La Lenteur Dans Le Taijiquan Par Ram

Article proposé par Thierry Borderie
de l’Institut Wang Zemin

Article paru dans Diogène n° 200,
octobre-décembre 2002.

 

 

QUIESCENCE ET VIGILANCE DANS LE TAIJIQUAN par RAM

Exorde Délicatement, d’un mouvement voluptueux et spiralé, la feuille du grand hêtre, détachée de sa branche, se posa sur le parterre embrasé de ses semblables. Cet automne, ce matin-là, tandis que j’assistais à cet événement unique, je me pris à considérer l’émoi ressenti en ce qu’il avait, probablement, d’universelle connotation. À l’instar de l’émotion esthétique, un grand nombre de concepts concernent l’être vivant dans ses fondements, procèdent du tréfonds des processus cognitifs, des déterminants que sont les dispositions innées à éprouver et à connaître.

Ces fondements ont une réalité et une dimension méta-historique, infra et extra-verbale. Lorsque d’aucuns évoquent les raisons et l’étendue de l’influence réciproque Orient-Occident, l’intégration de certains modes de penser et d’agir au contact d’arts, de systèmes sociaux, philosophiques, ou religieux, à l’évidence il s’agit d’éveil mutuel de dispositions latentes, aussi naturellement que l’on éprouve chaleur et clarté en s’approchant d’une flamme. En effet, en admettant que nous soyons « libres » de nos choix, n’est-il pas exact de dire que nous choisissons assez spontanément ce qui nous paraît salutaire dans la phase de manque et de maturation que nous traversons ? En matière de concepts et de comportements, serions-nous perméables à ce qui ne correspond ni à une nécessité, ni à une perspective de mieux-être ?

Même les contraintes culturelles ou religieuses générées à l’issue de conquêtes meurtrières, finirent par être assimilées sur un long terme à travers celles de leurs composantes qui répondaient à une certaine attente ou rencontraient un ensemble de dispositions réceptives de la part des individus qui les ont intégrées puis transformées. À vrai dire, nous aurions pu éluder ces interrogations contemporaines et demeurer dans le contexte d’échanges émulateurs intensifs si depuis les Grecs du Portique, d’innombrables lustres ne s’étaient écoulés avant que nous retrouvions une certaine liberté de concevoir, d’exprimer et de faire. De plus, l’annulation des distances ou leur rapide franchissement nous place actuellement à proximité de toutes les merveilles d’expériences et de créations, d’où qu’elles soient, réalisées et transmises à travers l’être humain.

Ainsi, devenonsnous, aujourd’hui, sensibles à des influences multiculturelles de toute nature, qu’elles soient intellectuelles, artistiques ou religieuses, susceptibles de mieux nous révéler à nous-mêmes en faisant progresser notre capacité de percevoir. Ceci se traduit dans les faits par l’éveil de potentialités innées de notre organisation cognitive et non par l’adoption d’habitudes mentales.

Serions-nous indéfiniment condamnés à exprimer notre surprise face à des évidences culturelles telles que le développement parallèle, en des régions éloignées et sur des périodes différentes, de mêmes interrogations et de systèmes de penser comparables ? Par exemple, est-il si surprenant de constater que du IIIe au XIIe siècle, l’Asie fut l’un des hauts lieux de la culture, que la phénoménologie et la psychologie cognitive s’y développèrent1 selon des formes propres aux écoles de logiciens (2) ?

Que ces courants de pensée étaient très imprégnés des exceptionnelles dimensions de la vie mystique, celle qui s’exprima sur l’Infinie Subjectivité de la connaissance et l’intime intériorité de la conscience. Là où l’intelligence, la profondeur et l’ampleur de vision se sont établies et développées, là se trouvent ce qui nous rend la vie à la fois plus fluide et passionnante, et vis-à-vis de quoi nous éprouvons, implicitement, un sentiment d’attraction familière et de convivialité. Il en fut ainsi lorsque je découvris le Taiji Quan (pron. Taï-dji tchuän), art ancestral développé en Chine, transmis en Europe et aux États-Unis depuis une quarantaine d’années (3). Très vite, je pris conscience d’être en présence d’un témoignage gestuel d’exception. Tantôt présenté comme un art martial à part entière, tantôt comme un exercice de santé ou bien sous l’angle d’un accès à l’intériorité même, dans la pure tradition taoïste

