Entretien avec le Maître Yan Zijie du Meihuazhang
Entretien exclusif avec un Maître authentique de l’Art Chevaleresque Chinois
« Lorsque tu te désaltères n’oublies pas de remercier la source »
Proverbe chinois .
Le « Pieu de la Fleur de Prunier » est une école classique de Kung-Fu Wushu alliant l’Externe (Wai Jia) et l’Interne (Nei Jia) et dont la théorie est directement issue des grands classiques de la Chine. Le « Maître Patriarche » de cette école présente en Chine mais également dans le monde entier est Yan Zijie qui a accordé un entretien à Shawei pour les Arts Classiques du Tao en exclusivité pour notre site
Entretien avec Yan Zijie le Maître du Meihua Zhuang
Yan Zijie, le Maître du Meihuazhuang ou « Pieu de la Fleur de Prunier » Dans la pratique du sabre en forme de feuille de saule.
Entretien avec le maître de Meihua Zhuang Yan Zijie réalisé et traduit par Xavier Garnier / Shawei (interview et transcription par Zou Lingli) Qingdao, 3 décembre 2011
Yan Zijie le Maître du Meihuazhuang en décembre 2011 à Qingdao Photo Yann Carpentier
En France et en Occident on connaît souvent le kung-fu par le monastère de Shaolin ou l’acteur Bruce Lee, comment présenter le Meihua Zhuang (MHZ) par rapport à Shaolin ?
Le Meihua Zhuang est l’un des arts martiaux (Gongfu) chinois, qui a conservé le mieux et le plus clairement l’origine des arts martiaux parmi beaucoup de styles différents. Bien sûr, il y a plein de styles d’arts martiaux en Chine, par exemple, le Shaolin, le Xingyi etc., mais les temps changent et il n’y a que les gens pour transmettre les arts martiaux. Le MHZ a conservé presque totalement son aspect originel. Vous voyez, on pratique sur des pieux. Aujourd’hui, beaucoup d’arts martiaux sont transmis mais ils ont déjà perdu leur aspect originel. La pratique sur les pieux est une caractéristique du MHZ. Pourquoi le MHZ a-t-il conservé cet aspect originel ? Il y a une raison. Le MHZ possède des livres classiques qui englobent les pensées philosophiques du Bouddhisme, du Taoïsme et du Confucianisme. Le MHZ contient beaucoup de pensée bouddhique. Les pratiquants de MHZ doivent lire les livres classiques. Dans la boxe, il faut étudier toute la cohérence de l’action et du calme, des mouvements du MHZ, cela équivaut à un livre vivant, un véritable livre sans mots. Le MHZ qui est transmis aujourd’hui possède un nom antique, quel est le véritable nom ? Il s’agit de Gan Zhi Wu Shi Mei Hua Zhuang . Gan Zhi se rapporte dans la culture traditionnelle à Tian Gan : les Troncs Célestes et Di Zhi : les Rameaux Terrestres. Vous savez quels sont les Tronc Célestes ? Il y en a 10 : jia, yi, bing, ding, wu, ji, geng, xin, ren, gui . Et les Rameaux Terrestres ? Il y en a 12 : zi, chou, yin, mao, chen, si, wu, wei, shen, you, xu, hai . Que signifie Wu Shi ? Il s’agit des 5 influences : le métal, le bois, la terre, l’eau et le feu. Les Troncs Célestes et les Rameaux Terrestres correspondent à la latitude et la longitude de notre planète terre. On peut préciser un endroit sur la terre par la longitude et la latitude de cet endroit. La latitude, ce sont les 10 lignes circulaires de l’équateur au pôle nord, c’est ce qu’on appelle les Troncs Célestes. La longitude, ce sont les 12 fuseaux horaires se doublant en 24, c’est ce qu’on appelle les Rameaux Terrestres. C’est pourquoi on peut voir que cela correspond à de grandes connaissances. Les Ba Gua (8 trigrammes) comprennent 8 choses, les Wu Xing (5 éléments) comprennent 5 choses mais les Troncs Célestes et les Rameaux Terrestres comprennent toutes les choses, permettant de déterminer précisément les coordonnées de l’espace et du temps. Ce sont les grandes connaissances de la culture traditionnelle. Le nom antique du MHZ – Gan Zhi Wu Shi Meihua Zhuang – vient de là.
Quelle différence y a-t-il entre le MHZ et Shaolin ?
