27e Convention des Arts Classiques du Tao

Saint Michel-Chef-Chef

En Chine le chiffre 27 (7+2 =9) est le « Chiffre Céleste » – littéralement Yang (7) Yin (2) Le Ciel (9) –
C’est en quelque sorte l’apogée ou l’Empyrée. la « Réunion des Esprits (Shen) Lumineux ». 

Cette année malgrè les contraintes dues à la covid et aux normes sanitaires imposées, nous avons pu réunir les Membres Enseignants de notre Convention pour la vingt-septième année grâce à l’organisation de nos Amis Thierry Potin, un des Anciens de San Yiquan, et de Stéphane Garcia de l’Association Tao Energie Mouvement. Notre réunion annuelle a donc eu lieu à Saint Michel Chef-Chef, une commune de la Loire Atlantique. Notre lieu d’accueil « La Brise de Mer Nantaise » se trouvait en bordure de mer dans une sympathique bâtisse presque aux couleurs de la Chine.

Georges Charles et Xinxin respectent les normes sanitaires.
Georges est déguisé en canard et Xinxin est toujours aussi élégante, même avec un masque ! 

 

Avant la covid, alias connard de virus, et après. Heureusement le ridicule ne tue plus !

Les mesures sanitaires ayant imposé un numérus clausus nous étions trente et plusieurs de nos Membres Enseignants n’ont donc pas pu nous rejoindre malgrè les gestes-barrières, les masques et les diverses mesures de précaution qui furent scrupuleusement respectées. Cette restriction, quelle qu’en soient les raisons, bonnes ou mauvaises, est contraire à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen (article 21 de cette déclaration). Nous tenions à le préciser. Il y a toujours de bonnes raisons pour porter atteinte aux libertés surtout lorsqu’elles sont fondamentales. Ce faisant notre Convention a pu avoir lieu et c’est le principal. Nous regrettons simplement qu’elle n’ait pas pu se tenir dans les conditions habituelles. Ces atteintes à la liberté, à l’égalité, à la fraternité sont désormais monnaie courante puisqu’un Président d’Association nous a présenté la réponse d’une instance publique à une demande d’aide qui a été refusée sous le motif que cette Association, pourtant déclarée en Préfecture, n’était pas affiliée à une fédération sportive. Ce qui est encore contraire à cette même déclaration et toujours à cet article 2o.

Article 20

1. Toute personne a droit à la liberté de réunion et d’association pacifiques.
2. Nul ne peut être obligé de faire partie d’une association.
Les fédérations n’étant juridiquement que des associations régies par la Loi de 1901, dites fédération,  et ayant, de ce fait, les mêmes droits et les mêmes devoirs que toute association déclarée. Or, cet article 20 précise bien « Nul citoyen ne peut être contraint de faire partie d’une association ». Le fait d’affiler une Association déclarée à une Fédération sportive implique que les Membres de cette Association déclarée sont par le fait forcés de s’inscrire, généralement contre leur gré, à une autre association dite fédération. De plus, nos activités liées aux Arts Classiques du Tao ne sont pas des « activités sportives » puisque non reconnues par le Comité Olympique International ni les instances sportives internationales ou nationales. On nage donc en plein arbitraire assorti d’un abus manifeste de pouvoir. Mais cela semble être désormais la norme.

Un lieu plus que sympa !

Le principal est que nous ayons pu,  malgrè tout, nous réunir pour la vingt-septième année consécutive et nous retrouver entre enseignant(e)s et pratiquant(e)s confirmé(e)s et ce lieu fort accueillant et très sympathique. Certains Membres et Confrères venus du sud et ayant une certaine mémoire ont quand même un peu souri à l’évocation de « La Brise de Mer » qui fut, à la fin des années soixante dix, un célèbre gang corse. C’était encore l’époque ou le drapeau corse  exhibait une « tête de maure auquel on avait bandé les yeux et coupé la tête ». Maintenant, signe des temps le Maure porte un bandana.

Mandalas sur le sable de la plage. *

Heureusement il était bien précisé « La Brise de Mer de Nantes » ce qui nous a rassuré, les Nantais étant des gens paisibles quoi que Bretons (désolé je suis Normand !). On était donc entre Bretagne, Pays de Loire et Vendée. Et nous avons bénéficié d’un temps magnifique ce qui nous a permis de nous réunir fenêtres ouvertes. Certains, surtout certaines, ont même pu aller se baigner.

