Dietetique

En occident on creuse sa tombe avec les dents.

En Chine on entretient sa santé avec des baguettes !
En Occident le cuisinier est donc l’ennemi du médecin alors
qu’en Chine il est son allié le plus précieux.
A tel point que de nombreux médecins chinois sont également
des cuisiniers hors pair !
La nutrition, Yinshi, dans les études classiques, occuppait
donc le sommet de la hiérarchie médicale.

UNE AUTRE CONCEPTION DE LA DIETETIQUE…ET
DE LA SANTE !

Deux ouvrages qui font déjà référence : cliquer ici

– La table du Dragon – tradition gastronomique et diététique
chinoises – par Georges Charles Editions Chariot d’Or

– Ces aliments qui nous soignent – la diététique chinoise
au servide de votre santé par Philippe Sionneau et Josette Chapellet
Guy Trédaniel Editeur

– Article de Philippe Sionneau
sur les propriétés médicales des aliments selon la diététique chinoise : cliquer ici

NON A LA DIETETIQUE BASEE HABITUELLEMENT SUR L’INTERDIT !

Le terme diététique signifie étymologiquement, en latin,  »
art de se priver de nourriture « 
! La diététique originellement
était donc la diète sinon le jeûne. Cette vision quelque peu pessimiste
des choses qui concevait l’aliment comme un poison – » l’homme creuse
sa tombe avec les dents « -, laisse entendre que la diététique classique
consisterait, dans le meilleur des cas, à se restreindre peu à peu
jusqu’à l’abandon pur et simple des aliments solides puis liquides.

Diététique et mysticisme ou la mystification de la diététique
Cette théorie fut jadis utilisée tant en Occident, par les grands
Mystiques qu’en Orient où certains Taoïstes prétendaient ne plus
se nourrir que de l’air pur des montagnes et de la rosée matinale.
On peut vivre d’amour et d’eau fraîche, certes, mais cela ne suffit
généralement pas à entretenir la santé du commun des mortels !
Malgré tout, et particulièrement en Occident, cette conception négative
de la nourriture, jugée comme vulgaire tant qu’elle n’est pas consacrée
rituellement, comme le pain et le vin lors de la communion, demeure
dans les esprits et dans les mémoires.
La diététique sérieuse, presque officielle, est donc souvent plus
basée sur l’interdit et la méfiance que sur le conseil positif.
Il convient de ne pas manger ceci, d’éviter cela, de se restreindre
ailleurs en se privant d’à peu près tout ce qui est plaisant pour
les sens. L’usager de la diététique se doit, en quelque sorte, de
devenir agustif par principe et conviction et de respecter plus
de règles négatives que ne le ferait un intégriste religieux. Tout
ce qui est bon fait du mal…Il demeure le reste, c’est à dire pas
grand chose. Et on revient à la conception d’origine.
Afin de faire avaler à cet  » adepte  » ce qui demeure comestible,
on lui explique doctement que ses sens étaient pervertis et que,
désormais, la saveur de la carotte crue ou du potimarron remplacera
sans la moindre difficulté le homard ou le Chateaubriand.
Il lui faudra beaucoup de conviction ou de surcharge pondérale pour
s’en persuader pleinement.
Les interdits finissant par proliférer à l’infini, au fur et à mesure
de la création des doctrines, comme c’est toujours le cas des interdits,
on assiste, par ailleurs, à une infinité d’écoles, de méthodes,
de tendances, de théories, souvent contradictoires et toujours remises
en cause par le dernier ouvrage paru. Il suffit à n’importe qui
de perdre cinq kilos pour le crier sur tous les toits et pour fonder
sa méthode de diététique…laquelle sera relayée par les médias
jusqu’à l’apparition d’un nouveau best-seller qui expliquera tout
et son contraire. Il y sera toujours question de perdre quelque
chose : du poids, du cholestérol, du tour de taille, de l’embonpoint,
sa culotte de cheval, de la cellulite, des mauvaises habitudes.

La diététique négative est le credo habituel.