Le Shaolin est un art martial mais il ne se rapporte pas à une culture. Il n’attache d’importance qu’aux mouvements : comment frapper un coup avec le poing, comment avancer avec un pas, l’enseignement est très simple et direct. Vous savez pourquoi le MHZ se rapporte davantage à la culture ? Parce que dans le MHZ on pratique le vide. Le vide du cœur-esprit est un principe du Bouddhisme. D’après le bouddhisme, les individus sont égaux et tous ont l’esprit du Bouddhisme. Selon nous, les boxeurs de MHZ ont tous l’instinct du Ciel Antérieur du MHZ. Tout le monde peut l’exprimer. C’est une capacité que tout le monde a originellement et que nous développons dans la pratique du MHZ. C’est une théorie qui va très bien avec celle du Bouddhisme. Donc, on doit étudier le principe de Bouddhisme quand on pratique le MHZ. On doit étudier aussi le principe du Taoïsme. Il s’agit du principe selon lequel toutes les choses sont nées du néant. Au début, il y a une série de mouvements mais à force de pratiquer on est capable d’opérer beaucoup de changements, c’est le passage de l’être au non-être conformément au principe du Taoïsme.
Le MHZ est présenté comme un art interne (Nei Jia) comment cela se différencie-t-il par exemple du kung-fu que l’on voit aux jeux olympiques ?
Ce n’est pas très juste de définir simplement le MHZ comme art interne, il y a la forme de l’externe mais aussi la base de l’interne, c’est en fait un mélange des deux. Par exemple, dans le MHZ la frappe avec un poing est très spontanée et diffère de celle plus consciente d’un sport physique. Quelle est la différence ? Je peux utiliser une façon de parler moderne plutôt qu’ancienne pour vous expliquer. En général les sports physiques comme la gymnastique appartiennent à un système de force musculaire. Que signifie la force musculaire ? N’est-ce pas lorsque je frappe la force de mes muscles ? Le moteur à combustion interne des voitures, n’est-ce pas un système mécanique ? Il brûle de l’essence, c’est ça son système mécanique. Les différents arts martiaux appartiennent à un système mécanique mais pas le MHZ qui appartient à un système énergétique et spirituel supérieur. Il y a aussi des arts martiaux internes qui utilisent un système énergétique, par exemple, le Taï Ji Quan utilise aussi l’énergie dans les frappes. Le MHZ est aussi un système spirituel, que cela signifie-t-il ? Il s’agit de la force de la fonction, de l’activité et de la nature spirituelle du cerveau. On ne peut pas contrôler la nature spirituelle, c’est en réalité l’inspiration « ling gan » . Le but du MHZ est d’exercer le sens spirituel des pratiquants. J’espère que la différence entre le MHZ et les autres arts martiaux vous paraît plus claire. En résumé l’art interne est un système énergétique, mais le MHZ n’est pas seulement énergétique, il s’élève à un niveau spirituel car c’est l’esprit qui conduit l’énergie et les muscles. C’est un niveau plus haut.
Le Maître Yan Zijie du Meihuazhuang et Shawei – Qingdao décembre 2011 Photo Yann Carpentier
Il y a une association Européenne de MHZ et votre fille enseigne le MHZ en France, que pensez vous de la pratique des étrangers? Est-elle différente de la pratique des Chinois? Est-ce que le même niveau peut être atteint ?
Yan Yan Ren la fille du Maître Yan Zijie et son époux Junmin Ren
Oui. On a une association de MHZ en Europe. Ma fille et mon beau-fils enseignent le MHZ là-bas. De façon générale les conditions requises pour pratiquer le MHZ sont les mêmes pour les étrangers que pour les Chinois. La différence est que les étrangers apprennent un peu plus lentement au début que les Chinois. C’est parce que quand nos amis étrangers étudient le MHZ, ils doivent s’impliquer dans une façon de penser liée à une culture traditionnelle. Cette manière de penser sera progressivement expérimentée et ressentie au travers de la pratique.
Par exemple, comme je viens de le dire, la boxe interne est un système énergétique. Mais on ne peut pas voir et toucher l’énergie. On n’a jamais entendu dire à l’hôpital qu’on pouvait extraire un tube d’énergie. L’esprit est encore plus invisible. Vous voyez mes yeux ? Il n’y a que les yeux des morts qui ne sont pas animés, si mes yeux sont animés c’est bien parce qu’il y a un esprit. Ca c’est l’esprit, les yeux voient, les oreilles entendent, comme le thé devant moi, je peux sentir son parfum. Toutes ces facultés, c’est l’esprit. Comment pouvez-vous toucher cette faculté spirituelle ? Elle n’a pas de forme, on ne peut ni l’attraper ni la voir. Parmi tous les êtres vivants, l’esprit est la faculté de l’être humain car l’esprit est plus élevé chez les êtres humains que chez les animaux.
L’esprit humain nous permet de penser, de fabriquer des outils, de parler, d’être cultivé, bien sûr, pas seulement de regarder et écouter, il a une pensée plus complexe c’est pourquoi l’esprit humain est le plus élevé. L’être humain est l’essence de tous les êtres, c’est la créature la plus élevée dans l’univers. Il faut encore réfléchir à la définition de l’esprit. En réalité, on n’explique pas clairement l’énergie spirituelle de l’univers. Certains docteurs disent que c’est de l’énergie électrique. Oui, c’est vrai. Bien sûr, le corps humain a de l’énergie électrique. Mais pas seulement, il a aussi de l’énergie chimique. En tant qu’être humain, nous devons manger. Après avoir mangé, la nourriture se transforme en calories et c’est ce qui me permet d’avoir la force de parler et de voir clairement. S’il n’y a que de l’énergie électrique, et que je ne mange pas, je ne peux plus réfléchir.
