« Ce que le Coeur veut la main l’accomplit » Devise de l’Ecole

Une nouvelle Association et une nouvelle Ecole de Frédéric Lacourt

Nous avons, Gérard Depreux et moi-même, le plaisir et l’honneur de vous annoncer que Frédéric Lacourt vient, à la fois, de fonder, avec notre autorisation et notre soutien, son Ecole d’Arts Chevaleresques Chinois « Ting Yuan Wu Da » et de déposer, officiellement, les Statuts de l’Association régie par la Loi de 1901, qui va le représenter légalement en France.
Frédéric Lacourt, que j’ai connu très jeune, fait partie des « Anciens » de l’Ecole San Yiquan et est Enseignant de celle-ci. Gérard Depreux Daoshi (Chef d’Ecole) du Gung Dao (Tir à l’Arc Chinois) lui a délivré le Titre de Shefu (Sifu) – Enseignant –  dans cet Art Chevaleresque qui tire ses titres de noblesse dans les Classiques de la Chine. C’est, à vrai dire, le Premier des Arts de la Bravoure, au même titre, d’ailleurs que la Calligraphie.
Enseigner et transmettre à la fois l’Art du tir à l’arc chinois et l’art du poing chinois correspond à ce que nous pensons être l’Art Chevaleresque dans son essence. En Chine, comme au Japon avec le Kyudo et le Yabusame, le tir à l’arc, était considéré comme un Art Noble par excellence. Comme une Voie de Réalisation – donc de « l’action du réel » – C’est Eugen Herighel (1884 1965) qui, le premier, dans les années trente,  a utilisé le terme « chevaleresque » pour désigner un Budo « Le Zen dans l’Art Chevaleresque du tir à l’arc » (Editions Dervy).

L’art chevaleresque vaut bien le martial.

J’ai voulu suivre son exemple et ainsi éviter le terme « martial » qui ne désigne rien de bon. Suivant le conseil de Maître Kong, Confucius, il faut « rectifier les noms » (Zheng Ming), donc rendre aux mots leur propre sens. C’est simplement le bon sens. Et la juste mesure. Martial vient de Mars, Arès chez les Grecs. C’est simplement un égorgeur psychopathe en jupette de cuir. Qui prend plaisir à se revètir de la peau écorchée de ses ennemis. Mais l’Iliade nous apprend que c’est également un « looser » qui se place du côté du plus fort quand celui-ci va se prendre une râclée, pour être poli. Ce n’est donc pas un bon exemple. Le terme, comme pas mal de choses minables, nous est venu des Etats Unis avec « martial arts » ; « martial artist » qui nous ont envahis comme ce terme minable de « routine » qui, là bas, désigne un Kata, un Tao, un Daolu, une « forme ». Mais qui, en bon français, désigne quelque chose que l’on fait sans y porter la moindre attention. « Habitude mécanique, irréflèchie et qui résulte d’une succession d’actions effectuées sans cesse » (Dictionnaire Larousse). C’est ce qu’il y a de pire dans la pratique : devenir routinier. Donc supprimer l’intention (le Yi) et ne tenir aucun compte de l’esprit (le Shen). Art martial fait penser à musique militaire. Il y a la musique et la musique militaire. Pire encore, la musique martiale qui est de la musique de cirque comme « l’entrée des gladiateurs » de Julius Ernest Wilhelm. Rien que pour le plaisir :
https://www.youtube.com/watch?v=UvX1gFt4ngk
Après, on applaudit, comme au défilé des clowns, comme lorsque l’avion se pose, comme lorsqu’on voit passer un cerceuil. Quelle vulgarité.
Mais ne rions pas, les clowns sont au Ministère de la Culture tandis que nous sommes sur un strapontin au Ministère de la Jeunesse et des Sports ou son équivalent Woke.
Chevaleresque a quand même un autre sens. Passons.

Ting Yuan Wu Da

Ting Yuan Wu Dao

C’est Ting Yuan Wu Dao, à la fois le nom de l’Ecole et celui de l’Association déclarée.
« Les Cinq Voies de Lacourt ».
Laissons lui la parole :

Pourquoi l’école des cinq voies ?

« L’école des cinq voies réunit cinq pratiques issues pour la plupart de l’héritage de l’école San Yi Chuan (San Yiquan), sont pratiqués la boxe dite externe, (Wing chun, Hung gar, Tang Lang) ainsi que les formes d’armes traditionnelles attachées à ces styles, la boxe dite interne (le Hsing I Chuan ou Xingyiquan), les Dao Yin (Gymnastique du Tao) et le tir à l’arc chinois traditionnel le Gong Dao (Kung Tao).

La vocation de l’école des cinq voies est de garder le patrimoine d’une pratique qui est à la fois interne et externe sans différenciation. Cet héritage chevaleresque (martial…), technique et culturel que nous avons la chance de connaître, continuera à être étudié, développé et transmis en son sein.