  • 1. Notamment dans le Bouddhisme tardif et le Shivaïsme du Cachemire. Sur le Bouddhisme tardif, voir notamment : Th. STCHERBATSKY, La théorie de la connaissance et la logique chez les bouddhistes tardifs, Paris, Annales du Musée Guimet, n°36, Paul Geuthner1926 ; Lilian SILBURN, Instant et Cause, essai sur le discontinu dans la pensée philosophique de l’Inde, Paris, Jean Vrin, réédition De Boccard 1989 ; Aux sources du bouddhisme, textes traduits et présentés sous la direction de Lilian SILBURN, Paris, Fayard, réédition 1997. Sur le Shivaïsme du Cachemire, les traductions commentées de Lilian SILBURN et de André PADOUX constituent un trésor inestimable ; voir entre autres les Spanda Karika, Siva sutra, Vathulanatha sutra, Tantra Loka, etc. Ces textes sont publiés par l’Institut de Civilisation Indienne, Collège de France, De Boccard.
  • 2. Notamment chez Dharmakirti et Dignaga, voir Th. STCHERBATSKY, op. cit.
  • 3. Dans les années 70, lorsque je rencontrai l’expert chinois qui devint mon professeur, il n’existait qu’un très petit nombre d’enseignants de cet art à Paris. C’est notamment à partir des années 60 qu’une vague d’écrits sur cette discipline a vu le jour à Hong-Kong, Taïwan, aux États Unis, puis en Europe.
  • 4. Pour une présentation classique du Taiji Quan, voir notamment : Catherine DESPEUX, TaiJi Quan, art martial, technique de longue vie, Paris, Guy Trédaniel 1981 ; Jean GORTAIS, Taiji Quan. L’Enseignement de Li Guanghua, la tradition de l’école Yang, Paris, 1ère éd. 1981, réédition Le Courrier du Livre 2002. Voir également T. DUFRESNE et J. NGUYEN, Taiji Quan, art martial de la famille Chen, Paris, Budostore 1997 ; cette dernière étude insiste particulièrement sur le rôle de la famille Chen dans la transmission du Taiji Quan et propose, de cet art, une vision presque exclusivement martiale. Voir aussi Kristofer SCHIPPER, Le Corps taoïste, Paris, Fayard 1982 ; l’auteur, brillant sinologue, y déclare notamment que la seule pratique du Taiji Quan suffirait à faire réaliser une expérience vivante du Tao.
  • 5. Notamment dans le courant qui perpétua la transmission de M. Yang Chen Fu.
  • 6. Du grec kinêsis « mouvement », et aisthêsis « sensation » ; désigne les sensations internes du mouvement des parties du corps.
  • 7. Concerne la sensibilité dont les stimulus proviennent de l’organisme même, notamment des organes profonds.
  • 8. Sur l’ensemble du sujet, voir notre étude : L’Envol de la grue. Approche des processus cognitifs et de la gestion du mouvement à travers le Taïji Quan et certaines traditions d’Asie, Méolans-Revel, Désiris 2000.

 

QUIESCENCE ET VIGILANCE

Centration et continuité intentionnelle Dans cet art, je fus, dès l’abord, fasciné par l’intime symbiose qu’il réalisait entre la lenteur, la fluidité et la continuité gestuelles. Concentration et détente simultanées s’y trouvaient impliquées et imbriquées de façon diversifiée, aussi bien sur le plan cognitif que dans l’expression motrice. La lenteur du mouvement5 n’avait rien d’un freinage ou d’une retenue. Elle était anticipée à partir d’un registre cognitif qui assurait simultanément la continuité de l’acte moteur et de ses liaisons kinesthésiques (6).

Il semblait évident que l’intégration et la reproduction du modèle externe n’utilisaient pas les seules voies conceptuelles. La production du modèle interne, phase de transition indispensable à l’anticipation inductive du mouvement, se réalisait dans un « incubateur » cognitif capable de générer rythme et mouvement continus. Du fait de la discontinuité habituelle des sensations et des concepts, le Taiji Quan possédait ici une efficience unique : il incitait l’acte même de la « centration » intérieure, réalisant une expérience de soi qui allie intériorisation, consciente ou non, stabilité du référentiel intéroceptif7 et pluricompétence motrice. Le domaine de l’essor conscient nonconceptuel rendu manifeste, le fond conscient, telle une source émergente et stable, allait assurer la continuité de toutes ses transcriptions cognitives, notamment celle de l’intentionnalité motrice (8).