Donc, l’énergie spirituelle c’est quelque chose de compliqué et de mystérieux. J’ai demandé un jour à des experts de l’institut de biologie de Chine ce qu’était la vie. La vie c’est l’esprit mais personne ne peut m’expliquer clairement. Ils m’ont seulement dit que la vie comprenait le métabolisme, la capacité de reproduction, de toute façon, ce sont les phénomènes vitaux. Mais, ils n’ont pas pu m’apporter de définition claire. Le mystère de la vie et comme celui de la gravitation universelle. Qu’est-ce que la gravité universelle ? La terre a de la gravitation universelle, nous sommes attirés par la terre. Pourquoi les objets de masse importante ont de la gravitation? Le soleil a de la gravitation aussi. Les autres planètes dans l’univers ont aussi de la gravitation. Mais comment se produit la gravitation ? Quelle est son essence ? Ce n’est pas clair. Comme on ne comprend pas clairement non plus ce qu’est l’esprit.
Le Maître Yan Zijie enseigne le bâton du Meihuazhuang à Shawei
Les jeunes Chinois ne s’intéressent plus beaucoup à la tradition ancienne. Pensez vous que le MHZ peut inverser cette tendance ?
C’est possible. Mais c’est une tâche ardue. Pourquoi ? Regardez tous ces jeunes à qui j’enseigne. Aujourd’hui, les jeunes ont une caractéristique, ils ont l’esprit vif, ont une grande capacité d’imitation et sont très intelligents mais ils n’aiment pas en baver . Mais on ne peut pas comprendre le MHZ sans en baver. Bien sûr, il ne s’agit pas d’en baver comme les anciens dans le passé mais de toute façon il faut quand même en baver un peu.
Ceux qui pratiquent un peu, ont un peu mal au bras, s’en vont et ne reviennent pas la fois d’après, ça ne va pas. Ceux qui sont gâtés ne peuvent pas bien étudier le MHZ. Beaucoup de gens ne réalisent pas l’importance du MHZ comme mes étudiants, par exemple, Wang Binjian, et les autres anciens étudiants, ils connaissent bien l’importance du MHZ. Pendant de nombreuses années, on peut dire toute la vie, à n’importe quel âge, ils ne cessent d’étudier. Moi aussi, je continue d’approfondir l’étude du MHZ. Ça peut changer la vie d’une personne. Vous pouvez lire ça dans ma biographie. J’étais dans une situation si difficile, si je n’avais pas pratiqué le MHZ, vous ne me verriez pas maintenant. Je n’aurais pas réussi à vivre jusqu’à maintenant. Grâce au MHZ, je ne suis pas seulement vivant mais aussi en meilleur forme et plus énergique que les autres â mon âge.
Les jeunes ne connaissent pas l’importance du MHZ. Pourtant, pour comprendre cette importance, il faut pratiquer au moins une ou deux années. En général les étudiants s’arrêtent de pratiquer après plus d’un an. Ceux qui pratiquent plus de 2 ans et ont savouré le goût de la pratique ne partent plus même si tu les chasses. Mais il y a des jeunes qui de depuis tout petit n’aiment pas en baver et après 6 mois de pratique, ils arrêtent. Il y en a d’autres qui en voyant qu’il faut en baver ne trouvent pas cela intéressant. Une autre raison est que les jeunes préfèrent les choses animées, tape-à-l’œil et très jolies qui sont très attractives. Par exemple, les jeux sur internet ou d’autres activités avec un grand pouvoir d’attraction. De ce fait ce n’est pas facile de comprendre le MHZ mais si vous voulez vraiment comprendre c’est comme dans la recherche scientifique si vous ne faites pas une recherche de base en faisant des efforts, si cela nécessite aucun effort, j’ai peur que vous ne compreniez pas. Cela doit nécessiter un minimum d’efforts. Maintenant je m’emploie de toutes mes forces à améliorer la méthode de pratique pour que les pratiquants obtiennent un meilleur résultat en moins de temps. Actuellement, on a de plus en plus d’étudiants. Avec la nouvelle méthode, les étudiants qui acceptent d’en baver un peu viennent pratiquer mais sûrement, la publicité n’est pas suffisante. On doit faire plus de publicité de différentes façons. Il faut que l’on combine la culture traditionnelle avec la science occidentale.
Moi-même je suis un exemple de cela. J’étais professeur de physique et de mathématiques. Je pratique les arts martiaux et j’écris sur les arts martiaux, ça c’est la tradition. En fait, c’est une combinaison entre Orient et Occident.