Non à une santé négative et médicale
!
Il en va malheureusement de même pour la santé qui, pour de
nombreux médecins, n’est en fait qu’une absence de maladie. Cette
autre conception restrictive, ou par défaut, se base désormais sur
un théorème bien connu :  » La santé c’est le silence du corps « .
On ajouterait presque  » Hôpital, Silence !
« 
.
En matière de prévention, donc en prophylaxie, on rejoint ainsi
le principe motivant la diététique :
– soit on se base sur des interdits, des restrictions, des contraintes
(…ne pas fumer, ne pas boire, moins manger, éviter les corps gras,
s’interdire ceci ou cela…)
– soit on utilise un acte purement et strictement médical comme
la vaccination.
Il convient que le corps se taise quel qu’en soit le prix à payer
et surtout au détriment de la liberté individuelle. La santé médicale
conçue comme une absence de maladie rejoint alors la conception
politique de la démocratie limitée à l’absence de dictature. L’une
et l’autre aboutissent au silence de l’individu et du citoyen.
Etrangement la maladie devient alors une forme d’expression corporelle.

On fait une jaunisse, on fait un infarctus, on fait du cholestérol
comme on fait de la danse, du yoga ou de la gymnastique !
Lorsqu’on ne fait rien d’autre, il ne faut pas s’étonner que la
maladie devienne le seul mode d’expression qui permet à certains
d’exister. Certains patients et certains médecins n’existent que
par, sinon pour, la maladie.
Le Ministère de la Santé, lui-même, ne s’occupe presque exclusivement
que des malades.
Si vous n’êtes pas malade ou médecin vous n’avez que fort peu de
chance d’avoir affaire à ce ministère.
Si vous êtes en  » bonne santé « , on vous dirige plus volontiers
vers le Ministère des Sports ou, éventuellement de la Culture.
Il convient de noter également qu’il est toujours question
de  » bonne santé  » comme si la santé pouvait être mauvaise.
Cette conception occidentale de la santé par défaut, ou même négative,
est significative d’un état de penser et d’agir où il convient de
se satisfaire de peu.
La santé, avec une majuscule, c’est désormais une prison…ce qui
est significatif.

Une autre santé positive et naturelle

Il existe malgré tout une autre conception
de la santé, donc de la diététique : une conception positive et
constructrice.

La santé y est perçue comme un fait naturel qui permet au corps,
donc à l’esprit, de s’exprimer pleinement. Cette santé se manifeste,
s’entretient, se développe pour peu que l’on agisse avec conscience.

Elle est donc plus basée sur l’acte que sur l’immobile, sur le conseil
que sur l’interdit, sur l’évolution plus que sur la méfiance et
sur le plaisir plus que la gène.
Cette conception, c’est désormais un lieu commun, impliquait que
le médecin chinois était rémunéré tant que ses patients possédaient
la santé et ne l’était plus lorsqu’ils étaient malades. S’il s’agissait
de hauts personnages, le même médecin, considéré comme ayant manqué
à son devoir le plus élémentaire, était bastonné.
La médecine chinoise s’est donc basée pendant plus de deux millénaires
sur la santé et non sur la maladie.
Il ne faut pas alors s’étonner que les médecins chinois, craignant
le bâton, aient plus axé leurs stratégies sur les conseils de prévention,
d’hygiène et de santé que sur le traitement des maladies.
D’où l’importance de la diététique, des techniques psychosomatiques
et psychico-corporelles comme le  » Qigong « , le  » Taiji Quan « ,
la méditation, le massage et auto-massage…etc.
Le médecin nutritionniste était donc celui qui occupait le sommet
de la hiérarchie médicale puisqu’il se devait de conseiller ses
patients sur l’art de se nourrir, de boire, de respirer, de penser
donc de vivre.
Ceci avec le moins de contraintes que possible. Il en résulte une
diététique appliquée à la vie de tous les jours et s’incluant naturellement
dans les habitudes, les coutumes et les traditions. Il convenait
que cet  » art de la nutrition  » soit à la portée de tous.
Donc compréhensible et expliqué par des mots simples et connus.
Il fallait, encore, que cet art puisse être pratiqué autant par
le paysan, le pécheur, l’artisan que par le mandrin lettré ou le
dignitaire de la Cour.
L’Empereur, lui-même, devait donc donner l’exemple.
Deux mille ans avant qu’Henri IV souhaite la poule au pot pour tous
le dimanche, l’Empereur Jaune, Wangdi, exprimait le désir que tout
son peuple se nourrisse correctement chaque jour de la semaine.
Cette diététique, enfin, pouvait s’adapter aux moyens et aux circonstances
et ne concernait pas que les classes les plus privilégiées ou les
mieux informées. Ses principes fondamentaux demeuraient les mêmes
quelque soient les produits ou les particularités. De ce fait, les
mêmes fondements régissaient tant l’alimentation végétarienne, très
tôt utilisée dans les congrégations religieuses comme celles des
Bouddhistes ou de certains Taoïstes, que l’alimentation usuelle
comportant de la viande et des produits animaux.
Sauf pour des raisons philosophiques ou strictement religieuses
il n’existait donc pas plusieurs conceptions de l’art de se nourrir
correctement.
Cette utilisation du passé dans la formulation de ces évidences,
connues de tous ceux qui étudient les traditions de la Chine ancienne,
n’est due au fait que, ces dernières années, ces principes millénaires
ont parfois été battus en brèche par un souci, bien compréhensible,
de copier l’Occident dans ce qu’il proposait de pire. On se nourrit
désormais aussi mal à Shanghai qu’à New York, Londres, Francfort,
Tokyo ou Paris. Les obèses et les maladies cardio-vasculaires sont
désormais monnaie courante dans les classes chinoises les plus favorisées.