L’efficience voilée du rythme lent Actuellement, le Taiji Quan se présente comme une mosaïque d’écoles et de styles divers : styles Chen, Yang, Wu, Sun, etc. De nombreuses bases sont communes à tous ces courants : des enchaînements de mouvements d’une durée plus ou moins longue exprimant des situations martiales liées entre elles, la recherche d’une parfaite aisance motrice et l’unité du corps dans ses moindres actions. Pour chacun des styles actuels, il existe des enchaînements de mouvements effectués sans partenaire, et des « exercices à deux » qui requièrent la présence et l’action complémentaire d’un tiers. La fascination que provoque Le Taiji Quan est due, pour une grande part, à la continuité du rythme lent et la parfaite aisance motrice dans laquelle il s’exprime. La lenteur ininterrompue constitue l’une des caractéristiques majeures du style de Taji Quan développé par M. Yang Chen Fu (1883-1936) dont je reçus, naguère, l’enseignement par l’un de ses élèves, M. Li Guang Hua (1914-1977) (9) .

Antérieurement, l’alternance des rythmes lent et rapide semblait être la norme pour la plupart des styles de Taiji Quan (10). Étonnement, cette lenteur motrice ne paraît pas avoir suscité beaucoup de questions ni de débats. Probablement parce que sa présence dans le Taiji Quan satisfaisait à une certaine orientation martiale, ou que l’agrément du mouvement effectué selon ce rythme était en soi une réponse suffisante. Parmi les exemples classiques qui permettent d’illustrer la lenteur gestuelle, retenons ceux qui sont les plus fréquemment évoqués : – la situation qui requiert un très haut niveau de précision motrice dans l’accomplissement d’une tâche non répétitive ; – la concentration du potentiel vital, par une vigilance intensive, en vue d’une action « explosive » et instantanée : par exemple, le déplacement modulé du prédateur qui s’apprête à fondre sur son objectif ; – la recherche d’une grande écoute perceptive, d’une intégration à la fois massive et sélective d’informations cinétiques et proprioceptives (11).

Ces divers mobiles du rythme lent dans lequel s’exerce le Taiji Quan paraissent convenir à une majorité de personnes qui pratiquent cet art. Ce n’est sans doute pas un hasard si, à ma connaissance, un seul maître (12)

transmit, sur ce sujet, quelques éléments d’expérience qui firent apparaître la lenteur gestuelle dans une toute autre perspective, celle de l’intime intériorité de la conscience. Ayant mentionné les effets du rythme lent sur l’activité respiratoire pulmonaire, sur la circulation du souffle interne (Qi), Yang Chen Fu, en une courte phrase, exprima le fondement voilé de la lenteur : « Là où se trouve le rythme lent, dit-il, se trouve la chambre vide (13) ».

L’expression « chambre vide » désigne la présence du Wu, indicible quintessence de la vacuité. Cette mention est d’autant plus forte que son auteur témoigne ici d’une expérience vécue, et n’introduit pas de processus causal entre lenteur et vacuité. En effet, il pose la co-émergence de la quiescence innée et du rythme lent. Il ne stipule pas que le rythme soit inducteur de cette présence, ni qu’une certaine vacuité soit le fondement du rythme moteur dans le Taiji Quan. De fait, la recherche du registre du rythme lent est un acte de centration qui tient plus d’un simple élan et de son renouvellement que d’un moyen graduel. Mais aussitôt la vacuité présente, elle absorbe toute conscience de soi, imprègne intégralement la conscience corporelle et, résidant au centre de toute orientation cognitive, tient l’intentionnalité motrice entre quiescence et vigilance extrême. Si M. Yang Chen Fu se place du point de vue de l’expérience directe, il n’en demeure pas moins que la lenteur gestuelle, parce qu’elle implique un acte de centration intérieure et conjointement l’expansion psychosensorielle du niveau de centration atteint, est avant tout une expérience de rehaussement très significatif de la vigilance.

Ce rehaussement concerne aussi bien l’acte de centration, fut-il instantané, que la « magnification (14) » des outils cognitifs une fois la centration établie. Lenteur, centration et traitement de l’information sensorielle En premier lieu, il est important d’extraire définitivement la lenteur motrice exprimée dans le Taiji Quan de la gangue d’une connotation très primaire, celle du mouvement freiné, et d’un processus psychomoteur réduit. Tout au contraire, nous sommes en présence d’une gestion gestuelle de très haut niveau qui nécessite une maîtrise cognitive spécifique et peu courante. Prenons l’exemple du mouvement naturel et réflexe : la plupart du temps, il correspond à une anticipation d’ordre pratique qui met en relief le point de départ du mouvement, la trajectoire qu’il doit suivre, et l’atteinte de l’objectif. La trajectoire est déterminée par la recherche du résultat ; bien souvent, cette trajectoire est à peine consciente car l’attention est mobilisée par la mémorisation de l’objectif et l’anticipation motrice.