Shawei effectue une démonstration dans le Henan en 2009
Pensez vous que les maîtres d’arts martiaux étaient plus respectés avant qu’aujourd’hui ?
Pas vraiment. Quand un étudiant pratique le MHZ, cela change son tempérament léger. Il comprend qu’il faut respecter son professeur. Une personne qui n’est pas égoïste respecte sûrement son professeur mais ça dépend aussi de l’enseignement, si vous enseignez correctement. Vous voyez, mes étudiants, il est évident qu’ils me respectent beaucoup.
Prenez Shawei comme exemple, il n’a pas étudié avec moi aussi longtemps que les autres étudiants chinois mais quand on s’est rencontré je lui ai enseigné sincèrement et il a étudié sincèrement. On partage un sentiment authentique l’un envers l’autre. Pourquoi ? C’est parce que quand on pratique le MHZ, il y a une caractéristique, il faut d’abord s’oublier soi-même, oublier son corps, c’est ce qu’on appelle concentrer son esprit et oublier la forme. L’esprit doit se concentrer. Oublier la forme c’est oublier son propre corps. C’est comme lorsqu’on se plonge dans le travail, il y a cet état de conscience. On en oublie de manger, on ne fait que travailler. Quand on est passionné parle le travail, on est si absorbé qu’on en oublie de dormir et de manger, c’est cet état. Si on parvient à cet état en pratiquant le MHZ, il faut remercier son professeur. La pratique atteint le corps et on en tire des avantages. Qui en bénéficie ? N’est-ce pas le professeur qui a enseigné ? Naturellement, il y a du respect, sans enseigner le respect, il y a du respect. Mais le problème est qu’il y a des étudiants qui ne pénètrent pas dans le MHZ. Ils s’arrêtent à la surface et ils ne comprennent pas les avantages. Ils ne pratiquent plus et ont une relation banale avec le professeur. Cela dépend de la façon de pratiquer et du contenu éducatif qui est enseigné. Si on peut vous transmettre vraiment la culture traditionnelle et le MHZ, même pas très profondément, juste à un certain niveau, vous allez franchir la porte, vous allez comprendre et vous sentir bien. Vous voyez, tous mes étudiants sont sincères, qu’ils soient jeunes ou âgés. Plus ils sont âgés, plus ils ont un sentiment profond. Cela arrive souvent. Par exemple, j’ai un étudiant que je n’ai pas revu depuis qu’il a fini ses études il y a dix ans. Il est parti dans une petite ville. Je lui manquais beaucoup. Un jour, on s’est rencontré par hasard. Il avait réussi et était devenu vice-directeur d’une cour de justice. Il m’a invité à dîner. Sa femme qui ne pratiquait pas le MHZ m’a dit que son mari ne pouvait pas m’oublier, il m’a même appelé dans ses rêves. Vous voyez, c’est un sentiment authentique. Le sentiment existe parmi les gens. Comment peut-on recevoir le vrai sentiment ? Il faut échanger les sentiments. Sans sentiment on ne peut pas échanger les sentiments. C’est aussi comme cela que ça se passe dans un couple.
Dans la société moderne devenir maître d’arts martiaux est-ce que cela peut-être un métier à conseiller ou est ce que cela ne peut être qu’une activité secondaire après le travail ?
Comment dire, j’étais professeur de mathématiques à l’université. C’était mon travail principal. Je devais l’accomplir d’abord et ensuite je pouvais enseigner les arts martiaux. Cette profession, c’était mon devoir vis-à-vis de mon peuple et de mon pays, de mes parents qui m’ont éduqué et envoyé à l’université. Maintenant, je suis en retraite et je n’ai plus de mission. J’ai du temps pour enseigner les arts martiaux. Donc, ça dépend des situations. Si vous avez beaucoup de temps, vous pouvez enseigner les arts martiaux. Mais pour en faire la profession d’une vie, il y a une condition. Si vous enseignez un art martial ordinaire, je crains que cela ne marche pas. Pourquoi ? Aujourd’hui, la demande de la société est évidente. Si vous enseignez ordinairement, vos étudiants n’auront pas de sentiment profond avec vous, et puis vous gagnerez très peu d’argent. De quoi aurez-vous besoin ? Même si vous avez beaucoup d’étudiants, ils ne s’occuperont pas de vous et cela deviendra un problème. Par contre, si vous enseignez sincèrement, vos étudiants vous respecteront et vous aimeront beaucoup, et bien sûr vous aurez de quoi vivre. Par exemple, quand j’enseigne en France, mes étudiants sont très sincères et je peux dire qu’en France je ne dépense rien pour voyager. Ils me logent dans les meilleurs endroits et m’accueillent de façon très sincère et chaleureuse. En Chine, encore plus inutile de le dire, quand j’arrive quelque part, les étudiants voudraient que je reste. Ils m’invitent à manger les meilleurs plats, parfois, je suis inquiet de trop manger car ce n’est pas bon pour la santé. Bien sûr, l’enseignement des arts martiaux peut être la profession principale. La clé est si vous pouvez bien enseigner. Il faut d’abord s’oublier soi-même. Si on a un but intéressé, ça ne va pas. Comment dire, si je fais ça en pensant aussitôt combien vous me devez… cette fois, je suis venu à Qingdao, Wang Bingjian me doit combien pour enseigner ? Je plaisante ! Si ça devient un commerce, vous n’arriverez pas à recevoir des sentiments authentiques des étudiants. En venant ici cette fois, je ne pense qu’à ce que veulent apprendre les étudiants et comment je peux leur apprendre. Je pense aux autres d’abord. Quand je fais quelque chose, je ne pense pas d’abord à moi-même. Je ne pense pas où je vais loger et manger et combien je peux gagner. Mais, mes étudiants, ils ont déjà beaucoup pensé à moi pour que je mange bien et que je me repose bien. Ils sont très attentifs. Ce midi, ils faisaient même attention à ce que je ne me fatigue pas, je dis toujours que ça va. Sans sentiment authentique, peu importe ce que vous faites, vous n’allez pas réussir. Beaucoup de gens ne pensent qu’à eux-mêmes, en fait, ils ne se trouvent pas eux-mêmes et cela les fatiguera de plus en plus dans leur vie.