La Brise de Mer Nantaise presque aux couleurs de la Chine !

La réunion a été d’une grande tenue où l’on a retrouvé  « Bienveillance et Rectitude » suivant ce que décrivait Wang Pi (Wangbi) (226 249) de la doctrine de Maître Kong, alias Confucius. « Zhong c’est s’élever au plus haut de soi-même ; Shu s’est s’ouvrir vers autrui ». Verticale et horizontale. Wang Pi (alias Wang Fusi) avec son « Ecole Mystérieuse » (Xuan Xue) est classé par les universitaires comme « néotaoïstes » alors que Wang Yang Ming (Alias Wang Shuren) (1472 1529) avec son Ecole de la « Pureté du Coeur) (Xin Xue) est catalogué par les mêmes comme « néoconfucianiste ».  Bien que Wang Yang Ming ait sa stèle dans le temple de Confucius à Qufu à côte de celles de Mencius (Meng Tzeu) et de Zhu Xi et soit donc, en Chine, considéré comme l’un des « quatre plus grands confucianistes » de l’histoire de la Chine, il a toujours prôné le principe du « San Jiao He Yi » (Les Trois doctrines font Un), dans le sens de s’harmonisent dans l’unité.  Ce qui, évidemment, est assez mal perçu par les intégristes. La « troisième doctrine » (ou école) étant bien évidemment le Bouddhisme. Le terne « néo » fait toujours quelque peu penser à la « nouvelle cuisine » qui est désormais bien dépassée pour ne pas dire quelque peu ringarde. Le « néo-quelque-chose » sent le survête pas propre, les cannettes de bière un peu tièdes, le gros clébard à muselière et les sorties de stades houleuses. On préfère donc simplement Confucianisme, Taoïsme, Bouddhisme sans le fameux « néo ». N’en déplaise aux « facultatifs ».

Lors de la Réunion il a bien évidemment été question des restrictions liées au covid mais surtout à la trouille de certaines instances locales au sujet des salles de pratique. Ces pratiques, depuis des millénaires, visent à renforcer le « Qi » (prononcer Tchi comme dans « Catarinetta  bella ! Tchi Tchi de Tino Rossi !) donc à renforcer le système immunitaire largement mis en défaillance par le port du masque et l’ingestion constante d’oxyde de carbone ce qui augmente la présence de miasmes au niveau des voies respiratoires supérieures. Qigong c’est littéralement « pratique du souffle ». Nous empêcher de respirer c’est déjà une catastrophe, nous empêcher de pratiquer c’est scandaleux.

Cabanes de pécheurs : Une seule maille attrape le poisson mais un filet à une seule maille n’attrapera jamais de poisson. Enfin un peu d’air ! 

Le samedi soir, suivant la tradition, ou plutôt notre tradition, s’est déroulé le « Repas des Provinces » où chaque Membre invité apporte une spécialité de sa région. Il y a donc à manger et à boire.

C’est toujours une fête digne des « Cent Huit Brigands de Au Bord de l’Eau » Nourriture et boissons sont, suivant le terme justifié, « A bandon » ! Avec, notamment, le « jambon de coche cru des Combrailles » (Et ils feraient mieux de se taire !) de Alain ; le « la terrine de pâté ancestral de Georges » (il le tient se sa grand-mère qui le tenait de sa grand mère qui le tenait de sa grand mère qui possédait un hôtel restaurant, le Lion d’Or, à Charleville) ; les fameuses huîtres de Mathieu et de l’Ile de Ré ; les spécialités nantaises des Ami(e)s de Souffle et vie avec le gâteau nantais, un de pâtisserie et un fait maison et le curé nantais qui est un fromage ; les tartes aux légumes du jardin de Marie Hélène ; les saucisses aux muscadet cuites au BBQ de Anthony ; un beau plateau de fromages de diverses régions ; les fruits et viennoiseries de Stéphane et quelques boissons dont un Calvados des années soixante dix (50 ans d’âge) du Clos Lionel Charles de la réserve spéciale de Georges.