Nos pratiques :

Les tao fa du San Yi Chuan y sont pratiqués dans leurs intégralité ; Siu Lim Tao ; Fu Hok Sheun Yin Chuan Tao ; Xi Ming Chuan Tao ; Yi Chuan Pang Bo tek ; 3 formes de bâton de Tang Lang ; une forme d’épée ; une forme d’éventail issue du Pak Mei.

Le Hsing I chuan (wu xing chuan) y est pratiqué dans la forme classique du San Yi Chuan (San Yiquan) en y incluant toute la richesse technique des formes externes.

Les Dao Yin (Gymnastique du Tao – Qigong du Tao…) sont pratiqués au sein de l’école des cinq voies dans le but d’apporter aux pratiquants, la connaissance de soi-même, l’éveil du corps et de l’esprit dans le but d’agir en pleine conscience. Atout majeur pour celles et ceux désirant s’accomplir dans leurs voies.

Le Gong Dao ou voie de l’arc fait partie intégrante de l’école. Cette forme d’archerie chinoise traditionnelle et pluriséculaire se base sur les textes classiques du Li Ki. Les rituels y sont pratiqués dans l’espace dit de la vertu. Le tir contemplatif se fait comme une méditation en action qui emmène le pratiquant vers une recherche personnelle de sa valeur. Les formes des huit brocarts de soie (Baduanjin ou Pa Touan Chin) y sont utilisées en préparation.

La pratique se déroule actuellement principalement sur la commune de Chauny, « la cité des singes », dans l’Aisne, connue également sous le nom du pays de l’arc, sur la route qui sépare Compiègne et Saint Quentin dans les hauts de France. Au centre du triangle Paris, Reims, Lille.

Des stages découvertes, d’études et perfectionnements y seront organisés à partir de la seconde moitié de l’année 2023.

Les pratiques sont dirigées par Frédéric Lacourt, Maître enseignant de l’école San Yi Chuan de Maître Georges Charles, Maître d’arme enseignant de l’Académie de Gong Dao de Maître Gérard Depreux ».

Frédéric Lacourt
Tir à l’arc chinois classique (Gung Dao)

Et un mot de Daoshi Gérard Depreux. Daoshi signifie « Chef de File » donc « Chef d’Ecole ».

Frédéric LACOURT ?

Il y a tant à dire de lui. Dire qu’il est « de son temps », serait de le réduire à l’éphémère, au futile. Frédéric porte en lui des valeurs intemporelles, c’est un « passant » c’est à dire un être de Vertu au sens premier du terme, il a le sens du devoir. C’est un loyal « Compagnon »,  » gongfu« , respectueux de ce qu’il reçoit de ses Maîtres en savoirs et savoirs faire. C’est un homme raisonnable de cœur et d’esprit, il n’entre pas dans les perversions des Arts dans l’air du temps. C’est un fidèle, il a conscience qu’un Art n’appartient qu’à la tradition enseignée par le Maître es qualité qui le lui aura confié.

En ces sens, et selon le devoir de respect qu’il porte aux transmissions des Traditions authentiques, il mérite toute l’estime que nous lui portons en nos qualités de Maîtres d’Armes archers enseignants, philosophes d’un Art dit « Don du Ciel » , le Gong Dao..

Frédéric nous fait augurer d’un avenir de transmission serein….

Nous ajouterons que ce n’est sans doute pas un hasard, si les meilleurs de nos étudiants, avaient par ailleurs reçu les enseignements de l’Honorable Shengren Daoshi Georges Charles. Georges a été le premier soutien et Ami de l’Académie de tir à l’Arc chinois Traditionnel, (alias « Académie Zhou Tong » ) qu’il en soit remercié à plus d’un titre… Cette confiance nous honore.

Gérard Depreux

Daoshi Gong Dao

Georges Charles et Frédéric Lacourt lors d’un stage.

Pratique du Kung-Fu Wushu externe avec des enfants. Ici les « Trois Etoiles Croisées » pour renforcer les bras et pouvoir bloquer efficacement une attaque.

 

Frédéric Lacourt et l’Etendard traditionnel de l’Ecole.

 

Etude du Bâton long de la Mante Religieuse des Sept Etoiles du Nord. La pratique, l’étude et la transmission des Arts Chevaleresques comprend évidemment la pratique des armes traditionnelles chinoises : bâton long (Gun), épée droite (Jian), éventail de fer (Tie Shan)…Traditionnellement dans les Ecoles « Classiques » l’arme précède la main nue. Simplement parce que l’être humain a toujours su se servir d’armes, et ceci depuis plus de deux millions d’années (fouilles archéologiques chinoises de Choukoutien avec présence de silex taillés pour être emmanchés en lances, haches, flèches…). Le Xingyiquan a été fondé par Yue Fei (1103 1142) à partir de formes de lance. Désarmé, le chevalier, le brave, doit pouvoir continuer le combat. Les formes à mains nues ont souvent été utilisées dans des buts « rituels » comme la lutte Sumo. Mais également par les forces de police pour appréhender les malfaiteurs (saisies et immobilisations du Chin Na Shou).