Vous avez vécu longtemps au Tibet comme météorologue et vous avez gravi l’Everest, que vous a apporté la pratique du MHZ quand vous étiez là-bas ?
Je n’ai pas été au sommet de l’Everest mais au pied de la montagne, c’était déjà à 5000 ou 6000 mètres d’altitude, plus de 6400 mètres. A cette hauteur je faisais des recherches sur des phénomènes météorologiques. Sans une bonne santé, au retour on peut tomber malade. Pour quelqu’un qui travaille là pendant un certain temps, au retour les cellules du cerveau sont endommagées. C’est difficile pour les cellules du cerveau de se renouveler. C’est pour cela que des personnes âgées ont des problème de démence. C’est à l’université que j’ai acquis une bonne santé grâce à la pratique du MHZ, je suis allé au Tibet après. Très vite les conditions de vie au Tibet sont devenues très difficiles, à cause du manque d’oxygène, mais les activités à une telle altitude n’ont pas eu d’influence sur moi car j’avais déjà une bonne santé à l’université grâce à la pratique du MHZ. Il y a une chose importante, à l’époque où on grandit, entre 20 et 30 ans, avant 20 ans on est trop jeune et on ne comprend pas beaucoup de principes, donc on n’est pas très raisonnable, mais après 20 ans, on est adulte et on doit travailler bien pour atteindre un but. J’ai commencé à pratiquer le MHZ à l’âge de 18 ou 19 ans jusqu’à 25 ans quand j’ai été diplômé. A cette époque, l’université durait 6 ans, c’était un long système scolaire. Après avoir fini mes études, j’étais en bonne santé et en bonne forme et bien sûr je n’avais pas de problème pour travailler, c’était une bonne situation. Bien sûr si je n’avais pas pratiqué à l’université, si je n’avais pas eu cette opportunité, j’aurai pu aussi m’accomplir dans la pratique mais cela ne serait pas arrivé aussi vite.
Avez-vous eu beaucoup d’échanges avec les Tibétains ? Que pensez-vous de la culture tibétaine ?
Le Peuple Tibétain a sa propre culture. Il y a un institut de science appelé Menzikang au Tibet, qui fait des recherches sur la médecine. La médecine tibétaine est très développée. Leur calendrier est très précis. Pour faire des recherches sur l’astronomie, ils ont inventé leur propre méthode de calcul, une méthode de calcul tibétaine. Peut-être que jusque maintenant personne d’autre ne connaît leur méthode. Ils utilisent des petits bâtons de bois dans une assiette de sable qu’ils ordonnent pour calculer. Le mystère est que la précision de leur calcul est presque la même que celle de l’observatoire astronomique de Zijinshan, avec des différences de seulement 4 chiffres après la virgule, c’est déjà très précis. On ne sait pas encore comment ils peuvent atteindre ce degré de précision avec leur méthode de calcul. Bien sûr, j’ai essayé de comprendre. J’ai cherché pour cela un professeur de l’institut de nationalité du Tibet qui parlait aussi bien mandarin que tibétain, je lui ai demandé de traduire. Avec lui, on a rendu visite aux savants qui avaient tous plus de 70 ans. Ils ont fait des recherches scientifiques toute leur vie. L’endroit où ils habitaient était comme un observatoire astronomique. Il y avait un dôme avec peintes dessus des constellations variées. Ils faisaient des recherches sur l’astronomie et le calcul. Il y avait une grande assiette de sable à l’intérieur. Ils calculaient toute la journée. Le problème était que j’ai finalement réalisé que le traducteur n’arrivait pas à m’aider. Bien qu’il parlait très bien tibétain, il ne comprenait pas la science et la technique, l’astronomie et les mathématiques. Vous savez, que ce soit dans l’astronomie ou dans les mathématiques, il y a des mots spécifiques, surtout dans l’astronomie, pour les constellations. Finalement, je n’avais toujours pas compris. C’est difficile de trouver quelqu’un qui connait les mathématiques, l’astronomie, le mandarin et le tibétain. Donc, jusqu’à maintenant, ce n’est vraiment pas facile de comprendre leur mystère. De plus, il y a très peu de gens qui vont étudier les mathématiques au Tibet. Ils ne connaissent même pas cette méthode de calcul mystérieuse. Il n’y a peut-être pas de reportage là-dessus non plus en dehors du Tibet. Parce qu’il n’y a personne qui veut l’étudier en profondeur. Les vieux savants, même les jeunes tibétains ne comprennent pas ce qu’ils disent. C’est comme cela aussi en France et en Chine, les jeunes ne comprennent pas le jargon des vieux savants
Pourquoi le MHZ n’a été reconnu par le gouvernement qu’en 1988 ? Y a-t-il un lien avec l’histoire de la révolte des boxeurs ? En général, le gouvernement craint- il le MHZ ?