Ainsi, notre conscience proprioceptive et kinesthésique est-elle constituée de « pics » de conscience sur les espaces sensoriels de départ et d’arrivée des actions motrices, pondérés par des stases attentionnelles de faible intensité et des perceptions moins spécifiques. L’art du Taiji Quan s’accommode mal d’un tel fonctionnement cognitif. En effet, si les rajectoires des membres et les déplacements de l’axe du corps sont continûment anticipés, chaque « point-instant » de mouvement requiert une totale attention dont l’intensité est seule capable de prévenir les « défaillances de la mémoire » quant à l’objectif et toute stase perceptive.

Or, une telle sollicitation concentrative épuiserait très rapidement nos ressources neurales si, de façon simultanée, une émergence cognitive fondamentale ne se produisait en arrière-plan et à l’intérieur même de l’activité attentionnelle. Il s’agit de ce que je qualifie de « détente cognitive ». Présente dans tous les processus et registres cognitifs, elle est cette malléabilité et cette faculté d’élargissement du champ conscient qui constitue l’atmosphère nourricière de la concentration. Cette détente interne est peu, voire très peu, consciente chez la plupart des sujets. Elle devient plus évidente lors des changements de registres qui nécessitent une plus importante mobilisation de ressources cérébrales ou lorsque le développement du sens s’affranchit d’un palier de synthèse momentanée. Cependant, au-delà de sa présence constante en tant que facteur prépondérant des processus attentionnels, ce moteur d’aptitude procède, de manière émergente, depuis l’impréhensible moyeu voilé par la densité identitaire. Ce qui devient malléabilité de la conscience confluente dans l’acte d’attention, se révèle, dans le coeur de la souveraine subjectivité de la conscience, comme une vivante quiescence, innée, sans fond, dont la découverte constitue la voie même de la centration. Nous voyons peut-être mieux, à présent, comment l’une des implications naturelles de la lenteur gestuelle est, de façon quasi incontournable, celle d’une recherche de surcroît d’aptitude concentrative et perceptive. Que cette recherche même nous conduit, directement ou selon une certaine progression, à solliciter de façon réflexe le générateur d’aptitude qui engage plus de conscience en toute orientation cognitive. Ce générateur se trouve au coeur même du sujet conscient et prolonge, dans l’appareil cognitif, cette Quiescence innée à laquelle fait allusion la « voie de retour (15) ».

L’émergence d’aptitudes et de ressources cognitives multiples permet alors un traitement optimisé de l’information sensorielle, intéroceptive et proprioceptive.

Non seulement le traitement est accéléré, mais il est qualitativement enrichi. De fait, l’anticipation motrice est d’autant plus précise. La gestion de plus d’informations psychosensorielles et de nuances perceptives dans un délai de temps et un espace de déplacement plus courts confère au mouvement une spatialité et une densité exceptionnelles.

C’est l’un des aspects que je trouve très intéressants dans la pratique de cet art. Enfin, nous devons évoquer la lenteur gestuelle, non plus comme prétexte naturel d’intériorisation et de rehaussement de l’activité cognitive dans son ensemble, mais à l’instar d’un résultat : celui d’un réglage rythmique depuis la centration intérieure pleinement établie. Sans le moindre effort, la présence à soi-même est irradiée par un « courant » qui tient par son ampleur et sa force tout l’espace intérieur de la conscience. Le rythme lent exprime alors l’ampleur qui s’inscrit en chaque instant conscient. Densité intérieure, débordement expansif du flux conscient, concentration innée, tels sont, parmi d’autres, quelques expériences simultanées qui vont colorer l’anticipation et se traduire par la fluidité des actions motrices à même la lenteur. Tel est donc l’apparent paradoxe de ce rythme dont on peut à peine dire qu’il est lent. Concentré, dense, ample seraient mieux à même d’exprimer sa parfaite cinétique. Pour conclure ce bref aperçu sur l’un des aspects du Taiji Quan, considérons à quel point il est évocateur de ce que nous avons en propre, dans nos structures psychologiques et notre désir d’éveil à toutes les dimensions de l’existence. Un art comme celui-ci nous concerne bien au-delà de tout rapprochement culturel et constitue l’un des patrimoines humains les plus nobles que l’on puisse connaître. S’il nous touche aussi profondément, c’est que nous portons en nous-mêmes les dispositions qu’il éveille et ce, depuis toujours.