 

Travail des saisies et contre-prises (Chi’na Shou)

Le Chin’na Shou (art souple des saisies) est l’ancêtre chinois du Jiu Jitsu (Jujutsu) qui aurait été rapporté de Chine au Japon par le médecin Akiyama Shirobei vers 1680. Akira Kurosawa lui a consacré un film exceptionnel : Barberousse (1965) avec Toshiro Mifune.

Applications pratiques sur coup de poing

Il s’agit ici d’une application pratique de l’Ecole Wing Chun du Sifu Yip Man (Tan Sao Bong Sao – main du Ciel et main en aile) . Wang Zemin (1909 2002), le Professeur chinois de Georges Charles qui lui a légué son Ecole, fut l’un des deux derniers disciples du Maître Yip Man (Ip Man) (1893 1972). C’est ce qui est affirmé dans la généalogie historique de la famille de Yip Man. Wong Tse Ming est la transcription de Hong Kong du nom de Wang Zemin (Pinyin Zimu RPC) :
http://www.worldwingchununion.org/14/history

Sur la page aller au paragraphe « Aged 72 Hong Kong » et au tirait « The rooftop terrace… » « News students ot this périod were Wong Tse Ming and… »

Wang Zemin (Wong Tse Ming (HK) ; Tai Ming Wong (France) – 1909 2002) fut, quand même, le disciple du Maître Wang Xiangzhai (1885 -1963) du Dachengquan/Yiquan et le disciple du Maître Yip Man (Ip Man) (1893 1972) du Wing Chun. Il a légué, en 1979, la succession de son Ecole, le Lianhuanquan, à Georges Charles (Cha Lishi) qui devint alors, par tradition confucéenne, l’Ecole San Yiquan.
La transmission s’est, ensuite, effectuée vers Frédéric Lacourt et son école Ting Yuan Wu Dao. Dans cette branche particulière du Xingyiquan de forme « Evolutive » (Ziran Men), Frédéric Lacourt représente désormais la Sixième Génération dans cette filiation : Li Laoneng  (1842 1919) , Guo Yunshen (1864 1935) ; Wang Xiangzhai (1885 1963) ; Wang Zemin (1909 2002) ; Georges Charles (Cha Lishi) (1950…) ; Frédéric Lacourt.
Mais l’origine profonde du Xingyiquan (Hsing I Chuan) remonte au Général Yue Fei (1103 1142) dont le nom d’Ecole était « Liu He Yiquan » (Poing de l’Unité des Six Harmonies). Il est d’ailleurs le premier à avoir utilisé dans son nom d’Ecole le terme Yiquan. Li Lao Neng (Li Neng Jan) l’utilisera à son tour pour fonder la « branche » du Xingyi de forme « évolutive » (Ziran Men). Puis Wang Xiang Zhai après avoir enseigné le Dachengquan à Shanghai jusqu’en 1949, utilisera à nouveau le terme Yiquan à Pékin (Beijing) à partir de cette date. Georges Charles, sur les conseils de Wang Zemin, pour leur rendre hommage utilisera le nom de San Yiquan.

Il est à noter que ce même Yue Fei fut le disciple en Gung Dao (Tir à l’arc chinois) du très réputé Zhou Tong (décédé vers 1121). C’est ce dernier qui a donné son nom à l’Académie Zhou Tong du Daoshi Gérard Depreux.

Nous partageons donc, Gérard Depreux et moi-même, ce double héritage et nous l’avons transmis à Frédéric Lacourt.

Stage de formation d’Enseignants (Sifu) avec le Daoshi Gérard Depreux (3eme à droite en rouge et noir)Bernard Réveil est à sa gauche. On reconnaît également Jean Luc Saby (troisième à partir de la gauche). Frédéric Lacourt, en ceinture blanche, est à droite de Daoshi Gérard Depreux.

Nous souhaitons longue vie à cette Ecole qui s’inscrit dans la tradition chinoise la plus classique et à l’Association qui la représente légalement.

Au nom des Arts Classiques du Tao j’adresse à Frédéric Lacourt un Salut Confraternel.

Ting Yuan Wu Dao – Les Cinq Voies (Wu Dao) de Lacourt (Ting Yuan)

Avec à droite les références à l’Ecole San Yiquan de Shengren Daoshi Georges Charles
et à l’Académie Zhou Tong de Gong Dao (Tir à l’arc classique chinois) de Daoshi Gérard Depreux.

Zhu Tong enseigne l’arc (Gung Dao) à Yue Fei jeune. Yue Fei deviendra l’un des plus grands héros de la Chine médiévale. L’équivalent de Bayard ou de Du Gesclin.