Sur cela bien sûr, je peux en parler directement avec des amis étrangers. A l’époque de la fin de la dynastie Qing, pendant toute la dynastie Qing, le MHZ était interdit. Pourquoi ? Parce que quand les soldats mandchous ont pénétré la frontière et ont envahi les autres territoires de la Chine, à ce moment là, beaucoup de généraux de la dynastie Ming qui étaient des disciples de MHZ luttaient contre les soldats mandchous. Parmi eux, le plus connu était Yuan Chonghuan. Vous connaissez l’histoire. Il était du MHZ. Il a conduit des soldats au combat et a défait l’armée mandchoue de façon terrible. La famille impériale se souvenait et savait qu’il était disciple de MHZ parce que la tradition du MHZ était stricte. Les disciples étudiaient le MHZ et le transmettaient de génération en génération, ils faisaient très attention. Pas seulement Yuan Chonghuan, mais plusieurs généraux étaient du MHZ, donc, après l’invasion du territoire par les soldats mandchous, l’empereur portait une grande attention au MHZ. Dans les endroits où il y avait du MHZ, il arrêtait les pratiquants de MHZ et les empêchaient de pratiquer. Il ne s’occupait pas des autres styles d’arts martiaux, comme Shaolin, Tanglang. A cette époque il était ordinaire de pratiquer et les hauts officiers étudiaient ces styles. Donc à partir de la dynastie Qing, le MHZ a été victime de répression. Et puis le mouvement des boxeurs a eu lieu. Parmi les paysans qui ont lancé la révolte, il y avait aussi des disciples de MHZ. Avant de lancer le mouvement, ils ont prévu qu’en utilisant le nom de MHZ ça n’irait pas, et qu’en participant à ce mouvement, il y aurait de la répression et le résultat serait terrible. Ils ont donc décidé de changer de nom. Quel nom ? Yi He Quan : Poing de justice et de concorde. Parce que dans le MHZ, Yi et He sont deux concepts moraux importants : Yi Qi et He Ping : la loyauté et la paix. Le peuple faisait un culte pour les esprits du Wu Shu comme Guan Yu (caractères chinois) appelé aussi Guan Yun Chang et en faisait un maître ancestral de MHZ. Guan Yu était aussi pratiquant de MHZ. Son art martial était très puissant. Il était aussi très cultivé. Il lisait des traités militaires. En plus, il parlait beaucoup de loyauté (Yi Qi) : « Trois braves valeureux jurent fraternité lors du banquet au jardin des pêchers » C’est une histoire connue. Donc, dans le MHZ, le Yi Qi est très important. En même temps, le MHZ préconisait la paix. Ne voyez pas le MHZ comme un art qui excelle seulement au combat, il valorise aussi la paix. Dans le MHZ, on n’attaque pas facilement et à la légère. Donc, Yi et He sont importants pour le MHZ, c’est pourquoi on a créé ce nom Yi He Quan. Ensuite, le « Poing de justice et de concorde » s’est battu contre le gouvernement de la dynastie Qing, et c’est devenu le « groupe de Justice et Concorde ». En fait, le gouvernement Qing a su ensuite que c’était le MHZ qui avait fait cela. Après la défaite du mouvement du « groupe de Justice et Concorde », le MHZ a été encore davantage réprimé et les pratiquants arrêtés. La pratique se faisait en cachette et personne n’osait pratiquer en public, à partir de là jusqu’à l’époque de la République de Chine. Ensuite sous le gouvernement de Tchang Kai-shek, on ne faisait pas attention au MHZ ou au « groupe de Justice et Concorde ». C’est pourquoi à cette époque le MHZ s’est développé plus librement. Et puis, après la Libération , à ce moment là, il y avait des gens qui étaient très conservateurs. Le MHZ était connu pour exceller dans le combat. Il y avait alors un jeune gars qui pratiquait le MHZ et qui était si