  • 9. Voir Taiji Quan…, J. GORTAIS, op. cit. Dans les années 70, M. Li Guang Hua fut sollicité pour créer et diriger des cours de Taiji Quan dans le cadre de l’école de psychomotricité de l’Hôpital de la Salpétrière, à Paris. Activité qu’il conserva durant plusieurs années, conjointement aux cours qu’il dispensait en privé à quelques personnes.
  • 10. À ce propos, voir Catherine DESPEUX, op. cit., et T. DUFESNE et NGUYEN, op. cit.
  • 11. La sensibilité proprioceptive correspond aux stimulations musculaires, osseuses ou articulaires.
  • 12. M. Yang Chen Fu.
  • 13. Jean GORTAIS, Taiji Quan, op. cit, p.78.
  • 14. Exprime, en psychologie cognitive, le rehaussement de compétence d’une ou de plusieurs fonctions cognitives et des flux sensoriels qui en procèdent.
  • 15. Tao-tö King, 16.

RAM. (Champtercier, France.)

Ram conseille de lire avec profit quelques livres : Tai-Ji-Quan, technique de longue vie , par Catherine Despeux. Editions Trédaniel, Paris, 1981.

Tai-Ji-Quan, l’enseignement de Li-Guang-Hua, la tradition de l’école Yang , par Jean Godais. Editions le Courrier du Livre, Paris 1981.

Tai-Ji-Quan, art martial ancien de la famille Chen , par T. Dufresne et J. Nguyen. Editions Budostore. Paris 1994.

Tai-Ji-Quan, pratique et enseignement des 8 Portes et 13 postures , par Georges Charles et Christian Bernapel. Editions Encre, Paris 1991.

Je ne saurais trop vous encourager, dans le même temps, à vous initier aux textes classiques de la tradition taoïste : Tao To King , l’œuvre complète de Tchouang-Tseu, Le vrai classique du vide parfait de Lie-Tseu, aux Editions Gallimard. Une mention particulière pour Le secret de la fleur d’or , éditions Librairie de Médicis, Paris 1969. Enfin, si vous voulez débuter votre culture taoïste de manière agréable mais néanmoins juste : Le taoïsme vivant , par John Blofeld, éditions Albin Michel. Ce petit ouvrage contient, dans ses dernières pages, un petit joyau en matière d’expérience mystique.

Si l’on meut le corps très lentement, O Déesse, (jouissant alors) d’une disposition d’esprit bien apaisée, l’on parviendra au flot Divin .

Vijnana Bhairava Tantra, trad. Lilian Silburn, Ed. de Broccard, Paris .La préface de Ram pour l’ouvrage de Jean Gortais

Taiji Quan – L’enseignement de Li Guanghua La tradition de l’Ecole Yang – Par Jean Gortais Editions Courrier du Livre Li Guanghua est né le 28 février 1914 à Xiadian près de la ville de Xian située dans la province chinoise du Hé-Bei. Il fit ses études secondaires à Beijing et commeça à pratiquer le Taiji Quan à l’école de Maître Yang Chen Fu. Au cours de ses études universitaires à Shang-Hai, il reçut un enseignement personnel de Maître Luo, disciple de Tang Shen Fu. Arrivé en France en 1950 il entreprit des études à la Facuoté de la Sorbonne à Paris et obtint un doctorat en droit. Il enseigna le Taiji Quan à ses élèves en cours individuels pendant plusieurs années. A la demande du département de psychomotricité de l’Hôpital de la Salpétrière, il anima un groupe à partir de 1972. Li Guanghua est mort à Paris le 11 juillet 1977.

Li Guanghua tenait de ce vieux Maître paisiblement assis sur l’échine d’un buffle. Il en avait, en tout point, l’aisance et la la souriante affabilité. Il s’était installé dans la quiétude et la faisait partager, sans contrainte, à ses amis. Avec lui le Taiji Quan avait une saveur raffinée, savant mélange d’Amitié, d’Art et d’Ame. « Mes brouillons de Taiji mijottent doucement », m’écrivait-il. Il en parlait peu, ne s’en glorifiait jamais, à l’image de celui dont il est dit « Il produit sans s’approprier, il agit sans rien attendre ; son oeuvre accomplie il ne s’y attache pas ; et puisqu’il ne s’y attache pas, son oeuvre restera. » Nous devons bien vivement féliciter Jean Gortais d’avoir pris l’initiative de terminer ces textes laissés inachevés. En outre, l’adjonction, dans ce livre, de plusieurs études complémentaires de celles de Li Guanghua confère à cette oeuvre une abontante richesse et la destine à un grand rayonnement.

RAM

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L’envol de la grue par Ram Editions Désiris – La Fesquière – 04340 MEOLANS-REVE
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