Il est significatif, par exemple, que le quartier chinois du treizième
arrondissement de Paris on trouve désormais des  » pâtisseries chinoises
 » dont les vitrines croulent sous les gâteaux à base de beurre et
de crème fouettée.
Ce type d’alimentation était il y a seulement quelques années totalement
inconnu de la population chinoise, l’infarctus également.
Dans le  » Livre de la Médecine Interne de l’Empereur Jaune « , le
QINGSHI WANGDI NEIJING SUWEN,
rédigé il y a plus de deux millénaires, le Médecin de l’Empereur,
PIBA, expliquait à celui-ci :  » La saveur sucrée est l’évolution
perverse (CF. pathogène) de la saveur douce. L’excès de sucré nuit
à la chair, fatigue les reins et porte atteinte au coeur. Ce faisant
il réduit la durée de la vie.  »
De ce fait, sauf dans les restaurants chinois modernes, il n’existait,
en cuisine chinoise, pas de dessert…Le doux, par contre, était
consommé pendant le repas à l’instar de nos anciens  » entremets
« .
Le thé, de même, se consommait sans sucre puisqu’il était naturellement
parfumé et que le parfumé est lié au doux.
Il faut encore ajouter que de nombreuses pénuries, disettes, famines
ont, peu à peu, et particulièrement au cours de ce dernier siècle,
modifié profondément les habitudes culinaires des chinois.
Ayant trop souffert de la faim, ils se sont mis, quant ils le pouvaient,
à manger n’importe quoi. Souvent, le marché noir aidant, les classes
les plus aisées ont montré le mauvais exemple d’un luxe tapageur
qui est demeuré un critère de bon goût en matière de gastronomie
tape à l’oeil.
Cette dernière, avec ses outrances et ses excès, ne représente qu’une
déviation de l’authentique cuisine chinoise qui, le plus souvent,
est demeurée naturelle et simple.

Cuisines chinoises et cuisine chinoise
Enfin, la cuisine chinoise de restaurant s’est notablement internationalisée
en même temps qu’elle s’adaptait aux habitudes locales particulières.
Il ne faut pas s’étonner que le cuisine chinoise, lorsqu’elle n’est
pas vietnamienne, vietnamo-cambodgienne, cambodgio-thailandaise
soit une cuisine chinoise plus ou moins cantonaise à tendance marseillaise,
lyonnaise, parisienne ou lilloise.
La cuisine chinoise  » anglaise  » n’a d’ailleurs plus rien à voir
avec la cuisine chinoise  » italienne « .
Votre restaurant habituel, bien que conservant souvent certains
principes essentiels, notamment dans l’art de la découpe ou dans
les cuissons de base, n’est donc pas un critère absolu en ce qui
concerne la gastronomie chinoise ni et encore moins en ce qui concerne
la diététique classique telle que pratiquée jadis dans l’Empire
du Centre ou même aujourd’hui dans les familles chinoises.
Si, par exemple, on prend un ouvrage chinois sur la cuisine chinoise
on constate que sur près de mille plats présentés dix, tout au plus,
seront présents dans la cuisine d’un restaurant  » chinois  » de Paris
qui, par contre, aura inventé de toutes pièces cent autres plats
totalement inconnus là bas. Ce qui demeure intangible est uniquement
l’utilisation des baguettes !

Pour en savoir beaucoup plus !

Deux ouvrages de référence
sur la cuisine chinoise, la diététique du Tao et les
aliments qui nous soignent !