fort que la police ne pouvait rien faire contre lui. Bien sûr, au début de la Libération, on ne souhaitait pas qu’il puisse y avoir une telle force au sein du peuple. En plus, à cette époque, il y avait une région, à Yong Nian dans la province du Hebei, où une ou deux personnes se battaient au nom du MHZ et qui ont été ensuite considérées comme des bandits. En utilisant cette raison, on a dit que le MHZ était réactionnaire. Bien sûr, ce n’était pas dit publiquement, et seulement dans certaines régions. Les gouvernements des provinces du Shandong et du Henan ne s’occupaient pas de cette affaire, mais ce n’était quand même pas possible de créer une association de MHZ. Au début de la Libération, on était prudent autant que possible et cette attitude a été conservée. En 1988, le professeur Lu Yao et moi-même avons enquêté en rendant des visites partout et après avoir compris la situation, on a fait un rapport au gouvernement : « Vous ne pouvez pas interdire le MHZ, il s’agit de la culture traditionnelle et de la tradition antique. Cela fait du bien pour la santé du peuple et pour animer la vie culturelle. » Comme Lu Yao et moi étions des universitaires, des professeurs, le gouvernement du district ne pouvait rien faire contre nous. On a ensuite fait un rapport à la province et au bureau de la Sécurité. Après beaucoup de rapports, le MHZ est devenu progressivement plus libre. Parce que les pratiquants de MHZ sont très patriotes. Ils ne veulent pas faire de mauvaises choses. Ensuite, l’association de MHZ a été encouragée par chaque district. A cette époque, c’était après les années 90, on a organisé une réunion internationale sur l’origine du mouvement du « groupe de Justice et Concorde ». Lu Yao et moi avons écrit un livre appelé « les recherches sur l’origine du groupe de Justice et Concorde » issues de cette réunion. J’ai aussi écrit un article sur le domaine de connaissance et de pratique du MHZ. Le MHZ est particulier. Il y a à la fois la connaissance et la pratique. La connaissance est guide et maître. Comme ça, tous les chercheurs d’histoire de différents pays ont connu le MHZ. Et puis, ça a influencé les domaines de l’éducation physique et celui de la culture. L’influence s’est agrandie. Le MHZ est devenu progressivement public partout. Après les années 90, l’association de MHZ a été créée. Beaucoup d’activités publiques ont eu lieu par la suite.
Entretien du Maître Héritier Yan Zijie par Shawei Enseignant des Arts Classiques du Tao et Membre de la Convention des Arts Classiques du Tao Réalisé à Qingao en décembre 2011
Shawei et Wang Binjian à Qingdao en décembre 2011 C’est Wang Binjian, disciple de Laoshi Yan Zijie du Meihuazhuang qui a invité ce dernier à Qindao début décembre 2011 et Shawei en a profité pour réaliser cet entretien.
Le mot de Georges Charles
A son domicile, en 1999, le Maître Yan Zijie du Meihuazhuang reçoit des enseignants de San Yiquan de gauche à droite, debouts, Julien Debenat alias Julianshan, Olivier Chouteau alias Tao Shu, le Maître Yan Zijie, son épouse, Xavier Garnier alias Shawei. Devant deux disciples du Maître Yan Zijie et Germain le traducteur francophone. P.S. Pour le Dr Watson la date indiquée sur la photo n’est pas la date de la photo qui date bien de 1999 ! Gag du virtuel.
Meihuazhuang et San Yiquan entretiennent des rapports de « Yi Qi » -Confraternité de pratique et d’action » –
Une autre photo plus récente mais qui date de la précédente année du Dragon en 2000 avec de gauche à droite Xavier Garnier alias Shawei ; YanYan Ren ; Georges Charles ; Olivier Chouteau ; Laoshi Yan Zijie ; Junmin Ren.
