bourgeons ou nouvelles feuilles, enlevez en deux. S’il en a produit dix, enlevez en sept. C’est le meilleur moyen de ne pas commettre d’erreurs. Cela est valable tant pour les conifères que les arbres à feuilles caduques. Les Japonais pratiquent une taille intensive liée à des critères esthétiques. Ils aiment également à modifier ou à structurer l’apparence de leurs » Bonsaï « . A moins d’être un expert dans ce domaine et de manier avec dextérité écorçoirs, fils de cuivre, tuteurs et autres élastiques, le mieux que vous puissiez faire à votre » Bonsaï » est de lui ficher la paix. Laissez le s’exprimer, il se débrouillera fort bien. Dans le pire des cas changez le parfois de place ou d’orientation face à la lumière fin de lui donner un peu de mouvement. Le » Bonsaï » » à la chinoise » demeure un arbre le plus naturel possible. Cela ne vous empêchera pas de le débarrasser d’éventuelles feuilles mortes ou de restreindre une branche de temps à autre…mais cela doit demeurer l’exception. Des tailles répétées et mal contrôlées sont la meilleure manière de favoriser l’introduction de maladies et d’affaiblir l’énergie de votre arbre.
Laissez le « bondage » aux japonais cochons.
Si votre » Bonsaï » se sent bien chez vous il saura vous faire plaisir sans que vous ayez besoin de le torturer pour un oui ou pour un non. Le » bondage » est une spécialité nipponne de l’amour vache. Au pays de Rousseau, il ne s’impose pas. Soignez le sans excès. Mieux vaut prévenir que guérir et se maintenir empiriquement en bonne santé que de se faire scientifiquement soigner.
Les principaux ennemis de votre Bonsai :
Les ennemis de votre » Bonsaï » sont principalement le manque et l’excès d’arrosage. Viennent ensuite les parasites…pucerons, chenilles, cochenilles, acariens. Une surveillance relative s’impose et la fourchette du père Adam, pouce et index, remplace bon nombre d’insecticides réputés. Un bon pinceau légèrement huilé permet de se débarrasser de la plupart de ces pestes. Si l’invasion persiste, une solution : le poison commercialisé par l’état…le tabac. Laissez infuser quelques brins dans de l’eau et pulvérisez, le résultat est garanti. Cela ne dois pas inciter pour autant à utiliser le » Bonsaï » comme cendrier. Concernant les maladies comme la gale, le mildiou, l’oïdium, une simple pulvérisation annuelle de soufre mouillable suffit le plus souvent. Il est également possible d’utiliser la bonne vieille bouillie bordelaise…le sulfate de cuivre mélangé à de la chaux. Une quantité infime de ce produit suffit également pour éviter les principaux désagréments. Si vous arbres séjournent sur une terrasse en béton, un peu de souffre mouillable répandu sur celui-ci suffira à protéger vos arbres non seulement d’une bonne partie des parasites, des maladies mais également du pipi des chiens et autres matous. A l’intérieur, une petite coupelle remplie de souffre mouillable posée à l’immédiate proximité de votre » Bonsaï » jouera le rôle de la gousse d’ail en Transylvanie pour tous les rampants et autres ailés trop entreprenants.
Hauchiwa Kaede – érable « pleine lune »
N’oubliez pas de lui parler
Et parlez lui de temps à autre : Votre » Bonsaï « , comme un vulgaire matou adore probablement la compagnie. Surtout lorsqu’on s’occupe de lui.
En lui adressant la parole ne serait-ce qu’une fois par semaine il se portera déjà mieux et cela vous obligera à ne pas l’oublier.
Ceci dit il y a des milliers de Bonsai à qui jamais personne n’a adressé la parole et qui ne s’en portent pas plus mal, c’est un fait. Il y a aussi des millions de personnes à qui aucun arbre n’a jamais rien dit et qui n’achèterons jamais un Bonsai.
Mettez le à l’abri des chats et chiens et autres N.A.C.
Mettez le, bien évidemment, hors de portée de votre toutou qui, nécessairement, est jaloux du soin que vous apportez à ce truc. La vengeance consiste comme on s’en doute à faire pipi dessus ce que votre » Bonsaï » n’apprécie pas du tout. Les chats ont également parfois tendance à terroriser les » Bonsaï « , survivance ancestrale de la mauvaise habitude qu’ils ont à se faire les griffes sur l’écorce des arbres. Votre arbre peut en concevoir une certaine aversion et même, cela s’est vu, en dépérir. Les Bonsai adorent les enfants, surtout lorsqu’ils sont dans la pièce d’à coté.
Bonsai et Feng Shui…et quelques espèces de bon aloi
La meilleure position d’un » Bonsaï » dans votre maison est dans une pièce située à l’Est à hauteur de fenêtre. Si vous avez le choix : Si Belle Maman vous a offert, pour vous faire plaisir, un magnifique juniper sargent, un érable trident argenté ou un cerisier sakoura de kyoto vous en prenez pour une semaine en tant qu’amateur ou pour vingt ans et plus en tant que professionnel. Mais ce sont des espèces d’extérieur donc impossible à conserver dans votre appartement. En fait, seul le Ficus, l’Orme de Chine et le Crassula supporte de rester en permanence en intérieur. Toutes les autres espèces auront besoin de passer au minimum la belle saison à l’extérieur et pour certaines, l’hiver en serre froide . En règle générale les arbres fruitiers se cultivent tous en extérieur à l’exception des agrumes qui ont besoin d’une serre froide en hiver. Ils ont l’avantage de donner de belles fleurs au printemps. Les pins maritimes s’ils sont très décoratifs sont également peu recommandables. Par contre, l’orme, l’érable constituent de bonnes valeurs tranquilles. Vous pouvez également créer vous-même vos » Bonsaï » chinois, et même japonais, en recherchant dans la nature des arbres prédestinés au nanisme…mais c’est une autre histoire.
Pour en savoir plus sur les Bonsaï :
Bonsaï Empire : Un site très complet sur l’entretien de votre Bonsaï ou de votre Penjin. Si vous êtes branchés à ne manquer sous aucun prétexte – Espèces – Fondamentaux – Galerie de photos…etc… cliquer ici et aussi : cliquer ici