Le dimanche matin, pas trop tôt, des ateliers de pratique ont été animés par les profs qui se sont portés volontaires et ceci toujours avec grand succès.


Nous nous sommes séparés après avoir fini quelques reliefs de la veille et nous nous sommes donnés rendez-vous l’an prochain dans les environs de Carquefou, près de Nantes. C’est normalement prévu les 9 et 10 octobre prochains et c’est notre Ami Jamel qui s’est proposé pour l’organisation de notre 28eme Convention.

Un compte rendu « officiel » sera envoyé personnellement à chacun des Membres.
G.C.

  • Mandalas sur le sable de la plage : Texte reçu après publication de ce compte rendu. Il est signé Mumano Pratiquante de l’Association Tao Energie Mouvement présente à la Convention. Nous le remercions chaleureusement et avons décidé de le partager.

    Loire Atlantique, St Michel Chef Chef, une plage, matin du dimanche 11 octobre 2020.

    10-11 octobre 2020 : Les Arts Classiques du Tao Pornic et Tao Energie Mouvement accueillent la 27ème Convention des Arts Classiques du Tao.
    Depuis l’assemblée de la Convention en octobre 2019, il s’est passé quelque chose.
    Une pandémie traverse la planète Terre, bousculant et malmenant projets et pensées de l’Humain de part le monde, modifiant soudainement notre rapport aux espaces et aux temps.
    Notre rapport à nous-mêmes, aux autres.
    Jusqu’au dernier moment, les organisateurs font avec la réalité de l’incertitude : la réunion physique pourra-t-elle avoir lieu?
    (Il faudrait dire « en présentiel » – nouveau terme à la mode, ça bat tous les records d’audimat.)
    Avec en contrepoids cette certitude, et son étrange prévisibilité, aujourd’hui presque loi universelle : il y aura des conditions – Restriction du nombre de participants. Gestes barrières.
    « Autour des 4 mers » … tous les frères toutes les sœurs sont masqué.e.s…
    Outre la logistique habituelle, organiser a impliqué en cette année 2020 une sorte de sélection pas naturelle – malencontreuse et astreignante en limitant le nombre de participants.tes.
    De fait. Du fait de Covid : numerus clausus exigé, condition sine qua non.
    Avec les absents « contraints et forcés »: Covid redéfinit les frontières, les distances.
    Distance : mot prononcé à l’infini, qui se transforme, mue, mute, déploie une panoplie de vocables, prégnants, imprégnant toute chose.
    Le Salut : premier d’entre tous les gestes barrières.
    On se salue. Ouverture de la 27ème Convention.
    Qui peut avoir lieu finalement. Sous le soleil de ce début d’automne avec l’Océan pour voisin.
    Le dimanche matin, c’est en allant saluer l’Océan que les promeneuses sont accueillies par ce Mandala géant sur sable – entre Ciel, Terre et Mer.
    Auspice, signe, message, ou simple présence d’un décor que l’Humain aurait déposé en offrande éphémère, à celles ceux de passage, rappelant l’impermanence des éléments, et à la nôtre.
    Quelques heures plus tard flux et reflux – l’eau avait balayé la plage, effaçant toute trace, par sa simple présence.
    Un aller Un Retour Tao.
    De cette réunion conventionnelle il restera traces humaines – écrits et récits, photos, échanges présents et à venir, souvenirs.
    Quelques photographies.
    Dont celles-ci.
    Mémoire d’un instant sur la plage de St Michel Chef Chef: en cet instant d’octobre à cet endroit quelque chose s’est réalisé, d’important et d’éphémère, entre Ciel et Terre.
    Covid rappelle à notre bon souvenir la fragilité et l’impermanence du passage de l’Humain sur Terre: un rappel brutal et violent depuis de nombreux mois.
    Ce Mandala sculpté dans le sable nous le rappelle également. Et le fait avec une douceur bienvenue, légère et joyeuse.
    Partager le souvenir de ce tracé peut être tout simplement un clin d’œil à cette 27ème réunion conventionnelle.
    En ce week-end de début d’automne, il s’est passé quelque chose. Saluons, nous pouvons passer. Passer, c’est aussi transmettre. Et circuler.
    Salut.
    Merci à Martine, promeneuse entre deux temps de Convention, d’avoir partagé les images de sa promenade en bord de mer.