Georges Charles (Cha Lishi sur les généalogies chinoises) est le successeur en titre de Wang Zemin (Wong Tse Ming ou Tai Ming Wong) dont le nom figure sur la pierre tombale de Wang Xiangzhai. Il est l’enseignant de Olivier Chouteau, lui-même enseignant de Xavier Garnier. Xavier Garnier représente donc actuellement la 7eme Génération de la transmission du Xingyiquan de la branche du Hebei initiée par Li Laoneng (Li Nengjan) qui eut comme disciple Guo Yunshen et qui fut le maître de Wang Xiangzhai. L’origine du Xingyiquan remonte au Général Yue Fei (1103 1142) qui fut le premier à utiliser le terme Yiquan comme en atteste la pierre tombale de Guo Yunshen. Il est évidemment difficile sinon impossible de chiffrer le nombre de générations séparant la forme de Yue Fei de la transmission actuelle. Mais au sein de San Yiquan continue de se transmettre la forme de la « lance à crochet de Yue Fei » (Yue Fei Gulianjiang) à partir de laquelle sont issues les formes à main nue encore transmises de nos jours. Georges Charles est l’un de ceux qui, à partir de 1974, a permis de faire connaître ces pratiques des arts chevaleresques chinois (Kung-Fu Wushu) en Occident. De son côté Laoshi Yan Zijie est le patriarche en titre de l’Ecole du Meihuazhuang (Pieu de la Fleur de Prunier) et YanYan Ren, sa fille, et Junmin Ren son gendre sont ses successeurs directs à la tête de cette école. Ils représentent la 18eme génération depuis la fondation historique de l’Ecole. L’origine profonde du Meihuazhuang se perd dans la très longue histoire de la Chine ce qui en fait l’une des Ecoles traditionnelles anciennes qui possède une tradition prenant ses racines dans les Grands Classiques de la pensée chinoise.
Il existe un rapport « familial » entre San Yiquan et le Meihuazhuang puisque nous comptons un « maître ancestral » particulier à nos deus Ecoles ! HAN Qichang, né à Shenxian, a été l’un des maîtres de YAN Zijie, le Grand Maître actuel de Meihuazhang de 17eme génération. Or HAN Qichang fut l’un des principaux disciples de LI Cunyi (李存义) (Li Tsun I) avant d’étudier le Meihuazhuang. Le maître de LI Cunyi, lui-même, LIU Qilan (刘奇兰) était l’un des principaux disciples du maître Li Laoneng de la Branche du Xingyiquan du Hebei. C’est la Branche à laquelle San Yiquan se rattache par le biais de LI Laoneng, de GUO Yunshen, de WANG Xiangzhai et de WANG zemin. Cette filiation fait l’objet de la reconnaissance décrite au Monument Mémorial de LI Laoneng à Shenzhou dans le Hebei. Nous pouvons donc honorer un « Maître Ancestral » non pas commun mais particulier à nos deux Ecoles.
Junmin Ren me rappelait dans un courrier que « Même si notre école actuelle se concentre sur la pratique de Meihuazhuang, nous pouvons cependant trouver des mouvements ou gestes venant de Xingyiquan sous l’influence de HAN Qichang ».
Il existe également d’autres relations ancestrales, notamment avec la fameuse « Révolte des Boxeurs » à laquelle YAN Yan a consacré sa thèse de Doctorat, qui renforcent encore ces liens. Il aurait donc été dommage d’être absent ce quinze août à Paris !
On va encore m’accuser d’apporter mon grain de sel à un entretien qui se suffit parfaitement à lui-même. Mais c’est le privillège exclusif du rédacteur en chef, ou du Webmaster, qui gère ce site ! J’ai eu l’honneur de rencontrer le Maître Yan Zijie il y a plusieurs années, à Paris, chez sa fille, Yan Yan, où j’avais été invité en présence de Shawei, de Julien Debenat et d’Olivier Chouteau, tous trois enseignants des Arts Classiques du Tao. Cette rencontre s’est très bien passée car nous avons rapidement trouvé des passions communes notamment concernant le fameuse « Révolte des Boxeurs » à laquelle Yan Yan a consacré un ouvrage. Mais bien évidemment, aussi, dans la pratique et la transmission d’Ecoles qui constituent un héritage très particulier. Et nous nous sommes rendus compte assez rapidement que ces Ecoles possédaient des similitudes quant à la présence des classiques dans leur enseignement et, également, des références à des personnages historiques qui ont joué un grand rôle dans la tradition de la pratique chevaleresque. Nous avons également constaté que le Meihuazhang et le San Yiquan incluaient l’Externe mais également l’Interne ainsi qu’une importante pratique énergétique et également spirituelle dans tous les sens du terme. Heureusement Yan Yan et son époux Junmin étaient là pour traduire ce que nous échangions avec beaucoup de passion. La discussion s’est donc terminée très tard car nous n’avions pas vu le temps passer. Et nous nous sommes quittés très émus sachant qu’une telle rencontre ne se reproduirait pas de sitôt.
Je pense qu’on a pu établir à cette occasion ce que les Chinois nomment « Yi Qi » c’est à dire une fraternité de pratique, plus donc qu’une simple parenté.
Depuis Yan Yan et Junmin sont devenus des amis et nous échangeons toujours de correspondances passionnées sur la pratique, son enseignement et les moyens de transmettre cette tradition sans la dénaturer. Je participerai et interviendrai au Colloque International du Meihuazhuang qui se tiendra à Paris le 15 août 2012 et propose une intervention su « de la bouture à l’arbre » ou la difficulté d’implanter une école chinoise traditionnelle en Occident et plus particulièrement en France, pays de Descartes et donc de la raison.